Des participants de la Marche pour la vie à Québec, le 31 mai 2025.
Par Anna Farrow (The Catholic Register) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Georges Buscemi
Des contre-protestants infiltrent, puis perturbent la marche pour la vie dans la ville de Québec.
Des groupes antifascistes de Québec ont joué un rôle clé dans la perturbation de la Marche pour la vie organisée par Campagne Québec-Vie (CQV) le 31 mai.
Selon le président de CQV, Georges Buscemi, les tactiques employées par les contre-manifestants ont créé un environnement hostile qui a sérieusement limité la capacité de CQV à organiser un événement familial et ordonné.
« Il a été difficile de continuer l’événement, d’avoir un ordre cohérent pour la journée. Il était presque impossible d’entendre les discours », a déclaré Buscemi au Catholic Register.
L’année dernière, bien que la marche ait été quelque peu perturbée, les manifestants pro-choix ont organisé une manifestation distincte, mais parallèle à l’événement pro-vie. Des élus, dont la ministre de la Condition féminine Martine Biron, ont participé à la manifestation pro-choix.
Cette année, les contre-manifestants ont à nouveau été plus nombreux que les participants à la Marche pour la vie, mais il n’y a pas eu de manifestation pro-choix distincte. Les activistes ont plutôt infiltré la foule, se mêlant d’abord aux pro-vie, se joignant même aux chants et brandissant des pancartes fournies par CQV, puis se sont tout d’un coup déchaînés en utilisant des porte-voix, des sifflets et des bombes fumigènes colorées pour perturber l’événement.
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Emilie Young est une résidente de Montréal qui s’est rendue à Québec pour participer à la Marche pour la vie. Elle a déclaré au Register que la présence de la police faisait en sorte qu’elle ne craignait pas pour sa sécurité physique, mais les actes de ces militants lui ont fait vivre une expérience complètement différente de celle à laquelle elle était habituée lors de la Marche nationale pour la vie qui a lieu chaque année à Ottawa.
« C’était un peu étrange parce qu’ils avaient chanté avec nous ; je pense qu’ils ont même causé avec des pro-vie. Puis ils se sont dirigés vers les personnes qui prononçaient les discours et ont commencé à émettre de la fumée en l’air. On ne voyait plus rien. Il y avait une sorte de brouillard autour de l’endroit où se déroulaient les discours, et on ne pouvait rien entendre non plus », raconte-t-elle.
« Au début, c’était un peu effrayant à cause de la fumée. Tout le monde toussait parce qu’il y avait de la fumée dans l’air, les yeux piquaient un peu. On avait la gorge irritée ».
Alex Schadenberg, directeur de la Coalition pour la prévention de l’euthanasie, était l’un des orateurs invités à la marche et avait vue sur les manifestants de là où il était.
Dans un courriel adressé au Register, Schadenberg écrit : « J’ai remarqué que les manifestants avaient été acheminés par bus et qu’ils avaient un certain niveau d’organisation dans leur manifestation. Ils semblaient avoir un style de “foule louée” ».
Bien que l’organisation féministe Regroupement des groupements de femmes de la Capitale-Nationale (RGF-CN) fut citée comme hôte de la contre-manifestation sur Facebook, les messages sur les médias sociaux du groupe Québec Antifasciste montrent plusieurs images liées à la manifestation.
Buscemi, Young et d’autres ont noté qu’il y avait un groupe d’environ 30 manifestants vêtus de la tenue caractéristique du « black bloc » associée aux groupes antifascistes.
Une femme, la_cheminaude, qui a demandé sur la page Instagram de Québec Antifasciste s’il y aurait un transport de Montréal pour la manifestation, a plus tard publié des photos de la journée sur son propre compte Instagram, remarquant, « Les camarades sont sortis pour contrer les intimidateurs (goons) anti-femmes et anti-queer sous une pluie battante. Certains portaient l’équipement complet du black bloc. Les flics antiémeutes ont essayé de nous parquer à plusieurs reprises, mais nous avons résisté. Bonne chance pour essayer de #bringbackrescue quand notre camp n’est pas seulement plus nombreux que le vôtre, mais qu’il y a aussi des actions directes. Les libéraux de Washington devraient en prendre note. »
Ont également été publiées sur la page Instagram de Québec Antifasciste des photos prises à Montréal d’un autocar entravé par des manifestants avec la légende suivante : « Ce matin, des militant-e-s de Montréal ont ralenti l’autobus des caves qui vont à une manifestation anti-choix à Québec. »
Dans son livre The Indispensable Right : Free Speech in an Age of Rage, le juriste Jonathan Turley identifie le mouvement Antifa comme étant fondamentalement opposé à la liberté d’expression.
« Le mouvement Antifa a une longue histoire bien documentée de violence contre les journalistes, les manifestants et les orateurs. Comme les Black Panthers et d’autres groupes, Antifa rationalise sa violence comme un acte d’autodéfense. Le groupe considère la liberté d’expression comme nuisible », écrivait Turley.
Young a fait remarquer que, bien que de nombreux manifestants pro-vie aient tenté d’engager la conversation avec les activistes, ils ont été rebutés.
« Cela a mis un frein à la Marche pour la vie parce que nous nous réunissions pour partager les histoires de chacun. Beaucoup de gens étaient très ouverts à la conversation et à l’écoute des histoires des autres », a-t-elle déclaré. « Mais cela a été complètement ignoré, et vous pouviez à peine parler à la personne à côté de vous tellement c’était bruyant. »