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CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

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Quand, une personne devient-elle une personne ?

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Freepik

La question la plus importante du débat sur l’avortement repose sur la nature de son objet : ce que certains appellent un « amas de cellules » (ignorant par là même les principes les plus fondamentaux de la science), d’autres un « embryon » ou un « fœtus » (humain… ce qu’ils oublient) et d’autres encore un « être humain », nom que je retiendrai dorénavant.

Cette question tient à la négation d’une présence personnelle en l’être humain dès sa conception, cas dans lequel plusieurs se croient autorisés à mettre fin à sa vie avant sa naissance, et à l’affirmation que l’être humain est une personne dès la conception, ce qui exclue de facto (bien que pour certain le fait d’être innocent ne vous protège pas d’un assassinat légal) la mise à mort de l’être humain innocent jusqu’à sa mort naturelle.

C’est dans un texte fortement intéressant, paru sur OnePeterFive et dont voici quelques extraits ci-dessous, que Peter Kwasniewski, théologien thomiste, explique les divers raisonnements, basés sur la philosophie aristotélico-thomiste, qui démontrent l’inanité des arguments déshumanisant l’être humain. Je vous présente l'un des principaux thèmes d'arguments.

Si nous ne devenions une personne qu’au moment où nous commençons à justement raisonner, nous ne le serions pas avant l’âge de six ans :

Déjà le début des temps modernes, le physicien anglais William Harvey (1578-1657) avait pu observer la formation complexe des parties du corps aux premiers stades de la grossesse, et il émit l’hypothèse selon laquelle l’animal [rationnel] entier était présent dès le moment de la conception, bien qu’en puissance. Harvey a appliqué la doctrine de l’acte et de la puissance d’Aristote de manière plus cohérente que son auteur même ne l’avait fait.

La plupart des éthiciens catholiques du siècle dernier adoptèrent comme position la plus plausible le fait que l’animation — c’est-à-dire l’implantation de l’âme rationnelle, le principe de la vie humaine — se produit au moment de la conception, puisque chaque moment suivant semble n’être que le déploiement d’un modèle préexistant, une explicitation de ce qui est implicite. Il n’existe pas de ligne de démarcation évidente entre le non rationnel et le rationnel. Si l’on voulait vraiment faire du raisonnement réel la marque distinctive de l’humain, alors on ne pourrait pas être défini comme humain avant l’âge de six ans environ. Lorsqu’il s’agit de l’épanouissement complet de l’identité humaine, il est évident que nous avons affaire à quelque chose qui reste « en puissance » pendant assez longtemps. On peut rappeler ici la thèse poignante de Jean Piaget (1896-1980) selon laquelle un enfant termine son développement humain dans l’« utérus social »* de la famille dans laquelle il est né.

L’être fini est déjà présent dans ses capacités… embryonnaires :

Sachant ce que nous connaissons aujourd’hui sur les cellules et l’ADN, nous réalisons que même les êtres vivants les plus simples, comme les amibes ou les paramécies, ont une complexité de structure presque insondable. Cela est encore plus vrai pour le zygote humain. La matière est aussi prête qu’elle ne le sera jamais à recevoir sa forme, l’âme rationnelle. Si nous prenons l’âme comme un principe immatériel entièrement présent dans chaque partie, donnant l’être au corps, nous ne penserons pas que l’âme a besoin de vastes organes pour son existence ; elle n’en a besoin que pour l’opération de ses puissances. En d’autres termes, ce qui est nécessaire pour que l’âme soit reliée à la matière première est la capacité primordiale de fonctionnalité différenciée, et non une architecture finie de fonctionnement actuel. Une telle capacité est possédée en vertu de l’ADN humain dans sa structure cellulaire, puisque de cette source fondamentale procèdent toutes les parties ultérieures.

Comme une pièce de musique enregistrée est entière sur le disque et n’a besoin que d’être exprimée, l’être humain est complet, même dans le zygote unicellulaire humain : On pourrait objecter que « ce que nous voyons ici » n’est pas seulement un tas de cellules. On voit très bien ce qui se passe à l’intérieur de ces cellules : les gènes humains vont orienter l’embryon vers la formation d’un corps humain avec toutes ses structures spécifiques dont le cerveau, qui semble intégrer le fonctionnement de l’organisme et qui est le principal organe utilisé par les puissances intellectuelles de l’âme. Cette information génétique est matérielle et déjà humaine — spécifiquement la matière humaine, à savoir le plan primordial du corps et de tous ses organes. Cette petite « chose » ne peut devenir un arbre ou un chat, et il n’y a de phase dans son développement où il est une plante ou quelque animal. Il est toujours un homme parce qu’il en a toutes les structures déjà présentes sous une forme condensée, de même que celui qui possède un opéra de Mozart sur un CD-ROM possède l’opéra entièrement présent sous forme d’information, qu’il soit joué par les haut-parleurs ou non. Il n’y a rien à ajouter pour compléter l’opéra, mais seulement pour le traduire sous forme audible.


*Traduit de l'anglais. — A. H.

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