Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : LeStudio1 - 2019/Flickr
Eh oui ! Le seul symbole canadien-français au Salon bleu de l’Assemblée nationale est le crucifix, promis au relèguement à une position obscure, au lieu de surplomber le trône et les députés. Du moins c'est le seul qui occupe une position aussi importante. Et le gouvernement du Québec a voté pour qu'il soit retiré une fois la charte sur la laïcité votée, tout cela pour imiter vaguement une certaine « laïcité républicaine française », qui n’est pas notre modèle.
Vous pourrez remarquer que de nombreux insignes de la monarchie britannique ornent cette salle, dont deux à des places d'honneur, qui ne représentent sûrement pas le Canadien-Français, d'où l'étrange idée d'enlever le crucifix¹. Or, les monarques britanniques étant aussi chef de l'église anglicane, devrait-on y voir là de la partialité de la part du gouvernement en terme de symboles religieux (si on peut les considérer comme anglicans²) ?
N'oublions pas que le gouvernement n'a pas l'intention d'interdire les insignes religieux des autres religions à l'Assemblée nationale.
Au fait, la prochaine croix visée sera-t-elle celle du Mont-Royal ou celle du drapeau du Québec ? Ainsi, d’après Horizon Québec Actuel :
Au lieu de s’attaquer aux symboles de la domination coloniale britannique, ces laïcards débridés ont décidé de mener une guerre sans merci à l’unique symbole de la présence canadienne-française dans notre Assemblée nationale.
Des « souverainistes » veulent rejeter le crucifix catholique, mais laissent des symboles anglicans :
Steve E. Fortin a été le premier à mener la charge dans les colonnes du Journal de Montréal :
La laïcité institutionnelle ne saurait faire d’exception en ces lieux aussi symboliques que l’Assemblée nationale, même au nom du patrimoine. Il existe nombre d’endroits qui accueilleront avec dignité et respect cet élément important de notre histoire.
Péchant par ignorance — ou peut-être par omission, ce qui serait plus grave — M. Fortin ne dit rien sur les symboles monarchistes britanniques se trouvant au-dessus de la chaise du président de l’Assemblée. Pour la forme, rappelons que la devise de la Grande-Bretagne est « Dieu et mon droit »².
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Ainsi donc, ce chroniqueur « souverainiste » (sic) voudrait donc éradiquer la présence canadienne-française de l’Assemblée nationale pour n’y laisser que les symboles de l’empire britannique. En matière de schizophrénie politique, difficile de faire mieux. Mais le militant péquiste moyen n’est pas à une contradiction près…
La CAQ, parti majoritaire, n’a pas été élue pour retirer le crucifix :
Le gouvernement de la CAQ n’a pas reçu le mandat de la population de déconstruire davantage le Québec au nom d’une utopie républicaine progressiste. Il a été élu parce qu’il représentait tout le contraire : l’instinct de survie d’un peuple noyé par l’immigration massive et le multiculturalisme de l’État canadien.
Le vote pour la CAQ fut un vote profondément conservateur.
Il faudra lui rappeler.
Une pétition a été lancée sur le site Horizon Québec Actuel pour que le crucifix reste en place.
¹Avant tout, le crucifix est un symbole catholique. — A. H.
²La devise « Dieu est mon droit » date d'avant le schisme anglican — A. H.