Par Mgr Francis Leo, 7 mai 2024 — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : LifeSiteNews
Message pour la Marche pour la vie 2024
Son Excellence Monseigneur Francis Leo
Archevêque métropolitain de Toronto
9 mai 2024
Chers frères et sœurs,
Je vous écris à l’occasion de la Marche pour la vie de cette année, qui aura lieu le 9 mai 2024 dans notre capitale nationale. Le thème de la marche de cette année est « Je ne t’oublierai jamais » (Isaïe 49,15), qui évoque le regard tendre et aimant de notre Seigneur qui cherche les plus vulnérables, les perdus, les oubliés et les abandonnés.
En tant que communauté de foi, notre engagement en faveur de la vie, de sa conception à sa fin naturelle, est avant tout un acte d’amour. En tant que communauté croyante, nous sommes fermes et engagés dans la protection, la promotion et la défense des droits des personnes les plus vulnérables de notre société. Il s’agit véritablement d’une entreprise globale qui rejoint le cœur de ce que cela signifie d’être des disciples du Seigneur Jésus. Nous accomplissons ce travail par amour. Nous parlons avec amour, nous marchons avec amour et, ce faisant, nous participons à l’amour de Dieu qui devrait imprégner tous les aspects de la vie. En tant que communauté engagée, nous recherchons des occasions charitables et réfléchies de favoriser une « culture de vie » et une « civilisation d’amour » dans notre archidiocèse et dans l’ensemble de notre pays, car elles prennent « leur essor à partir de la révélation du Dieu qui “est Amour” (1 Jean 4,8-16) ». [1]
|
|
Qu’il s’agisse de l’avortement ou de l’euthanasie qui menacent les plus vulnérables, nous savons que « la vie que nous sommes appelés à promouvoir et à défendre n’est pas un concept abstrait, mais se manifeste toujours dans une personne en chair et en os... Chaque être humain est appelé par Dieu à jouir de la plénitude de la vie ; et étant confié au soin maternel de l’Église, toute menace à la dignité humaine et à la vie humaine ne peut manquer de se répercuter dans le cœur de celle-ci, dans ses “entrailles” maternelles. Pour l’Église, la défense de la vie n’est pas une idéologie, c’est une réalité, une réalité humaine qui touche tous les chrétiens, précisément parce que chrétiens et parce qu’humains ». [2]
La fausse compassion fait souvent vibrer les cœurs et incite de nombreuses personnes à considérer l’avortement et l’euthanasie comme une « option d’amour », voire comme la seule option possible. Rien n’est plus faux. Lorsque nous abandonnons les plus vulnérables de notre société, par exemple l’enfant à naître ou le malade en phase terminale, nous causons un grand tort à la société. [3] Nous nous diminuons non seulement nous-mêmes, en tant qu’êtres humains et enfants du Dieu de la vie et de la vérité, mais aussi ceux qui nous entourent. La société est « diminuée » parce que nous n’avons pas su reconnaître l’amour de Dieu, son dessein et son plan pour chaque vie humaine ; une vie qui est toujours précieuse, sacrée et dotée de cette dignité qui devient le fondement du tissu moral et de la vision de la société. L’angoisse et le désespoir personnels qui peuvent conduire quelqu’un à envisager de mettre fin à sa vie (euthanasie) ou à la vie d’autrui (avortement) sont un appel puissant et saisissant pour nous, en tant que communauté, à donner de nous-mêmes de manière à aider à soulager leur douleur et leur souffrance, à rectifier la confusion et les mensonges, et à les soutenir et les aimer au moment où ils en ont besoin ; en bref, à participer à l’amour vivifiant et transformateur de Dieu qui n’abandonne jamais et qui ne délaisse jamais. C’est le chemin le plus difficile ; pour certains, il peut sembler impossible, mais avec Dieu, rien n’est impossible (Luc 1,37).
Rappelons l’enseignement vivifiant de notre foi : la vie humaine, don de Dieu, est sacrée et inviolable. Le Catéchisme de l’Église catholique l’enseigne clairement : « Depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable. L’avortement direct, c’est-à-dire l’avortement voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale : “Tu ne tueras pas l’embryon par l’avortement et tu ne feras pas périr le nouveau-né. Dieu, Maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l’homme doit s’en acquitter d’une manière digne de lui. La vie doit être sauvegardée avec soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables” ». [4]
Nos élus doivent entendre la voix claire de leurs électeurs, des hommes et des femmes de foi. Nos familles doivent vivre à la maison les commandements de vie et d’amour donnés par Dieu et être un exemple pour les enfants ainsi que pour le cercle familial élargi ; nos écoles doivent enseigner le caractère sacré de la vie humaine et le plan d’amour de Dieu pour ses enfants, en s’éloignant des idéologies dangereuses et de la politisation ; nos hôpitaux et nos institutions de soins de santé doivent honorer le caractère unique de la personne et contribuer à sa guérison et à son bien-être sans faire de compromis ; nos organisations d’aide sociale doivent respecter la vision de l’Église qui émane du Seigneur et accompagner les personnes dans leur brisure et leur blessure jusqu’à la vie abondante ; nos paroisses doivent être des écoles de prière et des communautés de foi dynamiques où la Parole de Dieu est proclamée, où une vision chrétienne du monde est incarnée, où la foi catholique est enseignée, chérie et nourrie, où les enfants et les enfants à naître sont accueillis comme des dons du Père céleste, où les personnes âgées et les malades en phase terminale sont véritablement soignés avec attention et respect, et où l’espérance de la vie éternelle est encouragée.
Merci de vos prières et de vos efforts pour protéger les enfants à naître et les malades en phase terminale ; merci de votre dévouement à la préservation et à la défense du caractère sacré de la vie humaine à tous les stades ; merci de votre témoignage pour faire de nos communautés de foi de véritables hôpitaux de campagne qui donnent la vie, où l’on fait l’expérience de la guérison, de l’attention et de la compassion de Dieu et où l’on s’efforce d’être agréable au Seigneur à tout moment, grâce à l’exemple et à l’intercession de la Sainte Vierge.
Sincèrement vôtre en Jésus avec Marie,
Mgr Francis Leo
Archevêque métropolitain de Toronto
[1] Pape Jean-Paul II, Gratissimam Sane, n.13.
[2] Pape François, Audience générale à l’occasion du 25e anniversaire d’Evangelium Vitæ, 25 mars 2020.
[3] Pape Jean-Paul II, Evangelium Vitæ, n.18.
[4] CEC, 2271.