Entretien de Tucker Carlson avec Viktor Orbán sur Fox News, le 6 août 2021
Viktor Orbán accordant une entrevue à Tucker Carlson pour Fox News, le 6 août 2021.
Par le Visegrád Post
Hongrie – Le présentateur, journaliste et éditorialiste star de la chaîne états-unienne Fox News a passé une semaine en Hongrie. Il a réalisé un entretien de vingt minutes avec le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orbán, dont voici la retranscription et la traduction en français :
Tucker Carlson : Monsieur le Premier Ministre, merci beaucoup de nous recevoir. Revenons en 2015 : des centaines de milliers de migrants apparaissent à la frontière sud de votre pays, comme dans tout le reste de l’Europe : ils confluent vers l’Allemagne, et les autres pays de l’UE leur disent « Soyez les bienvenus, veuillez entrer, nous pouvons y arriver, nous sommes assez forts pour cela ». Seule contre tous, la Hongrie dit non. Pourquoi ? Pourquoi avez-vous adopté sur l’immigration une position différente de celle d’autres pays européens ?
Viktor Orbán : C’était la seule attitude raisonnable. Quand quelqu’un franchit nos frontières sans avoir obtenu pour cela aucune autorisation de l’État hongrois, nous devons défendre notre pays et leur dire « Eh les gars, arrêtez-vous ! Si vous voulez franchir cette frontière ou vous installer chez nous, il y a une procédure réglementaire, elle doit être respectée. Mais vous ne pouvez pas, juste comme ça, entrer sans aucune sorte de restrictions, sans obtenir le moindre permis, sans demander son avis à l’État hongrois, sans aucun contrôle. » C’est dangereux. Nous devons défendre notre peuple de tous les dangers, quels qu’ils soient.
Tucker Carlson : Et vous pensez en avoir le droit ?
Viktor Orbán : Bien entendu. C’est un droit qui nous est conféré par Dieu, par la nature, [nous avons] tous les arguments de notre côté. Parce qu’ici, c’est notre pays. C’est notre population, notre histoire, notre langue. Et nous avons donc le devoir de le faire. Bien entendu, quand vous êtes en difficulté, et qu’aux alentours personne n’est plus près de vous que les Hongrois, il faut bien s’entraider. Mais vous ne pouvez pas dire, juste comme ça : « Ah tiens, c’est un beau pays, j’aimerais bien venir m’y installer, comme ça j’aurai une vie meilleure ». Venir en Hongrie n’est pas un droit de l’homme. Pas possible. C’est notre pays. C’est une nation, c’est une communauté, des familles, une histoire, des traditions, une langue.
Tucker Carlson : Dire ce que vous venez de dire — même si je pense que cela paraît être une évidence pour beaucoup de nos téléspectateurs — a profondément offensé divers pays d’Europe de l’Ouest — ou du moins, leurs dirigeants.
Viktor Orbán : C’est parce que beaucoup de pays européens ont décidé d’ouvrir un nouveau chapitre dans leur histoire nationale. Ils appellent cela la nouvelle société : c’est une société post-chrétienne et post-nationale. Ils croient dur comme fer qu’un mélange entre des communautés différentes — entre des autochtones (disons, par exemple : des chrétiens) et des nouveaux venus, même en grand nombre (disons, par exemple : des musulmans) — produira de bons résultats. Le résultat sera-t-il bon ou mauvais ? Nous n’avons pas la réponse, mais je pense que c’est très risqué, et il est évident qu’il n’est pas impossible, non seulement que ça ne tourne pas bien, mais même que ça tourne très mal. Et chaque pays a le droit d’accepter ce risque ou de le refuser. Nous autres, Hongrois, avons décidé de ne pas prendre ce risque du mélange. Voilà pourquoi la Hongrie subit des attaques si dures, et voilà pourquoi on m’a forgé une si mauvaise réputation. Vous savez, on me traite personnellement comme la brebis galeuse de l’Union européenne, et malheureusement, ce traitement est parfois étendu à la Hongrie tout entière.
Lire la suiteSur les causes de l’effondrement de l’Église au Québec, et sur ce qui la redressera — par Georges Buscemi
Ruines de l'église incendiée Saint-Jean-Baptiste de Morinville en Alberta, à laquelle il a sans doute été mis feu criminellement, peut-être en réaction de la prétendue culpabilité de l'Église dans l'« affaire » des pensionnats autochtones, martelée par les médias et le gouvernement. Évidemment, il s'agit d'une autre province, mais le pays est le même, et le nom, tant de la ville que de l'église, évoque bien le malheureux Québec.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Ce qui suit est un entretien entre le Dr Thomas Ward, président de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (dont l’acronyme anglais est JAHLF) et Georges Buscemi, membre fondateur de l’Académie et président de Campagne Québec-Vie, sur les causes de l’effondrement de l’Église au Québec, autrefois berceau du catholicisme en Amérique du Nord, sur ce qui la redressera au milieu du chaos libéral grandissant.
L’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a été fondée par des laïcs en 2017 suite au changement radical de l’Académie pontificale Jean-Paul II, et au renvoi consécutif de la quasi-totalité de ses membres conservateurs (dont plusieurs ont participé à la fondation de JAHLF), opéré par le pape François en 2016. JAHLF a pour but de poursuivre les objectifs de l’ancienne Académie Jean-Paul II, ainsi que ceux de l'ancien Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille déclare, le site internet de JAHLF :
En octobre 2017, la nouvelle Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF) a été créée pour poursuivre les mêmes objectifs que l’Académie pontificale pour la vie originelle, fondée en 1994 par saint Jean-Paul II pour l’étude interdisciplinaire sur la vie humaine dans toutes ses étapes et sa défense. Déjà en 1981, le Pape Jean-Paul II avait fondé l’Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille, pour étudier le berceau de la vie humaine : le mariage et la famille. La JAHLF reprendra l’étude tant de la vie humaine que du mariage et de la famille humaine.
Elle a été fondée par quelques anciens membres de l’Académie pontificale pour la vie, dont un ancien professeur de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille.
Entretien entre le Dr Thomas Ward, président de l’académie « JAHLF », et Georges Buscemi
TW : Le Québec a eu une merveilleuse histoire d’activité missionnaire à travers le monde. Pouvez-vous expliquer l’effondrement apparent de l’Église au Québec ?
GB : L’effondrement de l’Église au Québec remonte à une période que les historiens appellent « la Révolution tranquille », qui a commencé à la fin des années 50, avec la mort d’un éminent leader de « droite », le Premier ministre de la province, Maurice Duplessis.
Jusqu’à cette époque, le Québec était une anomalie sur le continent nord-américain : un microcosme de la chrétienté dans une mer de protestantisme. Au Québec, l’Église et l’État étaient intimement liés. Des religieux et des religieuses dirigeaient les hôpitaux et les écoles. L’écrasante majorité de la population assistait régulièrement à la messe. Les familles nombreuses de 8, 9, 12 enfants (mon propre professeur de physique venait d’une famille de plus de 20 enfants) n’étaient pas du tout rares. Cependant, la poussée démographique particulièrement intense qui a suivi la Seconde Guerre mondiale a servi de prétexte à l’intervention de l’État dans les écoles et les hôpitaux. On disait qu’il n’y avait pas assez de religieux pour tout le monde. Les laïcs devaient avoir leur heure, évinçant les religieux et les religieuses de ces rôles cruciaux.
Lire la suiteLes libéraux et autres gauchistes ne supportent pas le succès du conservatisme ou de la tradition — qui réussit mieux qu’eux
Joe Biden.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Gage Skidmore/Flickr
Il semble, bien que cela ne soit qu’un aspect de leurs motivations, que les libéraux, gauchistes et autres socialistes ne réussissent pas à digérer le succès des nations adoptant une approche conservatrice, traditionnelle et chrétienne dans leur politique — une des raisons pour lesquelles ils n’ont de cesse de critiquer, mépriser, dénigrer, vilipender, contrarier, contrecarrer, obstruer enfin autant qu’ils le peuvent les nations et mouvements conservateurs. C’est le constat que pose Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie, quand il commente les propos de Joe Biden qui l’avait traité de « voyou » en faisant référence aux chefs d’État dont Donald Trump faisait cas. Selon l’entrevue de Tucker Carlson avec Viktor Orbán sur Fox News :
M. Orbán évoque une question politique plus large, en ce sens que des politiciens de gauche comme M. Biden ne peuvent imaginer une idéologie différente nationaliste ou conservatrice, qualifiant la Hongrie d’« histoire de succès ».
« Les libéraux occidentaux ne peuvent pas accepter qu’à l’intérieur de la civilisation occidentale, il existe une alternative nationale conservatrice qui a plus de succès dans la vie quotidienne, à leur niveau — les libéraux », déclare-t-il. « C’est la raison pour laquelle ils nous critiquent. Ils se battent pour eux-mêmes, pas contre nous. Mais nous sommes l’exemple qu’un pays qui est basé sur des valeurs traditionnelles, sur l’identité nationale, sur la tradition du christianisme peut réussir — parfois plus qu’un gouvernement de gauche-libéral. »
M. Orbán a déclaré que M. Biden et le Parti démocrate ne peuvent pas accepter le succès que la Hongrie a connu dans la protection de ses frontières serbes et croates.
Comment ne pas faire le parallèle — sans pour autant poser de diagnostic définitif — entre le comportement des politiciens libéraux et le motu proprio cyniquement intitulé « Traditionis custodes » du pape François, qui vise à limiter la liturgie tridentine dans le but de la faire disparaître ?
Similairement, on peut voir le succès de la liturgie traditionnelle au sein de l’Église catholique, attirant toujours plus de fidèles, ramenant les catholiques non-pratiquant à la foi, suscitant de nouveaux membres à l’Église et se caractérisant par l’intérêt qu’elle engendre (oh, ironie de la « vieille » liturgie !) parmi les jeunes générations. Tandis que le « Novus ordo », nouvelle liturgie qui devait vivifier l’Église et que je qualifierais, comment dire, disons, d’étrange, se dirige lentement dans une longue agonie vers une probable extinction. Ce n’est pas seulement une question liturgique qui distingue les deux rites, c’est le genre de théologie auquel adhèrent les tenants de l’antique rite qui manifeste une profonde différence. En effet, c’est rarement parmi les prêtres célébrant la liturgie tridentine que vous en trouverez prêts à « bénir » les « “unions” homosexuelles ». Bien sûr, j’espère qu’une certaine idée n’aura pas eu le temps de germer dans votre esprit sur ce que je suis en train de dire, il existe des milliers de prêtres qui célèbrent le novus ordo et qui ne se livrent pas à de pareilles extrémités. Force est de constater cependant que nombre de prêtres et de prélats font rimer théologie nouvelle avec liturgie nouvelle et qu’il doit leur être difficile de voir l’essor juvénile de ce qui devait appartenir à un passé vétuste : une liturgie traditionnelle qui semble favoriser une théologie traditionnelle (et inversement).
Comment expliquer autrement le geste du pape François qui tente de réduire à néant un mouvement florissant et si orthodoxe ?
Mgr Viganò parle de la grande réinitialisation et donne de l’espoir à la lumière des messages de la Vierge à Fatima
Mgr Carlo Maria Viganó.
Par Maike Hickson — Traduit par Campagne Québec-Vie
19 mai 2021 (LifeSiteNews) — Mgr Carlo Maria Viganò m’a aimablement accordé une entrevue que nous avons réalisée pour Schloss Rudolfshausen, un bel apostolat catholique en Allemagne, dirigé par Mme Hélène Walterskirchen et sa fille, Alexandra. Elles publient des traductions de Mgr Viganò, ainsi que de LifeSite et de bien d’autres. Mme Walterskirchen et sa fille publient également la revue Kultur-Magazin, pour laquelle cette nouvelle entrevue du prélat italien a été réalisée.
Mgr Viganò couvre dans cette longue entrevue de nombreux aspects de la Grande Réinitialisation, ses liens avec la Chine et ses politiques de confinements sévères ; ses liens avec des acteurs mondiaux clés tels que le Forum économique mondial (FEM), le groupe Bilderberg, les Rockefeller et les Rothschild ; et sa « matrice essentiellement maçonnique ». Comme nous le voyons, il s’agit d’un remplacement du christianisme par une règle mondiale maçonnique qui est similaire à celle des anciennes expériences communistes dans le monde. Ce qui relie les anciennes expériences à cette nouvelle expérience internationale est en effet la franc-maçonnerie.
Mgr Viganò présente le discours d’un ancien franc-maçon français, le Dr Pierre Gilbert qui, il y a 25 ans, avait prédit l’apparition d’une maladie qui serait ensuite utilisée à des fins politiques :
Il existe une déclaration très intéressante et très révélatrice de Pierre J. Gilbert (ici) qui date de 1995 et qui énumère toutes les étapes que nous voyons aujourd’hui se dérouler sous nos yeux avec la farce tragique du Covid : de l’inoculation massive d’un vaccin à la création de camps de détention pour les dissidents. Ce franc-maçon converti a révélé les objectifs de l’infâme secte il y a 25 ans.
Mais à la lumière de ces nouvelles inquiétantes, l’archevêque italien ne nous laisse pas sans espoir ; il fait remarquer que, souvent, ces éléments révolutionnaires se retournent aussi les uns contre les autres, et il ne croit donc pas que le temps soit encore venu de la grande réinitialisation avec ses soubassements maléfiques.
Un signe qu’il pourrait avoir raison est le fait que l’un des principaux chefs de ce programme Corona, Bill Gates, est actuellement très critiqué pour sa proximité avec le délinquant sexuel Jeffrey Epstein, déjà connu à l’époque. De plus en plus d’informations sont actuellement révélées au grand jour, et ces informations sapent sérieusement la crédibilité de Gates.
Lire la suiteLe lierre et l’Arbre
Par Jean Tardy (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pikist
Les limites des libertaires
Depuis le début, une minorité s’oppose farouchement à la gestion de cette pandémie et au putsch planétaire qui l’accompagne. Trois catégories d’individus la composent : les experts, les libertaires et les traditionalistes.
Des milliers d’experts ; médecins, épidémiologistes, infirmières, chercheurs se sont levés avec beaucoup de courage, pour s’opposer aux aspects arbitraires et même dangereux des mesures sanitaires. Leur apport inspirant est une source inestimable d’information pour ceux qui cherchent à comprendre ce qui se passe derrière les narratifs de la propagande médiatique. Cependant, l’opposition des experts porte presqu’uniquement sur la dimension sanitaire de l’événement. Par ailleurs, l’opposition des deux autres groupes, les libertaires et les traditionalistes, vise surtout son caractère politique. Je traiterai ici des libertaires et, dans le prochain article, des traditionalistes.
Au début d’octobre 2020, j’ai participé à une manifestation anti masque à Rimouski. Je me suis alors retrouvé, moi, le straight, l’intégriste chrétien qui récite son chapelet, plongé au milieu d’une foule bigarrée d’écolos un peu rêveurs ; d’adeptes de cristaux, de complots bizarres et de forces cosmiques ; de « peace and love » ; d’anarchistes doux et, bizarrement, de partisans de Donald Trump. (En fait, je découvrais pour la première fois que je n’étais pas le seul Québécois à soutenir Trump. Telle est l’étendue du contrôle médiatique !)
Quel plaisir que cette manif ! Sous ce verni culturel, je côtoyais des gens plus sympas les uns que les autres, des originaux et des individualistes amants de la liberté. C’étaient aussi des gens plus courageux et plus sérieux dans leurs convictions qu’il n’y paraissait.
Comme tant de Québécois, ils masquaient leur véritable stature sous des apparences un peu trop délabrées. Si j’en avais hélé un en l’appelant « Sire », il se serait dérobé. « J’suis juste un gars ordinaire », aurait-il répondu. Pourtant, sous les T-shirts à logo, le joual et le kitsch nouvel âge, c’est bien ce que je voyais autour de moi : de vrais chevaliers livrant bataille pour sauver Dame Liberté.
Lire la suiteL’Anti-Église est là ― les fidèles catholiques ne doivent pas avoir peur
Le P. Linus F. Clovis, prêtre de l’archidiocèse de Castries, Sainte Lucia dans les Antilles.
Par le Père Linus F. Clovis (LifeSiteNews) ― Traduit par inquisition.ca ― Photo : Steve Jalsevac/LifeSiteNews
Le pape François ayant annoncé vouloir remettre de l’avant son exhortation apostolique Amoris Lætitia en cette année 2021, par conséquent tout ce qu’elle contient d'erroné, nous publions le présent texte du P. Linus Clovi, lu lors d’une conférence donnée au Rome Life Forum en 2017, qui, entre autres, soulignent les graves erreurs que promeut Amoris Lætitia et ses dangers pour l’Église, ainsi que pour la cause de l’enfant à naître. C’est aussi un document très pertinent au sujet de la crise actuelle que subit l’Église. ― A. H.
Note du traducteur : Le Père Clovis a donné cette conférence au Forum de la Vie de Rome, le 18 mai 2017. J’ai copié et traduit la version sur LifeSiteNews.
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Les premiers mots du Pape saint Jean-Paul II, apparaissant sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le jour de son élection le 16 octobre 1978, furent « n’ayez pas peur ». Maintenant, trente-neuf ans plus tard, à la lumière des événements qui ont pris le contrôle du catholicisme contemporain, ses premiers mots semblent être non seulement prophétiques, mais bien plus : un appel aux armes en préparation pour la bataille [1 Co 14:8].
Chaque fois que le pendule de l’histoire humaine et du salut passe à travers une période de ténèbres et de turbulences envahissantes, Dieu inspire souvent des prophètes pour parler, afin que la lumière puisse resplendir pour dissiper les ténèbres, et que la tourmente puisse être atténuée par l’espoir. Ces prophètes en ont appelé à plus de confiance en la sollicitude active et affectueuse de Dieu pour son peuple [Jn 3 h 16]. Ainsi, par exemple, avec des supplications pour avoir confiance en la providence aimante de Dieu, Isaïe [Is 7:10-14] a supplié le roi Achaz de demander à Dieu un signe avant d’agir, et Jérémie [Jr 38-40] a prévenu que Dieu sauverait Jérusalem de la destruction totale seulement si la ville se rendait aux Babyloniens. L’Église elle-même n’a pas été privée des bénédictions de la grâce prophétique, comme le prouve grandement Dieu en suscitant des saints tels que Bernard de Clairvaux, François d’Assise, Catherine de Sienne, Marguerite-Marie Alacoque et, plus récemment, en envoyant Sa Sainte Mère à Lourdes, à La Salette et à Fatima.
Il y a un siècle, Dieu a envoyé la Reine des Prophètes à la Cova da Iria à Fatima, au Portugal, avec un double message pour notre monde contemporain. Tout d’abord, elle a prévenu que le monde était déjà confronté à un péril beaucoup plus destructeur que celui auquel Jérusalem avait dû faire face et, deuxièmement, elle a présenté une solution céleste, plus sage et plus prudente que celle offerte à Achaz, qui avait refusé de demander à Dieu un signe « aussi profond que le Shéol ou aussi élevé que le ciel » [Is 7:11]. Cependant la Vierge, par sollicitude maternelle, a établi la gravité et la véracité de son double message avec une vision et un signe. Le 13 juillet 1917, « aussi profond que le Shéol » a été illustré par une vision perturbante de l’Enfer. Quatre mois plus tard, le 13 octobre, « aussi élevé que le ciel » a été confirmé avec un signe, le miracle étonnant de la « danse du soleil » qui a été observé par plus de soixante-dix mille personnes.
Lire la suiteLe programme de Viktor Orbán pour une démocratie chrétienne
Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie.
Par Visegrád Post
Je vous présente ici un essai de Viktor Orbán Premier ministre de Hongrie, qui remplace ses discours habituellement tenus lors de diverses rencontres estivales politiques, sur la démocratie chrétienne, dans le cadre particulier de l’Europe centrale. Ce texte devrait vous intéresser (et pourquoi pas particulièrement les Canadiens français du Québec, auquel la Hongrie est semblable ne fût-ce que pour le nombre d’habitants, pour son nationalisme et pour son attachement à son identité), sinon vous changer du style des politiciens communs. Ses propos suivent ci-dessous l’introduction du Visegrád Post, qui en reproduit la traduction officielle. ― A. H.
Hongrie — Chaque année, l’été est le théâtre de différents événements où le premier ministre hongrois tient des discours de philosophie politique et de commentaire de la stratégie gouvernementale. Cette année, crise du Covid-19 oblige, aucune de ces rencontres estivales n’a eu lieu. Le Premier ministre démocrate-chrétien Viktor Orbán a compensé ce manquement à sa propre tradition en publiant un court essai dans le quotidien national Magyar Nemzet. En voici la traduction en français :
Essai de M. Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie,
paru dans le quotidien hongrois Magyar Nemzet du 21 septembre 2020 au seuil de la saison
politique d’automne
—
Pas de Tusnádfürdő, pas de Kötcse, pas de Tranzit [événements grand public de la vie politique hongroise qui auraient dû se tenir dans le courant de l’été, mais qui ont été annulés en raison du Covid-19, NdT]. Mais une pandémie*. Le virus a également décimé les rencontres des ateliers de réflexion de la vie politique de l’été. Il y aurait pourtant eu sur quoi réfléchir et sur quoi échanger. Sur des sujets, et d’une manière que ne permettent pas les quelques phrases que laissent passer les joutes parlementaires et les moyens de communication modernes. Il ne reste donc plus qu’à écrire au lieu de parler, et à remplacer le discours par l’essai.
Illibéral, conservateur, chrétien-démocrate, libéral
Notre combat pour la souveraineté et la liberté intellectuelles initié justement il y a quelques années à Tusnádfürdő commence à devenir productif. Le lit de la rébellion contre le politiquement correct, c’est-à-dire contre les diktats de la doctrine, du langage et du style des libéraux-gogos ne cesse de s’élargir. De plus en plus nombreux et de plus en plus courageux sont ceux qui se dégagent de l’étouffement de la pensée correcte unique, du sens unique à donner à la démocratie, de la cangue de l’interprétation correcte unique de l’Europe et de l’Occident. Essayer de se libérer de ces étreintes n’est en soi pas simple, et le risque est grand de s’exposer à des punitions : exclusion de la vie académique, perte d’emploi, stigmatisation, humiliation universitaire, les exemples commencent à devenir quotidiens. Mais même si nous réussissons à échapper aux gardes-frontière des libéraux-gogos, bien payés et effectuant leurs rondes avec une ponctualité d’horloge, il nous reste à nous mesurer aux réflexes profondément enracinés d’un auditoire même de bonne volonté. La qualité de la démonstration ne sert de rien, la glorification du nationalisme retournera toujours un estomac allemand même si c’est le professeur Hazony [1] qui l’écrit de Jérusalem. Et toutes les précautions avec lesquelles nous parlons de la démocratie illibérale ne servent de rien, ces mots horrifient les oreilles anglo-saxonnes. Pour le moment.
Lire la suiteOù commencer le bon combat ? — Dans le champ de bataille pro-vie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Shutterstock
Dans une lettre adressée aux bienfaiteurs de la FSSPX, sur le site de la FSSPX, le Père Daniel Couture, supérieur du district du Canada énonce une pensée intéressante sur l’importance du mouvement pro-vie à travers le monde, par rapport au rétablissement du règne social du Christ-Roi.
Il rappelle au début de sa lettre l’un des principales préoccupations de Mgr Lefebvre, qui s’appuyait sur l’enseignement des papes, la séparation de l’Église et de l’État, la pire conséquence sociale du libéralisme, qui au Québec s’appelle bêtement la Révolution tranquille.
Par ailleurs, le P. Couture montre qu’il est mauvais qu’un homme soit catholique chez lui et non dans sa vie publique, ce qui dénote d’un manque de logique. On ne peut être contre l’avortement à la maison et être pour publiquement. C’est une marque du libéralisme.
Si un homme a tort de se conforter dans son for intérieur du rejet de l’avortement mais proclame le droit à celui-ci, tombant par là dans le libéralisme, ce nous serait une autre forme de libéralisme pour nous catholiques « que de refuser de nous engager dans la politique, de nous contenter de notre vie catholique quotidienne, de notre petit monde, et de ne pas nous impliquer, selon notre devoir d’État et nos responsabilités, dans la vie sociale et politique de notre nation. Nous disons dans notre vie privée : “Que votre règne arrive”, mais dans notre vie publique, nous ne faisons rien pour que ce règne arrive. Cela aussi est illogique, incohérent. En agissant de la sorte, nous refusons de couronner Notre-Seigneur Jésus-Christ, de Le faire régner dans la sphère publique », note le P. Couture.
Puisqu’il est donc mauvais d’enterrer ses talents reçus, et qu’il faut s’impliquer dans les fonctions publiques, et même dans la politique, par où donc commencer ? Selon le P. Couture :
Lire la suiteNotre Seigneur a souvent soigné les corps en vue de guérir les âmes. La loi naturelle est clairement une condition préalable à l’ensemble de la religion catholique. À l’heure actuelle, lorsque nous regardons autour de nous ceux qui travaillent avec succès pour renverser la tendance libérale — voyez la Pologne, la Hongrie et les États-Unis — le premier champ de bataille politique est clairement la bataille pour la vie, la bataille pour sauver les enfants, la famille, les personnes âgées.
Cardinal Robert Sarah : la crise de l’Occident et du monde tient dans leur rejet de Dieu
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo (rognée) : Malacañang Photo Bureau/Wikimedia Commons
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a récemment publié son troisième livre d’entretien avec Nicolas Diat Le soir approche et déjà le jour baisse. Ce livre décrit la crise actuelle du monde, une crise de foi, de rejet de Dieu, d’athéisme qui trouve sa source en Occident. Mgr Sarah aborde dans son livre la question de la société catholique, de la vérité et de la liberté, du sacerdoce et du célibat, des scandales dans l’Église et de leur remède, du relativisme et de l’athéisme qui contaminent le langage de certains ecclésiastiques, de la culture de mort et d’autodestruction occidentale, de l’athéisme par rapport à l’islamisme, enfin du chemin à suivre pour sauver une civilisation et pour une vraie évangélisation.
Le cardinal Robert Sarah a accordé un entretien à la revue La Nef, où il présente les différents aspects que l’on rencontre dans son ouvrage.
Il commence par expliquer que la crise spirituelle concerne le monde entier, mais qu’elle a sa source en Occident. Extraits de La Nef :
Lire la suiteL’effondrement spirituel a donc des traits proprement occidentaux. Je voudrais relever en particulier le refus de la paternité. On a convaincu nos contemporains que pour être libre il fallait ne dépendre de personne. Il y a là une erreur tragique. Les Occidentaux sont persuadés que recevoir est contraire à la dignité de la personne. Or l’homme civilisé est fondamentalement un héritier, il reçoit une histoire, une culture, un nom, une famille. C’est ce qui le distingue du barbare. Refuser de s’inscrire dans un réseau de dépendance, d’héritage et de filiation nous condamne à entrer nus dans la jungle de la concurrence d’une économie laissée à elle-même. Parce qu’il refuse de s’accepter comme héritier, l’homme se condamne à l’enfer de la mondialisation libérale où les intérêts individuels s’affrontent sans autre loi que celle du profit à tout prix.
Mais dans ce livre, je veux rappeler aux Occidentaux que la raison véritable de ce refus d’hériter, de ce refus de la paternité est au fond le refus de Dieu. Je discerne au fond des cœurs occidentaux un profond refus de la paternité créatrice de Dieu. Nous recevons de lui notre nature d’homme et de femme. Cela devient insupportable aux esprits modernes. L’idéologie du genre est un refus luciférien de recevoir de Dieu une nature sexuée. L’Occident refuse de recevoir, il n’accepte que ce qu’il construit lui-même. Le transhumanisme est l’ultime avatar de ce mouvement. Même la nature humaine, parce qu’elle est un don de Dieu, devient insupportable à l’homme d’Occident.
Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille
Affiche de la campagne électorale de 1962 du parti Libéral de Jean Lesage : « Maîtres chez nous »
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Avant 1960, la foi catholique et le classicisme français étaient à la base de la culture canadienne-française. Après 1960, la démocratie libérale et l’utilitarisme nord-américain se sont substitués aux paramètres traditionnels. Les « Canadiens français » se sont alors rebaptisés « Québécois ». Le changement de nom n’était pas anodin. C’était un syndrome de dépersonnalisation collective.
« La dépersonnalisation est un symptôme psychologique dissociatif. Il s’agit d’un sentiment de perte de sens de soi-même, dans lequel un individu ne possède aucun contrôle de la situation. Les patients sentent avoir changé, une grande prise de recul par rapport à soi-même peut être ressentie. Ce symptôme apparaît souvent comme étant un mécanisme de protection de l’esprit contre une anxiété qu’il ne peut plus supporter (Wikipédia). »
Appliquons ce schéma de crise psychologique individuelle à la société québécoise, ne serait-ce qu’à titre d’allégorie. La Révolution tranquille a dissocié la nation canadienne-française de la religion catholique. Dans les années 1960, le Québec a perdu le sens de lui-même. Depuis ce temps, il cherche à se redéfinir, mais sans succès. Il n’était pas en contrôle de la situation, car l’esprit de la Révolution tranquille provenait de l’extérieur. La société québécoise fut déstabilisée par le Concile Vatican II, le libéralisme canadien-anglais et la contre-culture américaine. L’anxiété, qui fut à l’origine du désir de changement, découlait des transformations matérielles de l’après-guerre, et, plus encore, du complexe d’infériorité d’un peuple colonisé qui souhaitait ressembler à son colonisateur, tout en le détestant. Les Canadiens français ne se sentaient plus capables de résister à la domination anglo-américaine. Ils en avaient assez d’être une sorte de village d’Astérix, un petit peuple qui s’obstinait à rester français et catholique sur un continent anglophone et libéral. Le Québec a voulu se protéger par une fuite en avant. Il s’imagina qu’il devait assimiler certains éléments de la culture anglo-saxonne pour combattre ses ennemis avec leurs propres armes. Les Anglais nous surpassent sur le plan matériel, disait-on. Alors, débarrassons-nous de l’Église catholique et devenons aussi matérialistes qu’eux. Délaissons les nobles idéaux de la culture classique et adoptons leur pragmatisme. Pour sauver leur nationalité, les Canadiens français sont devenus des Américains francophones. Mais ils n’ont rien sauvé du tout. La nation française d’Amérique s’est tout simplement tirée dans le pied.
Si l’on compare le Québec d’aujourd’hui à ce qu’il était au moment de la mort de Maurice Duplessis, en 1959, on doit constater qu’il a perdu de l’influence politique dans la Confédération canadienne, que son économie n’a pas rattrapé l’Ontario et qu’elle reste sous contrôle anglo-saxon, que sa culture est visiblement moins riche, que son système d’éducation est moins performant, et que son faible taux de natalité, joint à une immigration massive, risque de faire disparaître la langue française de l’Amérique de Nord. La jeunesse québécoise est de moins en moins nationaliste. L’idée d’indépendance du Québec est en chute libre. Selon notre nouveau premier ministre, François Legault, « les Québécois ne veulent qu’une seule chose : avoir plus d’argent dans leurs poches ». Quel idéal ! Nous sommes loin de la « mission providentielle de la race française d’Amérique », dont nous parlait Mgr Louis-Adolphe Paquet, en 1902.
Nos ancêtres ont bâti un pays en s’appuyant sur la foi et la tradition. Les révolutionnaires tranquilles parlaient plutôt de liberté et de modernité. Nous savons ce qu’ils ont détruit. Nous ne voyons pas encore clairement ce qu’ils auraient construit.
Extrait de l’ouvrage numérique de Jean-Claude Dupuis, Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille, Lévis (Québec), Fondation littéraire Fleur de Lys, 2019, 202 p.