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Quand Mathieu Bock-Côté m’exaspère


Mathieu Bock-Côté.

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Asclepias/Wikimedia Commons

Soyons positifs. Mathieu Bock-Côté (MBC) est presque le seul journaliste québécois qui ne souffre pas de paralysie politiquement correcte. Il dit des vérités. Ses réflexions nous changent des âneries conformistes du Devoir et de Radio-Canada.

Soyons réalistes. MBC m’exaspère parce qu’il se rattache à la « droite molle », qui conforte l’idéologie dominante. La gauche n’a rien à craindre des critiques polies de ce genre de conservateur modéré.

MBC déplore la chute du nombre de baptêmes au Québec. « Si les Québécois, écrit-il, deviennent absolument étrangers au catholicisme, même à la manière d’une tradition culturelle, ne risquent-ils pas de devenir tout simplement étrangers à eux-mêmes ? » (Journal de Montréal, 13 mars 2019)

MBC est agnostique, mais il défend la tradition catholique par nationalisme. Cela conduit à une impasse. Son catholicisme sociologique d’arrière-garde ne saurait constituer un fondement identitaire pour le Québec contemporain.

Soyons clairs. Si la foi catholique est fausse, les Québécois doivent s’en débarrasser, car on ne peut pas vivre dans le mensonge. Si elle est vraie, elle ne disparaîtra jamais et les Québécois doivent y revenir au plus tôt s’ils ne veulent pas, quant à eux, disparaître.

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L’Église catholique a façonné historiquement notre identité nationale. Mais le Québec pourrait très bien devenir autre chose, tout en gardant un certain respect pour son passé religieux. Nous pouvons apprécier l’Iliade et de l’Odyssée sans croire aux dieux de l’Olympe. De la même manière, les Québécois d’aujourd’hui peuvent aimer la « belle histoire de Jésus » sans croire à la Sainte Trinité. La culture contemporaine est remplie d’héritage chrétien. Pensons à la fête de Noël, qui nous endette à chaque année. MBC ne doit pas s’inquiéter. Le « lien culturel » entre le Québec et l’Église reste présent. Nos manuels scolaires parlent de l’Église catholique, et d’une manière respectueuse, contrairement aux médias. Mais ils en parlent comme on parle du bouddhisme chinois, du paganisme gréco-romain ou des spiritualités amérindiennes, comme d’un fait historique qui ne concerne pas la vie réelle d’aujourd’hui.

MBC a une vision figée de la tradition culturelle. C’est un nostalgique du « bon vieux temps », ce qui correspond pour lui au Québec de René Lévesque, avec une déférence envers celui de Maurice Duplessis. Mais la tradition, ce n’est pas un film classique qu’il faut absolument avoir vu. C’est la transmission de quelque chose de vivant, de réel, d’important. La tradition culturelle peut et doit évoluer, mais en conservant une unité intérieure, une sorte de « code génétique ». La foi catholique et la culture classique française sont les piliers de notre identité nationale. Toutefois, le Canadien français de 1950 n’était pas identique au Canadien de 1800, ni au colon normand de 1650. Nous avons évolué, tout en restant nous-mêmes. Le Québécois de 2050 ne devrait pas être une copie conforme du Québécois de 1970. Il devrait être un catholique français du XXIème siècle.

Le problème, c’est que la Révolution tranquille a été une rupture, et non pas une évolution. MBC continue pourtant à qualifier cette funeste Révolution tranquille de « positive ». Il aime à se présenter comme un conservateur, mais il ne voudrait pas passer pour un réactionnaire, et encore moins pour une grenouille de bénitier. Il faut bien survivre dans le milieu médiatique québécois.

De toute évidence, MBC n’a pas personnellement réglé la question de Dieu. C’est son affaire. Ça ne me regarde pas. Mais lorsqu’un intellectuel n’a pas d’idées claires sur la question la plus fondamentale qui se pose à l’esprit humain, il devrait s’abstenir de faire la leçon à la société.



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