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Une société pro-avortement augmente la souffrance des mères qui ont une fausse couche

Par Alithea Williams (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Juan Pablo Arenas/Pexel

4 février 2020 (Society for the Protection of Unborn Children) — En décembre, une nouvelle étude a fait l’objet d’une vaste couverture médiatique. Elle suggérait qu’une femme sur six qui perd un bébé au début de la grossesse ressent des symptômes de stress post-traumatique à long terme. Cette étude a été discutée dans les lieux de travail, a suscité l’intérêt sur Twitter, et a entraîné des conversations très nécessaires sur la façon dont nous, en tant que société, prenons soin des femmes qui éprouvent la dévastation de la perte d’un bébé.

Les résultats sont certainement frappants. Dans l’étude menée par l’Imperial College de Londres et la KU Leuven en Belgique auprès de 650 femmes, 29 % présentaient des symptômes de stress post-traumatique un mois après la perte de grossesse, et ce chiffre ne diminuait qu’à 18 % après neuf mois. Un mois après leur perte, 24 % de femmes avaient des symptômes d’anxiété et 11 % de dépression. Vu à quel point la fausse couche est courante (jusqu’à une femme sur deux subit une perte de grossesse), cela représente un impact énorme sur la santé mentale.

Le fait que je fasse partie du mouvement pro-vie signifie que je pense probablement plus à la maternité, à la grossesse et à la vie dans le ventre de la mère que la plupart des gens. Mais ce ne fut que jusqu’à ce que deux de mes amies eussent souffert trois fausses couches dans un court laps de temps que j’acquis une idée de l’impact réel. Intellectuellement, je savais à quel point c’était commun, mais je n’avais jamais pensé que cela pouvait arriver à mes amies — en particulier à des femmes en bonne santé, dans la vingtaine, et qui ont tout fait « correctement ». De même, alors que je savais que la perte d’un bébé était une chose triste à se produire, le fait que ce sont des bébés que j’aurais aimé visiter, auxquels j’aurais donné des cadeaux, et dont les mères sont des amies qui vivent encore avec les pertes, fait de cette situation quelque chose de beaucoup plus réel et dévastateur.

À la suite de cette étude, beaucoup de femmes ont partagé courageusement leurs expériences, certaines d’entre elles auraient difficilement trouvé du crédit auprès si elles ne faisaient pas écho de ce que j’avais entendu de mes amies.

Une des choses les plus difficiles à entendre est l’indifférence et la froideur que nombreuses femmes reçoivent de la part des professionnels de la santé. Les femmes racontent ne pas avoir reçu de soins de suivi ou de conseils et avoir entendu leur bébé décrit comme un « produit » ou du « contenu » [d’utérus].

En réponse à cette nouvelle étude, mon amie Emma a décrit son expérience dans un récent post Facebook :

Je n’ai que du respect pour les hommes et les femmes qui ont pris soin de moi pendant ma grossesse extra-utérine, l’opération d’urgence subséquente, puis la fausse couche. Je sais que nos infirmières et nos médecins sont incroyablement occupés et surchargés et il est difficile d’établir un lien émotionnel avec chaque patient que vous voyez - et encore moins trouver de la sympathie pour quelque chose que vous voyez littéralement tous les jours et que vous savez être, a) commun et b) inévitable. Mais... les souvenirs demeurent. Je me souviens de toutes les phrases désinvoltes qui m’ont blessée — quelqu’un a même essayé d’utiliser la phrase « tas de cellules » avec moi — ainsi que de toutes les actions qui semblaient signifier que mon bébé et moi n’étions pas une priorité. Je me souviens d’avoir crié à quelqu’un que mon bébé était en train de mourir quand je sentis que le sang ruisselait dans mes leggings. J’étais désespérée de comprendre ce qui se passait et comment cela pouvait m’arriver... Elle me tendit un tampon et m’a dit d’aller régler ça aux toilettes.

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Sachant que mes amies ont souffert de cette façon, cela me fait plaisir de voir que le traumatisme de la fausse couche reçoive une couverture plus étendue. Cela donne aux femmes le courage de s’exprimer sur les plates-formes publiques, et idéalement, cela amènera des soins améliorés.

Cependant, il semble que certaines de ces attitudes sont presque inévitables dans une société qui a si peu de respect pour la vie à naître en général. Pour chaque médecin accusé d’être froid et de déshumaniser un bébé fortement désiré, il y en a un autre de démoli pour avoir utilisé un langage émotif ou soi-disant non scientifique en parlant du bébé comme d’un bébé quand celui-ci n’est pas voulu.

Il peut sembler irrespectueux, voire sans cœur, de se référer à l’avortement et à la fausse couche comme à un même sujet. En effet, l’une des tactiques les plus pernicieuses des partisans de l’avortement les plus récentes est de confondre les deux, et ce, en particulier dans les efforts visant à normaliser les pilules abortives. Cependant, il y a quelques points valables qui peuvent, et devraient, être notés.

Quelques jours avant la publication de l’étude sur les fausses couches, une autre étude remplissait les pages de la presse, celle-ci affirmant que la plupart des femmes ne regrettent pas leur avortement. Il y a des trous méthodologiques à étudier dans cette recherche, mais même à première vue, il est difficile de concilier les deux études. Oui, la fausse couche est éthiquement et émotionnellement très différente de l’avortement électif, mais nous devons au moins nous poser la question : pourquoi une forme de perte de grossesse est à l’origine de niveaux élevés de cas de syndrome de stress post-traumatique, tandis qu’une autre n’a apparemment pas d’effet néfaste du tout.

Cette question est encore plus pertinente lorsque l’on considère les processus physiques de fausse couche et d’avortement. Même s’il est désagréable que les défenseurs de l’avortement tentassent de le justifier en l’assimilant à une fausse couche, il est vrai que le résultat physique de la prise de mifépristone et de misoprostol induisant l’avortement est le même [quoique… après tout il y a usage de produit chimique dans le second cas] - saignements, crampes et la sortie du bébé. Certaines des parties les plus douloureuses des témoignages des femmes qui ont subi une fausse couche étaient la sortie du bébé, alors qu’elles étaient souvent seules à la maison ou dans la salle de bains.

Voyons un exemple, donné par la BBC :

Toni et son mari Matt, de Leicester, avaient été informés que leur bébé n’avait pas de battements de cœur à 12 semaines, et ce avant que la fausse couche ne se produise naturellement à la maison dans la salle de bains.

Mais elle ne s’attendait pas à saigner abondamment pendant huit jours et ensuite d’avoir à passer par des contractions douloureuses.

« Je pensais devenir folle », dit-elle.

« Je n’avais aucune information sur ce qui allait m’arriver ou sur ce que je pouvais m’attendre à voir. »

En fin de compte, quelque chose de « reconnaissable et de la taille d’une paume » est tombé entre ses jambes au milieu de la nuit.

Quand elle appela l’hôpital le lendemain, on lui dit : « apporter le tissu de grossesse et nous allons vous en débarrasser ».

« Ce n’était pas du “tissu” pour moi, c’était notre bébé », dit Toni.

Pourtant, cette expérience incroyablement traumatisante est en fait préconisée par le mouvement pro-avortement quand il plaide pour que les femmes reçoivent des pilules abortives à prendre à la maison ! Dans ce cas, il s’agit de passer par l’avortement dans le confort de sa propre maison. Le contraste dans cette rhétorique ne pouvait pas être plus frappant — le confort est la dernière chose à laquelle on pense en entendant les rapports de femmes qui passent involontairement par le même processus psychologique. Si les défenseurs de l’avortement vont faire valoir qu’un avortement médicamenteux est essentiellement le même qu’une fausse couche, alors ils doivent au moins admettre que c’est un processus physiquement traumatisant à traverser.

Certaines des retombées émotionnelles sont également susceptibles d’être les mêmes. Encore une fois, nous ne voulons pas comparer les femmes qui choisissent l’avortement à celles qui perdent un bébé naturellement, mais il y a autant de femmes qui sont poussées à l’avortement ou qui se font dire que c’est la seule option pour un bébé si désiré ayant des infirmités, qu’on pourrait dire que les sentiments de chagrin ou de perte de contrôle sont similaires. C’est sans même tenir compte du traumatisme aggravé par la culpabilité du choix de prendre la vie d’un enfant.

J’espère que cette étude et l’affaiblissement général du tabou entourant la fausse couche, prévenant les femmes d’en parler, signifiera que celles-ci seront mieux soignées pendant et après ces expériences traumatisantes [je formulerais plutôt le souhait, quant à l’avortement, que les femmes ne se fassent pas avorter]. Mais je crains que ce soit difficile pour la société de reconnaître le chagrin des femmes et la valeur de leurs bébés perdus, elle qui promeut l’avortement comme une procédure simple et sûre pour enlever un tas de cellules non désirées.



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