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Peter Singer : quand le chat sort du sac


Peter Singer.

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Chatham House/Flickr

Le philosophe australien Peter Singer est titulaire d’une chaire d’éthique à l’Université de Princeton, aux États-Unis. C’est le maître à penser du « véganisme », une idéologie qui s’oppose à toute consommation de viande et de poisson, de même qu’à l’usage de tout ce qui provient des animaux, comme le lait, les œufs, le cuir ou la laine.

Cette doctrine repose sur « l’antispécisme », le rejet de toute distinction d’essence entre les espèces vivantes. Les animaux n’ont pas été créés pour l’homme, comme le dit la Genèse. L’homme et l’animal sont fondamentalement de même nature. Dans La libération animale (1975), Peter Singer étend aux animaux le principe démocratique de l’égalité. Il dénonce la « cruauté des abattoirs qui prépare les horreurs d’Auschwitz ».

Cependant, Singer admet que l’on puisse hiérarchiser les espèces vivantes, mais en fonction d’un critère utilitariste, soit la capacité d’éprouver du plaisir ou de la douleur. À ses yeux, il est certes moins grave de frapper un cheval qu’un bébé. Mais ce n’est pas parce que le cheval est moins « digne » que le bébé. C’est plutôt parce qu’un coup de même intensité fera moins mal au cheval qu’au bébé. Le mal est légitime lorsqu’il peut servir au bien commun, et non pas au bien du seul groupe dominant. Or les hommes peuvent se passer de viande. Le mal des abattoirs n’est donc pas utile. En conséquence, Singer est végétarien.

Ce brave défenseur des animaux approuve néanmoins l’avortement, l’euthanasie et l’infanticide, car il règle ces questions à la lumière du même utilitarisme.

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Peter Singer croit que le fœtus est un être humain dès la conception. Les défenseurs de l’avortement, dit-il, ne peuvent pas identifier scientifiquement un moment précis à partir duquel le fœtus deviendrait soudainement un être humain, car son développement est progressif. Jusqu’ici, il a raison. Mais Singer affirme ensuite que le fait de tuer un être humain n’est pas nécessairement un mal en soi. Il faut soupeser, dans un calcul utilitariste, les intérêts des uns et des autres. La capacité à ressentir de la douleur ou de la satisfaction est le critère de jugement. Or un fœtus n’a pas, selon Singer, la capacité de manifester la moindre préférence. En conséquence, les « droits » de la mère l’emportent sur ceux de l’enfant. Si la grossesse ne procure pas à la mère la satisfaction attendue, l’avortement est moralement permis.

Le raisonnement de Peter Singer est terrible, car on pourrait l’étendre à tous les types de rapports humains. D’ailleurs, il l’étend lui-même aux enfants en bas âge et aux personnes malades. Pourquoi pas aux travailleurs déclassés, tant qu’à y être ?

En définitive, Singer reconnaît aux plus forts un droit de vie et de mort sur les plus faibles. C’est un retour à l’esclavagisme antique. Son darwinisme social a le mérite d’être plus « cohérent » que l’habituel discours pro-choix, qui affirme stupidement que « le fœtus n’est pas encore un véritable être humain ». Mais le chat sort du sac. Singer dévoile la logique interne de la culture de mort, une logique nietzschéenne et génocidaire.

Cette logique ne risque-t-elle pas de nous « conduire à Auschwitz » avec plus de rapidité que les abattoirs ? Quand on pense que les parents de Peter Singer, juifs d’origine viennoise, se sont réfugiés en Australie pour échapper au nazisme…

« Lorsque le monde ne se divise plus en Vrai et en Faux, en Bien et en Mal, écrivait Georges Bernanos, il ne se divise qu’en Forts et en Faibles. »



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