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Les affirmations de l’Église catholique restent inattaquables malgré la crise actuelle


Le Christ remettant les clefs du Royaume à saint Pierre, par Jean Auguste Dominique Ingres.

Ceci est le premier article d'une série portant sur la foi catholique.

Par Matthew McCusker — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons

« Que personne ne vous séduise en aucune manière ; car il faut que l’apostasie arrive auparavant. » (2 Th 2,3)

29 janvier 2024 (LifeSiteNews) — Le roman apocalyptique classique The Lord of the World [Le Maître de la terre], de Monseigneur Robert Hugh Benson, s’ouvre sur le tableau de deux jeunes prêtres, le père Percy et le père Francis, qui interrogent un vieil homme d’État [catholique] sur un siècle de déclin pour l’Église.

Le vieil homme raconte les pertes et les revers sans fin de l’Église, ainsi que les triomphes de ses ennemis, et termine par un verdict qui contient à la fois du désespoir et de l’espoir :

« Nous reculons et nous allons continuer à reculer, et je crois même que nous devons nous tenir prêts pour une catastrophe, d’un moment à l’autre ! »

Il poursuit :

« Vous vous dites que j’ai des vues bien sombres, pour un vieillard sur le bord du tombeau. Que voulez-vous ? Je vous ai ouvert toute ma pensée. J’ai beau faire, je n’aperçois aucun espoir ! Et il me semble que dès maintenant, il suffirait du moindre incident pour accomplir notre ruine. Non, voyez-vous, je n’aperçois aucun espoir, jusqu’au jour où... »

Percy releva brusquement les yeux…

« Jusqu’au jour où notre Seigneur reviendra, ainsi qu’il l’a promis », reprit le vieil homme d’État.

Le père Francis soupira une fois de plus et un silence s’installa.

Les paroles du vieil homme fournissent certes des motifs de désespoir au Père François, mais à la lumière de la révélation divine, elles expriment aussi une grande espérance : le retour de Notre Seigneur dans la gloire. Car « alors se manifestera cet impie, que le Seigneur Jésus tuera par le souffle de sa bouche, et qu’il détruira par l’éclat de son avènement ». (2 Th 2,8)

Mais un seul des deux prêtres est capable de voir cette espérance et de rester fidèle.

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Quelques semaines plus tard, le père Francis signale au père Percy qu’il a perdu la foi. Le Père Percy en comprend la cause :

Depuis plus de huit mois, il avait travaillé à persuader son ancien camarade et ami, depuis le premier moment où le P. Francis lui avait dit que sa foi s’en allait. Il se rendait bien compte de la lutte cruelle qui s’était livrée dans cette âme malade ; et de tout son cœur, il plaignait la pauvre créature qu’il avait vue irrésistiblement entraînée dans le tourbillon triomphant de l’humanité nouvelle.

Il songeait que, en vérité, les faits extérieurs étaient étrangement forts contre la vieille foi, à l’heure présente ; et que cette foi, sauf pour celui qui savait profondément que la Volonté et la Grâce sont tout, et que l’émotion pure n’est rien, que cette foi se trouvait un peu dans la situation d’un enfant qui s’aventure à jouer au milieu de l’immense machinerie d’une usine en mouvement : il pouvait survivre ou non, mais il fallait des nerfs d’acier pour le maintenir en place. Percy se demandait même jusqu’à quel point il avait le droit de blâmer la conduite du P. Francis, encore que sa conscience lui affirmât qu’il y avait dans cette conduite, malgré tout, un élément blâmable…

Le père Francis a perdu la foi en partie sous la pression des événements extérieurs et de la propagation incessante de l’erreur au détriment de la foi catholique. Mais ce n’est pas la cause fondamentale de son apostasie. En fait, la faute en revient en grande partie à l’incapacité du Père François à comprendre véritablement les fondements de la religion catholique :

À l’époque de la foi, une compréhension très insuffisante de la religion passait la rampe ; à notre époque de recherche, seuls les humbles et les purs pouvaient résister longtemps à l’épreuve, à moins qu’ils ne soient protégés par un miracle d’ignorance. L’alliance de la psychologie et du matérialisme semblait en effet, vue sous un certain angle, tout expliquer ; il fallait une solide perception surnaturelle pour comprendre leur inadéquation pratique.

La crise de la foi

J’ai commencé par cet extrait du Maître de la terre parce qu’il m’est revenu souvent à l’esprit au cours des derniers mois.

J’ai remarqué, et peut-être vous aussi, que de plus en plus de personnes perdent la foi catholique. Certains sont attirés par d’autres religions, d’autres ont tout simplement apostasié.

De nombreux facteurs entrent en jeu. Il y a d’abord la chute inexorable du monde, non seulement par rapport à l’Église et à la pratique de la vraie religion, mais aussi par rapport à l’ordre naturel établi par Dieu. La pression du conformisme est devenue intolérable pour beaucoup. Et nous vivons dans un monde qui semble être structuré contre toute forme d’union avec Dieu. Il y a près d’un siècle, le romancier français Georges Bernanos écrivait que « le monde moderne est une conspiration universelle contre la vie intérieure », et cela devient de plus en plus vrai chaque année.

Un autre élément important est le scandale provoqué par ceux qui prétendent occuper les plus hautes fonctions de l’Église catholique. Nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à concilier ce que l’Église a toujours enseigné avec ce que professent aujourd’hui ceux qui prétendent occuper ces fonctions. Fiducia Supplicans a précipité une crise de foi pour beaucoup, et nous devons nous attendre à de nombreux autres scandales de ce type dans les mois et les années à venir.

Dans de telles conditions, il peut être difficile de maintenir la foi catholique, et il peut sembler pratiquement impossible d’amener d’autres personnes au Christ.

Mais nous devons suivre l’injonction de saint Paul de résister à « l’action de Satan » et à « l’opération de l’iniquité » et de nous accrocher à la foi catholique :

Dieu leur enverra une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’auront pas cru à la vérité, mais qui auront consenti à l’iniquité, soient condamnés.

Nous devons toujours rendre grâces en votre nom, frères que le Seigneur a tant favorisés. Dieu vous a choisis comme prémices de la moisson du salut, en sanctifiant vos esprits et en vous convainquant de sa vérité ; il vous a appelés, par notre prédication, à parvenir à la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

Tenez donc ferme, frères, et conservez les traditions que vous avez apprises de nous, par la parole ou par l’écrit. (2 Th 2, 10-14)

Comment resterons-nous fidèles ?

Le texte de Benson indique l’un des éléments cruciaux qui nous aideront. Nous devons avoir une solide « compréhension de la religion » et, avec elle, une « solide perception surnaturelle ». Grâce à ces acquisitions, nous commencerons à voir l’« inadéquation » des fausses philosophies et idéologies qui dominent le monde moderne, et nous verrons ce que nos ancêtres ont pu voir pendant deux mille ans : que la religion catholique est vraie et que l’assentiment à cette religion est raisonnable et nécessaire.

L’adhésion à la foi catholique est un acte raisonnable

L’intelligence humaine est faite pour la vérité. Nous, les êtres humains, voulons donner notre assentiment à la vérité. Nous voulons savoir que nos croyances et nos actions sont raisonnables.

Est-il raisonnable de devenir catholique et de rester fidèle à l’Église malgré les tempêtes qui l’engloutissent ?

La réponse à cette question est un oui définitif. Le schéma suivant montre comment nous pouvons arriver à savoir avec certitude que la foi catholique est vraie.

Étape 1 : Grâce à notre raisonnement naturel, nous pouvons savoir avec certitude que Dieu existe et nous pouvons acquérir une connaissance, bien qu’incomplète, de sa nature et de ses attributs.

Étape 2 : En réfléchissant à ce que nous avons découvert sur Dieu et sa nature, ainsi qu’à ce que la raison nous dit sur l’homme et sa nature, nous pouvons parvenir à la conclusion que Dieu est capable d’accorder une révélation à l’humanité, et que nous sommes capables de la reconnaître et de la recevoir.

Étape 3 : En utilisant notre raisonnement naturel appliqué aux preuves de la révélation divine, et en particulier aux miracles et aux prophéties, nous pouvons acquérir la certitude qu’au cours des siècles, Dieu s’est effectivement révélé, et que cette révélation culmine en Jésus-Christ, que nous pouvons identifier comme le Légat divin envoyé par Dieu.

Étape 4 : Ayant reconnu Jésus-Christ comme le Légat divin, nous obtiendrons, en recevant ses enseignements, la certitude que non seulement il vient de Dieu, mais qu’il est Dieu. En outre, nous apprendrons de Lui qu’Il a établi une Église à laquelle Il a remis la plénitude de Sa Révélation Divine. Il a promis que cette Église transmettrait infailliblement ce dépôt de la foi jusqu’à la fin des temps.

Étape 5 : En examinant les revendications des Églises, nous découvrirons qu’une seule possède les marques et les attributs qui l’identifient comme l’Église fondée par Jésus-Christ. Nous aurons la certitude que l’Église du Christ est l’Église une, sainte, catholique et apostolique, dont le chef visible est l’évêque de Rome. Nous démontrerons ainsi le droit de l’Église catholique de proposer et d’enseigner la doctrine de la révélation divine.

Étape 6 : Par un acte de foi surnaturel, nous donnerons notre assentiment intellectuel à toutes les vérités qui ont été révélées par Dieu et qui sont présentées à notre croyance par l’autorité enseignante (magistère) de l’Église catholique.

Ce schéma nous conduit de l’expérience des sens (étape 1) à l’acte surnaturel de foi (étape 6). À chaque étape, nous pouvons atteindre la certitude nécessaire pour passer à l’étape suivante. L’étape finale est un acte de foi, par lequel nous choisissons de coopérer à la grâce qui nous est offerte.

Bien sûr, tout le monde ne suit pas ce processus de manière séquentielle. De nombreuses personnes reçoivent la vertu surnaturelle de la foi peu après leur naissance par le saint baptême, et la doctrine de la foi directement de leurs parents lorsqu’elles sont enfants, et ne la perdent jamais.

Cependant, tout le monde peut bénéficier d’une compréhension plus approfondie des fondements de la foi ; et à notre époque, c’est devenu encore plus indispensable. Plus nous comprenons les fondements de notre religion, plus nous serons forts contre la « séduction de l’iniquité » et mieux nous pourrons répondre à l’injonction de saint Pierre :

Sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Jésus-Christ, étant toujours prêts à répondre pour votre défense à quiconque vous demandera compte de votre espérance. (1 P 3, 15)

Théologie naturelle

À l’étape 1 du schéma ci-dessus, notre raisonnement naturel parvient à la certitude de l’existence de Dieu à partir de la connaissance acquise par nos sens.

La discipline qui étudie les causes et les raisons les plus profondes du monde qui nous entoure, telles qu’elles peuvent être connues par la raison naturelle, s’appelle la philosophie. L’étude de Dieu par la raison naturelle est donc une branche de la philosophie. Nous l’appelons « théologie naturelle » ou « théodicée ».

La théologie naturelle se distingue de la théologie sacrée. La théologie sacrée, comme je l’ai expliqué ailleurs, est « la science de Dieu et des réalités divines ». [1] Elle étudie Dieu tel qu’il est connu par la révélation divine.

La théologie naturelle et la théologie sacrée étudient le même objet, Dieu, mais elles le font dans des perspectives différentes. La théologie naturelle nous dit ce que nous pouvons connaître de Dieu par notre raison et la théologie sacrée nous dit ce que Dieu a révélé de lui-même par la révélation. En d’autres termes :

  • Dieu tel qu’il est connu par la lumière de la raison humaine — théologie naturelle
  • Dieu tel qu’il est connu à la lumière de la révélation divine — la théologie sacrée.

Cela nous laisse cependant face à une énigme. La théologie naturelle peut nous donner la certitude requise que Dieu existe, mais comment savons-nous qu’il a parlé ? Pourquoi devrions-nous accepter que la révélation étudiée par la théologie sacrée soit réellement vraie ?

Théologie fondamentale

La discipline qui répond à cette question, et qui sert donc de pont entre la théologie naturelle et la théologie sacrée, s’appelle la théologie fondamentale.

La théologie fondamentale est la science qui existe pour « démontrer le fait fondamental de la révélation divine par Jésus-Christ, et aussi pour protéger et expliquer l’office confié à l’Église catholique concernant la révélation chrétienne » [2].

Elle est appelée théologie « fondamentale » parce qu’elle concerne les fondements mêmes de la foi. Les étapes 2 à 6 du schéma ci-dessus appartiennent à la discipline de la théologie fondamentale. Avec la théologie naturelle, elle prépare l’esprit à poser un acte surnaturel de foi.

L’ensemble du processus, depuis la première réflexion de l’esprit sur le monde qui nous entoure, à l’étape 1, jusqu’à la soumission de l’intellect au magistère de l’Église, à l’étape 6, est raisonnable, rationnel et logique. À chaque étape, la certitude peut être atteinte et il n’y a pas de faille dans le raisonnement. Les affirmations de l’Église catholique sont vraies — nous pouvons en être sûrs.

Cependant, je ne vous demande pas simplement de me croire. Dans les semaines et les mois à venir, nous allons suivre ce processus étape par étape, et si vous vous joignez à nous, je pense que vous conviendrez que les affirmations de l’Église catholique sont inattaquables.

Même aujourd’hui, alors que l’Église semble être éclipsée par les actions d’hommes mauvais, nous pouvons identifier où elle est, et où elle n’est pas ; et en nous soumettant à son magistère, et en recevant ses sacrements, nous pouvons être transformés et préparés pour la vie éternelle.

Références

[1] Michaele Nicolau SJ, Sacrae Theologiae Summa IA, Trans. Kenneth Baker SJ, p. 12.

[2] Michaele Nicolau S.J., p33.



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