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Développement et Paix: collaborateurs avec les promotteurs de l'avortement au tiers-monde, selon LifeSiteNews

Je l'ai noté auparavant: Développement et Paix (D&P) a besoin d'être réformé, car, selon les recherches minutieuses de l'organisme LifeSiteNews, il accorde des fonds a des groupes qui font la promotion de l'avortement. En voici une autre preuve, celle-ci incontournable, et de plus, très facile à obtenir: LifeSiteNews n'avait qu'à fureter pour quelques minutes le site de D&P. Voici une vidéo qui dans moins de 5 minutes nous mène de la page d'accueil de D&P à la preuve que D&P accorde des fonds à des groupes pro-avortement. Fascinant, mais surtout très inquiétant.

J'implore tous les lecteurs de ce blog de refermer le livret de cheques et de ne faire aucun don à D&P jusqu'à ce qu'il ait chez Dévelopment et Paix une révision complète des procédés par lesquels D&P décident à qui ils accordent leur argent. J'implore aussi les évèques qui sont présentement assemblés à Cornwall qu'ils forment un comité d'étude et de réforme de Dévelopment et Paix.

Développement et Paix doit être réformé. Dans sa politique d'appui financier, il doit y avoir un critère qui stipule qu'aucun de leurs fonds ne doit aller à des organismes qui font la promotion de l'avortement. Développement, paix, et ouverture à la vie vont ensembles, ou tombent ensembles, comme le dit le pape lui même dans sont plus récent encyclique:

L’ouverture à la vie est au centre du vrai développement. Quand une société s’oriente vers le refus et la suppression de la vie, elle finit par ne plus trouver les motivations et les énergies nécessaires pour œuvrer au service du vrai bien de l’homme. (Caritas in Veritate, 28)

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Un avortement qui tourne mal

Un avortement à 14 semaines de grossesse qui tourne mal. Pour la mère... Mais selon moi, tout les avortements tournent mal pour l'enfant tué.

Pour ce qu'a l'air l'enfant à naître à 14 semaines. Ou bien ici (la 4e image est à 16 semaines).

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Non à l'euthanasie et au suicide assisté: Aucune condition particulière ne les justifie

Ce qui suit s'agit d'une version abrégée d’un mémoire présenté au Collège des médecins du Québec le 30 août 2009 par Joseph Ayoub, m.d. André Bourque, m.d, Catherine Ferrier, m.d., François Lehmann m.d., et José Morais,m.d.. Le mémoire a aussi reçu l’appui d’un nombre significatif de médecins de la province de Québec.

Le débat sur la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ne cesse de ressurgir au Canada et au Québec depuis les derniers vingt ans. Le mouvement en faveur de l’euthanasie motive son instauration sur la nécessité de respecter l’autonomie et la « dignité » de la personne. Nos tribunaux ont été interpellés sur quelques cas particuliers au cours des dernières années et la Cour Suprême du Canada a réaffirmé la valeur intrinsèque de la vie humaine et les limites imposées à l’autonomie de la personne qui souhaite mettre fin à ses jours. Le mouvement en faveur de l’euthanasie s’est donc retourné vers la seule issue légale possible: le parlement du Canada et l’amendement du droit criminel. Le Projet de loi C-384, présenté par Mme Francine Lalonde, députée du Bloc Québécois, en est la plus récente manifestation.

L’adoption du projet de loi C-384 rendrait légal l’euthanasie et le suicide assisté au Canada. Puisque nous allons tous un jour connaître la mort, la question soulevée est au cœur de ce que nous pouvons avoir comme conception de la personne. Elle interpelle toute la société. Les enquêtes d’opinion sur l’euthanasie sont difficiles à interpréter mais une constante demeure: celle du désir des personnes de se voir entourées et soutenues, et épargnées de la douleur et des souffrances terminales. Certes, lorsqu’on demande aux personnes si elles sont favorables à l’euthanasie dans le cas où une personne n’est pas soulagée de douleurs atroces, il est prévisible que la majorité des individus vont répondre que oui. Cela place les individus devant le choix entre l’euthanasie et une absence de soins appropriés pour le soulagement de la douleur, et donc de choisir l’euthanasie comme modalité de soulagement de la douleur. Pendant que le débat des dernières années sur l’euthanasie s’est poursuivi, des milliers de patients sont décédés de diverses maladies terminales sous les soins de personnels compétents, et avec l’entourage de la famille et de bénévoles. Nos hôpitaux et autres établissements de santé ont au cours des 30 dernières années développé des services de soins palliatifs tels qu’il n’y en avait jamais eu auparavant. Il reste encore beaucoup à faire, particulièrement pour la catégorie des patients atteints de maladies chroniques et qui n’ont que quelques mois ou quelques années de vie devant eux. Les questions éthiques entourant les soins proportionnés, l’acharnement thérapeutique, l’interruption de traitement et le soulagement de la douleur sont quotidiennement au cœur des discussions dans les milieux d’enseignement et de pratique de la médecine.

La très grande majorité des malades qui terminent leur vie dans un état de diminution physique et psychologique arrivent à la fin naturelle de leur vie dans un environnement de soutien et de palliation bien supérieurs à tout ce qu’on avait connu auparavant. Nous sommes encore loin des limites de ce que peuvent offrir les soins palliatifs. Les avancées pharmacologiques et les moyens thérapeutiques de la radio-oncologie et de la chirurgie oncologique permettent de soulager les malades de beaucoup de malaises pour lesquels on n’avait auparavant que peu de solutions. La maîtrise de la douleur est certes parfois incomplète dans les états terminaux et il arrive qu’on ne puisse l’obtenir sans des effets secondaires de sédation, que le malade ne souhaite pas. Il est considéré une bonne pratique médicale et même une obligation d’utiliser les opiacés et tout l’arsenal analgésique disponible dans l’intention d’apaiser le plus possible la douleur du malade, même si c’est au prix d’abréger ses jours par les effets secondaires de la médication (ce qui est très rarement le cas). Depuis les dernières années, des pratiques d’induction du sommeil sont venues compléter l’arsenal thérapeutique pour les plus rares cas de douleur très mal maîtrisée.

Pour reprendre les mots de l’éthicienne Margaret Somerville, c’est la douleur qu’il faut tuer, pas le malade. La pharmacologie et les autres modalités de la médecine et de la chirurgie feront encore des avancées dans le soulagement de la douleur, mais la souffrance existentielle du malade atteint d’une maladie terminale demeurera toujours un phénomène lié à notre humanité, à notre quête de sens pour nos tourments immédiats, à nos croyances sur l’au-delà: souffrance et humiliation de se voir diminué physiquement et mentalement, de se voir dépendant et de se considérer un poids pour les autres, humiliation de devoir se plier à recevoir de l’aide pour les besoins de l’hygiène, peine de devoir quitter ceux que l’on aime, peine d’être témoin des souffrances des proches. Plus que les douleurs « incoercibles », c’est cette souffrance qui peut amener le malade dont les jours sont comptés à sombrer dans le découragement ou la dépression et à demander que l’on abrège ses jours. La grande majorité de ces malades trouveront un réconfort dans leur souffrance par la sollicitude de l’entourage ou parfois par la médication antidépressive. La pratique démontre aussi que la demande à mourir est une sorte de cri du cœur qui est le plus souvent un appel à la sympathie et ne représente pas une demande concrète d’euthanasie.

Il demeure qu’il y aura toujours dans nos sociétés le problème des personnes atteintes de maladies terminales et dégénératives sévères, qui voient venir les complications de leur maladie, qui ne sont pas nécessairement déprimées, qui bénéficient de beaucoup de support et de soins mais qui voudraient mettre fin à leurs jours en un temps et un lieu, et qui ne sont pas capables de le faire seules. Ces personnes ne voient plus de sens à ce qui leur reste à vivre naturellement, et l’échéance naturelle avant leur mort est parfois longue. Les personnes qui demandent l’euthanasie dans ces circonstances ne sont pas nombreuses dans notre société et la majorité de ceux et celles qui ont une condition physique semblable à la leur ne souhaitent nullement mettre fin à leurs jours. Il ne sera jamais possible de discriminer en fonction de l’âge et de la sévérité de l’atteinte ou de l’espérance de vie dans ce groupe de personnes car ce qui est véritablement en jeu est le droit au suicide. Or notre société a choisi pour de très bonnes raisons, que la personne suicidaire et qui est capable de poser un geste de suicide, peut être retenue de passer à l’acte.

C’est le sort de ces personnes, que la souffrance mène à demander qu’on les aide à abréger leurs jours, qui motive le mouvement en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Nous ne devons pas nier que ces situations existent ni affirmer que ces personnes sont toutes déprimées ou inaptes à donner un consentement éclairé à leur demande. Ces personnes doivent être entendues et aidées le plus possible, mais leur demande demeure pour nous absolument irrecevable.

Il y a aussi un autre groupe de patients dont le sort nous interpelle: celui des malades en voie de mourir et dont l’agonie n’en finit plus. Les derniers mois et les dernières semaines de la vie sont pour certains malades un lent atterrissage où les organes fléchissent les uns après les autres, où la peau se détériore, où il vient un temps que l’esprit n’y est plus, et où les fonctions vitales ne tiennent qu’à un fil. Les soins sont toujours exigeants pour le personnel et les familles s’épuisent de veiller le malade, ne demandent qu’à voir arriver la fin et demandent parfois au médecin d’intervenir. La tentation en pareilles circonstances serait d’autoriser le médecin à mettre un terme à l’agonie. La frontière entre la palliation et l’euthanasie peut sembler ténue pour certains puisque la distinction entre l’une et l’autre sera dans l’intention du geste et non pas dans ce qu’il comporte. L’interdit total de l’euthanasie doit cependant demeurer même dans ces situations.

En terminant nous retenons 9 arguments pour lesquels l’euthanasie et le suicide assisté ne devraient jamais être dépénalisés au Canada

  1. Les demandes d'euthanasie disparaissent lorsque la famille et le patient reçoivent le support ou les soins qui leurs sont dus. La pratique de la médecine nous enseigne que les patients qui expriment le désir de mourir le font le plus souvent parce qu’ils ont besoin de réconfort, qu’ils sont déprimés, ou que leur douleurs et leurs symptômes ne sont pas bien contrôlés. Pour la très grande majorité, les bons soins médicaux, le traitement de la dépression ou l’approche palliative sont les solutions à leur demande. Les patients qui demandent à mourir changent aussi souvent d’idée avec le temps. Souvent la demande origine non pas des malades, mais plutôt des familles qui sont épuisées, alors que le malade, lui, n’a pas demandé qu’on hâte sa mort : le plus souvent, lorsque la famille est mieux épaulée, la demande disparaît. Quand il y a de la souffrance, il vaut mieux chercher de trouver un sens à la vie qui reste, développer des stratégies pour faire face aux questionnements existentiels et travailler pour les soins optimaux, que de trouver un raccourci vers la mort.
     
  2. Le médecin à tout à sa disposition pour soulager n'importe quelle souffrance physique. Faire mourir le patient n’est pas une solution humaine pour soulager les situations dramatiques de douleur ou de souffrance terminales : le médecin a toujours le devoir de faire mourir la douleur, et non pas de faire mourir le patient. La proposition d’euthanasie marque un refus de confiance à l’égard des progrès de la science médicale. Il n’y a pas de limites imposées au médecin lorsqu’il met en œuvre les moyens pour soulager la douleur. Ces moyens sont larges, accessibles, de plus en plus élaborés et progressent sans cesse. Dans les cas extrêmes, la sédation profonde qui fait dormir le malade peut même être une solution ultime pour le soustraire aux souffrances jusqu’à ce qu’il meure de causes naturelles. En présence d’états terminaux il n’y a pas d’obstacles à l’arrêt des traitements jugés futiles ou disproportionnés par le patient ou par le médecin. Il existe toujours des issues, même pour les cas plus complexes. Il n’y a pas de questions taboues sur la mort au sein de la profession médicale. Le questionnement sur l’acharnement thérapeutique et l’interruption des traitements futiles ou disproportionnés, les refus de traitement par les patients autonomes, sont au cœur de la clinique et sont abordés ouvertement et sereinement par les médecins en pratique et dans le cadre des programmes de formation. Les médecins connaissent bien la frontière qui existe entre le soulagement de la douleur et l’euthanasie.
     
  3. Une modification de nos lois pour satisfaire à un petit nombre mettra en péril la vie d'un beaucoup plus grand nombre. Il y a néanmoins des personnes qui revendiquent sérieusement ou avec insistance l’euthanasie ou le suicide assisté. Elles sont très peu nombreuses. Les demandes sont généralement liées à la personnalité de l’individu et au besoin qu’il ressent de contrôler sa vie… et sa mort. La très grande majorité des personnes dans une situation similaire à la leur ne demandent pas qu’on intervienne pour abréger leurs jours. La liberté et l’autonomie de la personne s’arrêtent là où elles empiètent sur celles des autres membres de la société. Une modification de nos lois pour satisfaire la demande de ce petit nombre de personnes mettra en péril la vie d’un beaucoup plus grand nombre, qui n’étaient même pas initialement visées. L’expérience des quelques pays qui se sont aventurés dans la voie de l’euthanasie et du suicide assisté démontre que les pratiques deviennent vite ingérables malgré la mise en place de contrôles et de balises : les protocoles ne sont pas respectés, les consentements non obtenus, les pressions des familles se font fortes et difficiles à gérer. Des personnes qui ne le demandaient pas sont mises à mort.
     
  4. La dépénalisation de l’euthanasie est une « pente » qui mène inévitablement vers un glissement plus large, difficile à contrôler. Les médecins dans les pays où l’euthanasie est légale en ont l’expérience. Dès qu’on accepte de faire mourir les patients dans un état terminal et qui le demandent, on devient confronté à la demande des malades avec des handicaps et des atteintes chroniques qui les minent, puis à celle des patients avec des atteintes psychologiques, puis à s’interroger sur le sort des nouveaux-nés fortement handicapés…qui ne demandent pas à mourir. Des personnes même jeunes et atteintes de maladies chroniques invoqueront les chartes pour qu’on ne discrimine pas envers elles dans leur demande de suicide assisté, et qu’on les aide donc à mettre fin à leurs jours. Accepter que donner la mort peut être une solution pour un problème ouvre la porte à donner la mort pour cent autres. L’euthanasie deviendra une « issue thérapeutique » vers laquelle des personnes se tourneront pour soulager leurs souffrances, alors qu’il y a beaucoup d’autres options.
     
  5. La dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté engendrerait des pressions indues sur les personnes avec des atteintes chroniques, des handicaps sévères, ou les personnes qui doivent recevoir beaucoup d’aide ou des traitements coûteux: ces personnes en viendraient à avoir le sentiment qu’elles sont un fardeau indu pour les proches ou la société, et qu’elles devraient considérer l’euthanasie ou le suicide assisté. L’euthanasie aura des retentissements défavorables sur les attitudes sociales envers les personnes gravement malades, avec des handicaps, ou d’un âge avancé.
     
  6. Ni la maladie, ni la déchéance physique ou psychologique, ni la douleur, ni la souffrance, ni la perte d’autonomie ne diminuent la dignité fondamentale de la personne. La personne n’est pas indigne du fait qu’elle dépend des autres chroniquement ou lorsqu’elle se meurt. La solution pour assurer le « mourir dans la dignité » demeure avant tout dans l’approche palliative compétente, le respect, l’accompagnement et la tendresse envers ces personnes.
     
  7. Pour donner une "droit à la mort" au patient on doit donner un "droit de tuer" au médecin. La dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté repose entièrement sur une participation de la profession médicale ; ultimement c’est le médecin qui est appelé à porter un jugement sur l’utilité de préserver la vie ou d’y mettre fin : il se voit imposé un rôle d’arbitre. Il en résulte une perte de l’autonomie des patients, au profit d’un accroissement de pouvoir de la profession médicale sur les personnes. Pour donner un « droit à la mort » au patient on doit donner un « droit de tuer » au médecin. Il s’ensuit une érosion de la relation médecin-patient, le médecin n’étant plus seulement celui qui guérit, soulage ou réconforte, mais aussi celui qui donne la mort. La mise à mort devient alors une « option thérapeutique » de la profession médicale au même titre que les autres traitements médicaux ou chirurgicaux, ce qui érode le lien de confiance envers toute la profession médicale.
     
  8. Le médecin qui participe au suicide encouragera par son geste le suicide au niveau de la société. Bien que le suicide soit parfois revendiqué comme une liberté, il demeure avant tout un drame personnel fondamentalement contraire à la nature humaine et un échec de la société. Le suicide n’est jamais sans retentissement sur les autres personnes et sur toute la société. La réponse médicale face aux tentatives de suicide a toujours été de venir en aide à la personne : elle doit le demeurer. Le médecin qui participe au suicide encouragera par son geste le suicide au niveau de la société.
     
  9. L’interdit de l’euthanasie et du suicide assisté de la tradition hippocratique est plus que millénaire. Il a été une valeur forte de générations de médecins qui y ont adhéré. Il demeure empreint de sagesse et de compassion et mérite d’être défendu avec fermeté.

 

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ALEA JACTA EST -- Le sort en est jeté!

Tous les médias annoncent fièrement que 75% des médecins spécialistes du Québec sont favorables à la légalisation de l’euthanasie.

Le président de la Fédération, le Docteur Gaëtan Barette, proclame haut et fort que « l’euthanasie est rendue à un point aujourd’hui qui est presque identique à celui où se trouvait l’avortement il y a 21 ans. C’est exactement le même débat » (La presse, 14 octobre 2009).

Nous voilà donc dans le vif du sujet. Quand le bon docteur très favorable à l’euthanasie et partisan indéfectible de l’avortement déclare qu’il faut faire un grand débat de société au Québec sur cette question, cela me fait bien rire. Les dés sont pipés d’avance. Les médecins, les sondages populaires, les médias et les groupes de pression, tous sont maintenant en accord avec la légalisation de l’euthanasie.Quand le bon docteur nous endort avec le somnifère des balises et de l’encadrement de l’euthanasie pour éviter les débordements, ça me fait bien rire. Comme dans le dossier de l’avortement, toutes ces belles balises finiront par tomber les unes après les autres pour en arriver à l’euthanasie sur demande d’ici quelques années.

En regardant les nouvelles TVA à 12 heures le 13 octobre 2009, j’ai été interpellé par Justine Farley, la sage présidente de l’association des médecins spécialistes en soins palliatifs, qui n’a pas eu peur de répondre au docteur Barette. Elle a très bien expliqué qu’il faudrait donner aux grands malades des soins palliatifs de première qualité plutôt que de leur proposer l’euthanasie. Elle a insisté sur le danger d’ouvrir toute grande la porte à l’euthanasie sur demande, comme le souhaite nos grands promoteurs de la culture de la mort. Elle nous a informés que seulement un dixième des malades en phase terminale peut actuellement bénéficier au Québec de soins palliatifs.

La solution finale et populaire ne serait-elle pas l’occasion rêvée pour le gouvernement de se débarrasser de tous ces malades qui coûtent très cher au système de santé en faillite?

Voilà pourquoi, on met l’accent sur l’euthanasie plutôt que sur les soins palliatifs. Nous sommes en face d’un faux débat.

Nous avons accouché d’une société décadente où tous les dérapages sont maintenant permis. L’euthanasie sera-t-elle bientôt banale, normale et acceptable, comme l’avortement ?

Alors, je dis au Docteur Barette : « Faites-moi rire avec une belle législation qui éviterait les abus ». Quelle naïveté !

Dans notre société postmoderne, le relativisme et le nihilisme sont des valeurs à la mode. Mon corps m’appartient, alors je veux avorter quand je le déciderai et je veux également déterminer l’heure de ma mort. Quant à un véritable débat de société sur cette question fondamentale: alea jacta est— « le sort en est jeté » !

Voir aussi: Non à l'euthanasie et au suicide assisté: Aucune condition particulière ne les justifie

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La liberté d'expression à l'université québecoise est un mythe

Mise-à-jour: Les organisateurs (c'est à dire le groupe Choose Life McGill) on décidé d'aller de l'avant avec la présentation de Jojo Ruba du Centre Canadien pour la réforme en bioétique, en dépit des objections du conseil étudiant... les pro-avortements n'ont pas aimé ça. Ils sont venus à la présentation et, lorsqu'elle avait à peine commencée, ils ont commencé à faire du grabuge, et cela a continué pour deux (2) heures. Absolument incoyable:

Billet original: La liberté d'expression à l'université québecoise est un mythe...Au moins pour les sujets qui doivent le plus être débattus, comme l'avortement.

Choose Life McGill, un groupe pro-vie à l'université McGill, a récemment invité José Ruba du Centre canadien pour la réforme en bioéthique. Ce dernier était sensé présenter, le 6 octobre, son "Echoes of the Holocaust", une présentation qui démontre les ressemblances entre l'holocauste juive et l'avortement. (C'est cette même présentation qui a été intérrompue l'année dernière par une foule hurlante à l'université Saint-Mary's à Halifax.)

Le membres du gouvernement étudiant (la "SSMU") n'en voulaient pas. Ils ont voté pour que la SSMU fasse une demande officielle auprès de la direction pour interdire la présentation. Ils ont votés massivement en faveur de cette motion. Mais en plus, ils ont ajouté que si jamais Choose Life présentait quand même (car la SSMU savait que même leur demande officielle auprès de la direction serait probablement ignorée) que Choose Life perdrait tous leur fonds de club officiel.

Donc Choose Life, pour ne pas perdre leur budget, on été forcés de trouver une salle à l'extérieur du campus, ce dernier étant redevenu la pouponnière rose des socialistes.

La leçon: vous ne pouvez pas être un club universitaire avec des opinions qui sortent de l'orthodoxie socialiste. Et ces gens là seront nos futurs dirigeants...

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Les canadiens invités à mieux s’informer sur l’euthanasie

Mise en garde des évêques sur les conséquences de sa légalisation

ROME, Vendredi 2 octobre 2009 (ZENIT.org) - Le président de la conférence épiscopale du Canada (CECC), Mgr Vernon James Weisberger, archevêque de Winnipeg, vient de publier une lettre qui invite les membres du parlement et le peuple canadien à réfléchir aux conséquences possibles du projet de loi C-384, dont l'objectif est de légaliser l'euthanasie et le suicide assisté dans le pays. 

Tout en relevant le fait que les personnes qui veulent rouvrir ce débat sont sans doute motivées par leur préoccupation face à la souffrance des autres, le président de la CECC met en doute les motivations qui animent ces personnes. 

 

« Une regrettable interprétation de la compassion les amène toutefois à proposer que l'on euthanasie les plus vulnérables plutôt que de leur assurer, jusqu'à leur mort naturelle, les soins appropriés, un contrôle efficace de la douleur, ainsi qu'un soutien social, affectif et spirituel », est-il souligné dans la lettre sur le site de la conférence épiscopale canadienne. 

S'appuyant sur l'enseignement contenu dans le Catéchisme de l'Église catholique, Mgr Weisgerber rappelle qu'il est légitime de recourir aux médicaments et à d'autres moyens pour soulager la souffrance, même si cela a pour effet secondaire d'abréger la vie. Il ajoute toutefois que « ce qui n'est jamais acceptable, c'est de tuer de façon directe et intentionnelle les personnes déprimées, handicapées, malades, âgées ou mourantes ».   

Il ne voit donc pas comment une quelconque loi autorisant l'euthanasie et le suicide assisté protégerait les plus vulnérables de notre société.  

De concert avec les évêques catholiques du Canada, le président de la CECC invite les membres du parlement canadien, députés et sénateurs, à recourir à des définitions claires dans les débats qui s'annoncent et à être attentifs au profond impact qu'aurait l'adoption de cette loi sur la vie des personnes individuelles et de la communauté tout entière. 

Il invite aussi tous les canadiens à mieux s'informer sur l'euthanasie et le suicide assisté et à promouvoir, à la place, les soins palliatifs et les soins à domicile, afin d'aider les personnes qui en ont besoin et celles qui les soignent. 

Enfin, il appelle les catholiques et les fidèles qui appartiennent à des communautés chrétiennes ou à d'autres religions, et qui apprécient la beauté et la dignité inhérente de la vie, à s'engager dans ce débat avec courtoisie et respect, afin de témoigner d'une profonde révérence pour toute vie humaine. 

http://www.cccb.ca/site/index.php?lang=frc

 

Source: http://zenit.org/article-22147?l=french

 

 

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Pour un débat public éclairé sur l’euthanasie (Au fil des événements, Université Laval)

Danielle Blondeau rappelle qu’il est important que le système de santé donne à tous l’accès à des soins palliatifs de qualité

Par Pascale Guéricolas

«L’euthanasie n’est pas une solution humaine»: une lettre publiée la semaine dernière dans les journaux par André Bourque, chef du Département de médecine générale du CHUM, relance le débat sur l’euthanasie. Cette prise de position interpelle Danielle Blondeau, professeure à la Faculté des sciences infirmières, présidente du comité d’éthique du Réseau de soins palliatifs du Québec et de celui de la Maison Michel-Sarrazin, qui réfléchit aux enjeux autour de la fin de vie depuis longtemps. À ses yeux, l’euthanasie est incompatible avec les soins palliatifs et peut conduire à certains dérapages, en particulier pour les personnes les plus vulnérables. «Je crains qu’on ne vende aux personnes âgées l’idée héroïque de soulager le système de santé, car ils coûtent cher et que notre époque, basée sur la performance, les voie souvent comme un fardeau», affirme Danielle Blondeau. Selon elle, même diminué, même en perte d’autonomie, un être humain demeure toujours un être humain et la société a le devoir de préserver son message d’altérité en assurant aux plus démunis qu’on leur tiendra la main au moment où ils en auront le plus besoin.
   
Ces questions agitent le monde médical depuis plusieurs années, et, à la mi-novembre, le Conseil d’administration du Collège des médecins va se prononcer sur l’euthanasie. Un groupe de travail en éthique clinique mandaté par l’organisme aurait déjà recommandé que l’euthanasie fasse partie des soins appropriés en fin de vie, à condition qu’elle soit bien balisée. À Ottawa, le projet de loi privé C384 de la députée bloquiste Francine Lalonde va dans le même sens. Les parlementaires fédéraux discuteront cet automne de la pertinence de modifier le Code criminel afin d’y inclure «le droit de mourir dignement». Les médecins qui aideraient leurs patients en phase terminale ne pourraient donc plus être accusés de meurtre, pourvu qu’une procédure bien précise soit respectée. De leur côté, les fédérations de médecins vont consulter leurs membres par sondage pour connaître leur position sur cette question.

Prudence, prudence

Selon Danielle Blondeau, il faut faire preuve de prudence lorsqu’on aborde la question de l’euthanasie, vue trop souvent comme un moyen de ne pas terminer son existence dans un état de douleur intolérable. Elle fait valoir que les soins palliatifs évitent justement d’en arriver là. Grâce au recours à la morphine, et surtout à la prise en charge du malade dans sa globalité - sans le réduire à un organe - le patient peut mourir dignement. «Vous savez, la dignité se trouve aussi dans le regard de l’autre, dans le fait d’accompagner quelqu’un à la fin de sa vie avec humanité, même s’il est difforme ou a perdu son autonomie», souligne Danielle Blondeau. Elle espère donc que le débat actuel va permettre de parler davantage des soins palliatifs et d’investir dans ce secteur puisque seulement 10 % des Québécois y auraient accès, faute de ressources suffisantes.
   
Mais le débat public aura-t-il lieu? La professeure à la Faculté des sciences infirmières en doute: «On entend beaucoup les tenants de l’euthanasie qui tiennent un discours presque idéologique. Ce n’est pas facile de s’exprimer dans ce contexte très émotif, car les autres points de vue ne sont pas très sexy». Autre problème selon elle: la confusion autour de la définition même de l’euthanasie, une confusion qui touche aussi les professionnels de la santé. Beaucoup ignorent que le malade peut refuser un traitement ou s’abstenir de suivre de la chimiothérapie, ce qui va peut-être précipiter sa fin. Cette méconnaissance de leurs droits de patient expliquerait en partie, selon elle, que trois Québécois sur quatre se prononcent en faveur de l’euthanasie, comme l’a montré un sondage en août dernier. Certains craignent de faire l’objet d’un acharnement thérapeutique, et cette crainte les mènerait à envisager d’abréger leur vie. Il devient donc primordial, aux yeux de cette spécialiste en éthique, d’informer le public et de déboulonner certains mythes pour que le public et les élus débattent de l’euthanasie en toute connaissance de cause.
 

Source: Au fil des événements, Université Laval

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Euthanasie : « Le Québec a avancé. Je me demande pourquoi nous n'avons pas encore ce droit fondamental » (Francine Lalonde)

Vendredi prochain, la militante pro-euthanasie Francine Lalonde présentera à nouveau son projet de loi C-384 au Parlement d’Ottawa. La société civile doit se mobiliser contre ce projet de loi et faire savoir à Francine Lalonde (et à ses alliés) que ce n’est pas qu’un débat émotif. Il faut garder raison et ne pas céder au chantage émotif de cette culture de mort.

Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr V. James Weisgerber nous invite de « s’engager dans ce débat avec courtoisie et respect afin de témoigner d’une profonde révérence pour toute vie humaine ». Je suis tout à fait d’accord avec lui. Et je ne suis pas le seul.
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Memo to my children

Un excellent texte sur l'euthanasie par la journaliste Barbara Kay du National Post.

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Wednesday, 23 September 2009 14:07

MONTREAL -Lately, we have witnessed a pernicious cultural trend toward the rebranding of legalized euthanasia as a gift rather than a menace to society's most vulnerable citizens.

I doubt that Bloc Quebecois' Francine Lalonde's Bill C-384 bill seeking to decriminalize euthanasia (her third attempt since 2005!) will find many takers. At present, there's no political gain here for any national party. But soon enough there may be. Polls show growing sympathy for the notion. Doctor-provided euthanasia would indeed benefit the truly suicidal few, but only by introducing a new "treatment option" to the many: those dilatorily dying, handicapped and depressed patients upon whom the onus would fall to justify their right to a natural life span they formerly took for granted.

Disquietingly for ethical Quebec doctors, the College des Medecins du Quebec (CMQ) recently made public the recommendations of a committee struck to study euthanasia. Without consulting Quebec's physicians, the committee concluded that the medical profession is "in denial about euthanasia and death." They urge situational euthanasia by medical practitioners, and there are clear indications the CMQ is receptive to their perspective.

I'm alarmed by this in a personal way. Hence the following letter:

My dear family,

As I write to you in September 2009, I am still physically healthy. But since I expect to die in Netherlands-wannabee Quebec, let me be perfectly clear about my wishes in the event that euthanasia has been decriminalized by the time I am suffering a terminal illness, or am languishing in what appears to be intractable chronic pain.

I do not want to be bumped off. I can't state the case more unequivocally than that. I don't care if I am a "burden" to you (you were once to me, that's how life works); I don't care how long it takes me to die, and how inconvenient that is to the medical system; and I don't care how selfless an example other parents are setting in graciously exiting the world for their dependents' sake before nature intended.

In particular, do not succumb to the now odiously-debased "dignity" argument you'll doubtless hear from euthanasia advocates. I daresay serial rapist and murderer Paul Bernardo's purposeless,

parasitical lifetime imprisonment is not very "dignified," and to many Canadians a life "not worth living." But if the death penalty was not offered him as a "treatment option" for his incurable moral degeneracy out of respect for the sanctity of even sociopathic human life, the rest of us deserve no less for our innocent physical decrepitude.

So make it easy on yourselves by insisting I be attended by a doctor adamantly opposed on principle to such an "option." (I have a few names.)

My deathbed physician should be familiar with a 2002 John Hopkins University study indicating that although 45% of terminally ill cancer subjects voiced a wish to die (i. e., subjects meeting the standards of Bill C-384), the wish turned out to be transient in all but 8% of the cases. If all 45% had been euthanized, we wouldn't know that. So even if I say I want to die, take that as a cry for comfort, reassurance or pain relief, which it almost certainly will be.

My preferred physician would be one disgusted in any case by the notion of doctor-driven euthanasia, but especially so because it is a slippery slope.

He or she would be aware that in the Netherlands, where euthanasia has been legal since 2000, there is no explicit request for it from the patient -- as the law intended -- in fully 40% of euthanasia cases. He or she would also be aware that although Dutch law prohibits euthanasia in children under 12, the Groningen Protocol has nevertheless normalized the euthanasia of certain kinds of handicapped newborns.

Do not fall for any claptrap about what "your mother would have wanted." Read my lips: Your mother does not want to be made to feel it is her duty to die before nature decrees, so that others may be freed from care and responsibility, a subtle shift that inevitably follows upon an established "right."

Mind, your mother is no martyr. If it's hopeless, no heroic measures, please. Oh yes, and she wants to die as painlessly as possible. If this means raiding the entire arsenal of available analgesics and even sedatives whose side effect is to facilitate an easier death, so be it.

Intention is all. I want an unequivocal healer-patient dynamic with my doctor. His or her intention should be to kill my pain, not me. Finally, my doctor should be well versed in palliative care techniques, improving all the time.

I feel much better now, and hope, my dear ones, that you do too. You just got a very nice gift: certainty about my dying wishes. And I just gave myself two gifts: peace of mind -- and several hundred thousand National Post-reading witnesses.

 

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L'euthanasie n'est pas une solution humaine (cyberpresse)

Sur forum cyberpresse, un excellent texte d'une grande dignité de M. André Bourque, médecin.

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L'auteur est médecin et professeur agrégé au département de médecine familiale de l'Université de Montréal et chef du département de médecine générale du CHUM.Une centaine de médecins appuient sa position, qui résume les principaux éléments d'un mémoire qui a été remis au Collège des médecins du Québec le 31 août dernier.

Le débat sur la dépénalisation de l'euthanasie du suicide assisté ne cesse de ressurgir au Canada et au Québec. Les manifestations les plus récentes en sont le projet de loi C-384, présenté par Mme Francine Lalonde, députée du Bloc québécois, et la recommandation d'un groupe de travail mandaté par le Collège des médecins du Québec de considérer une acceptation de l'euthanasie dans certains cas particuliers.

Sur le sujet de la maladie débilitante et de la mort, la préoccupation première de la majorité est de se voir soulagé de la douleur et des malaises, et bien entouré. Les patients qui expriment le désir de mourir le font le plus souvent parce qu'ils ont besoin de réconfort, qu'ils sont déprimés, ou que leurs douleurs et leurs symptômes ne sont pas bien contrôlés. Ils changent aussi souvent d'idée. La demande à mourir est une sorte de cri du coeur qui représente le plus souvent un appel à la sympathie.

Faire mourir le patient n'est pas une solution humaine pour soulager les situations dramatiques de douleur ou de souffrance terminales: le médecin a toujours le devoir et le pouvoir de faire mourir la douleur, et non pas de faire mourir le patient.

Il est considéré une bonne pratique médicale et même une obligation d'utiliser les opiacés et tout l'arsenal analgésique disponible dans l'intention d'apaiser le plus possible la douleur du malade, même si c'est au prix d'abréger ses jours par les effets secondaires de la médication (ce qui est très rarement le cas). Les avancées de la thérapeutique et de l'organisation des soins de la médecine palliative des 30 dernières années ont été remarquables et sont aussi prometteuses pour l'avenir. Il n'y a pas de limites imposées au médecin lorsqu'il met en oeuvre les moyens pour soulager la douleur ou qu'il décide avec le consentement du patient de cesser des traitements jugés futiles ou disproportionnés.

Il y aura toujours dans nos sociétés des personnes atteintes de maladies terminales ou dégénératives sévères, qui voient venir les complications ou la durée de leur maladie, qui bénéficient de beaucoup de support et de soins mais qui voudraient mettre fin à leurs jours en un temps et un lieu, et qui ne sont pas capables de le faire seules.

Ces personnes ne sont pas nécessairement déprimées et ne voient plus de sens à ce qui leur reste à vivre naturellement. La demande est généralement liée à la personnalité de l'individu et au besoin qu'il ressent de contrôler sa vie... et sa mort. C'est principalement la voix de ces personnes, qui représentent un très petit nombre d'individus qui se fait entendre en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Ces personnes doivent être entendues et aidées à trouver un sens à la vie qui reste, plutôt que de trouver un raccourci vers la mort.

La liberté et l'autonomie de la personne s'arrêtent là où elles empiètent sur celles des autres membres de la société. Une modification de nos lois pour satisfaire la demande d'un tout petit nombre d'individus dans la société mettra en péril la vie d'un beaucoup plus grand nombre, qui n'étaient pas visés. L'expérience des quelques pays qui se sont aventurés dans cette voie démontre que les pratiques deviennent ingérables malgré la mise en place de contrôles et de balises : les protocoles ne sont pas respectés, les consentements non obtenus, les pressions des familles fortes et difficiles à gérer. Des personnes qui ne le demandaient pas sont mises à mort. Survient un glissement.

Dès qu'on accepte de faire mourir les patients dans un état terminal et qui le demandent, on devient confronté à la demande des personnes avec des handicaps et des atteintes chroniques qui les minent, puis à celle des patients avec des atteintes psychologiques. Des personnes même jeunes, avec des atteintes « chroniques » invoqueront les chartes pour qu'on ne discrimine pas envers elles dans leur demande d'euthanasie ou de suicide assisté. L'euthanasie deviendra une issue thérapeutique vers laquelle des personnes se tourneront pour soulager leurs souffrances, alors qu'il y a beaucoup d'autres options.

Il en résultera des pressions indues sur les personnes âgées, celles ayant des handicaps sévères, ou recevant des traitements coûteux: elles apprendront subtilement qu'elles représentent un fardeau pour la société. Il y aura des retentissements défavorables sur les attitudes sociales envers la personne âgée ou débilitée. La personne n'est pas indigne du fait qu'elle dépend des autres ou connaît une déchéance physique ou psychologique. La solution pour assurer le « mourir dans la dignité » demeure dans l'approche palliative compétente, le respect, l'accompagnement et la tendresse.

La dépénalisation de l'euthanasie et du suicide assisté repose entièrement sur une participation de la profession médicale : c'est le médecin qui est appelé à porter un jugement sur l'utilité de préserver la vie ou d'y mettre fin. Pour donner un « droit à la mort » au patient, on doit donner un « droit de tuer » au médecin. Il s'ensuit une érosion de la relation médecin-patient : le médecin n'est plus seulement celui qui guérit, soulage ou réconforte, mais aussi celui qui donne la mort. La mise à mort devient une « option thérapeutique » de la profession médicale. Cela érode le lien de confiance envers toute la profession médicale.

Bien que le suicide soit parfois revendiqué comme une liberté, il demeure avant tout un drame personnel fondamentalement contraire à la nature humaine et un échec de la société. Le suicide n'est jamais sans retentissement sur les autres personnes et sur toute la société. La réponse face à la personne qui veut se suicider a toujours été qu'on lui vienne en aide: elle doit le demeurer.

La proposition d'euthanasie et de suicide assisté marque un refus de confiance à l'égard des progrès de la science médicale et de l'organisation des soins. Elle est aussi irrecevable au plan de la solidarité sociale et du bien commun. Si le débat qui a cours a pour effet de relancer des mesures pour l'amélioration des soins palliatifs, il aura servi à quelque chose.
 

-André Bourque, Montréal

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