Par Nancy Flanders (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Les sœurs jumelles Maria Therese et Rachel Clare prennent d’assaut les médias sociaux — pourtant, elles ne sont même pas encore nées.
Maria et Rachel sont des jumelles conjointes à qui l’on a donné peu ou pas d’espoir de vivre longtemps après leur naissance. Elles partagent le même cœur, ainsi que d’autres organes, et leur séparation est donc considérée comme impossible.
Le cœur brisé, et choqués par la nouvelle, leur mère et leur père ont accueilli une mission au milieu de leur chagrin : partager l’histoire de leurs filles afin de sauver d’autres enfants qui risquent d’être avortés.
De l’excitation au chagrin
La mère des jumelles, Nicole LeBlanc, 24 ans, a déclaré à Live Action News qu’elle et son mari, Austin, 24 ans, étaient mariés depuis cinq mois en janvier 2022 lorsqu’ils ont commencé à essayer d’avoir un enfant. Mais ce n’est qu’en octobre 2022, après des mois de suivi de ses cycles et de prise de vitamines prénatales, que Nicole a finalement appris qu’elle était enceinte. Après des mois de découragement, le couple était ravi, et lorsque ses nausées matinales sont devenues insupportables, Nicole s’est demandé si elle n’était pas enceinte de jumeaux. Elle avait prévu de continuer à travailler tout au long de sa grossesse, mais les nausées étaient si fortes qu’elle ne pouvait ni manger ni boire et qu’elle vomissait toute la journée. Lorsqu’elle a passé sa première échographie à la septième semaine, elle avait perdu quatre kilos et demi.
Souhaitant éviter le Michigan Medicine de l’université du Michigan, plus favorable à l’avortement, elle a trouvé un hôpital catholique et un médecin chrétien qui lui a dit, lors de la première échographie, qu’elle semblait attendre des jumeaux, mais qu’un seul battement de cœur était détectable. Il faudrait attendre l’échographie suivante pour savoir s’il y avait effectivement deux bébés.
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Puis, à 10 semaines, Nicole a ressenti une douleur si intense dans l’abdomen qu’elle s’est rendue aux urgences à 2 heures du matin. C’est là qu’Austin et elle ont appris qu’ils allaient avoir des jumeaux, mais que ceux-ci étaient conjoints.
« Le technicien m’a dit : “Vous allez avoir des jumeaux” et j’ai commencé à pleurer », raconte-t-elle. « J’étais si heureuse et si excitée. “Mais vos jumeaux sont très, très spéciaux parce qu’ils sont conjoints et qu’ils partagent un cœur et un foie”. J’étais en état de choc total. Je pleurais parce que je savais qu’ils allaient mourir. Je le savais, car comment un seul cœur peut-il être partagé par deux personnes ? »
Le lendemain, une échographie plus poussée a été réalisée, révélant que les filles partageaient un cœur, un foie, un diaphragme, des intestins et un cordon ombilical dans un seul sac gestationnel. Elles présentaient également des signes d’anomalies chromosomiques. Les médecins ont dit à Nicole et Austin que la grossesse n’était pas viable et que les risques de fausse couche étaient encore plus grands que les chances de survie. Ils ont demandé au couple s’il voulait avorter.
J’ai répondu : « Quel est l’intérêt d’avorter ? Nous sommes totalement opposés à l’avortement... Ce n’est pas ce que nous allons faire », a-t-elle expliqué. Lors de l’échographie, les bébés avaient sauté en synchronisation l’un avec l’autre. Austin lui a dit : « Regardez nos bébés. Ils sont vivants. Ils sont humains et ils vont bien ».
Après avoir choisi la vie pour leurs jumeaux conjoints, Nicole a été envoyée à Michigan Medicine. L’hôpital qu’elle voulait éviter pour les soins de grossesse était désormais la meilleure option pour ses bébés. Elle était enceinte d’environ 17 semaines lorsqu’elle y a passé une échographie.
« Tout avait l’air d’aller bien », dit-elle. « Michigan Medicine a dit que je pouvais aller jusqu’à 35 semaines. Tout le monde disait que j’allais faire une fausse couche et maintenant ils me disaient que je pouvais avoir une naissance vivante à 35 semaines ! Il n’y avait aucun signe de fausse couche. Les médecins ont dit que les bébés ne pouvaient pas être séparés, mais ils étaient bien vivants ! »
Le plan d’accouchement
Nicole souhaitait une grossesse et un accouchement naturels, mais ces plans ont été mis de côté pour assurer les meilleurs soins à ses bébés. Elle aurait besoin d’une césarienne, qui a été programmée à 35 semaines.
« Il est probable qu’ils devront pratiquer une longue incision le long de mon ventre, ce qui signifie que je ne pourrai avoir que des césariennes pour mes futures grossesses et que je ne pourrai pas avoir autant de bébés que je l’espérais », a-t-elle déclaré. « Je ne sais pas s’il sera possible d’avoir beaucoup de bébés. Je me suis effondrée en pleurant : “Ce n’est pas ce que je voulais”. Je voulais faire les choses différemment. J’ai dit à Dieu : “C’est Vous qui commandez. Je vais simplement Vous donner cette autre croix. Il s’est donc occupé de moi”. »
À 20 semaines, les jumeaux ont subi un échocardiogramme fœtal qui a permis de déterminer que le cœur qu’ils partagent comporte quatre cavités, mais deux aortes gauches. Nicole retourne à l’hôpital toutes les deux ou trois semaines pour vérifier que les jumeaux ne présentent pas de signes d’insuffisance cardiaque et que le liquide et le placenta sont en bon état, et jusqu’à présent, ils se portent bien et continuent de grandir.
« Mon dernier rendez-vous a eu lieu le 21 avril. Tout avait l’air d’aller bien. Ils sautaient, grandissaient de manière appropriée. Leurs cheveux poussent, Baby B pèse environ trois livres et Baby A est un peu plus petit. C’est un miracle que je sois encore enceinte », dit-elle. « C’est Dieu qui prend soin de ces bébés. Beaucoup de gens avaient raison — les médecins n’ont pas le dernier mot. Dieu seul a le dernier mot. Peu importe qu’ils n’aient qu’un seul cœur ; c’est Dieu qui décide quand nous naissons et quand nous mourons ».
Soutien et critiques
Après que Nicole ait annoncé qu’elle et Austin attendaient des jumeaux conjoints, les utilisateurs des médias sociaux ont réagi en apportant leur soutien et en émettant des critiques.
« Au début, nous avons reçu beaucoup de soutien », a déclaré Nicole. « Les gens avaient beaucoup de questions et d’inquiétudes : “Pourquoi les gardez-vous ? Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ?” Au début, lorsqu’ils ont été diagnostiqués, je n’ai pas répondu, mais maintenant qu’ils sont plus grands, les gens pensent qu’ils souffrent et que je suis égoïste de les laisser souffrir. Les cardiologues ont dit que ce n’était pas quelque chose de douloureux pour eux. Ils ne souffrent pas du tout. J’ai posé la question à plusieurs reprises. Ils vont bien. Ils sont satisfaits ; sinon, ils n’auraient pas grandi jusqu’à 29 semaines. »
Elle a ajouté : « Quelqu’un d’autre a dit : “C’est vraiment n’importe quoi de ta part [de garder les bébés]”. Je ne pense pas que les gens comprennent. Les médecins ne pensent pas qu’ils vivront très longtemps. Ils se sont trompés en pensant que j’allais faire une fausse couche, mais le pronostic reste le même. Ils peuvent vivre cinq minutes. Ils peuvent être mort-nés — il y a une très forte probabilité. Il peut s’agir de minutes, d’heures, de jours, de semaines. Peut-être des mois si Dieu nous bénit ainsi ».
Elle a également répondu aux allégations selon lesquelles elle laissait ses bébés souffrir en rappelant que « nous vivons à une époque de médecine moderne ». Elle a déclaré : « Il y a une équipe de soins palliatifs déjà prête... S’ils éprouvent un malaise à la naissance, il y a des médicaments à leur donner pour qu’ils se sentent à l’aise. Tout comme n’importe quel patient d’un centre de soins palliatifs. »
Nicole a déclaré qu’elle savait que Dieu veillait sur ses filles et qu’elle et Austin étaient incroyablement reconnaissants pour les prières qu’ils avaient reçues. Austin, qui s’est converti à la foi catholique en 2020, a déclaré à EWTN que Nicole et lui « se réunissent tous les soirs et prient le rosaire. C’est l’une des choses les plus importantes... et aussi de savoir que Dieu a un plan pour tout et qu’il y a toujours un but pour tout ».
Une nouvelle mission
Nicole et Austin ont décidé de rendre publique l’histoire de leurs filles conjointes afin de montrer au monde la valeur de chaque être humain dans l’utérus. Nicole a déclaré qu’elle avait toujours été pro-vie, mais qu’elle avait désormais une nouvelle mission.
« Je sais que ma mission est désormais de continuer à diffuser l’histoire de mes bébés et d’aider les bébés souffrant d’anomalies fœtales », a-t-elle expliqué. « J’espère qu’en partageant mon histoire, nous sauverons autant de bébés que possible des méfaits de l’avortement. Mes bébés sont arrivés à 29 semaines de grossesse. Tout se passe bien pour l’instant. Je dois utiliser leur histoire et être leur voix. Ils sont vivants en moi et, d’un point de vue scientifique, c’est une excellente occasion de partager, parce que beaucoup de pro-choix n’ont aucune idée de ce dont ils parlent. Ils ont diagnostiqué mes bébés comme étant conjoints à 10 semaines ! Comment pouvez-vous me dire qu’il ne s’agit pas d’un être humain ou que ce ne sont que des impulsions électriques ? D’un point de vue scientifique, ce cas est vraiment unique. »
La naissance des bébés
À une quarantaine de jours de la césarienne, prévue pour le 2 juin, Nicole et Austin prient pour que leurs filles naissent vivantes. « Le plus beau cadeau que je pourrais recevoir serait de les ramener chez ma mère, dans un environnement paisible et agréable, où l’on pourrait leur prodiguer des soins palliatifs », a-t-elle déclaré.
Elle a récemment rencontré sur les réseaux sociaux une mère dont les jumelles partagent également un cœur et un foie. Ses bébés sont nés il y a maintenant huit mois et sont à la maison avec leur famille. Nicole prie pour un miracle similaire pour ses filles, qui seront baptisées à la naissance.
« Leur robe de baptême est prête », dit-elle. « Nous avons donc confiance en Dieu et nous nous accrochons au rosaire. Les prières et les messes — c’est ce qui me fait tenir ».
Nicole s’inquiète de la césarienne, mais garde confiance en Dieu. « C’est Dieu qui a le dernier mot, pas les médecins », dit-elle. « C’est quelque chose qui m’a beaucoup réconfortée. On ne connaît pas les limites de la résistance humaine. Austin me dit : “Regardez nos filles. Elles ont un seul cœur et le fait qu’elles soient encore là, c’est qu’elles veulent être là. Laissons faire la nature. Laissez Dieu contrôler la situation” ».