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Un chrétien engagé : Arnaud de Lassus (1921-2017)


Arnaud de Lassus.

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. 

Yves de Lassus, qui dirige L’Action familiale et scolaire (France), prononcera une conférence lors du congrès de Campagne Québec-Vie, le 26 octobre prochain à Québec. Il prend ainsi la relève de son père, le baron Arnaud de Lassus, qui a été l’une des plus brillantes figures de la tradition catholique française au cours des dernières décennies.

Arnaud de Lassus incarnait toutes les vertus de la « Vieille France ». Issu d’une famille d’Action française, polytechnicien et officier de marine, il a d’abord milité dans la Cité catholique de Jean Ousset, l’auteur de Pour qu’Il règne (1950), un remarquable ouvrage de pensée sociale chrétienne. En 1980, Arnaud de Lassus a fondé L’Action familiale et scolaire (AFS), une branche spécialisée de la Cité catholique. Cette dernière n’a malheureusement pas survécu au Concile Vatican II, comme bien d’autres organisations conservatrices liées à l’Église, mais l’AFS a continué le combat en faveur de la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, tout en restant indépendante du clergé. Les plaquettes de l’AFS, « Connaissance élémentaire de… », sont des classiques de la pensée contre-révolutionnaire. CQV les réédite maintenant pour le Canada.

Arnaud de Lassus fréquentait tous les milieux catholiques et nationalistes qui voulaient l’entendre, sans s’inféoder à aucune organisation particulière. C’était un traditionaliste, ouvertement hostile à Vatican II. Toutefois, il a condamné les sacres épiscopaux de Mgr Lefebvre, en 1988, parce qu’il estimait que ce geste diviserait trop les catholiques de tradition. Il pouvait sembler avoir raison à l’époque. Mais il a reconnu par la suite que les sacres ont finalement permis de sauver la messe de saint Pie V. Comme bien d’autres, Arnaud de Lassus ne s’attendait pas à ce que la crise de l’Église soit aussi longue.

J’ai entendu Arnaud de Lassus en conférence pour la première fois à l’automne 1990. Je fus alors impressionné par son analyse de la Guerre d’Irak, qui pointait à l’horizon. Il pouvait, dans une conférence de deux heures, faire le tour d’un sujet aussi complexe que la franc-maçonnerie, le libéralisme, le modernisme, le protestantisme ou l’islam. Il traquait inlassablement les erreurs doctrinales qui s’infiltrent trop souvent dans l’esprit des catholiques, même les mieux intentionnés. Il misait sur la formation intellectuelle plutôt que l’action politique. Dans un temps comme le nôtre, où l’intelligence est en péril de mort, pour reprendre l’expression de Marcel De Corte, c’est sans doute le besoin le plus prioritaire. Arnaud de Lassus aimait citer cette maxime de Joseph de Maistre : « On peut se relever de tout, sauf de l’abandon des principes. »

Arnaud de Lassus a été l’un de mes maîtres à penser. Bien qu’il ne soit pas tellement connu, il a été l’un des plus grands intellectuels catholiques de la fin du XXe siècle. Il était pourtant modeste. Il prononçait toujours ses conférences avec le même professionnalisme, que ce soit dans une salle bondée ou devant un maigre auditoire de quelques énergumènes, comme c’était souvent le cas. Il répondait avec patience et respect à toutes les questions, même lorsqu’elles venaient d’un auditeur qui n’était pas à la hauteur du conférencier. Il pourfendait les idées fausses, mais il ne parlait jamais contre personne. Il appliquait la règle de la charité chrétienne : combattre le péché en aimant le pécheur. De plus, il avait le sens de l’humour. Il ne se prenait pas au sérieux. À mon avis, la « sainteté », c’est un peu cela.

On peut écouter les conférences d’Arnaud de Lassus sur You Tube, dont l’une qui traite de la franc-maçonnerie au Québec :

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