Les pèlerins au bord de la route avec la statue de la Vierge pèlerine en tête.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photos : Bénédicte Soulard
Depuis que le Québec et le Canada ont rejeté leur foi, ils n’ont cessé de tomber de fléau en fléau : contraception, avortement, « mariage gay », euthanasie, transgenrisme, etc. Pour que notre nation connaisse un renouveau moral, il lui faut également un renouveau spirituel. La société peut bien se munir de béquilles pour clopiner et vivoter encore quelque temps, si elle ne reconnaît pas à Dieu la place qui Lui est due, elle court à sa perte.
C’est pourquoi il est important d’encourager les événements et les mouvements promouvant la foi chrétienne, ainsi que d’y participer. Je veux vous parler ici de l’un de ces événements qui promeuvent la foi chrétienne, tout en fortifiant la foi de ses participants : le pèlerinage.
Connaissez-vous le Pèlerinage Marie Reine du Canada ? C’est un pèlerinage qui a lieu chaque année entre Saint-Joseph-de-Lanoraie et le Cap-de-la-Madeleine, lors de la fin de semaine de la fête du Travail. D’une durée de trois jours et s’étendant sur 100 km (environ), le pèlerinage vous emmène à pied à travers la campagne, à travers Sainte-Geneviève-de-Berthierville, Saint-Joseph-de-Maskinongé, Louiseville, Sainte-Anne-de-Yamachiche, Pointe-du-Lac, Trois-Rivières et le Cap-de-la-Madeleine, où finalement, les pèlerins se rendent au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.
Ce pèlerinage, qui s’inspire du grand Pèlerinage Notre-Dame-de-Chrétienté à Chartres, est organisé depuis 2003 par des paroissiens de Saint-Clément d’Ottawa.
Mais qu’est-ce qu’un pèlerinage ?
Le pèlerinage est une ancienne pratique dans l’Église catholique. Le but d’un pèlerinage est toujours un lieu de dévotion, un lieu qui a été marqué par la vie d’un saint (en Terre Sainte, il ne s’agit pas moins que des lieux où a vécu le Christ Lui-même), un lieu de miracles ou d’apparitions. Un pèlerinage peut être réalisé pour implorer une grâce du ciel, ou en remerciement des prières exaucées ou pour remplir un vœu (Jacques Cartier en 1535 fit vœu de se rendre à Notre-Dame de Rocamadour si lui et son équipage étaient guéris du scorbut). Un pèlerinage est également une pénitence pour expier ses péchés, pour obtenir sa propre conversion ou celle d’un autre. Il s’agit, enfin, d’une dévotion au saint dont le sanctuaire est le but du pèlerinage.
Le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, qui a vu de grandes foules de pèlerins, a été le lieu du miracle du pont de glace ou « pont des chapelets », d’une apparition de la Vierge (le « prodige des yeux ») et de plusieurs guérisons. Il s’agit également du lieu où a si souvent prêché le bon Père Frédéric Jansoone.
Le pèlerinage de 2024, 31 août au 2 septembre, a pour thème Notre-Dame des Sept Douleurs. Chaque journée du pèlerinage porte également sur un saint. Le 31 août : saint Gabriel de l’Addolorata. Le 1er septembre : sainte Brigitte de Suède. Le 2 septembre : bienheureuse Émilie Tavernier.
|
|
Avant Trois-Rivières.
Les pèlerins sont accompagnés de prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre. Ils disent la messe chaque jour dans le Rite tridentin selon le missel de 1962 promulgué par le Pape Jean XXIII. Les prêtres prononcent d’excellents sermons lors des messes et accompagnent les pèlerins par leurs inspirantes méditations sur les thèmes du pèlerinage. Ils entendent également les confessions, durant la marche, au campement (oui, car chaque soir les pèlerins campent) et avant la messe.
Ce pèlerinage à Notre-Dame-du-Cap est une merveilleuse expérience. J’y vais moi-même depuis plusieurs années. Je le recommande fortement à toute personne intéressée.
Commet s’y rendre ?
Première chose à faire, s’inscrire sur le site Marie Reine du Canada en remplissant le formulaire et en payant les frais d’inscription : 95 $ par adulte, 45 $ par enfant de 12 ans et moins. Il y a aussi un prix de famille à 250 $, voir les détails sur le site du pèlerinage.
Cet argent sert à défrayer les coûts du pèlerinage : nourriture, eau, transport, location de toilettes, dons aux paroisses qui nous permettent de camper sur leur terrain, etc. Le pèlerinage, cependant, est organisé par des bénévoles !
Le pèlerinage débute à l’église Saint-Joseph-de-Lanoraie (365 rue Notre-Dame, Lanoraie, QC J0K 1E0) le samedi 31 août. Les pèlerins doivent arriver la veille, le soir du vendredi 30 août au campement. À ce propos, vous devez soit apporter votre tente, soit indiquer aux organisateurs que vous avez besoin d’une place dans une tente. Dans les deux cas, vous devez cocher les cases concernant votre cas dans le formulaire d’inscription.
Le soir du 30 août, une réunion des pèlerins a lieu pour l’annonce de détails et pour une séance de questions-réponses. Après la réunion, les conducteurs qui ont besoin de porter leur voiture au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap doivent se rendre au Cap avec leur véhicule. Là, ils pourront garer leur voiture et seront ramenés le soir même par des membres du pèlerinage à Lanoraie. Vous pourrez ainsi marcher tout du long du pèlerinage et retrouver votre véhicule à la fin au Cap. Vous devez également indiquer dans le formulaire si vous avez besoin ou non de conduire votre véhicule au Cap.
Pour plus de détails, voyez le site Marie Reine du Canada. Veuillez noter que les détails du pèlerinage, comme le parcours ou les horaires et d’autres éléments, peuvent être sujets à changement.
Chaque jour, les pèlerins se lèvent tôt, ils doivent rapidement démonter leur tente et l’apporter ainsi que leurs bagages au camion du pèlerinage. Le déjeuner, le dîner (très frugal) et le souper sont offerts aux pèlerins. Des bouteilles d’eau sont mises à leur disposition tout au long du pèlerinage.
Lors de la marche, le pèlerinage est divisé la plupart du temps en chapitre francophone (Saint-André) et en chapitre anglophone (Saint-Clément). Tout du long, un « capitaine » guidera chaque chapitre qui sera encadré par des pèlerins en dossards assurant la sécurité. Il est important de les écouter, nous marchons le long de routes municipales et provinciales.
Le long du chemin, le temps est divisé entre la récitation du rosaire, le silence et la méditation, la conversation et le chant. Il n’est pas interdit d’être un joyeux pèlerin, au contraire, c’est même préférable pour être capable de marcher jusqu’au bout, il faut seulement respecter les temps de prière, de méditation et de silence.
Un effort physique important
Comprenons-nous bien, il s’agit d’un effort physique important sur un parcours de 100 km. Il vaut mieux être habitué à la marche. Nous marchons sous le soleil, nous marchons sous la pluie et les ampoules viennent vite.
Il est important de porter des chaussures auxquelles vos pieds sont habitués, et d’apporter un nombre appréciable de chaussettes de rechange. Vous pouvez aussi emporter des pansements pour les ampoules et autres éléments de premiers soins. Le pèlerinage fournit du matériel de premiers soins, mais il n’est pas mauvais d’en avoir sur soi.
Apportez aussi des en-cas comme des barres nutritives, du jus, des boissons énergisantes, de la viande séchée, du saucisson ou d’autres éléments susceptibles de vous sustenter.
Songez aussi à prendre un thermos pour le café du matin et pour la soupe du soir.
Pensez également à apporter de la crème solaire, un chapeau, un poncho pour la pluie ou un imperméable.
Pour finir, vous l’aurez compris, le tout en restant le plus léger possible.
Pour plus de détails, consultez le site Marie Reine du Canada.
Une pause de midi.
Le chapitre Saint-Joseph
Ah oui, il y a un troisième chapitre, le chapitre des « pèlerins travailleurs », ce sont eux qui aident à préparer le déjeuner, le repas de midi, le souper, à monter les tentes des pèlerins accablés de fatigue le soir, qui chargent et déchargent le camion et font plusieurs autres tâches. Si vous pensez ne pas pouvoir marcher, vous pouvez vous inscrire comme « pèlerin travailleur » au lieu de « pèlerin marcheur », aux mêmes frais, lors de votre inscription.
Le dernier jour
Une messe solennelle a lieu dans l’ancienne chapelle du sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. C’est dans cette chapelle que se trouve la statue du « prodige des yeux ».
J’avoue que l’expérience de cette dernière messe est variable selon les années, selon la forme dans laquelle j’arrive, certaines fois je ressens la paix et la joie d’être enfin arrivé, d’autres fois le sommeil et le poids de 100 km ! Mais le Chez-nous soyez Reine triomphant de la fin a toujours été émouvant.
En marchant le long des chemins, vous serez peut-être étonnés de voir combien de gens manifestent leur sympathie sur le passage des pèlerins. C’est une belle occasion pour montrer que la foi est encore vivante au Québec, c’est une occasion pour montrer que ni Dieu ni les catholiques ne sont morts.
J’espère que j’aurai le plaisir de vous y voir.
Pour plus de renseignements et vous inscrire, rendez-vous sur le site www.mariereine.ca.
Ou envoyez un courriel à : [email protected]
La statue de la Vierge pèlerine.