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Vérité ou charité ?

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. ― image (montage) : Wikimedia Commons/n°1/n°2, Jean Gagnon

En politique, les nationalistes se laissent facilement museler par l’accusation de « racisme ». En religion, les catholiques se laissent également paralyser par l’accusation d’« intolérance ». On n’ose plus défendre les dogmes de foi par crainte de « manquer de charité » envers les non-catholiques. L’appel à la charité vient justifier toutes les capitulations de l’Église. C’est l’argument massue des catholiques libéraux depuis le XIXe siècle.

Pour éviter ce piège intellectuel, je crois que l’on pourrait appliquer, avec quelques nuances, la grille d’analyse que Michel Brunet employait dans le domaine des relations interethniques. Il suffit d’entendre ici le mot « collectif » au sens d’Église plutôt que de Nation.

Sur le plan collectif/collectif, l’Église catholique n’a aucune concession à faire aux autres religions. Elle est le Corps mystique du Christ. Sa perfection spirituelle n’est nullement entachée par les péchés personnels ou les erreurs doctrinales de ses membres, fussent-ils évêques ou papes. Hors de l’Église, point de Salut. Les vérités partielles des fausses religions n’apportent rien aux catholiques, car elles sont déjà contenues dans le dépôt de la foi chrétienne. Elles sont un résidu de la foi catholique, chez les protestants, ou de la loi naturelle, chez les non-chrétiens. Et ces vérités ne servent souvent qu’à mieux faire passer les erreurs.

Sur le plan collectif/individuel, l’Église veut convertir, et non pas opprimer. L’Église pourfend le péché, mais elle aime les pécheurs. Que de bien n’a-t-elle pas fait à ses ennemis? On en trouve des exemples dans toutes les vies de saints. Inutile d’insister sur ce point, qui est admis même par les pires anticléricaux.

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Sur le plan individuel/collectif, le catholique doit reconnaître les aspects positifs des autres religions, mais avec prudence. Il ne faut pas tomber dans le piège de l’indifférentisme, qui consiste à croire que toutes les religions sont bonnes et qu’aucune n’est parfaite. On peut admirer la beauté de la mythologie grecque et en tirer de saines leçons morales, fondées sur la raison humaine et la loi naturelle. On peut même évoquer la littérature païenne pour défendre le christianisme, à la manière des Pères de l’Église. Pénélope est un modèle de fidélité conjugale, Antigone un exemple de piété filiale, Hécube la représentation de la bonne mère de famille nombreuse. L’architecture anglicane, les icônes orthodoxes, le prosélytisme évangélique, les traditions juives et le renoncement bouddhiste ont leurs mérites. Les catholiques devraient parfois s’en inspirer. Mais ils doivent étudier suffisamment leur religion pour bien comprendre l’abîme qui sépare l’Église du Christ des Sectes de Satan, car le Prince des Ténèbres se déguise facilement en Ange de Lumière.

Sur le plan individuel/individuel, les catholiques doivent se comporter correctement avec tout le monde. Inutile de faire la leçon; il faut prêcher par l’exemple. Mais évitons de confondre la valeur des personnes avec la valeur de leur religion.

Une bonne personne de religion musulmane n’est pas nécessairement un « bon musulman ». Le bon musulman doit imiter Mahomet, et donc avoir quatre femmes*. Le bon gars musulman se contentera d’une seule femme, comme c’est le cas pour la majorité des musulmans. Le bon gars musulman est donc, en définitive, un mauvais musulman. C’est probablement un catholique qui s’ignore.

Mais prenons garde. Durant la Guerre d’Algérie (1954-1962), de « bons musulmans » se sont transformés en tueurs du jour au lendemain parce que leurs imams avaient proclamé le djihad. Ceux qui restaient pacifiques étaient considérés comme de mauvais musulmans.

La vérité sans la charité durcit le cœur. La charité sans la vérité affaiblie l’âme. Mais ces deux vertus ne s’opposent pas lorsqu’elles sont bien comprises et bien vécues.


*Mahomet a eu entre onze et quinze femmes. ― A. H.



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