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Pourquoi le nombre d’avortements reste-t-il si élevé en Floride ?


Ron DeSantis, gouverneur de Californie.

Par Cyrille Velasco — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : State of Florida/Wikimedia Commons

15 janvier 2025, Tallahassee, Floride (LifeSiteNews) — Le gouverneur de Floride Ron DeSantis a accepté d’être la tête d’affiche de la Marche nationale pour la vie le 24 janvier, et il parlera sans aucun doute de ses efforts pour réduire l’avortement dans son État. Il est largement salué par la communauté pro-vie pour avoir mené la défaite de l’amendement 4 de la Floride, qui aurait inscrit l’avortement sans restriction dans la constitution de l’État. Il a également été acclamé pour l’adoption en Floride de l’interdiction de l’avortement après six semaines de grossesse, adoptée en avril 2023 et finalement mise en œuvre le 1er mai 2024.

Malgré la limite de six semaines, le nombre d’avortements en Floride reste, de façon inattendue, extrêmement élevé.

En août, le président élu Donald Trump a laissé entendre de manière exaspérante que cette interdiction de l’avortement après six semaines était « trop courte ». Pourtant, au cours des sept mois d’application de cette loi, de mai à novembre, l’Agence pour l’administration des soins de santé (AHCA) de Floride a fait état de 29 411 avortements. Sur une base annuelle, cela pourrait représenter environ 50 000 avortements déclarés dans le cadre d’une interdiction après six semaines. En 2023, la Floride a déclaré 84 052 avortements dans le cadre de l’interdiction après 15 semaines.

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L’interdiction après six semaines en Floride doit être stricte

Les lois actuelles de la Floride autorisent les avortements jusqu’à six semaines de gestation, avec des exceptions lorsque l’avortement est jugé « nécessaire » pour la santé et la vie de la mère et en cas de viol, d’inceste et de traite des êtres humains. Les lois de Floride définissent la gestation comme commençant non pas à la fécondation, mais environ deux semaines plus tôt, le jour des dernières règles de la mère. Cela signifie qu’après avoir constaté le retard de ses règles, une mère aurait environ deux semaines pour se procurer un avortement sans invoquer l’une des exceptions.

Il s’agit d’une fenêtre assez étroite et, dans le cadre de cette interdiction, on aurait pu s’attendre à ce que le nombre d’avortements diminue de façon spectaculaire lorsque l’interdiction d’avorter après six semaines a remplacé celle après 15 semaines. Or, le nombre d’avortements mensuels représente environ 66 % du nombre d’avortements pratiqués l’année dernière dans le cadre de l’interdiction après 15 semaines. Qu’est-ce qui peut donc expliquer ce grand nombre d’avortements dans le cadre d’une interdiction apparemment stricte après six semaines ?

Des erreurs dans la vérification de l’âge gestationnel permettent-elles de pratiquer des avortements au-delà de six semaines ?

Il est possible que les établissements pratiquant des avortements commettent des erreurs, intentionnelles ou non, dans la vérification de l’âge gestationnel, ce qui leur permet de pratiquer des avortements au-delà de la limite des six semaines.

Pam Stenzel, consultante auprès de Community Pregnancy Clinics, un réseau de centres de ressources pour la grossesse en Floride, a travaillé en étroite collaboration avec des femmes enceintes, dont beaucoup venaient d’établissements pratiquant des avortements. Elle considère que la loi sur l’avortement en Floride est difficile à appliquer, notamment en ce qui concerne l’âge gestationnel. Stenzel explique :

L’avorteur est seul responsable de la vérification de l’âge gestationnel, et nous savons par expérience que de nombreux fournisseurs de services d’avortement ont soit intentionnellement mal interprété les échographies, soit commis des erreurs dues à des compétences insuffisantes en matière d’échographie. Des femmes se sont rendues dans nos centres de grossesse 24 heures seulement après avoir passé une échographie dans une clinique d’avortement, et les dates sont souvent décalées de plusieurs semaines. Une datation précise de la grossesse ne peut être déterminée que par une échographie, et non par les dernières règles, mais ce problème n’est toujours pas résolu.

Une loi inapplicable n’est pas une loi du tout

Jim Havens, cofondateur et président de The Men’s March, ajoute un point de vue qui va droit au cœur du problème :

Lorsque l’on aborde la question de l’application effective de la limite de six semaines pour l’avortement en Floride, on se rend compte à quel point il est absurde d’essayer de fixer une limite à un certain nombre de semaines : avant cette limite, en vertu de la loi, certains enfants innocents à naître peuvent être assassinés et jetés comme des déchets, tandis que juste après ils doivent être protégés. Que faisons-nous ? Il s’agit du même être humain à cinq comme à sept semaines, à la fécondation comme à n’importe quel autre âge du développement humain. C’est un fait scientifique que la vie commence à la fécondation. Nous avons tous eu cette taille un jour. Arrêtons d’assassiner des êtres humains innocents.

L’essor des pilules abortives : le Far West

Les chiffres relatifs à l’avortement communiqués par l’AHCA de Floride sont incomplets car ils n’incluent pas les milliers d’avortements par pilules abortives — telles que la mifépristone et le misoprostol — qui sont envoyées par la poste dans l’État. Une simple recherche en ligne montre qu’il est facile de se procurer des pilules abortives par correspondance, même pour les mineures.

Selon les lois de Floride sur l’avortement, tout médicament destiné à être utilisé dans le cadre d’un avortement chimique doit être délivré en personne par un médecin et ne peut être délivré par le biais du service postal américain ou de tout autre service de messagerie ou d’expédition. Pourtant, l’application de ces dispositions s’est avérée difficile.

Selon Mme Stenzel, en ce qui concerne les pilules abortives, c’est en quelque sorte le « Far West » à l’heure actuelle. Elle relate une situation réelle survenue au printemps dernier, lorsqu’un parent du sud-ouest de la Floride a découvert 48 pilules de misoprostol dans la chambre de sa fille de 16 ans. Cela soulève des questions cruciales : comment s’est-elle procuré ces pilules ? Distribuait-elle ces pilules ? Qui a envoyé une telle quantité de misoprostol à une mineure ?

Outre la mort de leur bébé, les femmes qui prennent ces pilules souffrent souvent de graves complications. S’appuyant sur son expérience de conseillère auprès des centres de ressources pour la grossesse, Mme Stenzel met en garde :

Sans échographie, il n’y a aucun moyen de déterminer à quel stade de la grossesse se trouvent ces femmes lorsqu’elles prennent des pilules abortives. Dans certains cas, les bébés sont mis au monde vivants bien après le seuil de viabilité. On demande aux femmes de prendre du misoprostol de façon répétée jusqu’à ce qu’elles « passent » le tissu de la grossesse. On leur dit également de mentir aux urgences en cas de complications, pour éviter de révéler qu’elles ont pris des pilules abortives. Fait troublant, les femmes sont encouragées à stocker ces pilules à l’avance — avant même d’avoir constaté l’arrêt de leurs règles — pour les avoir sous la main.

L’accès aux pilules abortives par correspondance annule de facto les interdictions d’avortement des États qui visent à protéger les femmes et les bébés.

Près de 455 000 avortements ont été déclarés en Floride depuis l’entrée en fonction de M. DeSantis ; pour trois enfants nés, un a été avorté

Depuis que DeSantis a pris ses fonctions en janvier 2019, la Floride a déclaré près de 455 000 avortements, sans compter ceux commis dans les hôpitaux, les cabinets médicaux et à domicile à partir de pilules reçues par courrier. Selon les statistiques officielles, pour trois enfants nés en Floride entre 2019 et 2023, un enfant a été avorté. Il est temps de mettre fin à ce massacre.

Les enfants à naître sont des personnes constitutionnelles. Reconnaissons leur droit à la vie.

Pour être clair, toute loi autorisant l’avortement est manifestement inconstitutionnelle en vertu du 14e amendement de la Constitution des États-Unis. De même, l’article 1, section 2 de la Constitution de l’État de Floride reconnaît le droit à la vie et à l’égale protection de toutes les personnes physiques :

Toutes les personnes physiques, hommes et femmes, sont égales devant la loi et ont des droits inaliénables, parmi lesquels le droit de jouir et de défendre la vie et la liberté, de rechercher le bonheur, d’être récompensé pour son industrie, et d’acquérir, de posséder et de protéger sa propriété.

En fait, dans de nombreux cas, la loi actuelle de Floride reconnaît et protège les vies à naître.

Jim Havens est une voix infatigable qui réclame le statut de personne pour les enfants à naître. En ce qui concerne la Floride, il décrit une voie possible. « Nous demandons au gouverneur DeSantis de faire ce qu’il faut et de signer un décret pour affirmer le statut de personne constitutionnelle de l’enfant à naître dans la Constitution de l’État de Floride et dans la Constitution des États-Unis, abolissant ainsi l’avortement une fois pour toutes dans l’État de Floride. Cela obligera la Cour suprême de Floride et probablement la Cour suprême des États-Unis à répondre enfin à la question : oui, chaque être humain est une personne humaine bénéficiant d’une protection constitutionnelle. »

Au gouverneur DeSantis : Il est de votre pouvoir de rendre la Floride totalement exempte d’avortement !

DeSantis s’adressera à des centaines de milliers de pro-vie lors de la Marche pour la vie. Nous l’exhortons à utiliser cette plateforme pour montrer la voie à la nation et annoncer des plans pour mettre fin à l’avortement en Floride.

  • Signez un décret et demandez à la Cour suprême de Floride de reconnaître le statut de personne des enfants à naître, tel qu’il est protégé par la constitution de l’État de Floride.
  • Profitez de la super-majorité républicaine actuelle au sein de l’assemblée législative de Floride pour adopter une législation significative et applicable afin de mettre fin à ce génocide. Aucun enfant à naître ne mérite d’être mis à mort à cause d’une loi de l’État.
  • Agissez pour mettre fin à l’accès à la pilule abortive par correspondance.

M. Havens est l’une des nombreuses personnes à l’exhorter à agir. « Si le gouverneur DeSantis veut vraiment être un héros pro-vie, c’est l’occasion ou jamais. Sinon, il n’est qu’un autre faux politicien pro-vie avec du sang sur les mains. À toutes les personnes pro-vie de bonne volonté : ne lui donnez pas le titre de héros pro-vie prématurément. Faites en sorte qu’il le mérite ! Le moment est venu, Ron. Levez-vous et mettez fin à cette effusion de sang innocent ».



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