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La "liberté" de la mentalité contraceptive...

Dans les sociétés occidentales, il est de bon ton de parler de la  liberté apportée par les moyens contraceptifs… Liberté?
 
La Sociodémographe Laurence Charton et le professeur de sexologie à l’UQUAM Joseph Josy Lévy, apportent un sérieux bémol à cette conception de la contraception. Dans la préface du livre « La Contraception: prévalence, prévention et enjeux de société », voici ce qu’ils pensent du concept de liberté contraceptive :
 
« La médicalisation des processus de reproduction, en se focalisant essentiellement sur des méthodes contraceptives féminines, a aussi conduit les femmes, en les libérant d’un déterminisme biologique, à une surveillance médicale renforcée. Ainsi, l’entrée dans la sexualité est dorénavant souvent associée pour les femmes à la première prescription d’une pilule contraceptive. Elle se poursuit par un suivi médical rigoureux où tout événement de la vie reproductive s’appréhende en actes médicalisés (moment où naît un désir d’enfant, grossesse, accouchement, espacement des naissances, ménopause; Quéniart, 1989; Guyon, 1996). Cette surveillance médicale accrue fait en sorte que les femmes se sentent aussi astreintes à la responsabilité de la procréation sous le contrôle du médical.
 
La manière dont les stratégies préventives entourent la reproduction ne donne toutefois pas l’impression qu’un contrôle social est exercé sur les femmes et les couples. Ce contrôle est en effet moins axé sur la répression que sur la prévention : on suggère, plutôt qu’on interdit; on recommande et on déconseille certains comportements et manières de vivre, puis on marginalise les déviants (mères adolescentes, mères célibataires, couples sans enfants, familles nombreuses, familles recomposées, etc.)
 
En insistant sur la prévention des risques reproductifs, on arrive ainsi à une nouvelle manière de gérer les populations dont le résultat s’observe à travers une certaine homogénéisation des comportements féconds. Cette situation amène ainsi Perrenoud (1995, p.251) à dire “que les femmes ne sont guère plus libres aujourd’hui d’avoir autant d’enfants et quand elles le veulent qu’elles ne l’étaient hier d’en limiter le nombre”. En effet, comme le souligne par ailleurs Blayo (1985, p.182), “ce n’est pas parce que les règles imposées par un système social sont librement suivies par les individus au point qu’ils rationalisent a posteriori leurs attitudes par des choix qu’ils pensent individuels qu’elles n’en sont pas pour autant des règles”. Ainsi, la médicalisation de la contraception, tout en ayant permis aux femmes de maîtriser plus sûrement leur fécondité, se présente aussi comme l’instrument d’un pouvoir qui impose aux femmes et aux couples d’avoir le nombre d’enfants que la société attend d’elles (Héritier, 1999). »( p.3)
 
Qui n’a pas vécu la pression des gynécologues après la naissance d’un enfant pour la prescription de la pilule contraceptive? Qui n’a pas entendu les questions totalement déplacées d’une infirmière s’interrogeant sur les méthodes contraceptives utilisées par un couple?
 
Il y a une pression institutionnalisée du personnel médical et rares sont les gens n’ayant pas introjecté le message reçu par ces policiers de la conduite contraceptive. La liberté de pensées et d’actions est un combat de tous les jours…

La citation est tirée de : CHARTON, Laurence, LÉVY, Joseph Josy, (dir.). La contraception: Prévalence, prévention et enjeux de société, éd. Presses de l'Université du Québec, Québec, 2011, 270 pages.

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