Par le Père Frank Unterhalt — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Vincent Lécuyer/Wikimedia Commons — Mise à jour (21 février 2020) : D'après Le blog de Jeanne Smits « Lors de la conférence de presse où Querida Amazonía a été présentée, le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, a précisé que le pape François parle dans l’Exhortation apostolique de "présentation" et non d’"approbation" du Document final du synode. Le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a déclaré : "L’Exhortation apostolique [Querida Amazonía] fait partie du magistère. Le Document final n’est pas du magistère." »
Cependant, Querida Amazonia contient de nombreuses erreurs. — A. H.
14 février 2020 (LifeSiteNews) —L’Amazonie est connue pour ses paysages parfois féeriques, souvent enveloppés d’un épais brouillard. Ce qui semble lyrique à première vue en incite plus d’un à se mettre à rêver. Mais le décor a un grand côté obscur. Ce côté se retrouve partout où un voile nuageux offusque la pleine lumière. Les missionnaires rapportent que les dangers mortels sont difficiles à reconnaître dans ce paysage. Le brouillard engendre donc souvent une situation trompeuse. Quand il se dissout, toute la réalité de l’Amazonie devient visible.
Cette région a récemment fait l’objet d’une grande attention grâce à un document du Vatican.
Bien que le titre du document (Querida Amazonia) soit centré sur l’Amazonie, ce texte prétend étendre ses dimensions au monde entier. Le fleuve n’a jamais été aussi large. Un synode encadré de rituels païens et d’idolâtrie blasphématoire devait être érigé en document, et la danse jubilatoire doit être poursuivie.
Les premières réactions furent rapidement exprimées et la plupart de ceux qui les formulèrent, en partie par hâte et en partie par souhait illusoire, s’en tinrent à la première impression. Nombreux étaient ceux qui ne voyaient pas la forêt derrière les arbres (There were quite a few who did not see the forest for the trees : se concentrer à tel point sur les détails que l’on en voit pas l’ensemble). C’est-à-dire que la quantité de mots et le choix des mots de fond ont créé un brouillard amazonien. Pour être plus précis, il y a quelque chose dans la rédaction qui, au début, était invisible.
C’est écrit dans le texte : « Je ne développerai pas toutes les questions abondamment exposées dans le Document de conclusion. Je ne prétends pas le remplacer ni le répéter » (n° 2).
Ainsi, une fois le brouillard levé, ce qui était caché devient visible : le document final du synode.
Si un auteur ne souhaite pas remplacer quelque chose, cela signifie logiquement qu’il veut le laisser tel quel. Cette intention est accentuée par les mots suivants : « En même temps, je veux présenter officiellement ce Document qui nous expose les conclusions du Synode » (n° 3).
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Les habitués du style seront attentifs aux dernières nouvelles ici. Cette stratégie semble familière à celle d’Amoris Lætitia. Le groupe de prêtrse Communio Veritatis l’avait alors signalé dans sa déclaration « Suivre le Magistère — surmonter l’enseignement creux ». À l’époque, c’était une note de bas de page ; aujourd’hui, c’est un cheval de Troie en bois d’Amazonie. La procédure est similaire.
Quel est l’ordre du jour du document final du synode ?
Nous y voyons de « nouvelles voies » pour la structure sacramentelle et ministérielle de l’Église, surtout en ce qui concerne les femmes. Les laïcs doivent devenir des « acteurs privilégiés ». Un membre de la communauté pourrait se voir confier la « responsabilité du travail pastoral », à tour de rôle. Le « ministère » de la « dirigeante d’une communauté » devrait être institutionnellement reconnu. Les hommes sont également mentionnés — les diacres permanents mariés pourraient être admis à l’ordination sacerdotale.
Querida Amazonia prétend vouloir proclamer le Christ. Mais à qui s’adresse-t-elle ? Le Fils éternel de Dieu, fait Homme par le Saint-Esprit dans la Vierge Marie, qui après Sa mort sacrificielle sur la croix est victorieusement ressuscité et est monté au ciel ? Le seul Sauveur, donc, qui a déclaré : « Personne ne vient au Père, si ce n’est par moi » (Jn. 14, 6) ? Alors la signature inscrite au bas du document d’Abou Dhabi, qui dit que la diversité des religions correspond à la volonté de Dieu, devrait être retirée aujourd’hui même. Mais en fait, cette mère des hérésies a trouvé sa continuité dans le culte de la Pachamama au Vatican.
Quel est donc le point crucial à présent ?
Face à l’ère des fausses prophéties, dans laquelle les mensonges se répandent alentour, il est important de ne pas se faire surprendre par le brouillard, mais de préserver la pureté de la Foi et la clarté de la pensée.
Le père Unterhalt est prêtre de l’archidiocèse de Paderborn et est le porte-parole du groupe sacerdotal Communio Veritatis.