Par Brian Jenkins (Campagne Québec-Vie) — Photo : L'Odyssée de la Vie/YouTube
Dimanche matin, je suis arrivé sur le lieu de la vigile, mon partenaire de prière Denis m’attendait. Nous avons bavardé et, après avoir formulé quelques intentions de prière, nous avons entamé un chapelet.
Bien que ce fut un dimanche matin, le lieu de la vigile, à l’intersection des rues Berri et Sainte-Catherine, n’était pas désert. L’un des groupes types fréquentant cet endroit est celui des voyageurs en covoiturage, des hommes et des femmes qui viennent ici pour rencontrer des chauffeurs qui les emmèneront à Ottawa, à Québec et ailleurs.
Aujourd’hui, une voyageuse a attiré mon attention. Une petite jeune femme d’environ vingt-cinq ans est arrivée peu après moi, sacs de voyage à la main. Seule, j’ai été surpris de voir à quel point elle se tenait ou marchait près de Denis et de moi. Elle se déplaçait, parfois devant Denis et moi, à d’autres moments, derrière nous, mais toujours en restant étroitement près de nous.
Aucun contact visuel n’avait encore été établi entre la jeune femme et moi, jusqu’à ce qu’à une quinzaine de pieds, elle fasse un geste impoli de la main dans ma direction. J’y ai vu le signe d’une ouverture à l’échange.
« Que pensez-vous de l’avortement ? » lui ai-je demandé. Commence alors un échange qui durera jusqu’à ce que son chauffeur arrive, qu’elle monte dans la voiture et qu’elle parte.
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Elle m’a répondu qu’elle avait subi deux avortements et qu’elle ne le regrettait pas, que ce n’étaient que des « amas de cellules ».
J’utilise généralement deux approches lorsque je parle de l’avortement : l’argumentation rationnelle et l’argumentation du cœur. Cette dernière est utilisée lorsque les premiers arguments, raisonnés, ne sont pas acceptés par l’interlocuteur. Par exemple, si la personne nie l’humanité de l’enfant à naître, même après que j’ai souligné que si le sperme provient d’un homme et l’ovule qu’il féconde provient d’une femme, il s’ensuit que l’ovule fécondé est de la même espèce. En cas de refus, j’interprète cela comme une raison émotionnelle qui interfère avec leur bon sens.
J’adopte alors une approche empathique, dans l’espoir de faire remonter l’obstacle à la surface.
Dans le cas de cette jeune femme, elle avait subi deux avortements. Elle n’a pas partagé les circonstances qui l’ont conduit à décider d’avorter ses enfants, ni l’expérience de l’avortement, ni encore les séquelles — des séquelles qu’elle portera pour le reste de sa vie.
Heureusement, notre foi me soutient dans de telles rencontres, en me rappelant les actes de Jésus et la compassion dont il a fait preuve à l’égard de nombreuses personnes au cours de son ministère terrestre. Nous essayons de suivre ce modèle.