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L’allergie aux accusateurs du pape François est-elle révélatrice des turpitudes de certains milieux catholiques ?


Le pape François -- photo : Wikipedia Commons

Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie

Dernièrement, un article publié sur le site catholique Aleteia semble faire le tour, par les réseaux sociaux, de la petite famille des catholiques pratiquants du Québec. Datant de 2016 et rédigé en réaction au tollé soulevé par François lorsque celui-ci aurait déclaré que la plupart des mariages sont invalides, cet article, consistant surtout en un ramassis de sophismes, semble étonnamment trouver l’approbation d’un certain nombre de catholiques sincères inquiets par les nouvelles qu’ils entendent concernant les gestes et paroles déroutants de François. En cet article certains d’entre eux semblent avoir trouvé les raisons d’ignorer les voix qui s’élèvent contre François, étant rassurés que celles-ci ne sont que les manifestations de rigidité et de manque d’ouverture aux vérités difficiles de l’Évangile. Et bien que l’auteur ait rédigé cet article en 2016 et donc n’aurait pas lu la lettre ouverte, publiée en 2019, concernant ce qui semble être des hérésies du pape, il me semble que tout catholique sincère et informé aurait pu tirer les mêmes conclusions, même en 2016. Car si nous avions à énumérer les aberrations du pontificat de François, il nous faudrait plusieurs livres pour les décrire. Et donc, puisque cet article semble trahir soit une certaine mauvaise foi ou un manque d’information, et puisqu’il fait le tour de l’Église catholique au Québec dont j’ai la joie et l’honneur d’être membre, j’estime qu’il serait utile de reprendre l’essentiel des affirmations de cet article, pour les réfuter ou les justifier, selon le cas :

Affirmation 1 : Ceux qui critiquent le pape seraient allergiques à son honnêteté. 

Faux, nous n’aimons pas ce qu’il dit, car ce qu’il dit est souvent contre l’Église et son enseignement antérieur.

Affirmation 2 : Ce que dit le pape François correspond à l’esprit et la lettre même de l’Évangile. 

Faux, comme nous l’avons démontré dans la lettre ouverte, plusieurs paroles et gestes de François ne correspondent ni à l’esprit ni à la lettre de l’Évangile. Prenons ne serait-ce que l’affirmation de François selon laquelle « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. » Si toutes les religions sont voulues par Dieu, au même titre que la dualité homme-femme, nous sommes confrontés soit au rejet de la raison (puisque les religions affirment des propositions contradictoires), soit au rejet de Jésus Christ comme unique Sauveur du monde.

Affirmation 3 : Ceux qui critiquent le pape confondent le christianisme avec la somme des mauvaises habitudes, des partis pris et des préjugés qu’ils ont hérités de leur famille et de leur milieu. 

Faux : Nos différends d’avec François sont principalement de nature doctrinale. 

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Affirmation 4 : Ceux qui critiquent le pape accusent le pape de trahir le dépôt de la foi. 

Vrai, comme expliqué dans notre lettre ouverte. Or, il est possible qu’un pape soit jugé hérétique, voir par exemple cette citation de Saint-Alphonse de Liguori : « Si jamais le Pape, comme personne privée, tombait dans l’hérésie, il serait à l’instant déchu du pontificat, car, comme il serait alors hors de l’Église, il ne pourrait plus être chef de l’Église. Dans ce cas, l’Église devrait donc, non le déposer puisque personne n’a autorité sur le Pape, mais le déclarer déchu du pontificat. Nous avons dit : “Si le Pape, comme personne privée, tombait dans l’hérésie !”, car le Pape, en tant que Pape, c’est-à-dire donnant ses enseignements ex cathedra à l’Église universelle, ne peut enseigner aucune erreur contre la foi, attendu que la promesse de Jésus-Christ ne peut manquer de se réaliser, à savoir que les portes de l’enfer ne prévaudraient jamais contre l’Église. Il est hors de doute que si un pape était hérétique déclaré, comme le serait celui qui définirait publiquement une doctrine opposée à la loi divine, il pourrait, non pas être déposé par un concile, mais être déclaré déchu du pontificat en sa qualité d’hérétique. » (Saint Alphonse de Liguori) Ou encore, cette citation de Saint François de Sales : « Quand le pape est hérétique exprès, ipso facto, il tombe de son grade hors de l’Église. » (Saint François de Sales, « Controverses », Partie II, chap. VI, art. XV)  Ou encore cette citation de Saint Robert Bellarmin : « Un pape manifestement hérétique a cessé de lui-même d’être le Pape et la tête, de la même façon qu’il a cessé d’être catholique et membre du corps de l’Église. La raison en est qu’il ne peut pas être la tête s’il n’est pas membre. Or, un non-catholique n’est pas membre de l’Église, et un hérétique manifeste n’est pas catholique. C’est pourquoi un hérétique manifeste ne peut pas être Pape. C’est la sentence de tous les anciens Pères qui enseignent que les hérétiques manifestes perdent aussitôt toute juridiction. Finalement, les saints Pères enseignent unanimement non seulement que les hérétiques sont en dehors de l’Église, mais encore qu’ils sont, par le fait même, privés de toute juridiction et dignité ecclésiastique. En effet, les hérétiques, avant même d’être excommuniés, sont hors de l’Église et privés de toute juridiction, car ils se sont condamnés par leur propre sentence, comme l’enseigne l’Apôtre, c’est-à-dire coupés du corps de l’Église sans excommunication, comme l’explique saint Jérôme. » (Saint Robert Bellarmin)

Affirmation 5 : Ceux qui critiquent le pape veulent faire porter à François la responsabilité des difficultés post-Vatican II. 

Faux. Personne n’affirme que François est à l’origine des problèmes qui ont surgi suite au Concile, mais bien sont d’avis qu’il empire ces difficultés, pour les raisons citées dans la lettre ouverte, et bien plus encore, comme, par exemple, son démantèlement des organes pro-vie et pro-famille du Vatican, l’Académie pontificale pour la Vie et l’Institut Jean-Paul II pour la Famille.

Affirmation 6 : Ceux qui critiquent le pape sont incohérents, car ils se veulent fidèles à l’autorité de l’Église parce qu’elle est guidée par l’Esprit saint tout en niant au pape son autorité intellectuelle, spirituelle et morale. 

Il n’y a aucune incohérence, car il est possible qu’un pape soit hérétique ou tombe dans l’erreur, comme nous l’avons vu plus haut.

Affirmation 7 : Ceux qui critiquent le pape sont délibérément blessants et ils ne reculent devant aucun procédé malhonnête et malveillant. 

Pure calomnie. L’auteur aurait pu écrire « certains » d’entre ceux qui sont troublés par le pontificat de François manquent d’honnêteté et de bienveillance, mais pas les plus sérieux. Et certainement pas les signataires de la lettre ouverte, par exemple l’éminent professeur Claudio Pierantoni qui défend sa résistance à François avec calme, doigté et élégance.

Affirmation 8 : Le pape est désigné par le Saint-Esprit, donc aucune critique sérieuse à son égard n’est admissible. 

Faux : Benoît XVI lui-même, du temps qu’il était cardinal Ratzinger affirmait ce qui suit en 1997, en réponse à la question « Est-ce l’Esprit Saint, le responsable de l’élection du Pape? » : « Je ne dirais pas cela, dans le sens que ce serait l’Esprit Saint qui le choisirait. Je dirais que l’Esprit Saint ne prend pas exactement le contrôle de la question, mais en bon éducateur qu’il est, il nous laisse beaucoup d’espace, beaucoup de liberté, sans nous abandonner complètement. Ainsi, le rôle de l’Esprit Saint devrait être compris d’une façon plus “élastique”, non pas que ce soit lui qui dicte le nom du candidat pour lequel un (électeur) doit voter. Probablement, l’unique sécurité qu’il nous offre, c’est que la chose ne peut pas être complètement “ruinée”. Il y a trop d’exemples de papes que l’Esprit Saint n’aurait évidemment pas choisis » Selon nous, François n’est pas un pape que l’Esprit Saint aurait choisi.

Affirmation 9 : Ceux qui critiquent le pape reprochent à François de leur rappeler que Jésus-Christ ne requiert pas des défenseurs, mais qu’il recherche des témoins. 

En réalité, plusieurs des critiques de François, en particulier ceux de la « lettre ouverte » que je connais, sont très dévoués envers Dieu et son Église et sont de véritables témoins, par leur vie personnelle (plusieurs sont parents de plusieurs enfants) et par leur vie professionnelle.

Affirmation 10 : Ceux qui critiquent le pape préféreraient un Dieu musulman qui leur commande d’utiliser la force. Ils envient aux musulmans intégristes leur capacité à user de la force. 

Pure calomnie, surtout à l’aune des multiples arguments et déclarations patiemment avancés par ceux et celles qui, troublés par François, ont agi pour le bien commun de l’Église. C’est la raison et la douceur que nous prônons, pas la violence.

Le titre de l’article en question est « L’allergie au pape François est un révélateur des turpitudes de certains milieux catholiques ». À la lumière de ce qui précède, il me semble que c’est exactement le contraire dont il s’agit : trop souvent, les personnes indisposées à recevoir les critiques fondées et documentées de François ne semblent pas pouvoir réagir de façon raisonnable, recourant aux insultes et trouvant des motifs psychologiques pour la résistance à François. C’est à se demander si l’allergie aux accusateurs du pape François est révélatrice des turpitudes de certains milieux catholiques...



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