Par John Smeaton (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie
Lors de la tentative, heureusement ratée, des ennemis de la vie et de la famille de promulguer une loi sur l’éducation sexuelle obligatoire en 2010, M. Ed Balls, secrétaire d’État du gouvernement travailliste pour les enfants, les écoles et les familles, a déclaré :
« Le soutien de l’Église catholique et de l’archevêque Nichols dans ces changements est, je pense, très, très important... un énorme pas en avant ». [1]
Malheureusement, sept ans plus tard, sous un gouvernement conservateur, une législation similaire est entrée en vigueur — avec le soutien des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles.
La politique de soutien des évêques catholiques aux lignes directrices du gouvernement en matière d’éducation sexuelle et relationnelle (ESR) a également revêtu une grande importance politique. Leur soutien a été souligné dans une déclaration de Nick Gibb, ministre des normes scolaires du gouvernement conservateur, qui a déclaré :
« Les directives ont été soigneusement élaborées pour obtenir le consensus le plus large possible en faveur de cette politique, ce qui explique qu’elles aient été adoptées par cette Chambre à une écrasante majorité et par l’autre Chambre sans aucune division ». [2]
M. Nick Gibb a poursuivi :
« Les personnes qui s’y opposent se situent à l’autre extrémité de ce consensus. Je crains qu’il soit peu probable que nous amenions ces extrémités du débat à ce consensus, mais je suis très satisfait que nous ayons obtenu le soutien de l’Église catholique... pour les orientations que nous avons créées ».
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Dans le Voice of the Family Digest, nº 21 [3], j’ai expliqué plus en détail la nature du soutien des évêques catholiques au gouvernement, qui a notamment salué le projet final d’orientation du gouvernement sur l’ESR comme « compatible avec le modèle de programme d’études catholique ». Ce document présentait l’avortement comme une option vers laquelle les élèves devaient être aiguillés, sans aucune référence aux parents, et réaffirmait de manière intimidante l’obligation pour les écoles d’enseigner le contenu LGBT.
Le grand soin apporté par les révolutionnaires de l’avortement à la construction d’une alliance avec l’Église catholique s’est également manifesté dans la cour assidue que les Nations unies ont faite au pape François pour obtenir son soutien à leurs objectifs de développement durable.
En avril 2015, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est rendu à Rome pour ouvrir une conférence du Vatican sur les questions environnementales. Selon le National Catholic Reporter, Ban Ki-Moon a déclaré : « La raison pour laquelle je viens voir le pape est que j’ai maintenant besoin d’un soutien moral ». [4] L’année 2015, a déclaré le dirigeant des Nations unies, était une année d’action mondiale contre le changement climatique et pour l’adoption de modes de vie plus durables.
En septembre 2016, le pape François a publié un message à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création dans lequel il a déclaré :
« La protection de notre maison commune requiert un consensus politique mondial croissant. Dans ce sens, je me réjouis qu’en septembre 2015, les nations du monde aient adopté les Objectifs de développement durable et qu’en décembre 2015, elles aient approuvé l’Accord de Paris sur le changement climatique. » [5]
Les Objectifs de développement durable, qui ont été approuvés par l’Accord de Paris sur le changement climatique, appellent les États membres à :
« Assurer l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment en matière de planification familiale, d’information et d’éducation, et l’intégration de la santé reproductive dans les stratégies et programmes nationaux » (Objectif 3, Cible 7).
L’expression « accès aux services de santé sexuelle et reproductive » est définie par le Fonds des Nations unies pour la population comme incluant l’accès de tous à « la méthode de contraception sûre, efficace, abordable et acceptable de leur choix ». [6] En outre, l’expression « soins de santé reproductive » est utilisée par de nombreux gouvernements puissants à travers le monde, y compris par l’administration du président Biden aux États-Unis, pour désigner l’accès à l’avortement. [7]
Et le terme « accès universel » inclut l’accès aux services de santé reproductive pour tous, y compris les adolescents, selon l’UNFPA. [8] L’adolescence, quant à elle, est définie par l’Organisation mondiale de la santé, un organe des Nations unies, comme « la phase de la vie située entre l’enfance et l’âge adulte, de 10 à 19 ans ». [9]
Ce type d’alliance extrêmement dangereuse avec des tendances révolutionnaires de la part des catholiques n’est pas un phénomène nouveau. Le pape Pie IX en a expliqué les dangers dans une lettre adressée le 6 mars 1873 au président et aux membres du Cercle Saint-Ambroise de Milan :
« Bien que les enfants de ce monde soient plus sages que les enfants de la lumière, leurs pièges et leurs violences auraient sans doute moins de succès si un grand nombre de ceux qui se disent catholiques ne leur tendaient pas une main amicale. Oui, malheureusement, certains semblent vouloir marcher d’accord avec nos ennemis et tenter de construire une alliance entre la lumière et les ténèbres, un accord entre la justice et l’iniquité, au moyen de ces doctrines catholiques dites libérales, qui, fondées sur les principes les plus pernicieux, adulent le pouvoir civil lorsqu’il envahit les choses spirituelles et exhortent les âmes à respecter ou du moins à tolérer les lois les plus iniques, comme s’il n’était pas écrit en toutes lettres que nul ne peut servir deux maîtres. Ils sont certainement beaucoup plus dangereux et plus funestes que nos ennemis déclarés, non seulement parce qu’ils secondent leurs efforts, peut-être sans s’en apercevoir, mais encore parce que, se maintenant à la limite même des opinions condamnées, ils prennent une apparence d’intégrité et de doctrine irrépréhensible, séduisant les amis imprudents des conciliations et trompant les honnêtes gens qui se révolteraient contre l’erreur déclarée. Ils divisent ainsi les esprits, déchirent l’unité et affaiblissent les forces qui devraient être rassemblées contre l’ennemi ». [10]
Notes
1. The Today programme, l’émission d’information phare de la BBC (23 février 2010).
2. Débat de la Chambre des communes (intitulé Parental Involvement in Teaching : Equality Act) le 25 juin 2019.
3. https://voiceofthefamily.com/the-political-significance-the-catholic-bishops-of-england-and-wales-support-for-compulsory-relationships-and-sex-education/
4. https://www.ncronline.org/news/vatican/un-leader-asks-francis-help-addressing-climate-change
5. https://www.vatican.va/content/francesco/en/messages/pont-messages/2016/documents/papa-francesco_20160901_messaggio-giornata-cura-creato.html
6. https://www.unfpa.org/sexual-reproductive-health
7. https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2022/08/03/fact-sheet-president-biden-issues-executive-order-at-the-first-meeting-of-the-task-force-on-reproductive-healthcare-access-2/
8. https://www.unfpa.org/sites/default/files/pub-pdf/UNFPA_Reproductive_Paper_20160120_online.pdf
9. https://www.who.int/health-topics/adolescent-health#tab=tab_1
10. https://tfpstudentaction.org/resources/forgotten-truths/no-one-can-serve-two-masters-1