Par Anne Dolhein (reinformation.tv) — Photo : PxFuel
Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, la principale agence fédérale de protection de la santé publique, vient de publier en ligne des informations favorables à l’allaitement par des personnes transgenres, avec en particulier des conseils sur la prise de médicaments pour les femmes ayant subi l’ablation des seins dans le cadre de « transitions » chirurgicales. Les hommes qui se disent femmes sont également visés puisqu’il est possible de leur administrer des hormones afin de déclencher la montée du lait. Les directives des CDC ont provoqué un tollé, non seulement à cause de l’aspect « politique » de ses prises de position, mais parce qu’elle ne s’accompagne d’aucune mise en garde quant aux risques que peuvent représenter médicaments et hormones pour les bébés nourris de cette façon.
Comme les vaccins covid qu’il fallait absolument approuver en un temps record, au mépris des exigences habituelles, la lactation transgenre ou masculine fait partie des domaines où la science et la prudence ne sont plus de mise au vu de l’objectif idéologique. A force de vouloir brouiller les frontières entre les hommes et les femmes, on en arrive fatalement à ces aberrations que nul ne saurait contester sans être taxé de « transphobie ».
Tout est d’abord question de mots : les CDC proposent de ne pas avoir nécessairement recours au terme « breastfeeding » (allaitement au sein) mais d’utiliser celui de « chestfeeding » (nourriture via la poitrine), moins stéréotypé, sans doute.
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Ne parlez plus d’allaitement au sein pour mieux respecter les transgenres
Les CDC affirment ainsi, parmi un long catalogue de mots à préférer par les personnels de santé, particulièrement en situation d’urgence, qu’il faut choisir les plus « inclusifs » pour l’allaitement : « Utilisez des termes qui englobent toutes les identités de genre, tels que “personne enceinte”, “parent allaitant” et “personne allaitante”. » Adieu les mères, les nourrices et le lait maternel ! Et tant pis pour les enfants.
Un peu plus loin, les directives précisent : « Les personnes transgenres et non binaires peuvent accoucher et allaiter ou nourrir au niveau de la poitrine (chestfeed). L’identité ou l’expression de genre des personnes transgenres est différente de leur sexe à la naissance. L’identité de genre des personnes non binaires ne correspond pas exactement à celle d’un homme ou d’une femme. »
Et encore (pour ne pas oublier les hommes qui se sont procuré un nourrisson) : « Il n’est pas nécessaire qu’un individu ait accouché pour allaiter ou nourrir via la poitrine. »
Un autre chapitre des recommandations des CDC au sujet des « transgenres » affirme que les personnels de santé doivent bien connaître les aspects « médicaux, émotionnels et sociaux » des transitions de genre et savoir aider les familles concernées à « maximiser la production de lait », à obtenir « des médicaments pour faire démarrer la lactation ou à éviter ceux qui l’inhibent ».
Les CDC prêts à faire prescrire des hormones aux hommes transgenres voulant allaiter
Ces recommandations passent totalement sous silence des mises en garde de la FDA (Food and Drug Administration, l’agence fédérale américaine du médicament), notamment au sujet des hormones proposées aux hommes afin de les faire « mimer » les changements qui se produisent dans le corps d’une femme en fin de grossesse et après la naissance d’un enfant.
Ainsi le domperidome, une molécule utilisée pour réduire les nausées et qui a pour effet de faire augmenter le taux de prolactine, l’hormone qui favorise la production de lait, est connu pour ses effets secondaires potentiellement graves dans la mesure où il passe dans le lait et peut provoquer des irrégularités du rythme cardiaque chez le nourrisson. Le risque pour le tout-petit n’est pas grand-chose, finalement, face aux besoins émotionnels des hommes qui jouent à la maman ou des femmes qui veulent être des hommes sans renoncer aux joies de la maternité…
Interrogée par le Daily Mail, le Dr Jane Orient, directrice générale de l’Association of American Physicians and Surgeons, s’indigne : « Nous n’avons pas la moindre idée des effets à long terme sur l’enfant » dès lors que la femme trans qui le nourrit utilise « toutes sortes d’hormones en dehors des indications approuvées ».
Le CDC procède ici d’une manière diamétralement opposée à celle qu’elle avait adoptée — tout comme l’Agence française de sécurité du médicament — lorsque des médecins recommandaient l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour soigner le covid. A cette occasion, elle avait surgonflé les risques des utilisations hors AMM. Deux poids, deux mesures…
L’allaitement transgenre n’est pas un allaitement maternel
Jane Orient note, de fait, « tout cela est devenu tellement politisé qu’on peut faire toute sorte de choses pourvu qu’elles répondent à un objectif politiquement approuvé ».
Outre les dangers liés aux médicaments utilisés, le forçage de la lactation, pose problème en lui-même. Le Dr Stuart Fischer, de New York, également interrogé par le Daily Mail, estime qu’il est « très difficile de croire » que la lactation dans ce cadre est comparable à celle des mères biologiques (on sait ainsi que le lait évolue avec l’âge de l’enfant et même au cours de chaque tétée), et souligne qu’on n’a aucun recul quant aux effets à long terme de ces pratiques sur les nourrissons.
Le sénateur républicain Roger Marshall, gynécologue-obstétricien ayant mis au monde plus de 5 000 bébés, souligne quant à lui : « Le colostrum est un véritable lait maternel à haute teneur en nutriments, chargé d’anticorps et d’antioxydants, qui offre au nouveau-né vulnérable la protection transmise par sa mère… Le liquide produit par les mâles biologiques ne fournit pas tous les nutriments ou calories dont les nouveau-nés en pleine croissance ont besoin. »
« On ne devrait jamais encourager un homme biologique rempli d’hormones et d’une combinaison d’autres médicaments qui n’ont pas été étudiés, et qui pourraient nuire à un bébé, à allaiter. Quand la gauche woke se réveillera-t-elle et prendra-t-elle conscience de ce qu’elle est en train de faire à notre pays ? », a-t-il demandé.
Il faudrait d’abord qu’elle cesse d’être woke et de gauche…
Anne Dolhein