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Les remarques du Pape François sur l'éducation sexuelle


Le Pape François.

Par Peter Kwasniewski — traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Long Thîen/Flickr

Chers lecteurs, je vous prie d'excuser, si cela pouvait vous choquer, le ton quelque peu acerbe que l'auteur de l'article original utilise à l'endroit du pape François ; la préparation à la vie maritale (dont l'un des aspects sera ordinairement appelé éducation sexuelle par beaucoup) est un sujet extrêmement délicat, et les paroles malheureuses que le Pape a tenues ne peuvent qu’inquiéter. J'attirerais donc plutôt votre attention sur les arguments et explications de M. Kwasniewski — A. H.

Le 30 janvier 2019 (LifeSiteNews) — La plupart des catholiques sont probablement au courant des commentaires de la conférence de presse en avion du pape François sur les raisons pour lesquelles les écoles doivent offrir une « éducation sexuelle » aux enfants. J'admets que ces six dernières années m'ont aguerri à force d'entendre des mauvaises nouvelles et d'en traiter, mais même ainsi, ce pape des surprises peut encore occasionnellement faire presque tomber ma mâchoire de surprise.

Soit le Pape François ne sait rien de ce à quoi ressemble le matériel d'éducation sexuelle de nos jours, auquel cas il aurait dû garder le silence sur le sujet, soit il sait à quoi ressemblent ces ouvrages, auquel cas il recommande les outils du péché. [Du moins le Pape n'a pas fait de distinction très claire entre un « bon » cours et un « mauvais », ce qui risque de semer encore plus la confusion. Toujours est-il qu'il n'aurait pas dû faire la promotion de l'éducation sexuelle, et vous pourrez en juger si vous lisez ce qui suit]

Ce n'est pas comme si le Magistère de l'Église n'avait pas donné beaucoup d'indications sur cette question, mettant toujours l'accent sur la prudence, la modestie, la discrétion et, surtout, la chasteté. Dans les années 1920, lorsque le concept d'« éducation sexuelle » pour les couples mariés a commencé à gagner du terrain, le pape Pie XI, dans sa grande encyclique Casti Connubii de 1930, a déclaré de façon mémorable :

Ce salutaire enseignement et cette science religieuse du mariage chrétien n'ont aucun rapport avec cette éducation physiologique exagérée par laquelle, de nos jours, de soi-disant réformateurs de la vie conjugale prétendent rendre service aux époux : ils s'étendent longuement sur ces questions de physiologie, mais ce qu'on enseigne ainsi, c'est bien plutôt l'art de pécher avec astuce que la vertu de vivre avec chasteté. (n°83)

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Plus précisément, en 1929, l'encyclique Divini Illius Magistri du pape Pie XI, qui a été appelée la « Magna Carta » sur l'éducation chrétienne des jeunes, se penche expressément sur cette question. Il est frappant de constater que c'est comme si Pie XI répondait précisément aux dangers et aux erreurs contenus dans la position de son successeur. Et que ce soient vraiment des dangers et des erreurs ne peut être niés, à la lumière de l'exposé qui suit, qui fait autorité :

Il est un autre genre de naturalisme souverainement périlleux qui de nos temps envahit le champ de l'éducation en cette matière extrêmement délicate qu'est la pureté des mœurs. Très répandue est l'erreur de ceux qui, avec des prétentions dangereuses et une manière choquante de s'exprimer, se font les promoteurs de ce qu'ils appellent « l'éducation sexuelle ». Ils se figurent faussement pouvoir prémunir la jeunesse contre les périls des sens uniquement par des moyens naturels, tels que cette initiation téméraire et cette instruction préventive donnée à tous indistinctement, et même publiquement, ou, ce qui est pire encore, cette manière d'exposer les jeunes gens, pour un temps, aux occasions, afin, dit-on, de les familiariser avec elles et de les endurcir contre leurs dangers. 45

La grande erreur, ici, est de ne pas vouloir admettre la fragilité native de la nature humaine, de faire abstraction de cette autre loi, dont parle l'Apôtre, qui lutte contre la loi de l'esprit 46, de méconnaître les leçons de l'expérience, montrant à l'évidence que, spécialement chez les jeunes gens, les fautes contre les bonnes mœurs sont moins un effet de l'ignorance intellectuelle que surtout de la faiblesse de la volonté, exposée aux occasions et privée des secours de la grâce.

Si, en matière aussi délicate, compte tenu de toutes les circonstances, une instruction individuelle devient nécessaire, en temps opportun, et de la part de qui a reçu de Dieu mission d'éducateur et grâce d'état, il reste encore à observer toutes les précautions que connaît si bien l'éducation chrétienne traditionnelle et que l'auteur Antoniano, déjà cité, développe suffisamment en ces termes : « Telle et si grande est notre misère, notre inclination au péché, que souvent ces choses mêmes que l'on nous présente comme remède au péché deviennent occasion et excitation à ce même péché. Il importe donc extrêmement qu'un père digne de ce nom, qui a à traiter avec son fils de matière aussi dangereuse, se tienne pour bien averti de ne pas descendre dans le détail des choses et des modes variés dont sait user l'hydre infernale pour empoisonner une si grande partie du monde. Autrement, au lieu d'éteindre le foyer du mal, il risquerait de l'allumer et de l'activer, imprudemment dans le cœur encore simple et délicat de son enfant. Généralement parlant d'ailleurs, tant que dure l'enfance, il conviendra de se contenter de ces moyens qui, par eux-mêmes, font entrer dans l'âme la vertu de chasteté et ferment la porte au vice. » 47

Peut-être le Pape François ou l'un de ses défenseurs répondra-t-il : « Aha, mais c'est quelqu'un qui parle en 1929. Aujourd'hui, tout est différent. » Il pourrait jouer à nouveau la « carte de la nouveauté » comme il l'a fait dans son discours du 11 octobre 2017 contre la peine capitale, dans lequel le mot « nouveau » a été mentionné 16 fois, comme un moyen de faire comprendre que l'Église doit enseigner non seulement ce qui est ancien, mais aussi ce qui est nouveau, frais, jamais vu auparavant...

La nature humaine ne change pas ; les exigences de la vertu ne changent pas ; le mal de l'exposition prématurée et inappropriée à des sujets sexuels, en dehors des limites de la famille, reste le même ; les dommages permanents causés par les péchés d'impureté dans les âmes, dans les amitiés, dans les familles, dans la société en général, restent comme un tout toujours les mêmes. Rien de substantiel n'a changé entre 1929 et 2019. Tout ce qui a changé, c'est que notre monde est devenu férocement immoral, embourbé dans une sombre délectation, obsédé par le plaisir charnel, imprégné d'iniquités qui affaiblissent la volonté et rendent aveugle la raison. Tous ces effets étaient connus des Pères du désert de l'ancienne chrétienté, qui pressentaient toutes les conséquences de l'auto-indulgence. Loin d'avoir besoin d'être à jour, il serait beaucoup plus sage de regarder en arrière et de retrouver leur sagesse.

Je suis désolé, mais en tant que parent moi-même, en tant qu'ami de nombreux bons parents catholiques et en tant qu'éducateur de jeunes depuis de longues années, ma réponse est inébranlablement ferme : Ce que le Pape Pie XI a enseigné dans ses encycliques Casti Connubii et Divini Illius Magistri couvre plus qu'adéquatement la question de « l'éducation sexuelle ». Je me contente de vieilles vérités qui nourrissent, et n'ai pas besoin de nouvelles opinions qui empoisonnent. »



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