M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Je suis médecin. Accepterais-je une greffe d’organe pour moi-même ?

Par Heidi Klessig, docteur en médecine (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : peoplecreations/Adobe Stock

24 mai 2023 (American Thinker) — On m’a récemment demandé si j’accepterais une greffe pour moi-même. J’ai souvent abordé cette question dans mes conférences et mes vidéos sur l’éthique du prélèvement et de la transplantation d’organes.

Comme la plupart des questions, la réponse à cette question est : « Cela dépend ! ». Il existe de nombreux types de transplantations, dont certaines sont éthiques et d’autres non. Et comme les questions éthiques nécessitent un cadre moral, mes réponses sont basées sur la loi morale que l’on trouve dans les dix commandements contre le meurtre, le mensonge et le vol.

Recevrais-je une greffe de tissu ? Absolument ! Les tissus sont des éléments tels que la peau, les os, les valves cardiaques et les cornées. Les tissus sont des structures simples qui tolèrent très bien l’absence de circulation sanguine. Ils peuvent être prélevés sur un cadavre (un donneur biologiquement mort et dont l’esprit est parti) et sont tout à fait éthiques.

Le don de tissus comporte toutefois une mise en garde d’ordre éthique. Un article du LA Times a révélé que des organisations de collecte d’organes prélevaient des tissus sur les cadavres de donneurs d’organes enregistrés avant que le médecin légiste n’ait eu la possibilité de déterminer la cause du décès. Cet article fait part de la tristesse dévastatrice des familles qui n’ont pas pu tourner la page parce que leurs proches avaient signé de manière désintéressée une carte de donneur. Malheureusement, lors de l’autopsie, les corps de ces victimes sont tellement mutilés par le prélèvement de tissus que les pathologistes du laboratoire criminel sont parfois incapables de déterminer si les blessures seraient liées à de la violence domestique ayant entraîné un meurtre. Je recommande donc que personne ne soit enregistré comme donneur d’organes ou de tissus. Si vous souhaitez faire don de vos tissus, il vous suffit d’informer votre famille qu’elle peut libérer votre corps pour le don de tissus après que l’on ait répondu à toutes ses questions concernant votre décès.

L'article continue ci-dessous...

Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !

Cela m’amène à la question des transplantations d’organes. Les organes (comme le foie, les reins, le cœur et les poumons) ne peuvent être prélevés que sur un donneur biologiquement vivant. En effet, les organes internes sont des structures complexes qui commencent très rapidement à se dégrader et à se décomposer lorsque la circulation s’arrête, ce qui les rend impropres à la transplantation. Cependant, le don d’organes de son vivant, dans lequel le donneur et le receveur restent en vie après la procédure, est une forme de transplantation merveilleuse et éthique, que toute personne altruiste devrait envisager.

J’envisagerais certainement de faire don de l’un de mes organes pairs (comme un rein) ou d’un lobe de mon foie pour aider une autre personne. L’une de nos amies a fait don d’un rein à sa jeune fille, ce qui lui a permis de vivre plus de vingt ans de plus. Les dons d’organes de son vivant comptent parmi les greffes les plus réussies et s’inscrivent dans la meilleure tradition de service désintéressé à une personne dans le besoin.

Je pense qu’il va sans dire que je ne cautionnerais jamais un voyage en Chine communiste pour recevoir un organe d’un prisonnier politique exécuté par prélèvement forcé. Et je déplore l’exploitation des pauvres par le trafic d’organes et de reins sur le marché noir. Il s’agit dans les deux cas de violations des droits de l’homme qui méritent d’être condamnées.

Qu’en est-il des organes prélevés sur un donneur en état de mort cérébrale ? La mort cérébrale est une fiction juridique, un terme inventé en 1968 lorsqu’un groupe de médecins de la faculté de médecine de Harvard a décidé que les personnes plongées dans un coma irréversible pouvaient être déclarées mortes pour être utilisées comme donneurs d’organes. Les personnes dans le coma sont toujours biologiquement vivantes, avec un cœur qui bat, et leur esprit est toujours incorporé dans leur corps.

Le fait que des personnes aient survécu à un diagnostic de mort cérébrale et aient continué à vivre normalement le prouve. Ces personnes sont vivantes lorsqu’elles sont amenées en salle d’opération et réagissent à la chirurgie comme n’importe quel autre patient, comme j’ai pu le constater de visu au cours de ma formation d’anesthésiste. Dire que ces personnes sont mortes est un mensonge, et même si l’ablation de leur cœur battant est légale en vertu de la Loi uniforme sur la détermination de la mort, elle est moralement répréhensible. Sachant cela, je ne pourrais pas, d’un point de vue éthique, recevoir un organe d’une personne en état de mort cérébrale sans être complice de son meurtre.

Enfin, est-ce que je recevrais un organe d’un donneur en état de « mort circulatoire » ? Ces donneurs ne sont pas en état de mort cérébrale, mais on ne s’attend pas à ce qu’ils survivent. Là encore, le diable se cache dans les détails. Étant donné que les organes se désintègrent très rapidement en l’absence de circulation, les médecins commencent à prélever des organes dans les 75 secondes à 5 minutes qui suivent l’arrêt des battements cardiaques. Tous les professionnels de la santé savent que des personnes sont régulièrement réanimées après une période d’arrêt cardiaque aussi courte (voir « Prononcé mort deux fois : que doit faire le médecin traitant entre-temps ? »)

La technique plus récente de la perfusion régionale normothermique avec don contrôlé après la mort circulatoire (NRP-cDCD), dans laquelle les médecins bloquent la circulation vers le cerveau pour mettre volontairement le donneur en état de mort cérébrale avant de réanimer les organes restants en vue d’un prélèvement viable, est encore plus grave. L’American College of Physicians a appelé à une pause dans cette pratique, car « la charge de la preuve concernant le bien-fondé éthique et juridique de cette pratique n’a pas été satisfaite ». Ainsi, puisque les patients déclarés morts selon les critères circulatoires sont encore capables d’être réanimés, et que l’éthique de cette pratique est discutable, je ne pourrais pas non plus recevoir un organe d’une personne déclarée morte selon les normes de la « mort circulatoire ».

Les appels émotionnels au don d’organes ignorent ce qui se passe réellement derrière les portes des salles d’opération. Des slogans accrocheurs tels que « Faites le don de la vie » sonnent bien, mais passent sous silence des détails essentiels que toute personne signant une carte de donneur a le droit de connaître. Le public est induit en erreur tandis que les médecins, les juristes et les éthiciens continuent à débattre de la question de savoir s’il faut dire la vérité aux gens. Même le Dr Robert Truog, partisan de la transplantation, déclare dans son livre Death, Dying, and Organ Transplantation, « ... les donneurs en état de mort cérébrale restent en vie et les donneurs déclarés morts selon les critères circulatoires et respiratoires ne sont pas connus comme étant morts au moment où leurs organes sont prélevés ». Je suis d’accord avec le Dr Michael Nair-Collins, éthicien, qui écrit : « Faire appel aux bonnes conséquences de la transplantation d’organes pour tenter de justifier le manque de transparence, voire l’obscurcissement pur et simple sur lequel repose l’entreprise de transplantation, n’est pas un argument très convaincant ».

Le Dr Heidi Klessig a suivi des études de médecine à l’UW-Madison, où elle a également suivi un programme d’internat en anesthésiologie. Elle a reçu le certificat de qualification supplémentaire en gestion de la douleur de l’American Board of Anesthesiology. Elle est l’un des partenaires fondateurs de la Pain Clinic of Northwestern Wisconsin et a été instructrice pour l’International Spinal Injection Society. Après qu’une tumeur du tronc cérébral a été diagnostiquée chez son mari, elle a pris sa retraite en 2007. Elle est coauteur d’un livre intitulé Harvesting Organs and Cherishing Life et gère le site web respectforhumanlife.com qui met en lumière les questions éthiques entourant les pratiques de transplantation.



Laissez un commentaire