Cathy Decarlo, une infirmière de New York qui a été forcée d’aider à des avortements, s’émeut à une conférence de presse sur la colline du Capitol.
Par Katie Yoder (LifeSiteNews) — traduit par Campagne Québec-Vie — Image : YouTube
9 novembre 2017 (NewsBusters) — Bien que plusieurs médias libéraux proclament l’avortement comme « droit des femmes », ils censurent le fait que l’avortement met en danger les droits des femmes dans la profession médicale; ces femmes qui sont forcées d’aider à pratiquer des avortements ou qui risquent de perdre leur emploi.
Le 8 novembre 2017, des dirigeants pro-vie et des législateurs ont assisté à une conférence de presse au Capitole, à Washington, pour appuyer la « Loi sur la protection de la conscience » de 2017 (Conscience Protection Act of 2017). Le projet de loi protège la conscience de ceux qui, dans les systèmes de santé financés par le gouvernement fédéral, s’opposent à pratiquer ou à participer à un avortement. Des infirmières, que la loi concernerait, ont témoigné lors de l’événement.
La loi, présentée par la représentante républicaine du Tennessee, Diane Black, permettrait aux professionnels de la santé d’intenter des poursuites s’ils subissent de la discrimination pour avoir refusé de pratiquer des avortements. La loi « fournirait des recours judiciaires pour les hôpitaux, les systèmes de santé, les organismes religieux de bienfaisance, les églises et les compagnies d’assurances qui sont obligés de participer aux avortements ou d’offrir une protection en cas d’avortement », a rapporté une journaliste de The Hill, le 8 novembre.
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Au cours de l’événement, trois infirmières ont partagé leur témoignage personnel en appui au projet de loi : Cathy DeCarlo, une infirmière de New York forcée d’aider lors d’un avortement, Sandra Mendoza, une infirmière de l’Illinois qui a perdu son emploi parce qu’elle refusait d’aider à pratiquer un avortement et Fe Vinoya, une infirmière du New Jersey qui a risqué de perdre son emploi pour avoir refusé d’assister le médecin lors d’un avortement.
Des trois infirmières, Cathy DeCarlo a parlé la première. Elle avait commencé sa carrière d’infirmière aux Philippines, pour suivre sa « passion d’aider les patients » et de servir Dieu.
« Ma foi en Dieu et l’enseignement de l’Église catholique à propos du caractère sacré de toute vie humaine ont inspiré ma carrière d’infirmière; ils m’ont encouragée à servir tous ceux qui sont malades avec douceur et respect », a-t-elle ajouté. « Ma foi a aussi formé ma conscience à ne jamais blesser ou enlever la vie intentionnellement à une personne innocente. »
Après avoir travaillé aux Philippines, elle a emménagé à New York en 2001, pour avoir de nouvelles possibilités d’emploi et développer sa carrière. Trois ans après, elle a commencé à travailler dans un hôpital de New York, qui lui a « assuré » qu’elle ne serait « jamais obligée de compromettre » sa conscience et de participer à un avortement ».
Or, en 2009, cela a changé.
« J’étais en train de me préparer pour ce que je pensais être une procédure courante à la suite d’une fausse-couche », a-t-elle dit, se mettant à pleurer. « Or, j’ai réalisé qu’on me demandait de procéder à l’avortement d’un bébé vivant de 22 semaines. »
Quand elle a demandé qu’une remplaçante prenne sa place pour l’avortement, sa superviseure a refusé.
Au lieu de cela, sa superviseure l’a avertie que si elle n’assistait pas le médecin, elle serait accusée d’insubordination et d’abandon de sa patiente. DeCarlo a ajouté : « Ma carrière d’infirmière et ma capacité à prendre soin des patients et à pourvoir aux besoins de ma famille seraient terminées. »
Ce souvenir la hante encore.
« Je n’oublierai jamais ce jour, alors que, horrifiée, j’ai regardé le médecin démembrer et arracher les membres ensanglantés du bébé et que je devais rendre compte de toutes les pièces », a-t-elle confessé. « Je fais encore des cauchemars au sujet de cette journée. »
En raison de cette expérience, DeCarlo a demandé au Congrès d’adopter la Loi sur la protection de la conscience, « pour qu’aucune autre infirmière ou aucun autre professionnel de la santé soit jamais obligé de subir ce que j’ai vécu ».
En plus de DeCarlo, Mendoza et Vinoya ont aussi évoqué leurs convictions religieuses contre l’avortement.
Mendoza, une infirmière récipiendaire de prix d’excellence en soins infirmiers, a souligné avoir perdu son emploi en 2015 dans le département de santé du comté de Winnebago, à cause de ses convictions religieuses qui l’empêchent « d’enlever la vie à quelqu’un », entre autres par l’avortement.
« Je suis appelée à protéger la vie, non pas à la détruire », a-t-elle dit, en citant le serment d’Hippocrate. « Même si nous ne sommes pas tous d’accord sur l’avortement, j’espère que nous pouvons nous mettre d’accord pour dire qu’aucun médecin ni aucune infirmière ne devrait perdre son emploi à cause de sa foi et de son engagement à protéger la vie ».
« Si le Congrès adoptait la Loi sur la protection de la conscience », a ajouté Mendoza, « j’aurais des recours légaux pour demander justice dans mon dossier; cela pourrait garantir que les hôpitaux qui reçoivent de l’argent du gouvernement fédéral ne fassent pas de discrimination contre des professionnels de la santé et ne les forcent pas à perdre leur emploi; ces professionnels qui, comme moi, cherchent à protéger toute vie innocente. »
Comme Mendoza, Vinoya a insisté sur le fait que « participer à la destruction de la vie humaine est non seulement une violation de mes convictions religieuses, mais cela entre aussi en conflit avec ma mission, comme professionnelle médicale, de protéger la vie ».
« On m’a demandé de choisir entre suivre ma conscience et garder mon emploi pour subvenir aux besoins de ma famille. C’est un choix devant lequel aucun Américain ne devrait jamais être placé. » A-t-elle déclaré.
Bien que la loi fédérale et l’État du New Jersey, où réside Vinoya, aient « interdit la discrimination contre » elle et 12 infirmières qui ont refusé de pratiquer des avortements, Vinoya a averti, dans une déclaration écrite fournie après son discours, qu’ « en pratique, ces lois sont seulement efficaces dans la mesure où les instances gouvernementales officielles ont la volonté de les faire respecter. »
Vinoya a conclu sa déclaration en disant que la Loi sur la protection de la conscience « clarifie les protections existantes et fournit un droit d’action privé, afin que des professionnels de la santé comme moi ne soient pas obligés de dépendre des aléas de l’administration au pouvoir pour que les lois soient appliquées. »
D’autres personnes ont pris la parole à cet événement, dont Chris Smith (représentant républicain du New Jersey), James Lankford (sénateur républicain de l’Oklahoma), Diane Black (représentante républicaine du Tennessee), Dan Lipinski (représentant démocrate de l’Illinois), Vicky Hartzler (représentante républicaine du Missouri), Andy Harris (représentant républicain du Maryland), Keith Rothfus (représentant républicain de la Pennsylvanie) et Brian Babin (représentant républicain du Texas).