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La déconfiture du libéralisme


Stańczyk par Jan Matejko.

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Wikimedia Commons

Encore récemment, le premier ministre de Hongrie Viktor Orbán prononçait un discours à la 32e Université d’été de Bálványos à Tusnádfürdő en Roumanie. Lors de cet événement, le 22 juillet 2023, il souligna l’échec du libéralisme des « Lumières » à créer une société sur des bases autres que celles du christianisme. M. Orbán affirme, selon le Visegrád Post :

L’échec des pays fonctionnant sur des bases libérales tient au fait qu’ils ont cru que de nouvelles communautés prendront la place des anciennes, alors que c’est une aliénation d’un type particulier qui est apparu partout. Bien sûr, la France, qui en souffre, est une grande nation, la gloire lui appartient, et elle y trouvera certainement une solution. Mais en considérant les bases spirituelles, en creusant un tout petit peu plus profond, l’on peut affirmer qu’une prise de conscience anthropologique se cache au fond des bases spirituelles de la nouvelle ère. Car voici deux cents et quelques années, à l’époque des Lumières, les intellectuels de gauche internationaliste et d’esprit libéral, ainsi que les dirigeants politiques ont cru qu’après le rejet de la religion et du christianisme viendrait une communauté idéale, « éclairée », basée sur la reconnaissance du bien et du bien public, qui vivrait une vie libre et d’ordre supérieur, basée sur des vérités sociales sociologiquement reconnues. C’est cela qu’ils ont espéré du rejet du christianisme et de la religion. Cette hypothèse n’était pas encore exclue il y a deux cents ans. Cela aurait très bien pu en aller ainsi. Mais deux cents ans ont passé, et l’on voit aujourd’hui que ce n’était qu’une illusion : le rejet du christianisme a fait de nous, dans les faits, des païens hédonistes. C’est cela, la réalité. Et c’est pourquoi, à mes yeux, il était évident que notre Constitution soit promulguée le jour de Pâques, devenant ainsi, en tout bien tout honneur, une « constitution pascale ».

C’est cela, Mesdames et Messieurs, qui est à la base du conflit entre l’Union européenne et la Hongrie. L’Union européenne rejette notre héritage chrétien, elle organise un changement de population au travers de la migration, elle mène une campagne LGBTQ contre les nations européennes attachées à la famille.

(J’avoue qu’il y a comme un flou dans les paroles de M. Orbán au sujet de la possibilité que le projet libéral eût pu réussir ou non, mais c’est l’un des meilleurs dirigeants occidentaux et son propos mérite qu’on l’étudie.)

L’avortement, également promu à grand bruit en Occident par ce même esprit libéral, est sans doute le meilleur exemple de cet échec, à l'aune d'une mesure très concrète, celle de la dénatalité...

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Et chez nous, au Québec, où les mêmes fléaux sévissent, qu’en est-il du libéralisme ? Il a pour forme concrète le laïcisme, qui est le libéralisme appliqué au pouvoir. Ce digne fils du libéralisme rejette la religion comme facteur directeur, étant en ce sens antireligieux, n’en déplaise à certains.

À ce propos, j’ai vu une opinion publiée dans Le Devoir intitulé « La laïcité, un principe phare de l’identité profonde du Québec », écrite par Me Benoît Pelletier. Son texte affirme sans ambages que la « laïcité » est un principe de neutralité de l’État par rapport de la religion :

Attaquons-nous d’abord à un mythe tenace dans certains milieux : la laïcité ne va pas à l’encontre de la liberté de religion ! Elle en fait plutôt partie intégrante. Elle en constitue une dimension essentielle. Entre autres, la laïcité rejoint la distinction qui doit exister entre l’Église et l’État.

De fait, le principe de la séparation entre l’Église et l’État est fondamental. Il permet à ce dernier de ne favoriser aucune religion, grâce à une approche ancrée sur la neutralité. Cette neutralité comporte plusieurs facettes, dont celle de ne pas avoir une religion étatique ou d’évacuer les convictions religieuses des services publics. Dans cette conception, la laïcité constitue un élément structurel de l’organisation sociale et un principe cardinal des rapports entre l’État et le public.

Cette laïcité implique plus qu’une séparation de la société civile et de la société religieuse. C’est ni plus ni moins qu’un devoir d’objectivité et de neutralité de la part de l’État, lequel ne doit se laisser guider que par les valeurs inhérentes à la démocratie.

De fait, l’État laïciste refuse de considérer les religions et de s’en choisir une, notamment comme principe moral sur lequel baser ses lois. Est-ce de la neutralité ? Non. Et ceci pour une bonne raison. Refuser de choisir n’est pas de la neutralité. Un juge, qui doit adhérer au principe de neutralité par rapport aux parties entendues, doit à la fin choisir qui des parties a tort ou raison. Un juge qui ne juge pas n’est pas neutre, il est, au mieux, indécis.

Voilà, on dira ce que l’on voudra de la « laïcité » de l’État, mais surtout que l’on n’aille dire que c’est la neutralité étatique en matière religieuse — si une telle chose eût jamais existé.



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