La disparition de l’enseignement catholique dans les écoles québécoises
Par Geneviève De Vriendt (Campagne Québec-Vie) — Photo : Gorodenkoff/Adobe Stock
Alors qu’un nouveau cours de Culture et Citoyenneté québécoise prend la place du programme ÉCR (Éthique et Culture religieuse), l’enseignement catholique sombre au Québec.
S’avançant par paliers pour supprimer toute trace de catholicisme au Québec depuis la Révolution tranquille (voir Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille), le gouvernement est parvenu à l’abolir même dans le domaine primordial qu’est l’éducation.
Pourrait-on trouver une manière plus efficace de transformer un pays et un peuple que de transformer son système d’éducation ? Pourrait-on trouver une manière plus puissante d’abolir les croyances d’un pays que de les abolir chez ses enfants ?
Le programme ÉCR avait déjà renversé le Catholicisme, en remplaçant les cours de religion par un cours de culture religieuse, excluant la primauté de la seule vraie religion.
Le nouveau cours ne fait que renforcir la déchristianisation de l’éducation, déjà déclenchée par le programme ÉCR, en supprimant non seulement l’enseignement religieux mais même son rôle dans le passé. Selon une lettre d’opinion cosignée par Jean Morse-Chevrier, Présidente de l’APCQ (de 2004 à 2013), « Ce nouveau cours n’inclut pas l’impact déterminant du catholicisme sur l’histoire du Québec. »
« Plus qu’avant, le ministère se sert de sa position de force pour façonner le profil socioculturel du Québec selon SES valeurs », affirme la lettre d’opinion, et ses valeurs ne sont autres qu’un renoncement complet du passé, et surtout, un renoncement de Dieu.
Alors que le Québec a besoin plus que jamais de ses racines catholiques et traditionnelles, d’un retour vers sa Foi et sa morale solides, nous voyons s’effacer un à un les liens qui nous rattachent au passé.
Une campagne de financement pour diffuser la culture de la vie, de la famille et de la Foi à Québec
Geneviève de Vriendt, membre de l'équipe de Campagne Québec-Vie.
Par David McLoone — Traduit par Campagne Québec-Vie
27 août 2021, Québec (LifeSiteNews) — Alors que l’héritage catholique du Québec est rapidement oublié et enterré, une jeune femme courageuse de la province a entrepris de restaurer la culture de la foi, de la famille et de la vie dans la région.
Geneviève De Vriendt, une jeune fille de 16 ans passionnée par la vie et la foi, est membre du groupe chrétien pro-vie du Québec, Campagne Québec-Vie, dont la mission est « de construire une société chrétienne qui défend la foi, la famille et la vie, de la conception à la mort naturelle ».
À cette fin, Geneviève De Vriendt a déclaré à LifeSiteNews qu’elle avait entrepris de créer un « bureau permanent de la foi, de la famille et de la vie à Québec », comprenant le personnel et le matériel nécessaires pour promouvoir cette cause dans toute la province.
« Notre plan est de promouvoir un retour à la Foi et à la Vie pour le Québec, en commençant par sa capitale », a-t-elle ajouté.
Le président de Campagne Québec-Vie, Georges Buscemi, a récemment accordé une entrevue au Dr Thomas Ward de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille. Buscemi a expliqué dans l’entrevue que le Québec avait autrefois un lieu unique dans l’histoire de l’Amérique du Nord en tant que « microcosme de la chrétienté dans une mer de protestantisme ».
« Des religieux et des religieuses dirigeaient les hôpitaux et les écoles. L’écrasante majorité de la population assistait régulièrement à la messe. Les familles nombreuses de 8, 9, 12 enfants… n’étaient pas du tout rares », a déclaré M. Buscemi.
Cependant, dès le début des années 1960, l’enseignement catholique a subi un coup dur de la part du nouveau gouvernement libéral qui a retiré le système scolaire à l’Église, le sécularisant complètement, a expliqué M. Buscemi. « Pendant ce temps, l’esprit du temps alimenté par les médias dictait que le “Québec était en retard” sur le plan économique, en raison de son style d’éducation catholique/classique. Les Québécois devaient répondre aux “besoins d’aujourd’hui” en devenant plus libéraux et plus avisés sur le plan économique. »
Mais les dégâts causés « par la sécularisation du système éducatif n’ont pu être égalés que par ceux qui se sont produits dans le système de santé », a ajouté M. Buscemi. « Les hôpitaux gérés par l’Église et remplis de religieuses en habit ont rapidement été remplacés par des hôpitaux gérés par l’État. Ceux-ci ont très vite commencé à autoriser les stérilisations et à distribuer des contraceptifs. Le système de santé publique a aussi lancé la création de centres d’avortement. »
Lire la suiteSur les causes de l’effondrement de l’Église au Québec, et sur ce qui la redressera — par Georges Buscemi
Ruines de l'église incendiée Saint-Jean-Baptiste de Morinville en Alberta, à laquelle il a sans doute été mis feu criminellement, peut-être en réaction de la prétendue culpabilité de l'Église dans l'« affaire » des pensionnats autochtones, martelée par les médias et le gouvernement. Évidemment, il s'agit d'une autre province, mais le pays est le même, et le nom, tant de la ville que de l'église, évoque bien le malheureux Québec.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Ce qui suit est un entretien entre le Dr Thomas Ward, président de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (dont l’acronyme anglais est JAHLF) et Georges Buscemi, membre fondateur de l’Académie et président de Campagne Québec-Vie, sur les causes de l’effondrement de l’Église au Québec, autrefois berceau du catholicisme en Amérique du Nord, sur ce qui la redressera au milieu du chaos libéral grandissant.
L’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a été fondée par des laïcs en 2017 suite au changement radical de l’Académie pontificale Jean-Paul II, et au renvoi consécutif de la quasi-totalité de ses membres conservateurs (dont plusieurs ont participé à la fondation de JAHLF), opéré par le pape François en 2016. JAHLF a pour but de poursuivre les objectifs de l’ancienne Académie Jean-Paul II, ainsi que ceux de l'ancien Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille déclare, le site internet de JAHLF :
En octobre 2017, la nouvelle Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF) a été créée pour poursuivre les mêmes objectifs que l’Académie pontificale pour la vie originelle, fondée en 1994 par saint Jean-Paul II pour l’étude interdisciplinaire sur la vie humaine dans toutes ses étapes et sa défense. Déjà en 1981, le Pape Jean-Paul II avait fondé l’Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille, pour étudier le berceau de la vie humaine : le mariage et la famille. La JAHLF reprendra l’étude tant de la vie humaine que du mariage et de la famille humaine.
Elle a été fondée par quelques anciens membres de l’Académie pontificale pour la vie, dont un ancien professeur de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille.
Entretien entre le Dr Thomas Ward, président de l’académie « JAHLF », et Georges Buscemi
TW : Le Québec a eu une merveilleuse histoire d’activité missionnaire à travers le monde. Pouvez-vous expliquer l’effondrement apparent de l’Église au Québec ?
GB : L’effondrement de l’Église au Québec remonte à une période que les historiens appellent « la Révolution tranquille », qui a commencé à la fin des années 50, avec la mort d’un éminent leader de « droite », le Premier ministre de la province, Maurice Duplessis.
Jusqu’à cette époque, le Québec était une anomalie sur le continent nord-américain : un microcosme de la chrétienté dans une mer de protestantisme. Au Québec, l’Église et l’État étaient intimement liés. Des religieux et des religieuses dirigeaient les hôpitaux et les écoles. L’écrasante majorité de la population assistait régulièrement à la messe. Les familles nombreuses de 8, 9, 12 enfants (mon propre professeur de physique venait d’une famille de plus de 20 enfants) n’étaient pas du tout rares. Cependant, la poussée démographique particulièrement intense qui a suivi la Seconde Guerre mondiale a servi de prétexte à l’intervention de l’État dans les écoles et les hôpitaux. On disait qu’il n’y avait pas assez de religieux pour tout le monde. Les laïcs devaient avoir leur heure, évinçant les religieux et les religieuses de ces rôles cruciaux.
Lire la suiteLe Nouvel Ordre Mondial : aboutissement du modernisme
Par Jean Tardy (Campagne Québec-Vie) ― Photo : vpemencom/Pixabay
Du rêve au cauchemar
Quand j’étais enfant, je dévorais les livres. L’un d’eux, une fresque remplie d’images, décrivait les grandes Ères de l’Histoire. Je m’en souviens encore : Préhistoire, Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, Grandes Découvertes… La dernière des Ères se nommait : « les Temps Modernes ». C’était mon Ère. Vers la même époque, la Révolution Tranquille débutait. Les adultes autour de moi disaient que le Québec entrait enfin, à son tour, dans l’Ère Moderne et dorénavant, nous serions, nous aussi, modernes.
Le modernisme se décrit comme une démarche collective vers un avenir meilleur. Sa thèse fondamentale affirme que l’humanité, ayant atteint un stade avancé de maturité, doit se libérer de ses croyances traditionnelles et se redéfinir sans limites. En se coupant de nos racines millénaires, on façonnerait un nouvel homme qu’on placerait dans un nouveau monde. Ce serait, comme on chantait à l’époque, « Le début d’un temps nouveau. »
Les bons vins se bonifient avec le temps ; les piquettes surissent. À peine soixante ans plus tard, ce modernisme, si appétissant au début, est devenu un breuvage toxique ; ses créations, une montagne de déchets ; son aboutissement, une abomination totalitaire. En effet, après les années de promesses utopiques, voici venir la réalité du Nouvel Ordre Mondial.
Dany Rondeau de l’UQAR, citant Polémia en ligne, décrit les cinq caractéristiques du modernisme comme suit :
- Individualisation : destruction des anciennes communautés d’appartenance
- Massification : adoption de comportements et de modes de vie standardisés
- Désacralisation : désenchantement/reflux des grands récits religieux au profit d’une interprétation scientifique du monde
- Rationalisation : domination de la raison instrumentale à travers l’échange marchand et l’efficacité technique
- Universalisation : extension planétaire d’un modèle de société posé comme seul possible rationnellement et donc supérieur
Le Nouvel Ordre Mondial, c’est-à-dire l’implantation en dix ans (« Great Reset », Agenda 2030), par les élites mondiales et nationales, des dix-sept Objectifs de Développement Durables (ODD) de l’ONU incarne, de façon extrême et définitive, toutes les caractéristiques du modernisme.
Lire la suiteMgr Athanasius Schneider explique « le vrai visage de la franc-maçonnerie »
Mgr Athanasius Schneider.
Par Mgr Athanasius Schneider (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Voici la traduction d'un discours prononcé en 2017 à la Fondation pontificale Kirche in Not (Aide à l'Église en détresse) en Allemagne par Mgr Athanasius Schneider.
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Le vrai visage de la franc-maçonnerie
En 2017, la franc-maçonnerie fêtait le 300e anniversaire de sa fondation le 24 juin 1717. Selon les rapports officiels, elle était le résultat de la fusion de quatre « loges » ou sociétés secrètes, qui formèrent alors la Grande Loge de Londres. Un pasteur protestant, James Anderson, en rédigea les premiers statuts maçonniques.
L’Église catholique condamnait déjà cette association d’origine pseudo-religieuse 20 ans après ses débuts, avec la sanction ecclésiale la plus élevée, l’excommunication. Pourquoi ? Parce que la franc-maçonnerie est une « religion naturaliste », un mélange de panthéisme, de gnose et de « salvation par soi-même ». Cette « religion » n’est qu’en apparence tolérante. En fait, c’est une [religion] extrêmement exigeante et intolérante. Les francs-maçons disent d’eux-mêmes qu’ils sont les « initiés », les « parfaits » et les « illuminés ». Le reste de l’humanité est pour eux profane, imparfaite et enténébrée.
La religion maçonnique vise l’indépendance par rapport au vrai Dieu, de sorte que l’être humain s’élevât comme un dieu, prît la place de Dieu et décidât du bien et du mal.
Dans les premiers grades de la franc-maçonnerie, il y a une divinité incertaine et nébuleuse vénérée en tant que « Grand Architecte de l’Univers », qui, dans les grades supérieurs puis dans les grades les plus élevés, devient de plus en plus concrète ; dans les grades supérieurs, cette divinité incertaine est identifiée en tant que Lucifer, en tant que Satan, en tant dieu bon, l’adversaire de Dieu ; et le vrai Dieu est ici le « mauvais Dieu ».
L’Église reconnaît que la franc-maçonnerie est une vraie société secrète, ne cessant de grandir en puissance et présentant un contenu pseudo-religieux, une société s’est répandue très rapidement en innombrables organisations affiliées souvent sous un nom différent, qui ont pénétré les niveaux les plus puissants de la société, de la politique et du monde des finances.
Lire la suiteLa sacralisation de la Loi 21
François Legault, Premier ministre du Québec.
Par L’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo (rognée) : LouisRoyQc/Wikimedia Commons
En présentant la loi 21 sur la laïcité, François Legault a dit qu’il voulait « clore ce débat pour passer à autre chose ». Pourtant, personne ne discutait de cette question au temps de Philippe Couillard, qui avait eu la sagesse d’enterrer ce faux problème inventé de toutes pièces par la Commission Bouchard-Taylor. Depuis l’adoption de la loi 21, on n’a jamais autant parlé de religion au Québec. Si l’objectif était de « clore le débat », c’est raté.
La loi 21, de juridiction provinciale, est même devenue un enjeu de la campagne électorale fédérale. Le Bloc québécois s’est inféodé au gouvernement Legault en exigeant que les leaders des partis fédéraux s’engagent à ne pas la contester devant les tribunaux. On n’a pas fini d’entendre parler du « grave problème » posé par les quelques enseignants qui portent des signes religieux visibles.
Justin Trudeau a eu raison de ne pas fermer la porte à une intervention du procureur général du Canada dans ce dossier. La Cour suprême n’entend que des causes d’intérêt national. Or si la cause est d’intérêt national, le gouvernement fédéral a le devoir d’intervenir. Le tribunal pourrait même exiger qu’il intervienne. Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, vient du monde du spectacle. S’il connaissait le droit, il ne poserait pas une question aussi stupide.
Mais Blanchet voulait surtout se faire du capital politique en défendant une loi qui est populaire au Québec. Legault a réussi à associer la laïcité au nationalisme. Nos pseudo-nationalistes décérébrés aiment la loi 21 parce qu’elle distingue le Québec du Canada anglais. Elle contribue à définir la nouvelle identité québécoise. La nation française d’Amérique ne s’identifie plus à l’Église catholique, comme au temps de Duplessis, ni à la langue française, comme au temps de René Lévesque, mais à la « laïcité », un concept républicain français dont la plupart des Québécois ignoraient la signification il y a seulement quelques années.
Lire la suiteLa mission d’un peuple
Samuel de Champlain dans la Baie Georgienne (lac Huron).
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Courtoisie de la Toronto Public Library
À l’approche de la Saint-Jean-Baptiste, fête patronale des Canadiens français, il serait bon de lire ou de relire le sermon que Mgr Louis-Adolphe Paquet prononça, le 23 juin 1902, sur « La vocation de la race française en Amérique ».
Mgr Louis-Adolphe Paquet (1859-1942) enseignait à l’Université Laval. Il était surnommé « notre théologien national ». On le consultait fréquemment sur l’aspect religieux des grandes questions politiques de son temps. Après la Révolution tranquille, Mgr Paquet est devenu un symbole de la « grande noirceur » parce qu’il s’était opposé au suffrage féminin, à l’école obligatoire et à l’industrialisation du Québec. Mais si l’on dépassait le stade de l’invective anachronique pour étudier son argumentation, on découvrirait autre chose. Mgr Paquet défendait la dignité de la femme, l’instruction du peuple et le progrès économique, mais dans une vision catholique plutôt que libérale. Son nationalisme était ardent, mais subordonné à l’humanisme chrétien.
Selon Mgr Paquet, les nations ont, à l’instar des individus, une vocation spécifique. La mission providentielle de notre peuple est de propager la foi catholique et l’esprit français en Amérique du Nord :
« Nous ne sommes pas seulement, une race civilisée, nous sommes les pionniers de la civilisation ; nous ne sommes pas seulement un peuple religieux, nous sommes des messagers de l’idée religieuse […] Notre mission est moins de manier des capitaux que de remuer des idées ; elle consiste moins à allumer le feu des usines qu’à entretenir et à faire rayonner au loin le foyer lumineux de la religion et de la pensée. »
Lire la suiteQuand Mathieu Bock-Côté m’exaspère
Mathieu Bock-Côté.
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Asclepias/Wikimedia Commons
Soyons positifs. Mathieu Bock-Côté (MBC) est presque le seul journaliste québécois qui ne souffre pas de paralysie politiquement correcte. Il dit des vérités. Ses réflexions nous changent des âneries conformistes du Devoir et de Radio-Canada.
Soyons réalistes. MBC m’exaspère parce qu’il se rattache à la « droite molle », qui conforte l’idéologie dominante. La gauche n’a rien à craindre des critiques polies de ce genre de conservateur modéré.
MBC déplore la chute du nombre de baptêmes au Québec. « Si les Québécois, écrit-il, deviennent absolument étrangers au catholicisme, même à la manière d’une tradition culturelle, ne risquent-ils pas de devenir tout simplement étrangers à eux-mêmes ? » (Journal de Montréal, 13 mars 2019)
MBC est agnostique, mais il défend la tradition catholique par nationalisme. Cela conduit à une impasse. Son catholicisme sociologique d’arrière-garde ne saurait constituer un fondement identitaire pour le Québec contemporain.
Soyons clairs. Si la foi catholique est fausse, les Québécois doivent s’en débarrasser, car on ne peut pas vivre dans le mensonge. Si elle est vraie, elle ne disparaîtra jamais et les Québécois doivent y revenir au plus tôt s’ils ne veulent pas, quant à eux, disparaître.
Lire la suitePour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille
Affiche de la campagne électorale de 1962 du parti Libéral de Jean Lesage : « Maîtres chez nous »
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Avant 1960, la foi catholique et le classicisme français étaient à la base de la culture canadienne-française. Après 1960, la démocratie libérale et l’utilitarisme nord-américain se sont substitués aux paramètres traditionnels. Les « Canadiens français » se sont alors rebaptisés « Québécois ». Le changement de nom n’était pas anodin. C’était un syndrome de dépersonnalisation collective.
« La dépersonnalisation est un symptôme psychologique dissociatif. Il s’agit d’un sentiment de perte de sens de soi-même, dans lequel un individu ne possède aucun contrôle de la situation. Les patients sentent avoir changé, une grande prise de recul par rapport à soi-même peut être ressentie. Ce symptôme apparaît souvent comme étant un mécanisme de protection de l’esprit contre une anxiété qu’il ne peut plus supporter (Wikipédia). »
Appliquons ce schéma de crise psychologique individuelle à la société québécoise, ne serait-ce qu’à titre d’allégorie. La Révolution tranquille a dissocié la nation canadienne-française de la religion catholique. Dans les années 1960, le Québec a perdu le sens de lui-même. Depuis ce temps, il cherche à se redéfinir, mais sans succès. Il n’était pas en contrôle de la situation, car l’esprit de la Révolution tranquille provenait de l’extérieur. La société québécoise fut déstabilisée par le Concile Vatican II, le libéralisme canadien-anglais et la contre-culture américaine. L’anxiété, qui fut à l’origine du désir de changement, découlait des transformations matérielles de l’après-guerre, et, plus encore, du complexe d’infériorité d’un peuple colonisé qui souhaitait ressembler à son colonisateur, tout en le détestant. Les Canadiens français ne se sentaient plus capables de résister à la domination anglo-américaine. Ils en avaient assez d’être une sorte de village d’Astérix, un petit peuple qui s’obstinait à rester français et catholique sur un continent anglophone et libéral. Le Québec a voulu se protéger par une fuite en avant. Il s’imagina qu’il devait assimiler certains éléments de la culture anglo-saxonne pour combattre ses ennemis avec leurs propres armes. Les Anglais nous surpassent sur le plan matériel, disait-on. Alors, débarrassons-nous de l’Église catholique et devenons aussi matérialistes qu’eux. Délaissons les nobles idéaux de la culture classique et adoptons leur pragmatisme. Pour sauver leur nationalité, les Canadiens français sont devenus des Américains francophones. Mais ils n’ont rien sauvé du tout. La nation française d’Amérique s’est tout simplement tirée dans le pied.
Si l’on compare le Québec d’aujourd’hui à ce qu’il était au moment de la mort de Maurice Duplessis, en 1959, on doit constater qu’il a perdu de l’influence politique dans la Confédération canadienne, que son économie n’a pas rattrapé l’Ontario et qu’elle reste sous contrôle anglo-saxon, que sa culture est visiblement moins riche, que son système d’éducation est moins performant, et que son faible taux de natalité, joint à une immigration massive, risque de faire disparaître la langue française de l’Amérique de Nord. La jeunesse québécoise est de moins en moins nationaliste. L’idée d’indépendance du Québec est en chute libre. Selon notre nouveau premier ministre, François Legault, « les Québécois ne veulent qu’une seule chose : avoir plus d’argent dans leurs poches ». Quel idéal ! Nous sommes loin de la « mission providentielle de la race française d’Amérique », dont nous parlait Mgr Louis-Adolphe Paquet, en 1902.
Nos ancêtres ont bâti un pays en s’appuyant sur la foi et la tradition. Les révolutionnaires tranquilles parlaient plutôt de liberté et de modernité. Nous savons ce qu’ils ont détruit. Nous ne voyons pas encore clairement ce qu’ils auraient construit.
Extrait de l’ouvrage numérique de Jean-Claude Dupuis, Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille, Lévis (Québec), Fondation littéraire Fleur de Lys, 2019, 202 p.
Robert Rumilly : L'infiltration gauchiste au Canada français
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photos : Andy Langager/Flickr et Etsy
Robert Rumilly, né le 23 octobre 1897 à Fort-de-France en Martinique et mort le 8 mars 1983 à Montréal, est un historien québécois, ami de Duplessis et notamment célèbre pour son œuvre colossale : Histoire de la province de Québec (en 41 volumes).
Dans son livre « L’infiltration gauchiste au Canada français », Robert Rumilly dénonce les réseaux gauchistes qui ont préparé la Révolution tranquille, ruinant ainsi l’essor des Canadiens français.
Le livre est disponible sur le site internet Etsy.