Abraham et Isaac se rendant au lieu du sacrifice.
Par l’Abbé J.-Réal Bleau
C’est le mystère de l’amour de notre Père du ciel qui nous donne son Fils...
Dieu le Père nous donne son Fils bien-aimé comme le seul Maître, étant infiniment sage, qui puisse enseigner à tous les hommes la vérité dans toute sa plénitude, cette unique vérité qui est le chemin infaillible qui conduit à la vie éternelle. Jésus rend ce témoignage qu’Il est Lui-même « la Voie, la Vérité et la Vie », et qu’il est venu sur la terre pour faire ces dons divins à l’humanité.
Dieu le Père nous donne encore son Fils comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, le seul capable, en raison de sa sainteté et de son autorité suprême absolue, de réparer tous les désordres des gouvernements humains et d’établir, grâce à son Église, un nouvel ordre mondial, qui soit le règne de la justice, de la paix, de l’unité de la grande famille humaine, où les droits de tous soient respectés et soit vécue une véritable fraternité universelle, cimentée dans le feu de l’amour de l’Esprit de Dieu.
Dieu le Père nous donne son Fils unique incarné en Jésus-Christ, Lui demandant de s’offrir en victime d’amour pour laver dans son sang tous les crimes commis contre sa divine majesté et sa bonté infinie, depuis le péché des anges, suivi du péché de nos premiers parents jusqu’au dernier péché.
Dieu le Père envoie son Fils sur la terre pour souffrir et mourir par amour pour nous. En nous envoyant son Fils Jésus, qui porte en son divin Cœur tout l’Amour du Père, Il l’envoie, pour nous sauver, à la mort la plus douloureuse et la plus ignominieuse. Il L’envoie comme un doux Agneau pour être immolé. L’Agneau de Dieu n’offre aucune résistance à ses bourreaux, mais se livre Lui-même en holocauste, le plus parfait des sacrifices, où la divine victime est entièrement consumée dans le feu de son amour pour nous.
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Tel est le grand mystère de l’Amour miséricordieux. C’est ce mystère incompréhensible de l’Amour infini du Père, préfiguré par le sacrifice d’Abraham où, par pure miséricorde, Dieu immole son Fils bien-aimé, son unique, qui fait toute sa joie. C’est en même temps l’Holocauste d’amour, auquel se livre entièrement et librement le Fils de Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ.
Dieu le Père aurait-il pu prendre un autre moyen pour faire la rédemption du monde que l’immolation, dépassant toute douleur, de son propre Fils ? Et Jésus, en tant que Fils bien-aimé du Père, n’aurait-il pas pu choisir une autre voie pour sauver le monde que celle de la Croix ? Sans aucun doute. Saint Thomas d’Aquin, dans son hymne eucharistique « Adoro Te devote », chante qu’une seule goutte du sang de Jésus était plus que suffisante pour sauver le monde entier.
Pourquoi donc notre Père du ciel, dont on ne peut pas douter de la bonté infinie, a livré son Fils bien-aimé Jésus-Christ à la mort si cruelle de la croix ? Ce ne peut être que pour rendre manifeste aux yeux de tous les hommes, sans que personne ne puisse l’ignorer, son amour miséricordieux, qui n’a aucune limite à l’égard de tous ses enfants sans exception, et dont le signe sensible de la croix remplit l’univers.
Devant la croix de Jésus, nous pouvons tous dire : « Dieu m’a aimé personnellement et s’est livré pour moi ». Mon divin Sauveur a répandu tout son sang sur la croix pour moi, afin que, délivré de la mort du péché, je puisse vivre de sa vie, dans la paix et la joie.
Si Jésus est ainsi mort par amour pour moi ne serais-je pas le plus ingrat de tous les hommes si je n’étais pas prêt à mourir pour Lui, ou du moins à n’avoir d’autre pensée et désir que de vivre par amour pour Lui.
J.-R.B.