L’Anti-Église est là ― les fidèles catholiques ne doivent pas avoir peur
Le P. Linus F. Clovis, prêtre de l’archidiocèse de Castries, Sainte Lucia dans les Antilles.
Par le Père Linus F. Clovis (LifeSiteNews) ― Traduit par inquisition.ca ― Photo : Steve Jalsevac/LifeSiteNews
Le pape François ayant annoncé vouloir remettre de l’avant son exhortation apostolique Amoris Lætitia en cette année 2021, par conséquent tout ce qu’elle contient d'erroné, nous publions le présent texte du P. Linus Clovi, lu lors d’une conférence donnée au Rome Life Forum en 2017, qui, entre autres, soulignent les graves erreurs que promeut Amoris Lætitia et ses dangers pour l’Église, ainsi que pour la cause de l’enfant à naître. C’est aussi un document très pertinent au sujet de la crise actuelle que subit l’Église. ― A. H.
Note du traducteur : Le Père Clovis a donné cette conférence au Forum de la Vie de Rome, le 18 mai 2017. J’ai copié et traduit la version sur LifeSiteNews.
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Les premiers mots du Pape saint Jean-Paul II, apparaissant sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le jour de son élection le 16 octobre 1978, furent « n’ayez pas peur ». Maintenant, trente-neuf ans plus tard, à la lumière des événements qui ont pris le contrôle du catholicisme contemporain, ses premiers mots semblent être non seulement prophétiques, mais bien plus : un appel aux armes en préparation pour la bataille [1 Co 14:8].
Chaque fois que le pendule de l’histoire humaine et du salut passe à travers une période de ténèbres et de turbulences envahissantes, Dieu inspire souvent des prophètes pour parler, afin que la lumière puisse resplendir pour dissiper les ténèbres, et que la tourmente puisse être atténuée par l’espoir. Ces prophètes en ont appelé à plus de confiance en la sollicitude active et affectueuse de Dieu pour son peuple [Jn 3 h 16]. Ainsi, par exemple, avec des supplications pour avoir confiance en la providence aimante de Dieu, Isaïe [Is 7:10-14] a supplié le roi Achaz de demander à Dieu un signe avant d’agir, et Jérémie [Jr 38-40] a prévenu que Dieu sauverait Jérusalem de la destruction totale seulement si la ville se rendait aux Babyloniens. L’Église elle-même n’a pas été privée des bénédictions de la grâce prophétique, comme le prouve grandement Dieu en suscitant des saints tels que Bernard de Clairvaux, François d’Assise, Catherine de Sienne, Marguerite-Marie Alacoque et, plus récemment, en envoyant Sa Sainte Mère à Lourdes, à La Salette et à Fatima.
Il y a un siècle, Dieu a envoyé la Reine des Prophètes à la Cova da Iria à Fatima, au Portugal, avec un double message pour notre monde contemporain. Tout d’abord, elle a prévenu que le monde était déjà confronté à un péril beaucoup plus destructeur que celui auquel Jérusalem avait dû faire face et, deuxièmement, elle a présenté une solution céleste, plus sage et plus prudente que celle offerte à Achaz, qui avait refusé de demander à Dieu un signe « aussi profond que le Shéol ou aussi élevé que le ciel » [Is 7:11]. Cependant la Vierge, par sollicitude maternelle, a établi la gravité et la véracité de son double message avec une vision et un signe. Le 13 juillet 1917, « aussi profond que le Shéol » a été illustré par une vision perturbante de l’Enfer. Quatre mois plus tard, le 13 octobre, « aussi élevé que le ciel » a été confirmé avec un signe, le miracle étonnant de la « danse du soleil » qui a été observé par plus de soixante-dix mille personnes.
Lire la suiteLe programme de Viktor Orbán pour une démocratie chrétienne
Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie.
Par Visegrád Post
Je vous présente ici un essai de Viktor Orbán Premier ministre de Hongrie, qui remplace ses discours habituellement tenus lors de diverses rencontres estivales politiques, sur la démocratie chrétienne, dans le cadre particulier de l’Europe centrale. Ce texte devrait vous intéresser (et pourquoi pas particulièrement les Canadiens français du Québec, auquel la Hongrie est semblable ne fût-ce que pour le nombre d’habitants, pour son nationalisme et pour son attachement à son identité), sinon vous changer du style des politiciens communs. Ses propos suivent ci-dessous l’introduction du Visegrád Post, qui en reproduit la traduction officielle. ― A. H.
Hongrie — Chaque année, l’été est le théâtre de différents événements où le premier ministre hongrois tient des discours de philosophie politique et de commentaire de la stratégie gouvernementale. Cette année, crise du Covid-19 oblige, aucune de ces rencontres estivales n’a eu lieu. Le Premier ministre démocrate-chrétien Viktor Orbán a compensé ce manquement à sa propre tradition en publiant un court essai dans le quotidien national Magyar Nemzet. En voici la traduction en français :
Essai de M. Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie,
paru dans le quotidien hongrois Magyar Nemzet du 21 septembre 2020 au seuil de la saison
politique d’automne
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Pas de Tusnádfürdő, pas de Kötcse, pas de Tranzit [événements grand public de la vie politique hongroise qui auraient dû se tenir dans le courant de l’été, mais qui ont été annulés en raison du Covid-19, NdT]. Mais une pandémie*. Le virus a également décimé les rencontres des ateliers de réflexion de la vie politique de l’été. Il y aurait pourtant eu sur quoi réfléchir et sur quoi échanger. Sur des sujets, et d’une manière que ne permettent pas les quelques phrases que laissent passer les joutes parlementaires et les moyens de communication modernes. Il ne reste donc plus qu’à écrire au lieu de parler, et à remplacer le discours par l’essai.
Illibéral, conservateur, chrétien-démocrate, libéral
Notre combat pour la souveraineté et la liberté intellectuelles initié justement il y a quelques années à Tusnádfürdő commence à devenir productif. Le lit de la rébellion contre le politiquement correct, c’est-à-dire contre les diktats de la doctrine, du langage et du style des libéraux-gogos ne cesse de s’élargir. De plus en plus nombreux et de plus en plus courageux sont ceux qui se dégagent de l’étouffement de la pensée correcte unique, du sens unique à donner à la démocratie, de la cangue de l’interprétation correcte unique de l’Europe et de l’Occident. Essayer de se libérer de ces étreintes n’est en soi pas simple, et le risque est grand de s’exposer à des punitions : exclusion de la vie académique, perte d’emploi, stigmatisation, humiliation universitaire, les exemples commencent à devenir quotidiens. Mais même si nous réussissons à échapper aux gardes-frontière des libéraux-gogos, bien payés et effectuant leurs rondes avec une ponctualité d’horloge, il nous reste à nous mesurer aux réflexes profondément enracinés d’un auditoire même de bonne volonté. La qualité de la démonstration ne sert de rien, la glorification du nationalisme retournera toujours un estomac allemand même si c’est le professeur Hazony [1] qui l’écrit de Jérusalem. Et toutes les précautions avec lesquelles nous parlons de la démocratie illibérale ne servent de rien, ces mots horrifient les oreilles anglo-saxonnes. Pour le moment.
Lire la suiteOù commencer le bon combat ? — Dans le champ de bataille pro-vie
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Shutterstock
Dans une lettre adressée aux bienfaiteurs de la FSSPX, sur le site de la FSSPX, le Père Daniel Couture, supérieur du district du Canada énonce une pensée intéressante sur l’importance du mouvement pro-vie à travers le monde, par rapport au rétablissement du règne social du Christ-Roi.
Il rappelle au début de sa lettre l’un des principales préoccupations de Mgr Lefebvre, qui s’appuyait sur l’enseignement des papes, la séparation de l’Église et de l’État, la pire conséquence sociale du libéralisme, qui au Québec s’appelle bêtement la Révolution tranquille.
Par ailleurs, le P. Couture montre qu’il est mauvais qu’un homme soit catholique chez lui et non dans sa vie publique, ce qui dénote d’un manque de logique. On ne peut être contre l’avortement à la maison et être pour publiquement. C’est une marque du libéralisme.
Si un homme a tort de se conforter dans son for intérieur du rejet de l’avortement mais proclame le droit à celui-ci, tombant par là dans le libéralisme, ce nous serait une autre forme de libéralisme pour nous catholiques « que de refuser de nous engager dans la politique, de nous contenter de notre vie catholique quotidienne, de notre petit monde, et de ne pas nous impliquer, selon notre devoir d’État et nos responsabilités, dans la vie sociale et politique de notre nation. Nous disons dans notre vie privée : “Que votre règne arrive”, mais dans notre vie publique, nous ne faisons rien pour que ce règne arrive. Cela aussi est illogique, incohérent. En agissant de la sorte, nous refusons de couronner Notre-Seigneur Jésus-Christ, de Le faire régner dans la sphère publique », note le P. Couture.
Puisqu’il est donc mauvais d’enterrer ses talents reçus, et qu’il faut s’impliquer dans les fonctions publiques, et même dans la politique, par où donc commencer ? Selon le P. Couture :
Lire la suiteNotre Seigneur a souvent soigné les corps en vue de guérir les âmes. La loi naturelle est clairement une condition préalable à l’ensemble de la religion catholique. À l’heure actuelle, lorsque nous regardons autour de nous ceux qui travaillent avec succès pour renverser la tendance libérale — voyez la Pologne, la Hongrie et les États-Unis — le premier champ de bataille politique est clairement la bataille pour la vie, la bataille pour sauver les enfants, la famille, les personnes âgées.
Cardinal Robert Sarah : la crise de l’Occident et du monde tient dans leur rejet de Dieu
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo (rognée) : Malacañang Photo Bureau/Wikimedia Commons
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a récemment publié son troisième livre d’entretien avec Nicolas Diat Le soir approche et déjà le jour baisse. Ce livre décrit la crise actuelle du monde, une crise de foi, de rejet de Dieu, d’athéisme qui trouve sa source en Occident. Mgr Sarah aborde dans son livre la question de la société catholique, de la vérité et de la liberté, du sacerdoce et du célibat, des scandales dans l’Église et de leur remède, du relativisme et de l’athéisme qui contaminent le langage de certains ecclésiastiques, de la culture de mort et d’autodestruction occidentale, de l’athéisme par rapport à l’islamisme, enfin du chemin à suivre pour sauver une civilisation et pour une vraie évangélisation.
Le cardinal Robert Sarah a accordé un entretien à la revue La Nef, où il présente les différents aspects que l’on rencontre dans son ouvrage.
Il commence par expliquer que la crise spirituelle concerne le monde entier, mais qu’elle a sa source en Occident. Extraits de La Nef :
Lire la suiteL’effondrement spirituel a donc des traits proprement occidentaux. Je voudrais relever en particulier le refus de la paternité. On a convaincu nos contemporains que pour être libre il fallait ne dépendre de personne. Il y a là une erreur tragique. Les Occidentaux sont persuadés que recevoir est contraire à la dignité de la personne. Or l’homme civilisé est fondamentalement un héritier, il reçoit une histoire, une culture, un nom, une famille. C’est ce qui le distingue du barbare. Refuser de s’inscrire dans un réseau de dépendance, d’héritage et de filiation nous condamne à entrer nus dans la jungle de la concurrence d’une économie laissée à elle-même. Parce qu’il refuse de s’accepter comme héritier, l’homme se condamne à l’enfer de la mondialisation libérale où les intérêts individuels s’affrontent sans autre loi que celle du profit à tout prix.
Mais dans ce livre, je veux rappeler aux Occidentaux que la raison véritable de ce refus d’hériter, de ce refus de la paternité est au fond le refus de Dieu. Je discerne au fond des cœurs occidentaux un profond refus de la paternité créatrice de Dieu. Nous recevons de lui notre nature d’homme et de femme. Cela devient insupportable aux esprits modernes. L’idéologie du genre est un refus luciférien de recevoir de Dieu une nature sexuée. L’Occident refuse de recevoir, il n’accepte que ce qu’il construit lui-même. Le transhumanisme est l’ultime avatar de ce mouvement. Même la nature humaine, parce qu’elle est un don de Dieu, devient insupportable à l’homme d’Occident.
Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille
Affiche de la campagne électorale de 1962 du parti Libéral de Jean Lesage : « Maîtres chez nous »
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D.
Avant 1960, la foi catholique et le classicisme français étaient à la base de la culture canadienne-française. Après 1960, la démocratie libérale et l’utilitarisme nord-américain se sont substitués aux paramètres traditionnels. Les « Canadiens français » se sont alors rebaptisés « Québécois ». Le changement de nom n’était pas anodin. C’était un syndrome de dépersonnalisation collective.
« La dépersonnalisation est un symptôme psychologique dissociatif. Il s’agit d’un sentiment de perte de sens de soi-même, dans lequel un individu ne possède aucun contrôle de la situation. Les patients sentent avoir changé, une grande prise de recul par rapport à soi-même peut être ressentie. Ce symptôme apparaît souvent comme étant un mécanisme de protection de l’esprit contre une anxiété qu’il ne peut plus supporter (Wikipédia). »
Appliquons ce schéma de crise psychologique individuelle à la société québécoise, ne serait-ce qu’à titre d’allégorie. La Révolution tranquille a dissocié la nation canadienne-française de la religion catholique. Dans les années 1960, le Québec a perdu le sens de lui-même. Depuis ce temps, il cherche à se redéfinir, mais sans succès. Il n’était pas en contrôle de la situation, car l’esprit de la Révolution tranquille provenait de l’extérieur. La société québécoise fut déstabilisée par le Concile Vatican II, le libéralisme canadien-anglais et la contre-culture américaine. L’anxiété, qui fut à l’origine du désir de changement, découlait des transformations matérielles de l’après-guerre, et, plus encore, du complexe d’infériorité d’un peuple colonisé qui souhaitait ressembler à son colonisateur, tout en le détestant. Les Canadiens français ne se sentaient plus capables de résister à la domination anglo-américaine. Ils en avaient assez d’être une sorte de village d’Astérix, un petit peuple qui s’obstinait à rester français et catholique sur un continent anglophone et libéral. Le Québec a voulu se protéger par une fuite en avant. Il s’imagina qu’il devait assimiler certains éléments de la culture anglo-saxonne pour combattre ses ennemis avec leurs propres armes. Les Anglais nous surpassent sur le plan matériel, disait-on. Alors, débarrassons-nous de l’Église catholique et devenons aussi matérialistes qu’eux. Délaissons les nobles idéaux de la culture classique et adoptons leur pragmatisme. Pour sauver leur nationalité, les Canadiens français sont devenus des Américains francophones. Mais ils n’ont rien sauvé du tout. La nation française d’Amérique s’est tout simplement tirée dans le pied.
Si l’on compare le Québec d’aujourd’hui à ce qu’il était au moment de la mort de Maurice Duplessis, en 1959, on doit constater qu’il a perdu de l’influence politique dans la Confédération canadienne, que son économie n’a pas rattrapé l’Ontario et qu’elle reste sous contrôle anglo-saxon, que sa culture est visiblement moins riche, que son système d’éducation est moins performant, et que son faible taux de natalité, joint à une immigration massive, risque de faire disparaître la langue française de l’Amérique de Nord. La jeunesse québécoise est de moins en moins nationaliste. L’idée d’indépendance du Québec est en chute libre. Selon notre nouveau premier ministre, François Legault, « les Québécois ne veulent qu’une seule chose : avoir plus d’argent dans leurs poches ». Quel idéal ! Nous sommes loin de la « mission providentielle de la race française d’Amérique », dont nous parlait Mgr Louis-Adolphe Paquet, en 1902.
Nos ancêtres ont bâti un pays en s’appuyant sur la foi et la tradition. Les révolutionnaires tranquilles parlaient plutôt de liberté et de modernité. Nous savons ce qu’ils ont détruit. Nous ne voyons pas encore clairement ce qu’ils auraient construit.
Extrait de l’ouvrage numérique de Jean-Claude Dupuis, Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille, Lévis (Québec), Fondation littéraire Fleur de Lys, 2019, 202 p.
Persécuter l’Église au nom de la « liberté »
Expulsion de Chartreux de leur monastère lors de la séparation de l'Église et de l'État en France, avril 1902.
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Internet Archive Book Images/Wikimedia Commons
Suite de la Chronique intitulée : « Un droit d’exemption pour l’éducation sexuelle ? » — CQV
Cet extrait de ma thèse de doctorat en histoire tente d’expliquer la logique interne des États soi-disant libéraux, qui en viennent à persécuter l’Église catholique en vertu du principe : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. »
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La philosophie libérale prétend émanciper la société de l’absolutisme politique et religieux. Mais en pratique, elle tend à renforcer le pouvoir étatique, parfois jusqu’au totalitarisme. L’Ancien Régime ne connaissait pas la conscription, la lourde taxation et la règlementation envahissante, qui sont les fruits des États libéraux des XIXe et XXe siècles. La Révolution française a proclamé la liberté de cultes, tout en guillotinant le quart du clergé.
Ce paradoxe découle de la logique interne du libéralisme. Pour éviter l’anarchie, la liberté doit être encadrée par l’autorité. Si cette autorité n’émane pas de Dieu, elle doit émaner des hommes, ou plus précisément de la volonté générale du peuple souverain qui s’exprime démocratiquement. La puissance temporelle (État) n’est plus soumise à la puissance spirituelle (Église). La distinction entre Dieu et César disparaît au profit de César, c’est-à-dire de l’État qui détient désormais les deux pouvoirs, temporel et spirituel.
L’État devient l’autorité suprême qui entend régir le corps et l’âme de la société, et même des individus. Il interdit, par exemple, l’enseignement de la foi catholique dans les écoles publiques ; mais il le remplace par une éducation civique d’idéologie libérale (cours d’ECR et d’éducation sexuelle). L’État est séparé de l’Église catholique, mais il n’est pas séparé de toute religion. C’est l’idéologie libérale qui tient lieu de religion officielle.
Lire la suiteUn droit d’exemption pour l’éducation sexuelle ?
Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : Ben White/Unsplash
Je serais surpris que les parents catholiques puissent obtenir pour leurs enfants une exemption du cours d’éducation sexuelle, surtout après que la Cour Suprême du Canada ait rejeté, en 2012, une semblable demande pour le cours d’éthique et culture religieuse (ECR).
Pour l’instant, le Premier ministre Legault affirme que tout le monde doit suivre ce cours. Je comprends mal la logique de ses « valeurs québécoises » : garder le crucifix à l’Assemblée nationale, l’interdire pour les enseignants, faire de la propagande LGBT dans les salles de classe. Nous verrons bien la suite.
À mon avis, une contestation judiciaire serait infructueuse. Les tribunaux adopteront le même raisonnement que dans la décision sur l’ECR. La Cour Suprême finira par dire que le cours d’éducation sexuelle ne fait que présenter scientifiquement divers types de comportements sexuels, sans forcer qui que ce soit à les pratiquer : ce cours ne porte donc pas atteinte aux libertés individuelles, tout en permettant aux jeunes de prendre conscience des réalités contemporaines.
Le problème pour un catholique, c’est que le cours enseigne aux enfants à respecter, à tolérer, et donc à approuver moralement toutes les formes de vie sexuelle. C’est une atteinte directe à la liberté de conscience. Nous n’avons plus le droit de penser que l’homosexualité puisse être « anormale ». Il ne s’agit pas seulement de respecter la personne homosexuelle, comme nous le commande la charité chrétienne, mais d’approuver le principe de ce comportement contre nature, sous prétexte de « liberté de choix ». Autrement dit, il faut nier un aspect de la Loi de Dieu (voir Mt, 11 : 23-24 ; Rm 1 : 24-32 ; 1erCor 6 : 9-10).
Lire la suiteViktor Orbán : « La politique démocratique chrétienne signifie protéger les mœurs et coutumes issues de la culture chrétienne. »
Victor Orbán, premier ministre de Hongrie.
Par Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Source du billet de blogue : About Hungary
C’est ce qu’affirmait le premier ministre de Hongrie dans un discours donné lors de la 29e Université ouverte d’été-camp d’étudiants de Bálványos. L’allocution portait principalement sur l’avenir de la Hongrie, ce qui ne manqua pas de mener au sujet du christianisme :
« Bien sûr, en Europe centrale, il existe de nombreuses idées fausses liées au christianisme et à la politique, et je dois donc faire ici une observation connexe. Le but de la démocratie chrétienne n’est pas de défendre des articles religieux de foi — dans ce cas, les articles chrétiens de foi. Ni les États ni les gouvernements n’ont compétence en matière de damnation ou de salut. La politique démocratique chrétienne signifie protéger les mœurs et coutumes issues de la culture chrétienne. »*
Victor Orbán déclara plus loin que la démocratie chrétienne ne peut se réclamer du libéralisme :
« Proclamons avec confiance que la démocratie chrétienne n’est pas libérale. La démocratie libérale est libérale, alors que la démocratie chrétienne n’est pas, par définition, libérale : elle est, si vous voulez, illibérale. Et nous pouvons le dire spécialement en rapport avec quelques questions importantes [...] La démocratie libérale est favorable au multiculturalisme, tandis que la démocratie chrétienne donne la priorité à la culture chrétienne... »
*Bien que prônant le christianisme, ce discours n’est pas d’une grande précision théologique. S’il est vrai que ce n’est pas à l’État de définir les articles de foi, il peut, il doit les défendre et défendre l’église, détenant la vérité, les ayant fixés, donc l’Église catholique. De plus, l’État doit utiliser la raison pour reconnaître la véracité de l’Église catholique.
Tous les partis adhèrent à la même « idéologie erronée » : le libéralisme
Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie
Par Le Peuple — Source : Conversation par e-mail/Photo : Courtoisie
Selon le président de Campagne Québec-Vie, cette idéologie vénère la liberté, mais sans égard pour le Bien et le Vrai.
Lundi, les libéraux ont rejeté une motion des conservateurs afin que les employeurs aient le droit à du financement gouvernemental, « peu importe leurs convictions personnelles », lorsqu’ils offrent des emplois d’été étudiants. Les libéraux exigent plutôt des employeurs qu’ils adhèrent à la position du parti au sujet de l’avortement, du mariage homosexuel ou des transgenres pour recevoir du financement.
Partout au pays, les divers groupes conservateurs et chrétiens se sont indignés de cette décision du gouvernement Trudeau. Le journal Le Peuple a décidé de demander au président de Campagne Québec-Vie (CQV), Georges Buscemi, ce qu’il en pensait.
Dans un premier temps, M. Buscemi a précisé que, contrairement au Parti conservateur, il n’était pas contre le fait que l’État refuse de financer des groupes qui vont à l’encontre de sa Charte. Le problème, à ses yeux, c’est que cette Charte véhicule une « idéologie erronée » qui est partagée par tous les partis, y compris le Parti conservateur, quoiqu’à « un degré moindre ».
Lire la suiteExcellent texte dans le journal Le Devoir sur la liberté, la morale et la capacité de juger...
Sur le site du journal Le Devoir du 11 novembre 2014, un texte de Patrick Moreau, professeur de littérature et rédacteur en chef de la revue « Arguments ». Un texte à lire en entier, dont voici un extrait :
(La Chroniqueuse Léa Clermont-Dion a reçu sa part de critiques pour avoir osé porter un jugement moral sur l'événement du Boule-o-thon, où une actrice porno a couché avec 22 hommes pour que son patron lui paie une augmentation mammaire...)
(Photo : Francis Bourgouin sur flickr.com, licence creative commons)
Un refus viscéral de tout jugement, qui s’apparente dans les faits à une démission, car derrière ces proclamations hautaines de tolérance (« je ne me permettrai pas de juger cette fille »), on trouve ce refus de prendre son « propre jugement pour guide » qui rend l’individu « absolument incapable de distinguer le bien du mal » et qui est de ce fait, selon Hannah Arendt, à la racine de ce phénomène qu’elle nomma dans Eichmann à Jérusalem la « banalité du mal ». Cette apparente tolérance est à double tranchant et, en vérité, cache bien mal le fond d’indifférence à l’égard d’autrui sur lequel elle s’exprime ; comme dira une autre intervenante au sujet de cette douteuse performance sexuelle de la jeune actrice porno : « de toute manière, on s’en tape de ce qu’elle fait ». C’est sans doute là le fin mot de cette prétendue tolérance qui permet dans ce beau monde du libéralisme triomphant la résurgence de nouvelles formes d’exploitation.
Ne pas juger le mal, c'est lui donner toute la liberté d'agir... "Le pire, (disait le journaliste burkinabé Norberto Zongo), ce n'est pas la méchanceté des gens mauvais, c'est le silence des gens bien"
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