Document de réflexion à l'usage des électeurs
Guide des élections fédérales de 2008
15 septembre 2008
(CECC – Ottawa) Alors même que la campagne électorale fédérale bat son plein, la Commission des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) vient de rendre public un document dans lequel les catholiques sont invités à exercer leur droit de vote avec discernement.
La Commission épiscopale encourage ainsi les catholiques « à mieux s’informer des enjeux, à communiquer leur point de vue et, bien sûr, à voter ». Ayant comme titre « Guide des élections fédérales de 2008 », le document de quatre pages identifie quelques principes fondamentaux de l’enseignement moral et social catholique permettant de mieux analyser et évaluer les politiques et les programmes publics.
Le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine constitue l’un de ces principes, de même que l’option préférentielle pour les pauvres. La guerre en Afghanistan et la question de l’environnement sont aussi pris en compte. Pour les quatre évêques signataires du document, il apparaît essentiel que les partis politiques manifestent une réelle volonté de s’engager dans un processus de paix en Afghanistan et de mettre en place les mécanismes nécessaires pour que les générations à venir puissent bénéficier d’un environnement sain.
Tout en reconnaissant la possibilité « que l’électeur soit placé devant des choix difficiles » en raison d’un candidat ou d’un parti politique dont les valeurs ne s’accordent pas avec celles de l’enseignement de l’Église, tout en citant un texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, les membres de la Commission des affaires sociales soulignent que « la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes ou opposés à lui » .
Version PDF ICI.
Questionnaire à l'intention des candidats à l'élection 2008: euthanasie et suicide assisté
Surveillez le site de la Coalition pour la prévention de l'euthanasie pour connaître les positions des candidats à l'élection fédérale du 14 octobre 2008.
L'Assemblée des évêques catholiques du Québec: Réflexion sur le respect de la vie
Réflexion sur le respect de la vie
Communiqué de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec
11 septembre 2008
Au cours des derniers mois, l’opinion publique s’est enflammée autour de deux événements qui sont symptomatiques de l’attitude de notre société face au respect de la vie humaine, et particulièrement face à la condition de l’enfant non encore né. Si l’avenir de notre société nous tient à cœur, il est urgent de tenir un débat civilisé et respectueux sur les exigences éthiques et juridiques du respect de toute vie humaine, y compris celle qui est en développement dans le corps de la femme et qui demande à être accueillie.
Un vote unanime de l’Assemblée nationale
Le 17 avril dernier, l’Assemblée nationale se prononçait à l’unanimité en faveur d’une motion privée présentée par trois députés appartenant à chacun des partis présents à l’Assemblée. Cette motion protestait contre la présentation à la Chambre des Communes du Canada du projet de loi C-484 connu sous le nom de Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels. Plusieurs voix se sont élevées dans le même sens – y compris des présidents d’associations médicales – pour contrer tout projet de loi qui risquerait d’être interprété comme garantissant des droits au foetus[1]. Ce qui est particulièrement préoccupant ici, c’est l’automatisme avec lequel la question est réglée en se basant sur un supposé « consensus social ».
Au moment où l’on investit beaucoup de ressources humaines et financières pour sauver des bébés nés prématurément, ce refus d’envisager que le fœtus est un être humain et qu’il puisse avoir des droits nous inquiète profondément. On ne tient pas suffisamment compte de données biologiques et psychologiques incontestables. Ne faisons-nous pas la sourde oreille à tant de femmes qui nous décrivent leur expérience de la maternité qui les a amenées à reconnaître très tôt en elles la présence d’un être différent ? Ne refusons-nous pas d’en tirer les conséquences éthiques et juridiques qui s’imposent ?
Une décoration fort contestée
Le 1er juillet, on apprenait que la Gouverneure générale du Canada accorderait la médaille de l’Ordre du Canada au docteur Henry Morgentaler. Cette décision a déclenché un vif débat où la tolérance n’était pas toujours à l’honneur. Plusieurs ont salué avec joie cette décision qu’ils ont qualifiée d’historique ; d’autres ont exprimé leur profond désaccord. Partisans « pro-vie » et « pro-choix » se sont affrontés rudement, reprenant avec vigueur leurs convictions respectives sur les droits de l’embryon et les droits de la femme enceinte. L’âpreté des échanges a montré à l’évidence qu’il y a dans la société des divergences fondamentales sur la façon de concevoir l’être humain. On déplore alors qu’un organisme aussi respectable que l’Ordre du Canada honore une personnalité dont l’activité professionnelle, bien loin de rallier les personnes, est cause de profondes divisions. N’y a-t-il pas là une concession au « politiquement correct » qui considère réglé de façon définitive le débat sur l’avortement ? Quant à nous, nous ne pouvons qu’exprimer notre profond désaccord avec ce geste dans la mesure où il honore une pratique qu’une grande partie de la population désavoue et qui prive le pays de citoyens dont il aurait tant besoin.
C’est pourquoi l’Assemblée des évêques catholiques du Québec appuie unanimement la décision prise par le cardinal Jean-Claude Turcotte de renoncer à la distinction d’Officier de l’Ordre du Canada qui lui avait été remise en 1996.
Ces deux événements sont des symptômes d’un malaise profond. Comme le sont les tentatives récurrentes de favoriser l’euthanasie et le suicide assisté. Alors que nous nous disons tous en faveur de la vie, ne sommes-nous pas tentés de déterminer nous-mêmes les vies qui méritent d’être vécues?
Pour un débat civilisé et un engagement décidé en faveur de la vie.
C’est pourquoi il nous semble impératif de lancer un cri d’alarme et d’inviter les gouvernements et l’ensemble de la population à une réflexion approfondie sur ce sujet. En même temps, il est nécessaire de mettre sur pied une série de mesures qui s’attaquent aux causes économiques et culturelles de l’avortement et apportent un réel soutien aux couples et aux femmes seules placées devant des choix déchirants. En plus d’être un drame humain, l’avortement est un problème politique. Il interpelle l’État, garant du bien commun et du respect des droits humains. Il interpelle aussi chacun et chacune d’entre nous à développer un sens profond de la dignité de toute vie humaine et à nous engager concrètement auprès des personnes en difficulté.
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Source: A.E.C.Q.
Renseignements : Rolande Parrot
À Sainte-Anne-de-Beaupré (418) 827-3781, poste 2143
À Montréal (514) 274-4323
[1] Voir la lettre ouverte adressée aux chefs de partis fédéraux par le Dr Yves Lamontagne, médecin et président du Collège des médecins du Québec : « Contre toute criminalisation de l’avortement », Le Devoir, mardi 3 juin 2008; aussi, le communiqué de la Fédération des médecins spécialistes du Québec en date du 16 avril 2008 dénonçant le projet de loi C-484 et l’attitude du chef libéral Stéphane Dion.
Le cardinal Jean-Claude Turcotte remet son insigne de l'Ordre du Canada; Campagne Québec-Vie félicite l'Archevêque de Montréal !
Déclaration de Monsieur le cardinal Jean-Claude Turcotte Archevêque de Montréal
Je remets mon insigne de l'Ordre du Canada.
MONTREAL, le 11 sept. /CNW Telbec/ - Le 9 mai 1996, le Bureau du Gouverneur général de l'époque, Monsieur Roméo Leblanc, annonçait que j'étais nommé membre de l'Ordre du Canada. J'avais accepté cet honneur qu'on me rendait au nom de tous ceux et celles qui, au nom de leur foi en Jésus Christ, oeuvrent dans le domaine social au service des plus démunis de notre société.
J'ai le plus grand respect pour l'Ordre du Canada.
Il veut souligner l'apport de personnes qui font progresser notre société, et que l'avenir de notre monde préoccupe. Jusqu'à récemment, je croyais sincèrement qu'on admettait à l'Ordre du Canada des personnes au sujet desquelles s'établit un consensus.
J'étais absent au moment où la gouverneure générale, Madame Michaelle Jean, a annoncé la nomination du docteur Henry Morgentaler au sein de l'Ordre du Canada. Cette annonce a suscité beaucoup de critiques de la part de ceux et celles qui ne partagent pas la vision du docteur Morgentaler quant au respect de la vie humaine.
J'avoue avoir espéré que, devant les nombreuses protestations, le Conseil consultatif de l'Ordre du Canada réviserait sa position. Comme jusqu'à maintenant ce n'est pas le cas, et que mon silence pourrait être mal interprété, je me sens obligé en conscience de réaffirmer mes convictions face au respect de la vie, de la conception jusqu'à la mort. Nous ne sommes pas les maîtres de la vie humaine, celle-ci est entre les mains de Dieu.
Aussi, j'annonce que je renonce à la distinction d'Officier de l'Ordre du Canada que l'on m'a décernée en 1996, et que je remets l'insigne qui m'avait été donné.
Le 11 septembre 2008
Le Cardinal Turcotte est présentement à Sainte-Anne-de-Beaupré où sont réunis les membres de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec. Il pourra accorder certaines entrevues d'ici le 12 septembre à midi.
Merci de communiquer avec Mme Rolande Parrot, responsable des communications à l'AECQ:
418 827 3781 poste 2143.
Renseignements: Lucie Martineau, (514) 925 4304
Source: CNW
Pétition – Retirez l’Ordre du Canada à Henry Morgentaler
Pétition – Retirez l’Ordre du Canada à Henry Morgentaler
À Mme la Gouverneure générale Michaëlle Jean et à M. le Premier ministre Stephen Harper,
Nous, soussignés, croyons fermement que la nomination récente de Herny Morgentaler à l’Ordre du Canada devrait être promptement révoquée. Le critère qui doit être satisfait afin de recevoir une nomination à l’Ordre du Canada est une vie consacrée à des réalisations au service de la collectivité et de la nation.
Toutefois, en raison de la nature extrêmement controversée et moralement discutable de la pratique de M. Morgentaler, de nombreux Canadiens ne croient pas que son travail soit positif, mais plutôt dangereux et néfaste. À leurs yeux, sa longue carrière en tant que médecin avorteur a causé un tort immense à d’innombrables femmes et enfants. Enlever la vie à un enfant à naître n’est pas quelque chose qui mérite louanges et accolades.
En signant la présente pétition, nous exprimons notre consternation sur cette question et exigeons que la nomination de M. Morgentaler à l’Ordre du Canada soit révoquée par ordre de la Gouverneure générale.
Nom complet
Signature
Adresse
Ville - Province
Code Postal
Courriel (si disponible)
Veuillez poster vos pétitions à : Campagne Québec-Vie, 5122 ch de la Côte-des-Neiges, CP 49645, Montréal, Québec, H3T 2A5
N.B. : Vous pouvez photocopier cette feuille pour obtenir plus de signatures.
L'opposition à la remise de l'Ordre du Canada à Henry Morgentaler
Liste de députés du Québec qui s'opposent à la remise de l'Ordre du Canada à Henry Morgentaler.
1- M. Serge Cardin, député de Sherbrooke (Bloc Québécois)
2- M. Luc Harvey, député de Louis-Hébert (Parti Conservateur du Canada)
3- M. Massimo Pacetti, député de St-Léonard-Saint-Michel (Parti Libéral du Canada)
4- M. Roger Gaudet, député de Montcalm (Bloc Québécois)
Source: la liste complète des députés Lifesite Août 2008
Résolution des Chevaliers de Colombs sur les offenses à la vie
Communiqué: Les Chevaliers de Colomb adoptent une résolution s'opposant à l'avortement et aux autres 'offenses à la vie'
Marketwire
Jeudi, 7 août 2008
Les Chevaliers de Colomb adoptent une résolution s'opposant à l'avortement et aux autres 'offenses à la vie' et interpellant les dirigeants de l'Église catholique
QUEBEC, QUEBEC - Les délégués du Congrès suprême des Chevaliers de Colomb ont adopté aujourd'hui une résolution s'opposant à 'toute action ou politique gouvernementale encourageant l'avortement, la recherche sur les cellules souches embryonnaires, le clonage humain, l'euthanasie, le suicide assisté et les autres offenses à la vie'.
Les délégués ont également appelé 'nos confrères catholiques élus officiellement à être fidèles à la foi qu'ils revendiquent en faisant preuve de courage et en défendant publiquement le droit à la vie en appuyant les propos du Pape Benoît XVI selon lesquels 'la religion purement privée n'a pas sa place''. La résolution stipule que l'organisation réaffirme son 'engagement à bâtir une culture de vie en favorisant des politiques qui privilégient la famille' et réaffirme la 'politique de longue date de l'organisation de ne pas convier aux événements organisés par les Chevaliers de Colomb des gens, particulièrement des représentants ou candidats politiques, qui ne soutiennent pas la cause de la protection légale des enfants à naître'.
La résolution sur les enjeux de la vie arrive plusieurs jours après le discours d'ouverture du Congrès prononcé par le Chevalier suprême Carl A. Anderson au cours duquel il a imploré les électeurs catholiques à 'cesser d'être conciliants envers les politiciens défenseurs de l'avortement' et les a encouragés à 'dire non à tout candidat de tout parti politique soutenant l'avortement'.En outre, les délégués du Congrès ont adopté des résolutions relatives à d'autres enjeux de politique publique, y compris la défense du mariage, la liberté religieuse, la Déclaration universelle des droits de l'homme, la moralité liée à Internet et aux médias, l'enseignement catholique et le serment d'allégeance. Les textes de toutes les résolutions peuvent être consultés auhttp://www.kofc.org/un/eb/en/convention_2008/resolutions/index.html.
L'Ordre des Chevaliers de Colomb est la plus importante organisation laïque catholique au monde. Fondée en 1882, elle compte 1,75 million de membres en Amérique du Nord, en Amérique centrale, en Asie et en Europe.
POUR PLUS D'INFORMATIONS, COMMUNIQUEZ AVEC:
Massy-Forget relations publiques
David Barrett514-842-2455 poste [email protected]
2008 Marketwire
126e Congrès des Chevaliers de Colomb à Québec
Le vendredi 08 août 2008
126e Congrès des Chevaliers de Colomb : plus pro-vie que jamais
Ian Bussières
Le Soleil
Ayant une position pro-vie depuis le début de leur histoire, les Chevaliers de Colomb affichent de plus en plus cette valeur en public, comme le démontre une résolution adoptée en clôture de leur 126e Congrès suprême jeudi à Québec.Les délégués du Congrès ont résolu de s’opposer à toute action ou politique gouvernementale encourageant l’avortement, la recherche sur les cellules souches embryonnaires, le clonage humain, l’euthanasie, le suicide assisté et les autres offenses à la vie.«Nous avons toujours été pro-vie, mais c’est vrai qu’on s’affiche davantage depuis quelques années. C’est un peu pour contrebalancer les pro-choix, qui s’affichent beaucoup publiquement.
On s’est aussi ralliés au défunt pape Jean-Paul II quand il a parlé de la culture de la vie. Ça entre en plein dans nos valeurs», explique Jean-Claude Laforest, coordonnateur du Congrès.
Affiche sur Charest
Yves Duceppe, avocat montréalais et directeur suprême du Québec, a pour sa part indiqué que les gens verraient de plus en plus d’affiches pro-vie des Chevaliers de Colomb comme celle portant la mention «Un peuple de vie et pour la vie» qui a attiré l’attention de plusieurs automobilistes sur le boulevard Charest ces jours derniers.«Carl Albert Anderson, chevalier suprême depuis 2000, a une vision du XXIe siècle pour promouvoir le mouvement et ses valeurs. Il souhaite qu’on s’exprime de façon plus visible et plus marquante. On utilise beaucoup les affiches et Internet pour rejoindre les gens», explique M. Duceppe.
Ce dernier indique que le message est maintenant d’agir plutôt que de réagir aux événements. «Par exemple, on ne fera pas que réagir à une décision comme celle d’accorder l’Ordre du Canada au Dr Henry Morgentaler, on va présenter notre point de vue sur la question de l’avortement de façon régulière.»Même si la philosophie pro-vie ne semble pas très à la mode en 2008, M. Duceppe souligne que le respect de la vie demeurera toujours une priorité des Chevaliers de Colomb.«Quand on demande de ne pas appuyer les politiciens pro-choix, on est conscients que ça fait jaser car ce n’est pas la saveur du jour, mais c’est simplement une suite logique des valeurs que nous défendons», poursuit-il.Avouant être le petit-cousin de Gilles Duceppe, résolument pro-choix, Yves Duceppe est conscient que plusieurs politiciens pro-vie craignent encore de s’afficher publiquement.«Malheureusement, ce n’est pas politiquement rentable de s’afficher pro-vie et de faire valoir ses valeurs catholiques. On souhaiterait qu’il y ait davantage de politiciens qui le fassent», conclut-il.
Recrutement difficileLe recrutement est plus ardu au Québec pour le mouvement des Chevaliers de Colomb, qui y comptait plus de 120 000 membres dans les années 80 et en regroupe aujourd’hui seulement 103 000.«Malgré tout, on recrute en moyenne 4000 membres par an, ce qui n’est pas mauvais par rapport à d’autres organismes de bienfaisance», explique Yves Duceppe, directeur suprême du Québec.Les familles moins nombreuses qu’autrefois, la baisse de fréquentation des églises et le manque de temps des familles pour faire du bénévolat figurent au nombre des obstacles que rencontre le mouvement dans la Belle Province.«Je dois avouer qu’on a un peu perdu la notion de redonner à la société ce qu’on a reçu d’elle», poursuit M. Duceppe. Si elle demeure fortement encouragée, l’assistance aux offices religieux dominicaux ne serait cependant pas une condition sine qua non pour faire partie du mouvement.
Divorcés acceptés«On veut que nos membres soient des catholiques pratiquants et, même s’il est vrai que certains vont à la messe à tous les jours, ce n’est pas vrai que c’est obligatoire. On favorise d’assister à la messe le plus souvent possible mais on sait aussi qu’il y a d’autres façons de pratiquer sa foi, notamment par des activités familiales, le service à la communauté et le bénévolat.»D’autre part, alors que les divorcés se voient fermer les portes des Chevaliers de Colomb dans plusieurs pays, le Québec est aussi une société distincte à ce niveau puisqu’il compte certains Chevaliers qui ont rompu leurs vœux de mariage.«D’autres juridictions sont plus strictes, mais au Québec, on considère que chaque cas est un cas d’espèce. Un divorce n’est pas toujours la faute du mari! Nous avons un comité d’admission qui s’informe sur le vécu du nouveau membre et qui se base là-dessus pour l’accepter ou non», conclut M. Duceppe.
Source:http://www.cyberpresse.ca/article/20080808/CPSOLEIL/80807291/6585/CPSOLEIL02
Droit du foetus à l'Assemblé Nationale du Québec: un projet de loi pour septembre
«Quand une mère apprend que son bébé a été brûlé avec des membres amputés, on se dirige vers un deuil compliqué», dit Manon Cyr. L'infirmière spécialisée en deuil périnatal a entrepris de prendre contact avec des hôpitaux et des maisons funéraires, afin de les encourager à coopérer.
Un état civil in utero?
Le Nouvel Observateur
Notre époque, jeudi, 4 septembre 2008, p. 84
Un état civil in utero?
Statut de l'embryon et du foetus
CURTET-POULNER, Isabelle
Inhumer ou inscrire sur le livret de famille un foetus mort-né?
Un décret aujourd'hui l'autorise.
Au grand dam des défenseurs de l'avortement
De sa seule et unique grossesse, elle n'a rien oublié. Dans ce chez-elle qu'aucun bruit de bébé ne perturbe, la mémoire de l'enfantement est tout ce qui lui reste. Anne, 47 ans, se souvient de l'instant où sa petite a remué pour la dernière fois dans son ventre, «elle qui ne bougeait plus depuis plusieurs jours»; de l'horaire de l'accouchement déclenché, en fin de matinée. Et du glas de 10h30, quand le coeur de Daya s'est arrêté. «J'ai dû accoucher de mon enfant mort. Je l'ai tenu dans mes bras. C'était un moment très calme.» Dix ans ont passé, et le silence qui a nimbé ce deuil reste intact. Celui du corps médical, de la famille, des amis, celui des documents administratifs.
Une absence de mots pour une douleur à fuir.
Jusque-là, pour ce couple sans enfants, la loi ne prévoyait pas de livret de famille: «Non mariés, nous n'y avions pas droit. Nous n'étions même pas parents en deuil.» Impossible d'avoir trace de cette vie tronquée, ni d'inscrire Daya dans la partie basse du livret, réservée aux décès. Impossible d'obtenir une simple reconnaissance de deuil. «Je suis repartie ventre vide, berceau vide. Comme s'il n'y avait rien eu.» Avec, entre les mains, une feuille volante: un «acte d'enfant sans vie». La seule pièce à conviction de sa maternité défunte.Comme elle, chaque année de 3 000 à 5 000 couples font face à la perte d'un bébé mort-né. Jusqu'ici, ils quittaient la maternité avec des droits différents selon son seuil de viabilité, fixé à 22 semaines de grossesse ou 500 grammes, d'après les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé. En deçà, ils ne pouvaient ni l'inscrire à l'état civil ni procéder à des funérailles. Longtemps considérés comme des «déchets anatomiques», les corps étaient incinérés par l'hôpital. Une situation dénoncée par certaines familles aux côtés de l'association Clara.
Florence Basset, sa présidente, milite pour la reconnaissance des enfants nés sans vie entre 16 et 22 semaines de grossesse. Le 6 février dernier, elle a obtenu une première victoire: un arrêt de la Cour de Cassation a jugé ce palier dépourvu de base légale. Deux décrets du 20 août vont plus loin: ils abolissent tout seuil. Concrètement, hormis les fausses couches précoces et les interruptions volontaires de grossesse, tout foetus mort-né peut à présent figurer sur l'arbre généalogique officiel. Ses parents, mariés ou non, peuvent décider de ses obsèques, mais surtout le déclarer à l'état civil et l'intégrer au livret de famille. Une personnification du foetus qui, si elle satisfait les familles concernées, relance la polémique sur l'avortement. Ce débat, Séverine, infirmière de 32 ans, le chasse d'un revers de main. Seule compte la reconnaissance de ses jumelles, mortes à 21 semaines de grossesse. «Pour certains, ce sont des foetus; pour nous, c'était nos filles, notre chair.» Leurs cendres reposent dans une urne de sa maison: la maternité de Besançon a accepté que les corps soient incinérés par la famille. Une exception. «Ces décès se sont longtemps déroulés dans le secret», rappelle Véronique Mirlesse, médecin spécialiste du diagnostic anténatal à l'hôpital Bichat, à Paris.
Une absence de traitement pointée par le sociologue Luc Boltanski :«Le foetus n'était pas, jusqu'à une époque récente, reconnu comme un être doté d'une identité spécifique, comme en témoigne [...]la quasi- absence de rituels accompagnant, en cas de fausse couche spontanée, sa sortie du monde des vivants.»
Désormais, de plus en plus de parents sont désireux de tirer des limbes les petits sans vie et de les inclure dans la lignée familiale. Les progrès de l'imagerie médicale y sont pour beaucoup. Echographies en 3D, mini films: aujourd'hui, le bébé se dévoile dans un son et images troublant. Cette médecine anténatale en Technicolor a bouleversé les rapports entre parents et futur enfant. «La rencontre se fait avant la naissance et perturbe tous les repères traditionnels sur les notions de début et de fin de vie, analyse Muriel Flis-Trèves, psychiatre à l'hôpital Antoine- Béclère de Clamart . Quand la grossesse s'achève avant la naissance, les couples ont eu un rapport différent avec le foetus.» Sylvie, Marseillaise de 43 ans, le dit sans détour: «Quand on entend le coeur battre, le gamin est là.» Elle a perdu ses jumeaux à 16 semaines: «Le premier est mort dans mon ventre. Le second à la naissance. Ils font partie de l'histoire familiale, mais ne figurent nulle part. Et ils n'ont pas pu être enterrés.»
Depuis dix ans, elle réclame une trace posthume.Elle est en passe de l'obtenir. Mais ces décrets, qu'aucune urgence ne dictait, inquiètent les professionnels de la santé. En plaçant sur le même plan tous les foetus, quel que soit leur niveau de développement, ce droit à l'état civil ravive le débat sur l'avortement, autorisé jusqu'à 14 semaines d'aménorrhée. «Qu'un décret sur un sujet d'une telle complexité sorte ainsi, l'été, sans débat contradictoire, alors que les lois sur la bioéthique vont être discutées à l'automne, n'est pas neutre, s'indigne Sophie Gaudu, obstétricienne à Saint-Vincent-de-Paul. Je ne peux pas croire que ce soit dépourvu de mauvaises intentions.»
Pour la présidente du réseau IVG en Ile-de-France se joue là une question fondamentale:
«Comment avorter des foetus que, dans d'autres circonstances, l'état civil reconnaît?»
Emmanuelle Piet, médecin, renchérit: «On légifère à l'émotion. Tous les vilains anti-IVG vont s engouffrer dans la brèche.» «On a répondu à une demande humaine, tempère Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République. Reste une incertitude juridique, qu'il faut lever en réaffirmant un seuil.» Dans ce débat, chaque mot compte, le moindre glissement sémantique, la plus infime marque symbolique font ricochet sur le deuil des uns, la liberté des autres. Avec, en toile de fond, la question du droit des femmes et de leurs entrailles. «L'inscription à l'état civil fait avancer l'idée d'un être humain à part entière dès la conception, insiste Véronique Mirlesse. Elle influe sur la perception de la personnalité foetale. C'est l'évolution du regard d'une société tout entière qui s'esquisse. Petit à petit.» Un glissement insidieux apparemment motivé par de louables intentions: soulager les couples du deuil des petits éphémères qui constellent le «carré des anges» de certains cimetières.
2008 Le Nouvel Observateur