Par Nancy Flanders de LiveActionNews, traduit par Campagne Québec-Vie
À l’âge de 12 ans, Martin Pistorius tomba grièvement malade. Après deux ans à passer la majeure partie de son temps à dormir, il devint si malade qu'il perdit toute habileté à bouger. Puis il perdit sa capacité à établir un contact visuel, et enfin sa capacité à parler. Il sombra dans le coma. Le diagnostique tombe, Martin est atteint d’une méningite cryptococcique. Aujourd’hui, sa famille nous raconte leur histoire.
Rodney et Joan, parents de Martin, racontent à la Radio Publique Nationale (NRP) que le corps médical a renvoyé Martin à la maison avec la consigne de le garder simplement confortable. Pour autant que l'on savait, Martin n'était tout simplement plus là, et ses parents se sont fait dire qu'il n'avait plus d'intelligence. Les médecins ont dit qu'il ne vivrait pas longtemps.
Mais Martin ne meurt pas. Le temps passe, la routine s’installe. Chaque matin, Rodney se lève à 5 h, habille Martin et l’emmène à un centre de soins spécialisés. Huit heures plus tard, il le récupère. Ils reviennent à la maison, Rodney le baigne, le nourrit et le met au lit. La nuit, le réveil sonne toutes les deux heures afin que ses parents aillent le retourner pour éviter les escarres.
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Ainsi s’écoulent 12 ans de leur vie sans que personne ne pense que Martin puisse comprendre la situation qu’ils vivent.
Joan se souvient très bien lui avoir un jour murmuré « j’espère que tu vas mourir ». Elle sait que c'est une chose épouvantable à dire, mais elle était épuisée émotionnellement et physiquement, Aussi, pas un instant elle aurait imaginé que son fils puisse l’entendre et la comprendre. Sauf que Martin était conscient de tout ce qui se passait pratiquement tout le temps.
Martin dit qu'environ deux ans après le début de son état végétatif, il commença à se réveiller. Et il dit qu'il était complètement conscient, mais incapable de bouger. Dans son livre Ghost Boy: My Escape From A Life Locked Inside My Own Body, Martin raconte sa vie tout au long de ces années.
« Ils étaient tous tellement habitués à mon absence qu’ils n’ont pas remarqué quand j’ai recommencé à être présent », raconte Martin. « La dure réalité m’a frappé. J’allais passer le reste de ma vie comme cela - totalement seul.»
Martin se sentait condamné. Condamné à une vie sans tendresse, sans amour et sans échappatoire. Martin décida d'arrêter de penser. Il endura la routine quotidienne: écoutant sa mère espérer sa mort, subissant les négligences et les abus du personnel infirmier, passant des heures devant la télévision au centre de soins spécialisés…
« Je ne peux même pas vous décrire à quel point je détestais Barney », (ce dessin animé dans lequel ce petit dinosaure chante des chansonnettes aux enfants.) dit-il.
Plus le temps passait, plus Martin voulait revivre. Il se permit de nouveau de réfléchir et à mesure que son esprit et son cœur guérissaient, son corps prit du mieux aussi.
Martin raconta à la NPR qu'il s'était mis à vivre dans son imagination et après quelque temps, il commença à exercer un certain contrôle sur son corps. Au début, ce fut la capacité de serrer la main de quelqu'un. Il fut capable de mieux s'asseoir. À ce moment-là, les médecins disaient à ses parents que son intelligence était du niveau d'un enfant de trois mois. Heureusement, une infirmière réussit à convaincre ses parents d'obtenir une deuxième opinion. On lui a fait passer un test dans lequel il devait identifier différents objets et il l'a réussi.
Sa mère quitta son emploi et commença à travailler avec son fils au quotidien. Martin recommença à communiquer grâce à un ordinateur. À partir de ce moment-là, sa vie s’améliora chaque jour un peu plus. Après un premier emploi, il démarra une entreprise et alla à l’université. Aujourd’hui Martin est marié et heureux.
L’histoire de Martin est incroyable et nous invite à nous poser la question suivante: combien de personnes vivent actuellement la situation que Martin a vécue pendant 12 ans? Terri Schiavo réagissait plus à l'entourage que Martin pendant plusieurs années. Et pourtant on l'a fait mourir de faim. Était-elle consciente pendant tout ce temps de ce qu'on lui faisait ? En ce moment même, il y a des gens qui vivent dans un état « végétatif », semblable à celui dans lequel Martin a vécu. Beaucoup d’entre eux sont traités comme s'ils n'existaient plus, comme si leur vie ne valait plus rien. Mais avec l’histoire de Martin comme preuve que la vie est toujours importante, pouvons-nous vraiment continuer à faire de telles suppositions ? Pouvons-nous continuer.à croire qu'affamer une personne jusqu'à la mort est la bonne chose à faire alors que nous pourrions travailler plus fort pour la stimuler et lui fournir des thérapies qui pourraient l'aider à récupérer ses capacités ?
Chaque vie est importante. Celle de Martin le fut aussi et miraculeusement, il a été capable de le prouver.