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Une femme paralysée, morte de faim et de soif selon sa demande, avec l’accord du Curateur public du Québec

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Chanikarn Thongsupa/Rawpixel

La Presse rapportait il y a quelques jours le cas d’une femme paralysée, morte de faim et de soif suite à son refus de manger et de s’hydrater dans le but de mourir.

Cette décision a été approuvée par le Curateur public du Québec, à défaut de permettre à cette femme de se faire euthanasier car cette dernière ne répondait pas aux critères d’admission à la piqûre mortelle. Selon les mots de Philippe Teisceira-Lessard, dans La Presse :

Cesser complètement de boire et de manger. C’est la seule solution qui restait à Fatima Gossa pour s’échapper de son corps, laissé paralysé par une agression conjugale violente.

Vous me pardonnerez si je suis un peu perplexe devant ce paragraphe qui comprend plusieurs concepts. Si, pour M. Teisceira-Lessard, mourir c’est « s’échapper de son corps » cela implique donc que la personne continue de vivre puisqu’elle sort du corps au lieu de disparaître avec — sortir n’est pas disparaître. Donc, « s’échapper de son corps » indique que l’on continue de vivre en tant qu’être immatériel ou âme.

Mais s’il est question d’âme, où se rend-elle ? Le mode de mort qu’elle aura choisi lui permettra-t-il de vivre sereinement dans l’au-delà ? Selon la foi catholique, il y a de forts risques que cela ne soit pas le cas — mais c’est à Dieu de juger chaque cas particulier et non à nous. Il faudrait par conséquent que le journaliste, qui laisse planer sa sympathie dans son article par rapport à la décision de Mme Gossa, développe le côté moral de la question.

Cependant, si M. Teisceira-Lessard souscrit plutôt a une vision matérialiste de l’Homme, je préférerais qu’il ne se lance pas en des envolées poétiques aux échos pseudo-mystiques, mais utilise plutôt un style qui indique qu’il a la tête bien enfoncée dans le sable… ou dans la matière.

Laissons là les considérations sur les fins dernières et le matérialisme, et revenons à cette mort tragique.

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Philippe Teisceira-Lessard écrit, dans La Presse :

Son demi-frère, qui vient d’adopter sa nièce laissée orpheline de mère, dénonce la décision déchirante qu’a dû prendre Mme Gossa, cinq ans après l’autorisation de l’aide médicale à mourir au Québec. Elle ne répondait pas aux critères du programme puisque son état était stable.

Résultat : une fin « cruelle et excessivement pénible », un désir qu’a pourtant fait respecter le Curateur public du Québec, responsable de Mme Gossa, selon une enquête ouverte sur les événements. Un cas « très exceptionnel », affirme l’organisation.

En gros, on nous présente la situation comme telle, elle avait le choix de vivre une vie cruelle excessivement pénible ou une mort cruelle excessivement pénible, puisqu’on justifie ce dernier choix comme la seule solution au premier. Pourtant, le second choix laisse une orpheline derrière la défunte, celle-ci ne se ressentira-t-elle pas de la perte de sa mère ? Il est vrai que selon le coroner Julie-Kim Godin « sa souffrance semblait persistante et intolérable », mais le suicide secondé (car ce n'est rien d'autre) n'était sûrement pas la seule alternative.

« Elle a exprimé à plusieurs reprises le souhait de mourir entre 2015 et 2019. Elle a fait des tentatives de suicide », affirme le coroner Julie-Kim Godin dans son rapport. Je veux bien croire le coroner, mais comment Mme Gossa eut-elle pu seulement essayer de se suicider puisque « son corps ne répondait plus du tout », d’après Xavier Mazet son demi-frère ? Il y a, me semble-t-il, quelques contradictions entre les diverses opinions. L'article poursuit :

En avril 2019, sa décision est prise : elle cessera de manger et de boire quoi que ce soit afin de mettre fin à ses jours.

Malgré ses multiples handicaps, Fatima Gossa a été jugée apte à refuser un soin (l’alimentation dans ce cas-ci) par trois médecins. Elle savait ce qu’elle faisait. Le personnel du Centre d’hébergement Paul-Émile-Léger de Montréal, où elle habitait, continuait de lui servir un plateau à chaque repas, auquel elle ne touchait pas.

L’alimentation et l’hydratation, faut-il le rappeler, ne constituent pas une forme de soin, mais un besoin de base qui ne peut être retiré à moins qu’il ne remplisse plus sa fonction (si la personne n’assimile plus les aliments, par exemple). Ce cas est visiblement un suicide « assisté » dont on tait jusqu’à l’euphémisme. Au passage, comment pouvait-elle seulement porter la main au plateau qu’on lui apportait si elle était paralysée, on ne peut en tout cas pas prendre cela comme un refus de manger, à moins que l’histoire ne soit mal rapportée et qu’on ne nous dise pas qu’elle faisait des signes de dénégation… ou qu’elle n’était pas si paralysée que ça.

Une dernière chose, un proche avait fait appel aux ambulanciers paramédicaux pour qu’ils intervinssent malgré la volonté de Mme Gossa de se laisser mourir. Apparemment les paramédicaux ont le droit de passer outre ce genre de formalité quand on fait appel à eux et que la personne a visiblement besoin de soins. Donc, malgré l’avis du personnel soignant de ce qui semble être une maison de soins dans ce cas, les ambulanciers appelé la police pour écarter le personnel et ont emporté Mme Gossa à l’hôpital, où on a essayé de la réanimer. Elle est morte malgré tout. Il est donc question de modifier le protocole en vertu duquel les ambulanciers agissent.



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