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Un livre retraçant l’histoire idéologique de la révolution sexuelle

Par John Ballantyne (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie 

11 octobre 2023 — « Des idées, M. Carlyle, des idées, rien que des idées ! » se moquait un homme d’affaires sans états d’âme lors d’un dîner avec Thomas Carlyle, l’historien écossais de la Révolution française, au 19e siècle. L’homme d’affaires se moquait de l’intérêt de Carlyle pour l’influence des idées sur l’histoire.

Carlyle lui a répondu : « Il était une fois un homme appelé Rousseau qui écrivit un livre ne contenant rien d’autre que des idées. La seconde édition fut reliée avec les peaux de ceux qui s’étaient moqués de la première ». Carlyle faisait référence au Contrat social (1762) de Jean-Jacques Rousseau, un livre qui a inspiré la Révolution française de 1789 et le bain de sang qui s’en est suivi.

La Révolution française a été une éruption politique soudaine et violente ; la révolution sexuelle a davantage été un processus de subversion furtif, qui s’est déroulé sur plusieurs décennies et qui a rarement été bien compris. Mgr Peter J. Elliott, évêque catholique à la retraite basé à Melbourne, en Australie, a publié un ouvrage décisif sur la révolution sexuelle, en particulier sur les idées qui l’ont inspirée et sur les calamités qu’elle a provoquées dans le monde entier. Intitulé The Sexual Revolution : History • Ideology • Power, il a été récemment publié par Ignatius Press. Le livre est basé sur des conférences données par Mgr Elliott à l’Institut Jean-Paul II du mariage et de la famille de Melbourne, dont il a été le directeur de 2004 à 2019.

Mgr Elliott, théologien et historien, est éminemment qualifié pour relater et expliquer le déroulement de la révolution sexuelle. Il a étudié la théologie à l’université d’Oxford, où il a été le contemporain de feu le cardinal George Pell (1941-2023), un compatriote australien qui est devenu l’ami de toute une vie. Dans les années 1980, Elliott a entrepris des recherches doctorales à l’université du Latran à Rome et a obtenu un doctorat en théologie sacrée avec une thèse sur la sacramentalité du mariage.

Au cours de sa longue et brillante carrière, Mgr Elliott a acquis des dizaines d’années d’expérience pastorale, a été envoyé par le Vatican à plusieurs conférences des Nations unies consacrées aux questions de population mondiale et au statut de la femme, et a dirigé l’enseignement religieux dans l’archidiocèse de Melbourne.

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Dans The Sexual Revolution, Elliott retrace la généalogie des idées à l’origine de la révolution sexuelle, en commençant par Rousseau et en passant par Thomas Malthus, Charles Darwin et l’eugéniste Francis Galton, jusqu’à une galerie d’idéologues libertins du XXe siècle, tels que Margaret Sanger, Marie Stopes, Wilhelm Reich, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Herbert Marcuse, Alfred Kinsey, Margaret Mead, Betty Friedan et Germaine Greer. Il montre également comment le marxisme (à gauche) et l’autonomie radicale inspirée par Ayn Rand (à droite) se sont, malgré leurs différences, unis pour aider et encourager l’expansion de la révolution sexuelle.

Les libertaires sexuels, de concert avec les marxistes culturels et les féministes radicales, ont détourné le pouvoir de l’État et subverti les lois afin de mener un triple assaut contre les normes civilisées.

Premièrement, ils se sont attaqués au mariage et à la famille, qu’ils ont sapés en introduisant le divorce facile et la cohabitation non maritale, en redéfinissant le mariage pour y inclure les couples de même sexe, en promouvant la soi-disant fluidité des genres et le transgenrisme, en détruisant les droits parentaux et en sapant et en marginalisant le rôle du père.

Deuxièmement, ils se sont attaqués sans relâche à l’éducation et ont effacé les vérités « gênantes » (c’est-à-dire politiquement incorrectes). Nos élites ont utilisé toutes les astuces qu’elles connaissent pour mettre les écoles à l’abri de l’influence des parents ou de l’Église, de sorte que l’État dispose d’un pouvoir presque incontesté pour endoctriner les jeunes, en particulier en matière de moralité sexuelle.

Elliott met en garde contre les conséquences d’une « culture de l’annulation » gauchiste pour les générations futures et la survie de ce qui reste de la civilisation judéo-chrétienne. Il écrit : « Lorsque notre mémoire historique est effacée, toute continuité organique avec notre passé disparaît. Ceux à qui l’on a appris à haïr ou à mépriser leur propre héritage deviennent inconscients de ce qui les a précédés. Ils ne savent alors plus qui ils sont. Privés de leur passé, ils peuvent être manipulés, rééduqués, reconstruits et contrôlés ».

Troisièmement, la religion, qu’Elliott décrit comme « le vecteur le plus puissant de la culture et de la mémoire », a été prise pour cible. Il énumère 13 libertés que la gauche politique, à l’instar des communistes, des fascistes et des nazis, cherche à éradiquer. Il s’agit notamment de la liberté a) d’exprimer ses convictions en public, b) de citer les écritures de sa religion, c) de transmettre sa foi à ses enfants, d) de diriger des écoles et des universités confessionnelles, et e) de diriger des hôpitaux où prévaut un code éthique pro-vie.

D’énormes sommes d’argent ont été mobilisées pour financer cette révolution. Elliott cite quelques-uns des suspects habituels : la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller et le milliardaire d’origine hongroise George Soros. Parallèlement, Planned Parenthood International et Marie Stopes International ont encouragé et financé le contrôle de la population par la contraception, la stérilisation et l’avortement (que les féministes radicales appellent à tort « santé génésique »).

Des sommes colossales provenant de diverses sources ont été versées à l’Irlande pour légaliser le « mariage » homosexuel et abroger l’interdiction constitutionnelle de l’avortement dans le pays.

Elliott montre comment la révolution sexuelle s’est, à certains égards, autofinancée et renforcée. Il observe que « dès lors qu’un gouvernement succombe à la révolution et devient l’instrument d’une ingénierie sociale idéologique, nos impôts peuvent facilement alimenter la révolution sexuelle, en finançant des causes, des groupes, des institutions et des organisations qui réclament avidement de plus en plus de subventions de l’État ». En conséquence, nous — les contribuables innocents — sommes enrôlés pour « nourrir la révolution sexuelle en cours ».

Elliott décrit également la diffusion de la pornographie via les ordinateurs et les cellulaires. Les médias sociaux, un phénomène relativement récent, sont responsables d’avoir « littéralement mis l’accès à la pornographie entre les mains de tout le monde ».

« La pornographie est devenue la force principale de la révolution sexuelle », écrit-il. « Ce qui était autrefois caché et restreint est maintenant devenu répandu et normal... Ce qui était autrefois un domaine secret avec un marché limité est devenu une industrie de plusieurs millions de dollars. Le matériel est agressivement explicite, aucun sujet n’étant interdit, y compris ce dangereux mélange de sexe et de violence. »

Lorsqu’Elliott décrit l’écrasant pouvoir financier, culturel et politique exercé par les promoteurs de la révolution sexuelle, on pense immédiatement à l’avertissement d’Aragorn à l’irrésolu roi Théoden du Rohan, dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, qui recule devant l’idée d’entrer en guerre ouverte : « Elle est pourtant déclarée, que vous le vouliez ou non ».

Alors, comment réveiller les chrétiens pratiquants à la réalité de la guerre qui est menée contre eux et leurs valeurs ? Et, surtout, comment pouvons-nous mener le bon combat ?

Paradoxalement, Elliott préfère que les chrétiens s’abstiennent d’utiliser le terme populaire de « guerres culturelles ». En disant cela, il ne revient nullement sur ses descriptions de la nature cosmique du conflit entre ce qu’il appelle « la culture de vie et la culture de mort ». Il propose plutôt des conseils pastoraux importants sur la manière dont les chrétiens doivent se comporter en ces temps difficiles.

Il écrit : « Au milieu des ténèbres et des ombres décrites dans ce livre, nous sommes porteurs de la lumière divine, comme des bougies qui brillent dans la nuit. C’est pourquoi notre lutte contre la révolution sexuelle ne doit jamais être négative, agressive ou destructrice. Nous ne cherchons pas à vaincre qui que ce soit. Nous invitons plutôt à la conversion. »

Les foyers pieux, dit-il, peuvent être des phares pour les communautés environnantes : « La famille forte devient également un lieu de guérison et d’espoir pour les personnes privées d’une vie familiale décente. [Cela] ne signifie jamais qu’il faille exclure de nos foyers les personnes moralement blessées. Lorsqu’elles frappent à la porte, elles recherchent une atmosphère de sécurité, de sûreté, de paix, de joie et un amour accueillant qui les écoute. Elles ne le savent peut-être pas, mais elles cherchent le Seigneur Dieu ».

Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses observations et réflexions profondes que l’on trouve dans le livre de Mgr Elliott, qui mérite d’être lu par le plus grand nombre.

The Sexual Revolution: History • Ideology • Power (La révolution sexuelle : Histoire – Idéologie – Pouvoir), par Mgr Peter J. Elliott (San Francisco : Ignatius Press, 2023) ; broché : 185 pages, 17,95 $ US

Cet article a d'abord paru dans le bulletin de l'Australia's Endeavour Forum Inc.



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