Sur la possibilité de vivre dans les ruines du libéralisme
Par Georges Buscemi (Campagne Québec-Vie) — Photo : Thermos/Wikimedia Commons
En lisant l’article « Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme » de Nicolas Langelier, publié dans le magazine Nouveau Projet de l’automne 2024, il m’est immédiatement venu à l’esprit le passage apocalyptique de l’Évangile de Saint Luc, où les apôtres, admirant la splendeur du Temple de Jérusalem, ont entendu Jésus leur annoncer d’une manière qui pouvait sembler laconique et distante à leurs oreilles : « Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. » (Luc 21, 6) Ce faisant, le Christ annonce la fin des temps, en décrivant une série de bouleversements cataclysmiques, tant politiques qu’écologiques, jusqu’à ce que la dernière scène de l’Histoire se déroule : « Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et grande gloire. » (Luc 21, 27)
Bien sûr, Langelier n’est pas le Christ, mais il est difficile de ne pas entendre, dans ce sombre article aux relents de feu et de soufre accompagné de l’illustration « Le grand jour de Sa colère » de John Martin, un écho lointain et distordu des paroles de Jésus dans le contexte d’un Québec postchrétien. Né en 1973, Langelier appartient à la génération X, qui a grandi dans l’ombre de celle, plus influente et plus affirmée, des Boomers.
Après l’échec du rêve indépendantiste des Boomers, Langelier et sa génération ont cherché un nouveau cadre pour donner un sens à leur existence. En 2011, il cofonde l’Atelier 10, sorte de think tank de gauche, qui, l’année suivante, donne naissance à Nouveau Projet, un semestriel cherchant à tracer les contours d’un « nouveau projet » pour le Québec d’après la Révolution tranquille. Le nationalisme ayant échoué à fédérer durablement, une nouvelle cause devait émerger.
Ce nouveau projet, semble-t-il, consiste à vivre en harmonie avec l’environnement, faisant de l’écologie pour la génération X et ses héritiers ce que le nationalisme représentait pour les Boomers et leurs prédécesseurs : un eschaton, c’est-à-dire à la fois une fin des temps et un but ultime, destiné à remplacer la transcendance chrétienne d’autrefois. Le recul de la religion chrétienne a laissé un vide, et l’écologie, avec sa promesse d’un monde meilleur, offre un nouveau but à atteindre, capable de rassembler un monde fragmenté et individualiste.
Lire la suitePoutine approuve un visa russe pour les Occidentaux cherchant à fuir « l’idéologie néolibérale destructrice »
Vladimir Poutine.
Par Stephen Kokx — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Rumble
2 septembre 2024 (LifeSiteNews) — Une initiative lancée par le gouvernement russe cherche à attirer les Occidentaux conservateurs qui en ont assez de « l’idéologie néolibérale destructrice » pour s’installer dans le pays.
Le 19 août, le président Vladimir Poutine a signé le visa pour les valeurs partagées (SVV) afin de permettre aux étrangers cherchant un « soutien humanitaire » de résider temporairement en Russie. Cette mesure n’exige pas des demandeurs qu’ils aient une connaissance de l’histoire russe ou qu’ils parlent la langue russe.
Le programme, qui commencera à accepter des candidats en septembre, s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus vaste intitulée « Move to Russia » (déménager en Russie) et destinée aux Occidentaux. Un compte X et un site internet conçu pour les anglophones semblent faire partie de son plan de marketing.
Un communiqué de presse publié par l’agence de presse russe indique que le gouvernement publiera bientôt une liste des pays qui « imposent des attitudes malsaines à leurs citoyens ». Des visas de trois mois devraient être approuvés pour les personnes originaires de ces pays dans les prochains jours.
Andrew Henderson, animateur de la chaîne YouTube Nomad Capitalist, a fourni une analyse du SVV, notamment de son fonctionnement et des implications économiques et politiques que les personnes intéressées par ce visa devraient connaître.
Le SVV semble s’inscrire dans le cadre d’une vaste campagne anti-woke menée par le gouvernement russe sous la direction de M. Poutine, qui n’a pas hésité à exprimer son mépris pour ce qu’il a appelé l’Occident « satanique ».
Lire la suiteAu-delà de la modernité stérile et du tribalisme désespéré : la royauté sociale du Christ
Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Au printemps 2019, je me trouvais à New York pour assister à la 63e réunion de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies. Faisant partie d’un contingent pro-vie et pro-famille, j’étais là pour documenter les travaux et neutraliser, dans la mesure de mes moyens, les effets d’une conférence qui, au fil des ans, est devenue de plus en plus un moyen de promouvoir l’avortement, l’« éducation sexuelle » perverse et les idéologies féministes derrière un écran de mots technocratiques à la mode, comme « santé sexuelle et reproductive », « éducation complète », « égalité des sexes » et « développement durable ». Lors de cette conférence, qui s’est déroulée pendant deux semaines et à laquelle ont participé des centaines de délégués du monde entier et des milliers d’activistes, des dizaines de conférences ont été organisées tout au long de ces quelques jours dans des lieux situés à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments de l’ONU. Les discussions auxquelles j’ai assisté étaient généralement organisées de la manière suivante : un pays occidental riche et technologiquement développé (Suède, Finlande, Royaume-Uni, etc.) était associé à un pays pauvre et sous-développé (Somalie, Tanzanie, etc.) et accompagné d’un département des Nations unies (ONU Femmes, Fonds des Nations unies pour la population, etc.). Quel que soit l’objectif prétendu de ces discussions, il me semble que leur but réel était d’intimider et de faire honte aux pays pauvres pour qu’ils adoptent des attitudes libérales « éclairées » à l’égard de la vie, du sexe, de la religion et des relations entre les genres, en échange d’argent. Lors de l’une de ces conférences, j’ai vu un représentant de la Suède affirmer devant son homologue éthiopien (dont les lois sur l’avortement sont encore relativement restrictives) sa fierté de « représenter un gouvernement féministe », sa conviction que la « santé sexuelle et reproductive » (lire : l’avortement et la contraception) devrait être garantie, et son inquiétude quant aux « normes masculines destructrices ». Ce qui a vraiment retenu mon attention, cependant, c’est lorsque le représentant suédois a momentanément exprimé des doutes quant au succès futur de la diffusion de son modèle d’illumination libérale. « Car », a-t-il dit, tandis que son visage s’assombrissait momentanément, « un vent froid souffle désormais sur le monde », un vent qui menace de renverser toutes les avancées libérales en matière de « changement climatique », de droits des femmes et de démocratie. Mais quel est ce « vent froid » qui souffle sur la surface de la planète et qui inquiète tant le diplomate suédois ?
Une autre conférence tenue quelques semaines plus tard à Vérone, en Italie, pourrait en donner la clé. Lors de cette conférence organisée en partie par les autorités locales et nationales, un universitaire américain sympathique et personnalité montante de YouTube, Steve Turley, a lui aussi parlé d’un « vent de changement » balayant le monde. Mais pour lui, ce vent est aussi vivifiant et stimulant qu’il est glaçant et mortifiant pour le diplomate suédois et l’ordre mondial libéral qu’il représente. Turley, qui s’est donné pour mission, par le biais d’émissions sur sa chaîne YouTube, de décrire et d’intensifier ce qu’il perçoit comme un phénomène positif, le résume ainsi : le monde se révolte contre la méthode « taille unique » de gouvernance mondiale de la modernité par le biais d’une réaction à trois facettes : le populisme, le nationalisme et le traditionalisme. Cette réaction tripartite est déclenchée par trois inquiétudes interconnectées engendrées par l’ordre mondial globaliste : l’insécurité financière (les emplois partent vers le tiers-monde), l’insécurité frontalière (les migrants inondent et modifient rapidement les nations d’accueil) et l’insécurité culturelle (provoquée par les divertissements et les marques du plus petit dénominateur commun mondialisé, le libéralisme, l’indifférentisme religieux, la perte des coutumes et des formes de vie locales, etc.) Le populisme exprime la colère de la population contre une élite dirigeante qui l’a trahie non seulement en refusant de répondre de manière adéquate à ces trois préoccupations, mais en les exacerbant année après année (cf. la décision de la chancelière Angela Merkel d’ouvrir les vannes à des centaines de milliers de migrants en 2015). Le populisme cherche donc à court-circuiter la bureaucratie ou les représentants dûment désignés pour obtenir des résultats. Le vote américain pour Donald Trump est emblématique de cette tendance, de même que le vote du Brexit en 2016. Le nationalisme peut être compris comme un désir d’affirmer la souveraineté nationale face à une tendance croissante à l’immigration, qui inonde les marchés locaux d’une main-d’œuvre bon marché, entraînant une baisse des salaires et, en fin de compte, de la qualité de vie. Enfin, 3) le traditionalisme, ou la « retraditionalisation » comme l’appelle Turley, est un processus par lequel les nations refusent de s’assimiler à l’uniformité criarde d’un monde Coca-Cola/Walmart/McDonald’s en renouant avec leurs anciennes traditions culturelles et religieuses.
Lire la suiteLa déconfiture du libéralisme
Stańczyk par Jan Matejko.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Wikimedia Commons
Encore récemment, le premier ministre de Hongrie Viktor Orbán prononçait un discours à la 32e Université d’été de Bálványos à Tusnádfürdő en Roumanie. Lors de cet événement, le 22 juillet 2023, il souligna l’échec du libéralisme des « Lumières » à créer une société sur des bases autres que celles du christianisme. M. Orbán affirme, selon le Visegrád Post :
L’échec des pays fonctionnant sur des bases libérales tient au fait qu’ils ont cru que de nouvelles communautés prendront la place des anciennes, alors que c’est une aliénation d’un type particulier qui est apparu partout. Bien sûr, la France, qui en souffre, est une grande nation, la gloire lui appartient, et elle y trouvera certainement une solution. Mais en considérant les bases spirituelles, en creusant un tout petit peu plus profond, l’on peut affirmer qu’une prise de conscience anthropologique se cache au fond des bases spirituelles de la nouvelle ère. Car voici deux cents et quelques années, à l’époque des Lumières, les intellectuels de gauche internationaliste et d’esprit libéral, ainsi que les dirigeants politiques ont cru qu’après le rejet de la religion et du christianisme viendrait une communauté idéale, « éclairée », basée sur la reconnaissance du bien et du bien public, qui vivrait une vie libre et d’ordre supérieur, basée sur des vérités sociales sociologiquement reconnues. C’est cela qu’ils ont espéré du rejet du christianisme et de la religion. Cette hypothèse n’était pas encore exclue il y a deux cents ans. Cela aurait très bien pu en aller ainsi. Mais deux cents ans ont passé, et l’on voit aujourd’hui que ce n’était qu’une illusion : le rejet du christianisme a fait de nous, dans les faits, des païens hédonistes. C’est cela, la réalité. Et c’est pourquoi, à mes yeux, il était évident que notre Constitution soit promulguée le jour de Pâques, devenant ainsi, en tout bien tout honneur, une « constitution pascale ».
C’est cela, Mesdames et Messieurs, qui est à la base du conflit entre l’Union européenne et la Hongrie. L’Union européenne rejette notre héritage chrétien, elle organise un changement de population au travers de la migration, elle mène une campagne LGBTQ contre les nations européennes attachées à la famille.
(J’avoue qu’il y a comme un flou dans les paroles de M. Orbán au sujet de la possibilité que le projet libéral eût pu réussir ou non, mais c’est l’un des meilleurs dirigeants occidentaux et son propos mérite qu’on l’étudie.)
L’avortement, également promu à grand bruit en Occident par ce même esprit libéral, est sans doute le meilleur exemple de cet échec, à l'aune d'une mesure très concrète, celle de la dénatalité...
Lire la suiteUne société pro-vie est une société religieuse non libérale
Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie — Photo : AllaSerebrina/Depositphotos
Le renversement de la décision Roe v. Wade aux États-Unis l’an dernier a pu faire croire à certains qu’un changement tectonique était en cours en faveur de la protection de la vie à naître aux États-Unis et dans le monde. Toutefois, cette étonnante victoire pro-vie, qui abolit tout prétendu « droit » à l’avortement aux États-Unis et accorde aux États le droit de limiter — ou de libéraliser — l’avortement comme ils l’entendent, pour historique qu’elle soit, devrait motiver les pro-vie à approfondir leur vision de la bataille contre l’avortement, s’ils souhaitent réaliser des progrès à long terme. En effet, comme je l’ai soutenu ailleurs, la lutte contre l’avortement est symptomatique d’une bataille culturelle plus profonde entre deux visions du monde opposées : la première est une vision du monde « libérale » areligieuse, et la seconde une vision du monde non libérale et religieuse. Si la chute de l’arrêt Roe est une bonne nouvelle pour les pro-vie, la défaite finale de l’avortement dépendra de la réussite de chaque pays à rejeter la vision du monde « pro-choix » ou libérale et à adopter la vision religieuse du monde, tant au niveau individuel que sociétal.
Mon diagnostic semble avoir été au moins partiellement confirmé par une récente étude du Pew Research Center sur les attitudes mondiales à l’égard de l’avortement et de la religion. Publiée le 20 juin, cette enquête internationale portant sur 24 pays d’Amérique, d’Europe, d’Afrique et d’Asie révèle tout d’abord une vérité troublante, à savoir que les attitudes favorables à l’avortement légal prédominent en Europe et en Amérique du Nord. Au Canada, par exemple, plus de 75 % de la population est d’accord pour dire que l’avortement devrait être légal dans tous ou la plupart des cas, alors que 17 % souhaitent qu’il soit illégal. Au Royaume-Uni, 84 % de la population est favorable à la légalisation de l’avortement et 14 % s’y oppose, tandis qu’aux États-Unis, 62 % pensent que l’avortement devrait rester légal dans tous ou la plupart des cas, tandis que 36 % affirment le contraire. Dans certains pays européens, la situation est bien plus désastreuse : en Suède, par exemple, une écrasante majorité de 95 % de la population pense que l’avortement devrait être légal dans tous ou la plupart des cas, avec un reste à peine mesurable de 2 ou 3 % qui pense le contraire.
Lire la suiteUn appel aux pro-vie « moyens » dans le sillage de la chute de Roe : il est temps de reconstruire l’Église et de combattre le libéralisme
Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Traduit de l’anglais par Campagne Québec-Vie — Photo : stokkete/Adobe Stock
C’est un fait bien connu dans le monde pro-vie que, même avec le renversement historique de la décision de la Cour suprême dans l’affaire Roe v. Wade, la bataille pour la vie aux États-Unis ne se terminera pas de sitôt, mais reprendra simplement État par État, le meurtre de bébés avant la naissance étant plus ou moins restreint dans plusieurs États républicains « rouges », comme le Texas, et encouragé et défendu dans de nombreux États démocrates « bleus », comme la Californie. Il est également difficile de dire combien de bébés seront réellement sauvés par cet arrêt, car il semble que l’obstacle le plus important empêchant les femmes désireuses d’avorter de tuer leur bébé dans les États où l’avortement est limité soit le désagrément lié au déplacement dans un État voisin.
Mon objectif n’est toutefois pas de minimiser la victoire majeure, au moins sur le plan symbolique, que représente le renversement de l’arrêt Roe v. Wade pour le camp pro-vie. Je veux plutôt faire valoir que cette décision ne marquera le début de la fin de l’avortement aux États-Unis et dans le reste du monde occidental que si elle marque également le début de la fin d’une idéologie qui a détruit l’Occident au cours des 250 dernières années et qui est à l’origine de la mentalité « pro-choix » : le libéralisme.
Le libéralisme est une fausse conception de la liberté qui ne connaît aucune limite : même la réalité objective doit être mise de côté pour laisser libre cours aux pensées et aux sentiments subjectifs ─ souvent insensés ou déréglés — des individus. L’horrible décision Casey v. Planned Parenthood de 1992 (qui a ratifié Roe v. Wade et a donc été annulée avec elle), résume parfaitement, en une phrase stupéfiante, l’idéologie du libéralisme, lorsqu’elle affirme : « Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir sa propre conception de l’existence, du sens, de l’univers et du mystère de la vie humaine. »
Lire la suiteLa tromperie du couronnement
Par Alan Fimister (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo (côtés flous rajoutés) : Nathan Hugues hamilton/Flickr
« Recevez l’anneau de la dignité royale,
et le sceau de la foi catholique :
et comme vous êtes aujourd’hui
consacré pour être notre chef et notre prince,
que vous puissiez continuer avec constance
en tant que défenseur de la religion du Christ ;
qu’étant riche en foi
et béni par toutes les bonnes œuvres,
vous puissiez régner avec celui qui est le Roi des Rois,
à qui revient la gloire pour les siècles des siècles. Amen. »
— Rite du couronnement de la reine Élisabeth II
Le déclin de la civilisation occidentale vers l’état actuel d’anarchie intellectuelle et d’hédonisme nihiliste a commencé au XIVe siècle avec certaines aberrations philosophiques, mais le premier coup direct contre les organes vitaux de notre culture a été porté par la Réforme. En déclarant que l’interprétation des Écritures est une question de jugement privé, les « Réformateurs » ont rendu absurde l’idée même de révélation divine. À quoi servirait-il que Dieu instruise la race humaine des vérités nécessaires au salut par le biais d’un ensemble de textes sacrés, inspirés et inaltérables, et qu’il laisse ensuite l’interprétation de ces textes à la fantaisie totalement arbitraire de chaque individu ? S’il faut une intervention spéciale du Saint-Esprit chaque fois pour lire correctement la Bible, la Bible elle-même devient superflue ; on pourrait tout aussi bien recevoir des révélations spéciales en permanence si c’est essentiellement ce qui se passe de toute façon chaque fois que quelqu’un lit les Écritures. Naturellement, n’étant pas en fait issu du Saint-Esprit, le mouvement protestant s’est immédiatement effondré en d’innombrables sectes, chacune devant prétendre que son petit groupe était la véritable Église du Christ ou que cette Église était en fait un ensemble invisible de rassemblements opposés et mutuellement contradictoires, totalement incapables d’accomplir le commandement du Seigneur d’enseigner aux nations « tout ce que je vous ai prescrit ».
Lire la suiteUn philosophe juif : La seule force « assez puissante » pour arrêter le « néo-marxisme woke » est le « christianisme »
Yoram Hazony.
Par Patrick Delaney — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : YouTube
Je ne saisis pas exactement le rapport de ce philosophe juif par rapport au christianisme. Je crains qu'il ne voit dans le christianisme qu'un rempart pratique contre le marxisme en Occident, ou une religion « biblique » qui en vaut une autre, ou les deux. En effet, le christianisme est bien la seule force qui puisse faire rempart à la déferlante du « wokisme » et qui puisse raviver l’Occident. Mais le christianisme n’est pas une religion quelconque, Il est La Religion et ne saurait être réduit à un simple rempart à tel ou tel fléau de l’époque moderne, son but avant tout est de rendre gloire à Dieu et de sauver les âmes. — A.H.
15 septembre 2022, Miami (LifeSiteNews) — Un philosophe israélien a appelé les conservateurs des États-Unis à s’approprier la seule force capable d’arrêter le « néo-marxisme éveillé » totalitaire nouvellement apparu, et c’est le « christianisme biblique ». Pourtant, cela nécessitera une repentance aux niveaux personnel, communautaire et national.
« Si l’Amérique doit changer, c’est parce que vous avez décidé que le christianisme allait être restauré en tant que culture publique des États-Unis », a déclaré Yoram Hazony aux participants de la National Conservatism Conference (NatCon) lundi.
Juif orthodoxe résidant à Jérusalem, M. Hazony est président de la Fondation Edmund Burke et responsable de la NatCon, qui a été critiquée par le passé pour son approbation tacite de l’homosexualité et du « mariage » homosexuel.
Cependant, dans ce discours très bien accueilli, le théoricien politique israélien a retracé l’histoire des paradigmes politiques aux États-Unis, déclarant que 2020 était une « année charnière » où « le cadre de base qui guide la vie publique » est passé du « libéralisme », qui régnait depuis la Seconde Guerre mondiale, au « néo-marxisme éveillé », qui rejette les présomptions de base de la liberté individuelle annoncée par le libéralisme.
Si le « néo-marxisme éveillé » est aujourd’hui l’« idéologie dominante », il continue à « consolider son pouvoir », ce qui signifie qu’« il est encore possible de le combattre », a déclaré le philosophe. La question pertinente pour les peuples occidentaux est donc la suivante : « Quelle force est assez puissante pour pouvoir l’arrêter ? »
« Je vais vous donner un indice : ce n’est pas le libéralisme », a poursuivi M. Hazony.
Définissant les conservateurs comme ceux qui sont « dévoués à une vie de conservation et de transmission », il a remonté l’histoire occidentale jusqu’à la période précédant les deux guerres mondiales et a demandé quel était le paradigme « avant que le libéralisme ne devienne la religion publique officielle ».
Lire la suiteEntretien de Tucker Carlson avec Viktor Orbán sur Fox News, le 6 août 2021
Viktor Orbán accordant une entrevue à Tucker Carlson pour Fox News, le 6 août 2021.
Par le Visegrád Post
Hongrie – Le présentateur, journaliste et éditorialiste star de la chaîne états-unienne Fox News a passé une semaine en Hongrie. Il a réalisé un entretien de vingt minutes avec le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orbán, dont voici la retranscription et la traduction en français :
Tucker Carlson : Monsieur le Premier Ministre, merci beaucoup de nous recevoir. Revenons en 2015 : des centaines de milliers de migrants apparaissent à la frontière sud de votre pays, comme dans tout le reste de l’Europe : ils confluent vers l’Allemagne, et les autres pays de l’UE leur disent « Soyez les bienvenus, veuillez entrer, nous pouvons y arriver, nous sommes assez forts pour cela ». Seule contre tous, la Hongrie dit non. Pourquoi ? Pourquoi avez-vous adopté sur l’immigration une position différente de celle d’autres pays européens ?
Viktor Orbán : C’était la seule attitude raisonnable. Quand quelqu’un franchit nos frontières sans avoir obtenu pour cela aucune autorisation de l’État hongrois, nous devons défendre notre pays et leur dire « Eh les gars, arrêtez-vous ! Si vous voulez franchir cette frontière ou vous installer chez nous, il y a une procédure réglementaire, elle doit être respectée. Mais vous ne pouvez pas, juste comme ça, entrer sans aucune sorte de restrictions, sans obtenir le moindre permis, sans demander son avis à l’État hongrois, sans aucun contrôle. » C’est dangereux. Nous devons défendre notre peuple de tous les dangers, quels qu’ils soient.
Tucker Carlson : Et vous pensez en avoir le droit ?
Viktor Orbán : Bien entendu. C’est un droit qui nous est conféré par Dieu, par la nature, [nous avons] tous les arguments de notre côté. Parce qu’ici, c’est notre pays. C’est notre population, notre histoire, notre langue. Et nous avons donc le devoir de le faire. Bien entendu, quand vous êtes en difficulté, et qu’aux alentours personne n’est plus près de vous que les Hongrois, il faut bien s’entraider. Mais vous ne pouvez pas dire, juste comme ça : « Ah tiens, c’est un beau pays, j’aimerais bien venir m’y installer, comme ça j’aurai une vie meilleure ». Venir en Hongrie n’est pas un droit de l’homme. Pas possible. C’est notre pays. C’est une nation, c’est une communauté, des familles, une histoire, des traditions, une langue.
Tucker Carlson : Dire ce que vous venez de dire — même si je pense que cela paraît être une évidence pour beaucoup de nos téléspectateurs — a profondément offensé divers pays d’Europe de l’Ouest — ou du moins, leurs dirigeants.
Viktor Orbán : C’est parce que beaucoup de pays européens ont décidé d’ouvrir un nouveau chapitre dans leur histoire nationale. Ils appellent cela la nouvelle société : c’est une société post-chrétienne et post-nationale. Ils croient dur comme fer qu’un mélange entre des communautés différentes — entre des autochtones (disons, par exemple : des chrétiens) et des nouveaux venus, même en grand nombre (disons, par exemple : des musulmans) — produira de bons résultats. Le résultat sera-t-il bon ou mauvais ? Nous n’avons pas la réponse, mais je pense que c’est très risqué, et il est évident qu’il n’est pas impossible, non seulement que ça ne tourne pas bien, mais même que ça tourne très mal. Et chaque pays a le droit d’accepter ce risque ou de le refuser. Nous autres, Hongrois, avons décidé de ne pas prendre ce risque du mélange. Voilà pourquoi la Hongrie subit des attaques si dures, et voilà pourquoi on m’a forgé une si mauvaise réputation. Vous savez, on me traite personnellement comme la brebis galeuse de l’Union européenne, et malheureusement, ce traitement est parfois étendu à la Hongrie tout entière.
Lire la suiteSur les causes de l’effondrement de l’Église au Québec, et sur ce qui la redressera — par Georges Buscemi
Ruines de l'église incendiée Saint-Jean-Baptiste de Morinville en Alberta, à laquelle il a sans doute été mis feu criminellement, peut-être en réaction de la prétendue culpabilité de l'Église dans l'« affaire » des pensionnats autochtones, martelée par les médias et le gouvernement. Évidemment, il s'agit d'une autre province, mais le pays est le même, et le nom, tant de la ville que de l'église, évoque bien le malheureux Québec.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Ce qui suit est un entretien entre le Dr Thomas Ward, président de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (dont l’acronyme anglais est JAHLF) et Georges Buscemi, membre fondateur de l’Académie et président de Campagne Québec-Vie, sur les causes de l’effondrement de l’Église au Québec, autrefois berceau du catholicisme en Amérique du Nord, sur ce qui la redressera au milieu du chaos libéral grandissant.
L’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a été fondée par des laïcs en 2017 suite au changement radical de l’Académie pontificale Jean-Paul II, et au renvoi consécutif de la quasi-totalité de ses membres conservateurs (dont plusieurs ont participé à la fondation de JAHLF), opéré par le pape François en 2016. JAHLF a pour but de poursuivre les objectifs de l’ancienne Académie Jean-Paul II, ainsi que ceux de l'ancien Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille déclare, le site internet de JAHLF :
En octobre 2017, la nouvelle Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF) a été créée pour poursuivre les mêmes objectifs que l’Académie pontificale pour la vie originelle, fondée en 1994 par saint Jean-Paul II pour l’étude interdisciplinaire sur la vie humaine dans toutes ses étapes et sa défense. Déjà en 1981, le Pape Jean-Paul II avait fondé l’Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille, pour étudier le berceau de la vie humaine : le mariage et la famille. La JAHLF reprendra l’étude tant de la vie humaine que du mariage et de la famille humaine.
Elle a été fondée par quelques anciens membres de l’Académie pontificale pour la vie, dont un ancien professeur de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille.
Entretien entre le Dr Thomas Ward, président de l’académie « JAHLF », et Georges Buscemi
TW : Le Québec a eu une merveilleuse histoire d’activité missionnaire à travers le monde. Pouvez-vous expliquer l’effondrement apparent de l’Église au Québec ?
GB : L’effondrement de l’Église au Québec remonte à une période que les historiens appellent « la Révolution tranquille », qui a commencé à la fin des années 50, avec la mort d’un éminent leader de « droite », le Premier ministre de la province, Maurice Duplessis.
Jusqu’à cette époque, le Québec était une anomalie sur le continent nord-américain : un microcosme de la chrétienté dans une mer de protestantisme. Au Québec, l’Église et l’État étaient intimement liés. Des religieux et des religieuses dirigeaient les hôpitaux et les écoles. L’écrasante majorité de la population assistait régulièrement à la messe. Les familles nombreuses de 8, 9, 12 enfants (mon propre professeur de physique venait d’une famille de plus de 20 enfants) n’étaient pas du tout rares. Cependant, la poussée démographique particulièrement intense qui a suivi la Seconde Guerre mondiale a servi de prétexte à l’intervention de l’État dans les écoles et les hôpitaux. On disait qu’il n’y avait pas assez de religieux pour tout le monde. Les laïcs devaient avoir leur heure, évinçant les religieux et les religieuses de ces rôles cruciaux.
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