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La rébellion de l’Irlande contre Dieu

Par Liam Gibson (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Pikist

Dans son livre Black Earth : the Holocaust as History and Warning [Terre noire : L’Holocauste en tant qu’Histoire et Avertissement] (2015), Timothy Snyder décrit comment, le 12 mars 1938, les Juifs de Vienne ont été contraints de frotter les rues de la ville. [1] Pourtant, comme le souligne Snyder, cet épisode célèbre est bien plus qu’un acte cruel et arbitraire d’humiliation publique. En fait, il revêtait une signification presque rituelle. Avant la prise de pouvoir par les nazis, le chancelier autrichien Kurt Schuschnigg avait planifié un référendum qui, selon lui, rejetterait de manière décisive les plans de prise de pouvoir d’Hitler. Le principal slogan de propagande du gouvernement se résumait à un seul mot : Österreich — Autriche. Ce slogan apparaissait partout, dans les journaux, sur les affiches et, conformément à la tradition autrichienne, il était même peint dans les rues. Mais aucun référendum n’eut lieu. Le vendredi 11 mars, à 19 h 57, Schuschnigg prononce un discours radiodiffusé informant le peuple autrichien que son pays a cessé d’exister en tant que nation souveraine. Le lendemain, les troupes nazies triomphantes obligent les Juifs viennois à effacer le mot Österreich des routes et des trottoirs. Le message est clair : l’ancien régime est symboliquement effacé.

Snyder soutient, de manière tout à fait convaincante, que c’est la destruction des États d’Europe centrale et orientale qui a créé les circonstances dans lesquelles l’Holocauste a pu se produire. En Pologne, en Ukraine, en Biélorussie et dans les pays baltes, ceux qui cherchaient à prendre leurs distances avec les anciens régimes sont invariablement devenus les pires persécuteurs des ennemis perçus du nouvel ordre.

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Pour ceux que le rapide changement social qui a balayé l’Irlande moderne laisse perplexes, les loyautés changeantes des peuples de l’Europe occupée peuvent également aider à expliquer comment un pays solidement catholique est devenu rempli d’une haine aussi véhémente pour la foi chrétienne.

Indépendance irlandaise et influence politique catholique

Depuis le XVIe siècle, être Irlandais était pratiquement synonyme de catholique. [2] Cette association était si bien établie en 1912 que James Joyce, qui vivait alors en Italie, écrivit sur un ton moqueur : « Ô Irlande, mon premier et unique amour, où le Christ et César sont main dans la main ! » [3] Dix ans plus tard, la fondation de l’État libre signifiait que cette remarque sarcastique deviendrait presque une réalité. Des hommes d’une foi authentique dirigent le pays. Dans une émission de radio diffusée le jour de la Saint-Patrick 1943, le premier ministre Eamon de Valera a décrit ses espoirs pour l’Irlande :

« L’Irlande idéale que nous aurions, l’Irlande dont nous rêvons, serait la patrie d’un peuple qui n’aime la richesse matérielle que comme base d’une vie juste, d’un peuple qui, satisfait d’un confort frugal, consacre ses loisirs aux choses de l’esprit... La patrie, en bref, d’un peuple vivant la vie que Dieu désire que les hommes vivent ». [4]

L’Église catholique a fini par être considérée par beaucoup comme un partenaire mineur dans le gouvernement officieux de l’Irlande. Pour les protestants du Nord, la république était un pays où régnaient les prêtres. Néanmoins, cette relation s’est poursuivie presque sans interruption pendant des décennies de stagnation économique et de difficultés, jusqu’aux années 1990, lorsque la vision « désuète » de de Valera a été ridiculisée sans pitié.

Lorsque des scandales de maltraitance d’enfants de la part de membres du clergé (dont certains étaient connus à la fois de l’État et de l’Église) ont été révélés au grand jour, les hommes politiques qui avaient passé leur carrière à courir après le vote catholique se sont retournés contre l’Église. En conséquence, la férocité des médias a porté atteinte à la perception qu’avaient les évêques de leur propre autorité. Un coup dont ils ne se sont pas encore remis. La vérité, cependant, est que pendant des années, la façade de l’Église irlandaise a été minée de l’intérieur.

L’interprétation des présages

À l’instar d’un effondrement financier, la faillite morale de l’Irlande s’est produite de deux manières : graduellement puis soudainement. Il serait impossible de dresser une liste exhaustive des tournants dans la trajectoire descendante de l’Irlande. Les spécialistes des sciences sociales pourraient dresser un tableau de l’augmentation de l’utilisation du contrôle des naissances et de la baisse de la fréquentation des messes, mais si les statistiques peuvent révéler une tendance, elles ne peuvent pas l’expliquer. La nature superstitieuse de la société irlandaise est peut-être le facteur le plus important que l’on néglige systématiquement. Contrairement au reste de l’Europe occidentale, l’Irlande n’a pas été infectée par le cynisme des Lumières [6] et n’a pas été touchée par le matérialisme de la révolution industrielle et de la théorie marxiste. Les siècles de persécution et la pauvreté croissante qui en a résulté ont fait que la majorité des catholiques irlandais étaient peu éduqués, insulaires et convaincus de la réalité du folklore et des mythes. En Irlande, la croyance populaire dans les banshees, les fées et les pookas a persisté longtemps après que des mythes similaires aient été oubliés dans le monde occidental. Après une visite en Irlande en 1989, l’archéologue et anthropologue lituanienne Marija Gimbutas a écrit :

« Les vieux monuments européens se dressent ici dans toute leur majesté. Dans ses légendes et ses rituels, ce pays a préservé de nombreux éléments qui, dans d’autres parties de l’Europe, ont disparu depuis longtemps. Beaucoup de choses qui remontent à l’époque pré-indo-européenne... sont encore très vivantes en Irlande ». [7]

Des générations de fermiers dont les terres abritaient des tombes néolithiques, ou « forteresses de fées », les ont laissées intactes de peur qu’un malheur ne leur arrive. [8] Bien que ces croyances populaires soient le fait d’une population essentiellement rurale et allant à la messe, elles ont rarement posé problème. On peut cependant affirmer qu’elles ont fait des Irlandais une nation superstitieuse. Par exemple, dans les avions de la compagnie aérienne irlandaise à bas prix Ryanair, les sièges sont numérotés de manière à omettre la rangée 13. En 2013, le système de numérotation des immatriculations de véhicules a été modifié afin d’éviter le chiffre 13 sur les plaques d’immatriculation. La préoccupation des Irlandais pour les bons et les mauvais présages a conduit les étrangers à confondre le trèfle, symbole de la Sainte Trinité, avec le porte-bonheur qu’est le trèfle à quatre feuilles. Dans les années 1990, alors que la télévision britannique de fin de soirée faisait de la publicité pour des lignes de « tchat » sordides, la télévision irlandaise diffusait des publicités pour des médiums et des voyants. L’intérêt pour les voyants et les médiums n’a fait que croître depuis. La société irlandaise est passée presque directement d’une mentalité d’avant les Lumières à une vision post-chrétienne du monde.

Le culte du Nouvel Âge a trouvé un terrain fertile dans l’Irlande moderne, et l’Église n’a pas échappé à son influence. De nombreuses personnes ont été initiées à l’utilisation des ennéagrammes, des prières centrées et de la méditation transcendantale par le biais d’institutions catholiques. L’un des exemples les plus troublants est celui de l’éducation religieuse dans les écoles catholiques. En 1993, la Conférence épiscopale irlandaise a lancé un nouveau programme d’enseignement religieux intitulé « Alive-O ». L’une des pires caractéristiques de ce programme était un projet intitulé « Little Beings » (les petits êtres). Dans une analyse détaillée du programme publiée en 2019, le Dr Éanna Johnson écrit ce qui suit :

« Une ressource particulièrement dérangeante dans Alive-O est l’utilisation de “petits Êtres”, qui sont des modèles en pâte à modeler que chaque enfant doit fabriquer. Le “petit être” peut être tout ce que l’enfant imagine, avec une personnalité et un nom qui ne doivent être divulgués à personne, pas même à ses parents ou à son professeur. Les parents ne seront même pas au courant de l’existence des “petits êtres”, car ils sont conservés à l’école et ne sont pas mentionnés dans le livre de l’élève. Un “petit être” peut être inoffensif ou malveillant, ce qui ouvre une porte dangereuse au sinistre, voire à l’occulte. Les enfants sont invités à placer leurs “petits êtres” sur leur bureau, à prier en présence de leurs “petits êtres”, et même à tenir l’être dans leurs mains tout en entrant dans une profonde méditation avec une conscience mentale altérée lorsqu’ils sont invités à parler à leur “petit être” et à écouter ce qu’il leur dit ». [9]

L’Église a toujours enseigné que les pratiques superstitieuses constituent une violation du premier commandement. Elles peuvent également ouvrir la porte à l’influence démoniaque. Le catéchisme nous avertit que :

« Toutes les formes de divination sont à rejeter : recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques censées à tort “dévoiler” l’avenir. La consultation des horoscopes, l’astrologie, la chiromancie [lecture des lignes de la main], l’interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction avec l’honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul ». (CEC 2116)

La République d’Irlande a été la première nation au monde à légaliser l’avortement par un vote populaire. Les scènes d’extase qui ont suivi le résultat du référendum abrogeant les lois pro-vie de l’Irlande pourraient être considérées comme la preuve d’une influence démoniaque. Il ne fait aucun doute que certains des fêtards devaient leur vie à l’interdiction de l’avortement en Irlande. Non contente d’avoir atteint son objectif tant attendu, l’élite politique a démontré son rejet du passé en criminalisant les vigiles pro-vie à proximité des établissements pratiquant l’avortement.

Ces dernières années, un nouveau mythe a vu le jour. Les Irlandais se considèrent désormais comme doublement opprimés, d’abord par les Anglais, puis par l’Église catholique. Ironiquement, c’est la valeur que leurs ancêtres accordaient à leur foi catholique qui a fait reculer les persécutions anglaises. Le soutien à l’avortement est souvent motivé par le rejet de l’ordre ancien. Les violences exercées par des groupes comme Antifa contre les catholiques priant dans les rues et les espaces publics reflètent une haine brûlante pour le passé chrétien de l’Irlande et une détermination fanatique à effacer le peu qu’il en reste.


Notes

1. Timothy Snyder, Black Earth : The Holocaust as History and Warning (Duggan Books, 2015).

2. Dans une lettre adressée à John Thurloe, secrétaire d’État, datée du 18 septembre 1655, Henry, le fils d’Oliver Cromwell et major général des forces parlementaires en Irlande, accepte de transporter 1 500 à 2 000 adolescents irlandais catholiques en Jamaïque. Il a exprimé l’opinion que l’esclavage pourrait être « un moyen de faire d’eux des Anglais, je veux dire plutôt des chrétiens ». La lettre est citée par Sean O’Callaghan dans To Hell or Barbados : The Ethnic Cleansing of Ireland (Brandon, 2000), p. 149. On estime à 50 000 le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants irlandais catholiques envoyés comme esclaves dans les plantations britanniques des Caraïbes entre 1652 et 1657.

3. James Joyce, Gas from a burner: A broadside in verse (Impression pour l’auteur : Trieste 1912).

4. Eamon de Valera (1882-1975), Radió Éireann, 17 mars 1943.

5. « Vous voyez, à mon avis, l’Irlande n’est pas un pays rongé par le clergé, mais c’est une Église rongée par le yahoo ! et ce sont les bâtards des laïcs qui posent problème en Irlande. Et il n’y a pas de mouvement anticlérical parmi les travailleurs. Ils peuvent cesser de pratiquer leur religion, comme beaucoup d’Irlandais qui vont en Angleterre, mais ils ne sont pas anticléricaux. L’anticléricalisme est une manifestation de la classe moyenne ». Peadar O’Donnell, auteur et socialiste, « Peadar O'Donnell talks to the Monday Circle », Nusight magazine, ed. Vincent Browne (Dublin, septembre 1969) p 80.

6. L’impact de la pensée des Lumières est minime malgré des figures comme Mgr George Berkeley et Edmund Burke. Lorsque les troupes françaises débarquent dans l’ouest du pays en 1789, les paysans locaux qui affluent pour les rejoindre croient qu’ils se battent pour la liberté de la religion catholique.

7. Marija Gimbutas, Journal of Indo-European Studies, (1989) 17, p 195.

8. Ces sites sont aujourd’hui des monuments légalement protégés. Voir « The superstitions and mysteries around Ireland's "fairy forts" », Raidió Teilifís Éireann, 21 Oct 2021.

9. Éanna Johnson PhD, Alive-O Legacy : Let the Children come to Me ? 2019, p 26.



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