Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le deuxième dimanche après l’Épiphanie) ― Photo : Wikimedia Commons
Jésus-Christ, le divin Roi, est venu sur la terre pour épouser l’humanité. C’est ce grand mystère du Verbe de Dieu fait chair que nous célébrons dans le temps de Noël. Si Dieu en son Fils bien-aimé épouse ainsi l’humanité au point de ne plus faire qu’un avec elle, ce n’est pas parce qu’elle en serait digne, mais uniquement en vertu d’un amour incompréhensible et absolument gratuit.
Le Roi immortel et invisible des siècles, annoncé par les prophètes, s’est rendu visible à nos yeux sous l’aspect d’un tout petit enfant, pour qu’en le contemplant, nous apprenions en quoi consiste l’amour véritable. Le propre de l’amour étant de s’abaisser, il ne peut y avoir d’amour vrai sans humilité. Dieu nous a manifesté son immense amour en s’humiliant, en renonçant à sa gloire divine, pour nous en revêtir. Les apôtres, et particulièrement saint Jean et saint Paul, ont été saisis de la plus profonde admiration devant la manifestation, si touchante parce que si humble, de la bonté infinie de Dieu pour nous, pauvres pécheurs, en Jésus, l’Homme-Dieu.
Le saint Jour de la Nativité de notre divin Sauveur fut la première grande manifestation extérieure de la bonté miséricordieuse de Dieu à l’égard des hommes soupirant après la délivrance de tous leurs maux, causés par le péché.
Aux rois mages venus d’Orient pour reconnaître en Jésus le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, Dieu manifesta, par l’apparition d’une étoile plus brillante qu’une vive flamme, que Jésus est la Lumière venant éclairer de l’intérieur tous les cœurs.
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Lorsque Jésus, âgé de douze ans, resta au temple au milieu des docteurs d’Israël, Dieu leur manifesta que ce Jésus était la divine Sagesse venant se communiquer non aux orgueilleux mais aux simples et aux petits. Et seuls, aujourd’hui comme hier, ceux qui se convertissent de tout leur cœur à la simplicité et à l’humilité des petits enfants peuvent être nourris et illuminés par la sagesse sublime de Jésus, celle qui conduit au ciel.
Lorsque Jésus descendit dans l’eau du Jourdain pour lui donner la vertu de purifier de toute souillure les futurs membres de l’Église son épouse, Dieu manifesta pour tous les temps que du Cœur de Jésus seul jaillit pour le monde la source surabondante de toute sainteté.
Lorsque Jésus accomplit son premier miracle aux noces de Cana pour la plus grande joie des convives, Dieu manifesta qu’en Jésus seul, et spécialement en son Eucharistie, se trouve pour l’humanité qu’il épouse le vrai bonheur, qui est une participation de plus en plus intime à la joie infinie de son Cœur.
Toutes les merveilles rapportées par les évangiles sont autant de manifestations ou d’épiphanies des richesses insondables de la charité et de la gloire du Christ, que Lui et Lui seul, le divin Roi d’amour, vient tous les jours encore, et jusqu’à la fin des siècles, répandre sur notre pauvre monde assoiffé de bonheur.
J.-R.B.