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Exit Jésus-Christ

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo (rognée) : Wikimedia Commons

L’Assemblée nationale vient d’expulser symboliquement un étranger qui dérangeait les « valeurs québécoises », Jésus-Christ.

Durant la campagne électorale, François Legault avait promis de garder le crucifix au Salon bleu. Il a trahi sa parole pour obtenir le soutien de Québec Solidaire et du Parti Québécois dans l’affrontement qui s’annonce avec Ottawa autour de la loi sur la laïcité. La droite molle finit toujours par appliquer le programme politique de la gauche.

La loi 21 ne passera probablement pas le test de la Charte canadienne des droits et libertés. Comment interdire à une policière de la SQ de porter un hidjab après que la Cour suprême ait permis aux agents de la GRC de porter un turban ? La Cour suprême pourrait profiter de cette cause pour s’arroger le droit de contrôler la légalité de la clause nonobstant. Mais Legault se fera du capital politique en se présentant comme le « défenseur de l’identité québécoise », avec l’appui des deux partis souverainistes de l’opposition. Stratégie machiavélique qui pourrait se retourner contre lui. La Providence a ses vues. En 1859, le cardinal Pie avait dit à Napoléon III : « Si le temps n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, le temps n’est pas venu pour les gouvernements de durer. »

Le Premier ministre aurait dû se souvenir de certains passages de la Sainte Écriture : « Les princes seront jugés plus sévèrement. – Celui qui aura témoigné pour moi devant les hommes, je témoignerai pour lui devant mon Père. – Que sert à l’homme de gagner un empire, s’il vient à perdre son âme ? » Mais François Legault ne croit probablement ni à Dieu ni à Diable. C’est son droit. Pas besoin de croire à l’Enfer pour y aller.

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L’argument de la valeur patrimoniale du crucifix n’a pas fait long feu. Les objets patrimoniaux ont leur place dans les musées, pas dans la vie courante. La motion de l’Assemblée nationale affirmait, avec une hypocrisie toute pharisienne, vouloir « mettre le crucifix en valeur » en le déplaçant dans un espace muséal du Parlement. Les défenseurs du « catholicisme patrimonial » n’ont pas à se plaindre. La croix est toujours là pour symboliser le passé. C’est l’esprit de celui qui l’avait plantée à Gaspé, en 1534, qui n’y est plus.

Pauvre crucifix qui a été qui si mollement défendu au nom du patrimoine, et si vigoureusement attaqué au nom de la religion. Car les fanatiques qui tenaient absolument à le chasser du Salon bleu y croyaient, eux. Pourquoi ne pouvaient-ils pas tolérer sa présence ? Ce n’est pas à cause du passé chrétien de notre peuple. Le passé n’embête personne. Ce n’est pas parce que l’Église catholique est morte. On ne fait pas la guerre aux morts. C’est, au contraire, parce que l’Église catholique est encore vivante, et qu’elle dérange. Jésus-Christ dérange les « valeurs québécoises » parce qu’il condamne les deux idoles de la société contemporaine : l’Argent et le Sexe. C’est pour cette raison qu’on l’a supprimé, en son temps comme aujourd’hui.

Le pire scandale, c’est le silence approbateur de l’épiscopat. Bien sûr, les évêques n’ont plus aucune influence sociale, et ils ont tout fait pour en arriver là. Mais ils auraient au moins pu témoigner en faveur de Jésus-Christ, ne serait-ce que pour sauver l’honneur, voire leurs âmes.

Quant aux nationalistes qui approuvent naïvement la loi Legault, ils devraient voir que la laïcité frappe d’abord la Croix plutôt que le Croissant.

Un crucifix, ça s’enlève, mais ça peut aussi se raccrocher. Offrons notre carême pour les péchés de nos chefs. « Dieu ne meurt pas », comme disait Garcia Moreno.



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