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40 ans de culture de mort : une magnifique lettre pastorale à l’occasion de l’anniversaire de Roe vs Wade

(Sur la photo de gauche, Jane Roe qui s'est engagée à combattre toute sa vie pour réparer le mal de la loi Roe Vs Wade, loi qui porte son nom)
 
 
 
Un article de l’archevêque de Denver, Samuel J. Aquila (traduction CQV)
Chers frères et sœurs dans le Christ
Je suis allé à l'université en 1968 avec l'idée de devenir médecin, comme mon père. Les campus à la fin des années 60 et tout au long des années 70 étaient des lieux de tourmente. Je n'ai pas bien pratiqué ma foi au cours des trois premières années de collège et je n'ai certainement jamais imaginé que le Seigneur, un jour, ferait de moi un évêque.
J'ai passé mes trois premières années de collège à travailler comme infirmier hospitalier, aidant à la salle d'urgence, à un centre universitaire de santé des élèves et dans un hôpital de Californie, pendant les vacances d'été.
Quand j'ai commencé ce travail, je n'avais pas beaucoup réfléchi à la souffrance humaine, ou à la dignité humaine.
Mais au cours de mon emploi dans les hôpitaux, quelque chose a changé. À cette époque, certains États ont approuvé des lois sur l’avortement et je n'étais même pas au courant. En raison de ces lois, quand j'étais au collège, j'ai vu les résultats de deux avortements.
Le premier était dans un service de chirurgie. Je suis entré dans une salle extérieure et dans l'évier, sans surveillance, était le corps du petit enfant à naître qui avait été abandonné. Je me souviens avoir été assommé. Je me souviens avoir pensé que je devais baptiser l'enfant.
Le deuxième avortement était plus choquant. Une jeune femme entra dans la salle d'urgence en criant. Elle a expliqué qu'elle avait déjà subi un avortement. Lorsque le médecin l'a renvoyé chez elle, il lui a dit que tout le reste allait se passer naturellement. Elle saignait alors que le médecin, son petit ami, l'infirmière et moi l’avons posé sur une table.
J'ai tenu un bassin pendant que le médecin a récupéré un petit bras, une jambe minuscule et puis le reste du corps brisé d'un petit enfant à naître. J'étais choqué. J'étais attristé pour la mère et l'enfant, le médecin et l'infirmière. Aucun d'entre nous n’aurait participé à une telle chose s'il n'y avait pas eu urgence. J'ai vu un petit homme être détruit par la violence.
Ma mémoire me hante. Je n'oublierai jamais que je fus témoin d'actes d'une brutalité inouïe. Dans les avortements dont j'ai été témoin, les gens forts ont pris des décisions qui ont tué la vie des petits, des faibles, des enfants. À travers les mensonges et les manipulations, les enfants ont été considérés comme des objets. Les femmes et les familles étaient convaincues que la fin de leur vie serait indolore, et oubliable. Les experts ont présenté des arguments apparemment convaincants que les enfants à naître ne sont pas du tout des personnes, qu'ils ne peuvent pas ressentir la douleur, et qu’ils étaient mieux morts.
J'ai été témoin de la mort de deux personnes de petite taille qui n'ont jamais eu la chance de prendre une grande respiration. Je ne pourrai jamais l'oublier. Et je n'ai jamais été le même. Ma foi était faible à l'époque. Mais je savais que par ma raison, et par ce que j'ai vu, que la vie humaine a été détruite. Ma conscience fut éveillée à la vérité de la dignité de l'être humain dès le moment de sa conception. Je suis devenu pro-vie et j’ai fini par retourner à ma foi.
J'ai appris ce que la dignité humaine était quand je l'ai vue cyniquement ignorée. Je sais, sans l’ombre d’un doute, que l'avortement est un acte violent de meurtre et d'exploitation. Et je sais que notre responsabilité est de travailler et de prier sans cesse pour la fin de l’avortement.
Le repentir, la prière, le renouvellement
À chaque messe, avant de recevoir l'Eucharistie, l'Église nous enseigne à considérer et à confesser notre péché. Quand nous prions le Confiteor à la messe, nous proclamons les péchés de « ce que j'ai fait, et de ce que j'ai omis de faire. »
Nous demandons au Seigneur sa miséricorde. Nous demandons aux autres leurs prières.
À l'acte pénitentiel, nous reconnaissons les fois où nous avons choisi le péché, ainsi que les temps où nous avons choisi de ne rien faire face à la méchanceté de ce monde. Nos péchés d'omission permettent le mal. Ils permettent l'injustice. À l'acte pénitentiel, je pense parfois aux  avortements dont j'ai été témoin et mon cœur éprouve toujours de la tristesse. Je demande pardon pour les médecins, les infirmières, les politiciens, et d'autres qui soutiennent l'avortement si ardemment et je prie pour leur conversion.
Aujourd'hui, nous reconnaissons le 40e anniversaire de Roe vs Wade, nous reconnaissons 40 ans de meurtres légaux dans notre pays. Aujourd'hui, nous reconnaissons l'impact de ces 40 ans. Tolérer l'avortement depuis 40 ans nous a abrutis. Nous avons appris à voir les gens comme des problèmes et des objets. Au cours des quatre décennies qui ont suivi Roe vs Wade, notre nation a trouvé de nouveaux moyens pour affaiblir la famille, de marginaliser les pauvres, les sans-abris, les malades mentaux, nous avons trouvé de nouvelles façons d'exploiter et d’abuser.
Aujourd'hui, nous devons reconnaître que 40 ans de meurtres légalisés ont donné à la culture de mort une assise solide, une base dans notre nation.
Nous devons aussi reconnaître notre péché. Lorsque nous examinons ce que l'avortement a causé de dommages dans notre culture, nous devons nous repentir de nos péchés d'omission. Nous, les chrétiens avons une responsabilité pour notre honte nationale. Certains d'entre nous ont soutenu des positions pro-choix. Beaucoup d'entre nous n'ont pas réussi à changer les mentalités ou gagner les cœurs. Nous n’avons pas réussi à convaincre notre culture que toute vie a une dignité. Dans la perspective d’un mal indicible, nous avons fait trop peu, trop longtemps, avec des résultats tragiques.
Aujourd'hui est un jour pour se repentir. Mais avec la repentance vient la résolution de réparer. Le 40e anniversaire de Roe vs Wade est un jour pour s'engager à promouvoir une culture de vie. Aujourd'hui, le Seigneur nous appelle à nous lever.
Quand j'ai travaillé dans des hôpitaux de l'université, je ne savais pas ou ne comprenais pas ce que l'Église enseigne sur la vie humaine. J'ai appris par des expériences que la vie humaine est détruite dans chaque avortement. Mais je n'étais pas préparé à défendre la vie, préparé à voir la dignité humaine réelle, et encore moins à la proclamer. Je prie pour que personne d'entre vous, chers frères et sœurs, ne se retrouve jamais dans cette position où j’étais il y a tant d'années. Je prie pour que vous soyez prêts à défendre la vérité sur la vie humaine.
La vie est un don de Dieu
L'enseignement de l'Église sur la dignité de la vie humaine est clair. « La vie humaine », affirme le Catéchisme de l'Église catholique, « doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier instant de son existence, l'être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie ». [1]
Le droit inviolable à la vie est enseigné dans l'Écriture, la Tradition sacrée, et le témoignage de la loi morale naturelle. L'Église croit que la vie est un droit donné par Dieu, et un cadeau. Notre existence même est une expression de l'amour que Dieu a pour nous, l’amour du Seigneur pour nous nous a littéralement donné l'existence, et son amour parle de la valeur de la personne humaine. Nous prenons le don de la vie au sérieux, parce que chaque être humain est une création unique de Dieu le Père.
Au moment de la conception, nous recevons le don de la vie, et le droit à la vie. « Avant même de te former au ventre maternel », dit le Seigneur au prophète Jérémie : « Je t’ai connu; avant même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré; » [2]
La dignité humaine commence avec le don divin de la vie. Mais notre dignité est enrichie parce que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a choisi de vivre parmi nous en tant qu'être humain. En raison de l'Incarnation, tous les êtres humains peuvent partager non seulement la dignité humaine, mais la dignité divine. Notre vie humaine nous permet de partager la vie même de Dieu, partager la vie intime de la Trinité. L’Église enseigne que « La vie est sacrée », « parce que... elle reste toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, qui est son unique fin. » [3]
La dignité et le caractère sacré de la vie humaine ont très clairement des implications morales : la vie humaine innocente est absolument inviolable. « (...) tuer directement et volontairement un être humain innocent », enseigne l'Église », est toujours gravement immoral ». [4]
« Que l’on soit le maître du monde ou le dernier des “misérables” », enseignait le bienheureux Jean-Paul II en 1993, « cela ne fait aucune différence : devant les exigences morales, nous sommes tous absolument égaux » [5]. L’Église condamne sans équivoque l'avortement, l'euthanasie, l’expérimentation sur l’embryon et sa destruction, et le ciblage des civils dans la guerre.
L'Église prend la dignité humaine tellement au sérieux qu'elle enseigne que, sauf dans les « cas de nécessité absolue », la peine de mort est immorale. [6]
Tuer de manière injuste est un rejet du don de Dieu.
L'avortement est toujours un tort
Cette lettre veut réfléchir en particulier sur l'enseignement de l'Église sur l'avortement.
En 1974, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi affirme que « dans le cours de l'histoire, les Pères de l'Église, ses pasteurs et ses docteurs ont enseigné la même doctrine », à savoir que l'avortement est une « faute objectivement grave ». [7] En 1972, le Pape Paul VI a déclaré que « cette doctrine n'a pas changé et est immuable. » [8]
Aujourd'hui, de nombreux catholiques semblent croire que si l'avortement est malheureux, il n'est pas toujours un mal moral. Les arguments séculiers pour justifier l'avortement ne manquent pas. Une nouvelle vie représente souvent des difficultés. Lorsque la grossesse semble menacer la santé ou la vie, la pauvreté, ou quand un enfant peut naître avec une déficience grave, l'avortement est souvent la solution du monde.
Mais, comme le Saint-Siège a noté en 1974, « aucune de ces raisons ne peut jamais objectivement conférer le droit de disposer de la vie d'autrui, même lorsque la vie ne fait que commencer. En ce qui concerne le malheur futur de l'enfant, personne, pas même le père ou la mère, ne peut agir comme son substitut... pour choisir au nom de l'enfant, la vie ou la mort... La valeur de la vie est trop fondamentale pour être mise dans la balance, même avec de très graves inconvénients ». [9]
Bien que l'avortement ne soit jamais une action justifiable, la réponse de l'Église aux femmes qui ont subi un avortement devrait être celui de la compassion, de la solidarité et de la miséricorde. L'avortement est un péché, et une tragédie. Les pères et les mères d'enfants avortés sont aimés par Dieu, et dans le besoin de miséricorde et de guérison de Jésus-Christ. Des programmes comme le Projet Rachel existent pour aider les femmes qui ont avorté à rencontrer l'amour miséricordieux et indulgent de Dieu, notre Père.
Une juste loi protège la vie
Parce que la vie est une valeur fondamentale, nous avons le devoir de proclamer sa bonté et sa dignité. Nous avons aussi un devoir de la protéger par la loi. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a observé en 1987 que « les droits inaliénables de la personne devront être reconnus et respectés par la société civile et l'autorité politique : ces droits de l'homme ne dépendent ni des individus, ni des parents, et ne représentent pas même une concession de la société et l'État; ils appartiennent à la nature humaine et sont inhérents à la personne en raison de l'acte créateur dont elle tire son origine. » [10]
Il est clair que des lois justes doivent respecter la dignité de l'enfant à naître, et leur droit à la vie. Les lois qui ne parviennent pas à le faire devraient être rejetées. Et c'est la vocation de tous les catholiques, surtout les laïcs catholiques, de travailler à changer les lois injustes qui permettent la destruction de la vie humaine. Le Concile Vatican II a décrété que « C’est à eux qu’il revient particulièrement d’illuminer et d’ordonner toutes les choses temporelles, auxquelles ils sont étroitement liés, en sorte qu’elles soient toujours accomplies selon le Christ, qu’elles croissent et soient à la louange du Créateur et Rédempteur. » [11]
Malgré le clair enseignement de l'Église, de nombreux catholiques, et en particulier les hommes politiques catholiques, soutiennent que leur opposition personnelle à l'avortement ne devrait pas affecter leur participation à la vie civique. Ces arguments ne sont pas raisonnables, et de mauvaise foi. Personne, en particulier une personne dans la fonction publique, n’est exempté de l'obligation de défendre le bien commun. Et la condition première et indispensable pour le bien commun est le respect du droit à la vie. Notre Déclaration d'Indépendance commence avec un argument que tous les hommes doivent protéger les droits inaliénables qui leur sont accordés par Dieu, et parmi eux, le droit à la vie.
À la base des arguments qui reconnaissent l'immoralité de l’avortement, mais appuient sa protection juridique, sont le relativisme et la lâcheté : le refus de défendre la vérité essentielle et fondamentale. La loi ne fait rien de plus important que de protéger le droit à la vie.
Les pères du Concile Vatican II ont rappelé aux catholiques : « Ils s’éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais que nous marchons vers la cité future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans s’apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun, leur en fait un devoir plus pressant. Mais ils ne se trompent pas moins ceux qui, à l’inverse, croient pouvoir se livrer entièrement à des activités terrestres en agissant comme si elles étaient tout à fait étrangères à leur vie religieuse – celle-ci se limitant alors pour eux à l’exercice du culte et à quelques obligations morales déterminées. Ce divorce entre la foi dont ils se réclament et le comportement quotidien d’un grand nombre est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps. (…) Que l’on ne crée donc pas d’opposition artificielle entre les activités professionnelles et sociales d’une part, la vie religieuse d’autre part. En manquant à ses obligations terrestres, le chrétien manque à ses obligations envers le prochain, bien plus, envers Dieu Lui-même, et il met en danger son salut éternel. » [12]
Cette déclaration est d’autant plus vraie aujourd'hui que beaucoup de catholiques ont retiré leur foi du monde et de la place publique.
En 1987, le bienheureux Jean-Paul II a dit aux Américains que « toute personne humaine — peu importe le degré de vulnérabilité ou d'impuissance, qu'elle soit jeune ou vieille, peu importe son état de santé, les personnes handicapées ou malades, qu'elle soit utile ou non productive pour la société — est un être d'une valeur inestimable, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il s'agit de la dignité de l'Amérique, la raison pour laquelle elle existe, la condition de sa survie — oui, le test ultime de sa grandeur. Respecter toute personne humaine, en particulier les plus faibles et les plus vulnérables, ceux à venir » [13]
L'héritage de l'Amérique est le respect de la dignité humaine, en particulier le respect de l'innocent, des plus vulnérables et marginalisés.
Les dirigeants politiques catholiques qui prétendent qu'ils peuvent séparer les vérités de la foi de leurs vies politiques ont choisi de se séparer de la vérité, du Christ et de la communion de l'Église catholique.
Au contraire, les dirigeants politiques catholiques qui comprennent vraiment les enseignements de l'Église et qui utilisent leur créativité et leur initiative visant à développer de nouvelles façons créatives pour mettre fin à la protection juridique de l'avortement méritent les éloges et le soutien de l'Église et des fidèles laïcs. Nous devons tous mettre notre énergie et nos efforts à mettre fin à la protection juridique de l'avortement. Cela est, et doit être l'objectif principal de la politique américaine catholique, il est difficile d'imaginer un enjeu politique avec la même signification que le meurtre légal des enfants.
Bâtir une culture de la vie
La protection de la vie est notre devoir en tant que catholiques, et éliminer la protection juridique de l'avortement est impératif. 40 ans ont passé et nous n'avons toujours pas trouvé une stratégie efficace pour mettre fin au massacre juridiquement protégé de l'enfant à naître. Mais nous avons aussi échoué à gagner l'opinion publique. Aujourd'hui, les sondages indiquent que 63 % des Américains sont favorables à la protection juridique de l'avortement. [14] C'est là que le changement doit commencer.
Même si nous devons poursuivre les efforts juridiques, nous devons également reconnaître que le droit suit la culture, alors si nous vivons dans une culture qui respecte la dignité de toute vie humaine, nous pourrons facilement faire adopter des lois qui font la même chose.
Notre tâche, disait le bienheureux Jean-Paul II en 1995, est « d'aimer et honorer la vie de tout homme et de toute femme, et de travailler avec constance et avec courage pour qu’en notre temps, traversé par trop de signes de mort, s’instaure enfin une nouvelle culture de la vie, fruit de la culture de la vérité et de l’amour. » [15]
Une culture de la vie, tout simplement, est celle qui reçoit avec joie et célèbre le don divin de la vie. Une culture de la vie ne reconnaît pas la dignité humaine en tant que concept théorique ou théologique, mais comme un principe vivifiant, comme une mesure de l'activité de la famille et de la communauté. Une culture de la vie soutient plus particulièrement la vie de la famille. Elle soutient et célèbre la dignité des personnes handicapées, des enfants à naître et des personnes âgées. Une culture de la vie cherche à vivre dans la gratitude pour le don de la vie que Dieu nous a donné.
Si nous voulons bâtir une culture de vie, nous devons commencer par la charité. La charité sociale ou la solidarité est la marque d'une culture de la vie et d’une civilisation de l'amour. Elle nous permet de voir l'autre à travers les yeux de Dieu, et donc de voir la valeur unique et personnelle de l'autre. La Charité nous permet de traiter l'autre avec justice non pas parce cela nous est obligatoire, mais à cause de notre désir d'aimer comme Dieu aime.
Cette charité doit commencer dans la famille. Nos familles sont le premier endroit où ceux qui sont marginalisés, et dont la dignité est oubliée, peuvent être pris en charge. Pour bâtir une culture de vie, nous devons nous engager à renforcer nos propres familles, et à soutenir les familles de notre communauté. Des familles fortes engendrent des liens solides qui nous permettent d'aimer les personnes les plus en danger d'être perdues et abandonnées à une culture de mort.
La charité de la culture de la vie soutient également les œuvres de miséricorde, l’apostolat de la justice sociale et du soutien. Les familles touchées par la culture de la mort sont souvent brisées. Soutenir l'adoption, le mariage, les programmes chargés de la protection sociale, les soins de santé et une politique d'immigration responsable parlent à tous d’une culture qui embrasse et soutient la dignité de la vie.
Une véritable culture de la vie est contagieuse. La joie qui vient de vivre dans la gratitude pour le don de la vie et de considérer toute vie comme un cadeau produit du changement. Quand les chrétiens commenceront à vivre avec un souci réel de la dignité humaine, notre nation se réveillera de la tragédie de l'avortement, et elle commencera à changer.
Enfin, chers frères et sœurs, je tiens à vous rappeler la puissance de la prière. Notre prière et nos sacrifices pour mettre fin à l'avortement, en union avec le Christ sur la croix, vont transformer les cœurs et renouveler les esprits. Dans la prière, nous confions notre nation à Jésus-Christ. Ce faisant, nous pouvons être assurés de la victoire.
Aujourd'hui, je vous demande de vous joindre à moi dans une nouvelle détermination à construire une culture qui voit avec les yeux de Dieu, qui voit la dignité de l'enfant à naître, des femmes et des hommes, des pauvres, des personnes âgées, des malades mentaux et des handicapés.
Nos ancêtres ont vu avec les yeux de Dieu quand ils ont reconnu dans la Déclaration d'Indépendance : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que tous les hommes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables, parmi lesquels se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »
Je vous demande, chers frères et sœurs, de vous joindre à moi dans la construction d'une culture de la vie qui éliminera le meurtre brutal de l'enfant à naître, le plus petit au milieu de nous. Il n'y a pas de plus grande mission que nous pouvons entreprendre. Je prie pour que les paroles de l'Écriture puissent brûler dans nos cœurs, « C’est toi qui m’as formé mes reins, qui m'as tissé au ventre de ma mère; je te rends grâce pour tant de prodiges : merveille que je suis, merveille que tes œuvres. » [16]
Sincèrement vôtre dans le Christ,
Mgr Samuel J. Aquila, STL
Archevêque de Denver
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[1] La CCC 2270
[2] Jérémie 1:5
[3] REC 2278
[4] Evangelium vitae, 57.
[5] Veritatis Splendor, 97
[6] Evangelium vitae, 56
[7] Déclaration sur l'avortement, de la Congrégation de la Doctrine pour la Foi, 1974.
[8] « Salutiamo con paterna effusione, » 9 décembre 1972, AAS 64 (1972), p. 737.
[9] Déclaration sur l'avortement, de la Congrégation de la Doctrine pour la Foi, 1974.
[10] Instruction sur le respect de la vie humaine à son origine et à la dignité de la procréation Congrégation., de la Doctrine de la Foi, 1987.
[11] Lumen gentium, 31.
[12] Gaudium et spes, 43.
[13] Jean-Paul II, cérémonie d'adieu, visite apostolique aux États-Unis et au Canada, 19 septembre 1987
[14] Roe contre Wade à 40 : plus s'opposer à la décision d'avortement renversement, Pew Research Center, 2013
[15] Evangelium vitae, 77.
[16] Psaume 139 : 13-14
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Une bonne réflexion dans le journal Le Devoir sur l'euthanasie et la dignité

Sur le site du journal Le Devoir du 24 janvier 2013, une lettre de Renald Veilleux, de Gatineau:

 

 

 

Faut-il se faire euthanasier pour mourir dans la dignité ? Quelle belle pirouette de singe pour tenter de nous faire croire qu’en se faisant euthanasier, nous mourrons dans la dignité. Et qu’en est-il de tous ceux et celles qui sont morts sans interventions indues, sont-ils morts dans l’indignité ? N’avons-nous pas la responsabilité d’accompagner nos mourants dans la souffrance des derniers moments ?
 

C’est sans aucun doute dans ces derniers instants qu’ils ont le plus besoin de notre compassion et de toute notre affection. Allons-nous les laisser mourir comme des chiens ou devancer leur mort en se faisant croire qu’ils mourront dans la dignité ?
 
 
L’aide médicale à mourir ? Un autre euphémisme pour nous endormir. Jusqu’à tout récemment, l’aide médicale était destinée à nous aider à vivre, non à mourir. Avec l’euthanasie, on suspend l’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, mais rassurez-vous, votre bon médecin va vous aider à mourir dans la dignité. Faites-moi rire, mais je vous l’avoue, je ris jaune. […]

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Bulletin Janvier 2013 -- L'année à venir

De la part de toute l’équipe de Campagne Québec-Vie, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2013 !

Il me semble qu’avec chaque année qui passe, les inévitables revers et les humiliations aidant, nous nous imprégnons de plus en plus de cette vérité que nous n’avons pas à gagner le combat pour le respect de la vie, mais qu’il a en fait déjà été gagné sur la croix il y a 2000 ans ! Tout ce qu’il nous reste à faire est d’attester par notre vie que nous croyons que cette victoire a bel et bien eu lieu.

Aussi, d’une certaine manière, la victoire, même si elle s’est déroulée sur le Golgotha, reste inachevée et il faut la compléter, comme le dit saint Paul dans sa première épitre aux Colossiens : « … je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église. » (Col 1 :24)

Nous défendons donc la vie des plus faibles car nous avons la conviction que la Vie l’a emporté sur la Mort, que le « chacun pour soi » qui régit les comportements des gens du monde n’est plus la voie à prendre. La nouvelle loi n’est pas celle du plus fort mais de l’Amour; la nouvelle espérance n’est pas celle du plaisir mondain mais de la vie éternelle. C’est cela que nous annonçons en tant que personnes pro-vie.

Quand l’on défend la vie des plus faibles, nous « complétons en notre chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église. » C’est-à-dire que nous suivons le chemin que Dieu a pris – celui de la Croix – pour notre plus grand bien, car lorsque l’on partage les souffrances du Christ, l’on partage aussi ses récompenses.

Et voilà un conseil pratique : si nous vivons simplement de façon cohérente avec notre foi en un Dieu qui a conquis la mort, nous subirons les persécutions en ce monde et nous recevrons le gage de cette persécution. Bref, en défendant la Vie et la famille, nous annonçons la Victoire de Jésus sur la croix, nous subissons des persécutions et nous méritons la Vie éternelle. (par la grâce de Dieu, bien sûr !)

Mais encore faut-il que cette annonce de la victoire sur la Mort se fasse par des gestes concrets et des paroles claires. Que ferons-nous cette année pour manifester notre confiance en Celui qui nous a promis que la mort n’aurait pas le dernier mot ? Voici un bref aperçu des activités que nous voulons mettre en marche en 2013:

1. 40 jours pour la vie : cette vigile de prière devant un avortoir de Montréal pour 40 jours, 12 heures par jour, se fera deux fois, du 13 février au 24 mars et en automne de la mi-septembre au début novembre.

2. Triduum 2013 : une série de conférences, de vigiles de prières et de messes à Montréal qui se tiendront du 4 au 8 mai et qui précéderont la Marche pour la vie à Ottawa.

3. Marche pour la vie 2013 : cette marche annuelle attirant plus de 15 000 personnes se tiendra sur la colline parlementaire à Ottawa le jeudi 9 mai.

4. Manifestation avec pancartes : durant l’été 2013 nous comptons faire une tournée de quelques villes du Québec avec pancartes illustrées pour manifester notre désaccord avec l’avortement.

5. Crossroads Walk (« Pèlerins de la croisée des chemins ») : Nous accueillerons de nouveau cette année, au début du mois d’août, ces jeunes qui traversent à pied le Canada pour le respect de la vie.

6. Initiative d’arrêt de financement des avortements : Nous voulons lancer une campagne d’arrêt de financement public de l’avortement en automne 2013. Nous vous offrirons également la feuille à remplir pour le temps des impôts comme nous l’avons fait l’année dernière.

7. Congrès 2013 : Comme à chaque année, nous vous convions à notre congrès qui se tiendra en automne. Le lieu reste à fixer. (Voir notre congrès 2012.) 

8. Veillée pour la Vie : Une veillée de prière pour la vie se tiendra le dimanche soir qui précédera l’Avent (autour du 1er décembre 2013)

9. Ministère des « bergers sur trottoir » (« Sidewalk counselling ») : tous les matins de semaine pour une heure, sauf lors des 40 jours pour la vie, nous sommes présents à l’extérieur d’un avortoir montréalais pour offrir aux femmes qui pensent se faire avorter des alternatives à l’avortement et une aide concrète.

10. Site Web / Facebook / Twitter : Nous continuerons à faire croître notre auditoire sur notre site Internet (www.cqv.qc.ca), qui de septembre 2009 à aujourd’hui, est passé de 1000 visiteurs différents par mois à près de 7500 visiteurs différents mensuels.

11. Ministère de guérison post-avortement : En collaboration avec d’autres groupes pro-vie de Montréal, nous tenterons cette année d’établir un groupe d’appui pour les femmes et les hommes qui vivent un deuil post-abortif.

12. Enceinte / Inquiète : Nous continuerons en 2013 à répondre aux appels reçus sur notre service téléphonique sans frais pour femmes enceintes en difficulté (1-855-871-4442)

Merci de porter dans vos prières tous ces projets ; et d’y participer selon vos capacités !

Pour la vie,

Georges Buscemi , président

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Sur le «débat» sur le «mariage» gai au Québec, deux lettres parues dans le Devoir

Deux articles dans le Journal le Devoir du 24 janvier 2013 tentent de prouver qu'il y a bel et bien eu débat au Québec sur le «mariage» gai. L'un de Michel Dorais, sociologue de la sexualité, l'autre de l'ancien ministre Paul Bégin. À tous deux, dans un court paragraphe, le journaliste Christian Rioux répond, lui qui a constaté sur place l'ampleur du débat et des manifestations françaises:

Aussi, oubliez-vous de rappeler que ce débat au Canada a d’abord été tranché par les tribunaux. Jugements devant lesquels les élus se sont, comme souvent, rapidement inclinés. Comme débat, on a vu mieux.

Effectivement, les députés québécois reconnus pour leurs attributs «lapins», ont détalés et votés unanimement n'importe quoi, le «mariage» gai, pouvant les protéger des attaques des médias.

Pour qu'il y ait de justes débats, il est important que chacun puisse s'exprimer, à forces égales...

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Le tabou: un article dans La presse sur l'avortement. Quand le coeur interpelle la déraison...

Sur le site du journal La Presse du 23 janvier 2013:

(Un article de Sylvia Galipeau)

 

Une mère blogueuse du New York Times signe ici un article très touchant, portant sur un des grands tabous du féminisme: l’avortement des mères. L’auteure l’avoue d’emblée: oui, elle est féministe. Elle l’a toujours été. Toujours défendu le droit des femmes de disposer de leur corps. Seulement voilà. Depuis qu’elle est devenue mère, tout a changé. Et ce droit qu’elle a toujours défendu, elle ne peut plus supporter de le voir exercer. Pas chez d’autres mères, à tout le moins.
(...)
(Traduction libre: C’est comme si la maternité nous avait changées. Si hier nous partions en croisade pour défendre les droits des femmes, aujourd’hui nous nous engageons silencieusement à ne plus jamais les exercer. Les bonnes mères ne parlent pas d’avortement, c’est un sujet enfoui dans les racoins sombres de nos consciences, qui ne réapparaît au grand jour qu’en temps d’élections, dans l’isoloir. Oui, nous croyons que les femmes ont le libre choix. Mais non, nous ne croyons pas qu’elles devraient l’exercer, surtout pas devant toutes celles qui choisissent d’avoir des enfants. Et ça, c’est le plus grand tabou du féminisme.)
 
Permettez que je résume son propos. Un jour, raconte-elle, une amie, mère comme elle, lui annonce qu’elle est enceinte. Elle lui saute dans les bras. Sauf que la nouvelle n’est pas une “bonne” nouvelle pour l’amie en question. La grossesse n’est pas voulue. Et le père n’en saura jamais rien. Elle ne compte pas garder l’enfant. En tant que féministe, oui, l’auteure l’aurait certainement appuyé dans son choix. C’est son droit. Son corps. Sa liberté. Mais en tant que mère, en tant que mère qui tente d’avoir d’autres enfants de surcroît, elle ne le peut pas. Elle ne le peut plus. Paradoxe ….
 
Le texte, bien senti, est merveilleusement bien écrit. Plein d’émotions. Oui, elle juge. Oui, elle condamne. Mais elle s’explique. Avec le coeur. Avec les tripes. Pour un sujet aussi délicat, je dois avouer que c’est rare.
(...)

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Un ministre Japonais invite les personnes âgées à mourir au plus vite...

Non, ce n'est pas de la fiction. Il s'agit du ministre japonais des finances, Taro Aso (photo de gauche), un ancien premier ministre! Le Japon est un pays où le vieillissement de la population pèse lourd. Sur le site de 7sur7.be du 22 janvier 2013 :

 

Le ministre japonais des Finances Taro Aso a accablé ses compatriotes âgés d'un lourd sentiment de culpabilité dans le cadre des réformes d'austérité qu'il impose au pays. Vu le vieillissement de la population, la sécurité sociale japonaise est aux abois. Le Japon compte en effet un tiers d'habitants (et d'électeurs...) de plus de 60 ans. Une facture lourde à digérer pour l'état nippon.
 
Le grand échiquier japonais, qui est également vice-Premier ministre, estime que les personnes âgées devraient avoir l'occasion de ne pas prolonger inutilement la fin de leur existence. Mourir à temps - et si possible plus tôt que tard - est à ses yeux une bonne économie. "Que Dieu vous préserve de continuer à vivre alors que vous voulez mourir", a déclaré Taro Aso. "Je ne pourrais pas me réveiller le matin en sachant que c'est l'Etat qui paie tout ça pour moi".

Le ministre, qui est bien connu pour ne pas mâcher ses mots, a par ailleurs 72 ans. Il affirme avoir ordonné à ses proches de l'euthanasier quand son heure serait venue. Dans son discours, le ministre a ciblé les "gens pendus au bout d'un Baxter" et leur entourage qu'il a culpabilisés avec des mots très durs: "La problématique des dépenses faramineuses en gériatrie ne sera résolue que si vous les incitez à se dépêcher de mourir".

Ce ministre Japonais a du moins une qualité que devrait lui envier plusieurs parlementaires québécois, partisans de l'euthanasie : la franchise.

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L'euthanasie au Québec : Attention à ce que vous souhaitez!

Un texte paru sur le site de l'Euthanasia Prevention Coalition du 22 janvier 2013, par Alex Schadenberg, directeur général (traduction CQV) :
 
(Alex Schadenberg, directeur général de l'Euthanasia Prevention Coalition)
Le gouvernement du Québec semble vouloir légaliser l'euthanasie, qu'il qualifie de « mort assisté » en définissant l'euthanasie comme une forme de soins de santé.
Selon l'analyse du rapport de la Commission québécoise « Mourir dans la Dignité » et les propositions du récent rapport Ménard, il semble que le Québec envisage de mettre en œuvre une loi sur l'euthanasie qui reflète le droit belge.
L'euthanasie est le fait intentionnel de causer la mort, où que la mort soit causée directement à partir de cet acte. L'euthanasie a toujours été définie dans le cadre de la Loi sur les homicides dans le Code criminel, parce que, quel que soit le motif, l'euthanasie est un acte de mise à mort.
Comment le meurtre peut-il se définir comme une forme de soins de santé?
En définissant l'euthanasie comme soins de santé, l'accès à l'euthanasie va inévitablement être étendu à tout le monde, car tout le monde a droit à un accès égal aux soins de santé. Les gens qui veulent agrandir l'accès à l'euthanasie, dans un proche avenir, auront recours à la clause d'égalité dans la Charte canadienne des droits pour convaincre les tribunaux d’étendre logiquement le « droit » à l'euthanasie. Le gouvernement du Québec semble avoir délibérément défini l'euthanasie comme un traitement médical afin de le présenter sous une forme permise limitée, puis de laisser les tribunaux étendre l’euthanasie à presque tout le monde.
Il est intéressant de constater que le Québec a choisi d’imiter la loi belge sur l’euthanasie. La Belgique a légalisé l'euthanasie en 2002 et les études ont constaté des abus importants principalement liés aux définitions imprécises et largement ouvertes que la loi belge utilise.
Trois études récentes de la région de la Flandre ont constaté que :
Il est important de noter que, même si des études indépendantes ont constaté que des abus importants se produisent malgré la loi belge sur l’euthanasie, pas un seul médecin n’a été poursuivi en Belgique.
Maintenant, le gouvernement belge envisage de modifier la loi sur l'euthanasie pour inclure les enfants et les personnes atteintes de démence et de la maladie d'Alzheimer. Ce serait une nouvelle fois élargir les définitions pour permettre à de nouvelles catégories de personnes d’accéder à l’euthanasie.
Compte tenu des préoccupations québécoises liées à la maîtrise des coûts des soins de santé et le souci des erreurs médicales, n'est-il pas probable que Québec suivra l'exemple de Belgique?
Le seul moyen de protéger efficacement la population est de maintenir l'euthanasie comme un acte illégal et d'assurer des soins de qualités aux personnes atteintes de maladies chroniques ou terminales.
Aux gens favorables à l’euthanasie nous disons faites attention à ce que vous désirez, car cela peut devenir quelque chose que vous ne souhaitez pas...
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Véronique Hivon, ministre de l'euthanasie du Québec ?

Dans le journal La Presse du 19 janvier 2013, nous avons eu droit à une entrevue de la ministre déléguée aux Services sociaux responsable du dossier «Mourir dans la dignité», Mme Véronique Hivon.

Notre savante ministre péquiste nous a donné un message très clair en 10 points :

1- L'aide médicale pour mourir dans la dignité se situe dans un continuum de soins en fin de vie ; c'est le soin ultime !

2- Cette aide médicale à mourir n'est pas de l'euthanasie, car c'est très bien balisé.

3- Il ne faudrait pas que le malade demande une aide médicale à mourir parce qu'il n'a pas accès à de bons soins. Cette aide médicale sera un complément de soins en fin de vie.

4- La nouvelle loi va protéger les médecins qui vont aider les grands malades à mourir dignement.

5- La nouvelle loi va contourner le Code criminel du Canada qui défend de pratiquer l'euthanasie. La santé, c'est de compétence provinciale.

6- Quant aux soins palliatifs, le gouvernement va étudier cette problématique. On verra !

7- Les gens qui ont perdu leur lucidité ne seront pas oubliés. La loi sera amendable. Un comité d'experts va se pencher sur cette question.

8- Face aux enfants, aux bébés et aux adolescents très malades et très souffrants, qui va décider ? " Tous les détails seront connus quand le projet de loi sera déposé " dit la ministre. On verra !

9- Le projet de loi va couvrir les maladies graves et incurables. Donc, la loi n'exclura pas le cancer et les maladies dégénératives.

10- Au Québec, la population a eu la maturité de se prononcer sur cette question. Le consensus est très clair en faveur de ce projet de loi. " Il faut prendre acte et ne pas être en retard sur la société ", dit la ministre.

En terminant, Mme Hivon affirme haut et fort " que chaque personne doit avoir une fin de vie conforme à ses valeurs ".

La ministre Véronique Hivon est très claire : elle ira à l'encontre de la majorité des rapports déposés à la Commission d'enquête mise sur pied par le gouvernement ; ceux-ci refusaient l'euthanasie. Celle-ci sera légalisée au Québec même si Mme Hivon ne veut surtout pas prononcer le mot euthanasie.

Le plus inquiétant en lisant cette interview, c'est de constater que dans un premier temps nous aurons une loi très bien balisée et encadrée, mais que dans un deuxième temps, le gouvernement reste très ouvert pour assouplir et amender cette loi, toujours à la remorque du consensus social.

À moins que nous passions à l'action, la porte de l'euthanasie va très bientôt s'ouvrir. D'ici quelques années, comme dans le cas de l'avortement, nous aurons droit à l'euthanasie sur demande avec notre carte soleil.

Il faut enlever nos lunettes roses et voir en face la triste réalité qui pointe à l'horizon et qui exige que l'on agisse. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas plutôt présenté un projet de loi sur des soins palliatifs de très grande qualité pour permettre de mourir dans la dignité ? Quand la journaliste de La Presse, Nathalie Collard, a demandé à Mme Hivon si le Québec a les moyens financiers d'offrir à tous les Québécois des soins palliatifs de qualité, pourquoi la ministre s'est-elle empressée de faire du patinage de fantaisie ?

Le gouvernement Marois a fait son lit. L'euthanasie, c'est pour l'État très payant ; mais des soins palliatifs bien organisés et accessibles à toute la population, ça pourrait coûter cher au système de santé, n'est-ce pas ?

Alors, allons-y pour l'euthanasie !

Chère Mme Véronique Hivon, vous avez oublié des choses extrêmement importantes dans votre projet de loi : la valeur incommensurable de la personne humaine de la conception jusqu'à la mort naturelle.

Votre savante Commission aurait dû consulter Jean Vanier, ce grand personnage unique au monde, qui depuis des décennies s'occupe des personnes handicapées tant au niveau physique qu'intellectuel un peu partout sur la planète. Pour lui, chaque personne est un tsunami d'amour peu importe sa condition. Quel que soit son niveau de maladie, de dégénérescence ou d'immobilité, toutes ces personnes humaines ont une valeur unique, même si la société, de plus en plus décadente, les considère comme un fardeau social.

Votre projet de loi ne s'adresse-t-il surtout pas aux bien-portants qui ne supportent plus de regarder en face la maladie, la douleur, la souffrance et la mort ?

Nous voulons une société parfaite ; les grands malades accaparent notre temps (il faut les visiter) et notre argent (ça coûte cher au système). Alors, l'euthanasie devient la solution miracle pour régler tous les problèmes.

Mais cette solution pratique n'est absolument pas humaine.

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Réplique à Laurent McCutcheon président de Gai écoute sur l'opposition des Français au «mariage» gai

Sur le site du journal La Presse du 23 janvier 2013, le président de Gai écoute, M. Laurent McCutcheon, exprime son incompréhension du refus des Français du «mariage» gai et de l'adoption pour les partenaires de même sexe. Voici quelques extraits commentés de cet article : 

 

« Tout a été dit dans les deux camps opposés. Inutile de débattre des questions philosophiques, religieuses, démographiques, sociologiques. Admettons plutôt certains faits. »

Ah, pourquoi M. McCutcheon craint-il le débat? Serait-ce que l’argumentation du million de Français qui ont manifesté contre le « mariage » gai pourrait avoir des répercussions au Québec?
 

 « Oui, le mariage est une institution. Oui, les grandes religions rejettent l'idée que le mariage puisse être ouvert aux couples de même sexe. Oui, un couple formé de deux hommes ou de deux femmes est un couple biologiquement stérile. Oui, historiquement, les enfants ont eu deux parents de sexe différent et historiquement, le mariage a été contracté par un homme et une femme. »

Par exemple que le mariage contracté par un homme et une femme n’est pas une question historique, car il dépasse complètement le cadre de l’histoire (partie du passé postérieure à l’apparition de l’écriture). Il précède et surpasse le cadre historique. Le mariage, intrinsèquement union d’un homme et d’une femme, est l’institution naturelle et universelle de la fondation d’une famille. Peu importe les vicissitudes de l’histoire… le mariage n’est pas la création des pouvoirs publics.
 

« Pourquoi pareil tollé en France alors que chez nous, le mariage gai n'a pas fait de grandes vagues et que les rues n'ont pas été envahies par des opposants? »

Peut-être parce qu’au Québec, le pouvoir de la censure et de certains lobbys gais capable d’exercer un terrorisme intellectuel en qualifiant quelqu’un « d’homophobe » en fait taire plus d’un. Même si vous avez des amis homosexuels, selon la folle définition québécoise, le simple fait de ne pas trouver que l'homosexualité soit épanouissante fait de vous un homophobe. Une «attitude négative» envers l'homosexualité, et vous voilà taxé d'homophobie! Est-ce si étonnant que les Québécois n'aient pas eu la liberté de dire leur opposition dans ces conditions? Les Français ont encore une liberté de parole, pour l’instant…
 

« Selon les sondages, les Français seraient majoritairement en faveur du mariage homo alors qu'ils seraient beaucoup moins nombreux à être favorables à l'adoption des enfants par un couple de même sexe. »

Il est vrai que les Français sont actuellement majoritairement en faveur du « mariage » homosexuel, mais cette tendance est à la baisse et se rapproche visiblement des 50 %. Par contre, les Français sont fortement contre l’adoption et la procréation médicalement assistée par les partenaires de même sexe.


 

« L'expérience québécoise et canadienne devrait guider la France. Des milliers de couples de même sexe sont mariés, ont adopté des enfants ou ont eu des enfants par insémination et d'autres ont adopté ceux de leur conjointe ou conjoint. »

Ce qui se passe au Québec est totalement inacceptable. Un enfant n’est pas un objet commercial que l’on fabrique pour ceux qui en veulent! Les droits de l’enfant priment sur les privilèges demandés par certains groupes de notre société. Vraiment, la réprobation française de l’adoption et la procréation médicalement assistée devrait guider l’expérience québécoise et canadienne, tragique dans ce domaine, vers une porte de sortie bénéfique pour l’enfant.
 

« Depuis de très nombreuses années, des enfants ont été éduqués par des couples de même sexe et le consensus scientifique confirme que les enfants de ces couples se développent de manière comparable à ceux des couples de sexe différent (American Academy of Pediatrics, 2002). La qualité de l'éducation et les relations harmonieuses dans le couple contribuent d'avantage au développent de l'enfant que le sexe des parents. »

Consensus scientifique ? Il n’y a certainement pas de consensus scientifique alors que de nombreux psychologues, sociologues, etc. se sont prononcés clairement contre l’adoption d’enfants par les partenaires de même sexe.  La seule étude reconnue comme répondant aux critères d’une recherche sérieuse et scientifique montre les effets négatifs d’une « homoparentalité »… Dire que « la qualité de l’éducation et les relations harmonieuses dans le couple contribuent davantage au développement de l’enfant que le sexe des parents » est une accusation gratuite, sans fondement. La souffrance des enfants qu’on a volontairement privés d’un père ou d’une mère est depuis toujours, source de romans et d’études psychologiques plus ou moins sérieuses, mais combien documentées. On peut se rappeler le titre du livre, devenu aujourd’hui un proverbe, de « père manquant, fils manqué »…
 

« Enfin, si l'on devait s'en remettre à l'Histoire pour déterminer nos droits, l'esclavage serait toujours existant, les femmes seraient soumises à l'autorité de leur mari et n'auraient pas le droit de vote, et la procréation assistée et le droit à l'avortement n'auraient jamais vu le jour. Souhaitons que les Français acceptent que le futur soit différent du passé. »

Comme explicités plus tôt, nous ne nous en remettons pas à l’histoire, c’est plutôt à l’histoire de respecter cette institution naturelle de la société et de la famille, qu’est le mariage, constitué d’un homme et d’une femme.
 

« Rappelons à nos amis français que personne n'a jamais demandé la permission à un gouvernement pour faire des enfants, et cela continuera ainsi. Les enfants sont là et d'autres naitront. » 

Les Français sont certainement, tout comme nous, parfaitement d’accord avec cette assertion. Nous nous battrons jusqu’au bout pour que les personnes homosexuelles, comme toute autre personne, aient le droit de se marier et d’élever des enfants nés naturellement de cette union. Mais tout comme les Français, nous disons non à l’adoption et à la procréation assistée pour des partenaires de même sexe.
 

« La question doit plutôt être : veut-on assurer un avenir honorable et sécuritaire aux enfants des couples de même sexe ou veut-on les laisser sans protection véritable? Comprendre cela devrait éviter que les Français se braquent de façon insensée. » 

D’abord, si comme chez les Français, l’adoption était refusée aux partenaires de même sexe, ce serait une question pratiquement réglée, pour le bien de l’enfant. Le bon sens des Français prévaut sur cette question. Et pour ce qui est des partenaires de même sexe où l’une des personnes impliquées a un enfant, cet enfant a déjà un parent qui s’occupe de lui. Dans le cas où ce parent décéderait, les autorités compétentes décideront de la personne ou du couple qui pourra adopter cet enfant, selon son plus grand bien. Ce qui n’empêchera pas l’enfant d’avoir de grands amis, l’ami (e) de son parent éventuellement.
 

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Témoignage d'espérance d'un jeune handicapé, dans le journal Le Nouvelliste

Sur  le site du journalLe Nouvelliste du 22 janvier 2013:

 

(La rivière Batiscan)

(Montréal) C'était le 13 juin 2007. Il faisait beau et chaud. Entre un examen de fin d'année et le bal des finissants, Frédérik Cossette-Gélinas, 17 ans, a plongé avec entrain dans les eaux de la rivière Batiscan.

Lorsque l'adolescent a refait surface, le temps venait de s'arrêter et l'avenir allait se dessiner autrement.

Âgé de 22 ans, Frédérik se souvient avec exactitude de la violence avec laquelle sa tête a frappé le fond du cours d'eau, mais surtout de la décharge électrique qui a envahi tout son corps. Le diplômé du Séminaire de Trois-Rivières a subi une fracture de la vertèbre cervicale, le paralysant des pieds au torse. Frédérik est aujourd'hui tétraplégique. Il se déplace en fauteuil roulant.
(...)
«Au début, j'étais dans ma bulle», se souvient-il avant de supposer qu'il ne réalisait pas encore la gravité de la situation, laissant à sa mère la responsabilité de s'inquiéter pour deux.

 Lorsqu'il y repense aujourd'hui, Frédérik se dit qu'il a eu le bon réflexe. Au cours des cinq dernières années, le jeune homme ne s'est pas enfoncé dans la déprime, pas plus qu'il en a voulu au monde entier. Dès les premiers instants, Frédérik a fait face à la situation avec calme, voire avec sérénité.

 «Je ne me posais pas trop de questions. Je me disais: ''On verra...'' Ça ne changeait rien de m'en faire tout de suite avec ça», ajoute celui qui, dès les premières heures qui ont suivi le drame, recevait la visite de ses amis de Saint-Narcisse et du STR. Frédérik appréciait ce va-et-vient autour de lui. Sans le savoir, ses chums lui ont permis de garder la tête hors de l'eau. Leurs conversations d'ados l'empêchaient de trop réfléchir à ce que serait sa vie d'adulte handicapé.
Frédérik s'apprêtait à célébrer la fin de ses études secondaires quand il a plongé dans une section de la rivière qu'il croyait plus profonde. Forcé de laisser tomber son travail d'été dans une entreprise agricole de Saint-Narcisse et d'oublier sa rentrée en sciences de la nature au Cégep de Trois-Rivières, le jeune homme n'est pas resté inactif pour autant.

Après son hospitalisation à Sacré-Coeur, il a fréquenté comme un élève assidu l'Institut de réadaptation Gingras-Lindsay et le Centre de réadaptation Lucie-Bruneau, à Montréal. Pendant un an et demi, toutes ses journées étaient consacrées à apprivoiser son corps engourdi et à «débloquer les bras», pour reprendre son image.

Contrairement à ses jambes qui demeurent immobiles, les membres supérieurs de Frédérik répondent en partie à ses commandements. «Mes mouvements s'arrêtent aux poignets», indique celui qui a dû réapprendre à s'habiller et à se déshabiller, quitte à prendre une heure à chaque fois. Manger avec des ustensiles, se brosser les dents, utiliser un cellulaire... Tous ces gestes n'ont rien de banal quand tes mains refusent d'obéir au doigt et à l'oeil.

Deux ans à peine après son tragique plongeon, Frédérik a franchi les portes du Cégep de Trois-Rivières, bien décidé à poursuivre ses études là où elles avaient été brutalement interrompues. L'étudiant a mené une vie normale de cégépien si on exclut ses déplacements en fauteuil roulant et le fait qu'entre un cours et une bière au centre-ville, il devait se rendre au Centre de réadaptation InterVal pour maintenir ses acquis et la forme.

Une fois son diplôme d'études collégiales en main, en décembre 2011, Frédérik a accepté de se prêter à une délicate intervention chirurgicale. À vrai dire, il est un des rares au Québec à avoir subi un transfert des tendons. «Je dois être le 5e ou le 6e», dit-il avant d'expliquer que le transfert tendineux a pour but de renforcer les bras en plus de leur procurer une plus grande motricité.

À pareille date l'an dernier, Frédérik s'engageait de nouveau pour plusieurs mois de réadaptation, plus motivé que jamais à poursuivre sa quête d'autonomie. Sa détermination lui donne raison et confond les sceptiques. À l'automne dernier, il entreprenait à l'ÉTS des études universitaires en génie mécanique.

Frédérik vit seul dans un petit studio de la rue de la Montagne. Il bénéficie quotidiennement d'une aide à domicile, notamment pour aller au lit. «Il n'en manque pas gros pour que j'y arrive tout seul, mais avec les études, le soir, je suis crevé. Je n'ai pas le temps de prendre une heure pour me déshabiller et me transférer dans le lit», avoue celui qui préfère mettre ses énergies ailleurs.

 Cours, physio, sorties entre amis, visites à Trois-Rivières... Le quotidien de Frédérik est réglé au quart de tour. Il adore. Malgré son handicap, le jeune homme n'a jamais remis en question la poursuite de ses ambitions. Frédérik a accepté ce qui est arrivé et de vivre autrement.

«J'essaie d'avoir le rythme de vie que j'avais avant. Je ne veux pas changer trop de choses. Quand tu avances, tu ne vois pas le temps passer», rappelle-t-il tout simplement.
 

«Frédérik est épanoui et autonome. Il embrasse la vie. C'est mon héros!»

Il n'y a qu'une mère pour parler ainsi de son fils. Andrée Cossette est une femme pour qui tout est possible. Frédérik a de qui retenir. «Des barrières, on ne s'en met pas», affirme la vérificatrice générale de la Ville de Trois-Rivières.

Le 13 juin 2007, Mme Cossette était à l'emploi de la compagnie Abitibi-Consolitated, division Laurentide, lorsqu'elle a reçu l'appel d'un ami de Frédérik lui annonçant le terrible accident. Son monde à elle prenait aussi une autre direction. Paniquée puis inquiète, Andrée Cossette a cependant refusé de se laisser aller au découragement. Elle a imité son garçon qui, lui, s'est inspiré de sa mère. «On regarde en avant et on essaie de faire de notre mieux», souligne-t-elle.

Le courage de Frédérik est également directement proportionnel à l'esprit de corps de son frère Charles, 20 ans, un étudiant en économie à l'Université Laval. Il y a cinq ans, le frérot est devenu les bras et les jambes de Frédérik. Récemment encore, c'est Charles qui l'aidait à profiter de la plage de Punta Cana, en République Dominicaine.

L'été prochain, la mère et ses deux garçons aimeraient visiter la côte Ouest américaine pour le plaisir de s'imprégner de nouveaux paysages et de passer du temps ensemble. Pour Andrée Cossette, une urgence de vivre s'est imposée d'elle-même en juin 2007. À ses yeux, il n'y a pas de projets irréalisables. «Chaque petite bataille devient une victoire», répète-t-elle à qui veut bien l'entendre. Frédérik, le premier, a compris le message.

(...)

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