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L'absurdité du transsexualisme : une critique sévère, mais nécessaire

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Par Carlos D. Flores - The Public Discourse - traduit par Campagne Québec-Vie

Au moment où j’écris, nous avons probablement tous entendu parler du tragique suicide de Joshua Alcorn, un adolescent transgenre qui, à la fin du mois de décembre, s’est engagé à pied sur ​​une autoroute avec l'intention de mettre fin à sa vie. Dans ce qui semble être une lettre de suicide, Joshua cite une foule de raisons pour expliquer ce qui l’a conduit à mettre fin à sa vie, les plus importantes de toutes étant les efforts de ses parents pour le dissuader de s’identifier au sexe féminin et son envoi à des thérapeutes pour tenter de le soulager de ces sentiments. Tous les problèmes qui ont finalement abouti à son suicide, écrit Joshua, viennent de ce que, dès sa petite enfance, il se sentait comme une « fille emprisonnée dans un corps de garçon ».

À peine le cœur de Joshua avait-il cessé de battre, que les militants LGBT se sont emparés de l'histoire de son suicide et celle-ci a été taillée pour faire avancer le récit habituel d'une minorité sexuelle en lutte contre l'oppression culturelle. Les parents de Joshua ont immédiatement commencé à être blâmés, traités de « répressifs » et de « sectaires » et même à recevoir des menaces diverses de la part d’activistes LGBT entrés en croisade sur Internet.

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La transsexualité et l'identité de genre

Je n'ai pas fait référence à Joshua en utilisant « Leelah », le prénom de femme qu’il s’était inventé, ni des pronoms féminins. La raison en est simple : Joshua n’était pas une fille, il était un garçon, et s’adresser aux hommes avec des noms féminins ou aux femmes avec des noms masculins contribue à la confusion de notre culture à propos de la sexualité et de la nature de la personne humaine -- confusion qui, littéralement, laisse des victimes derrière elle. Les mutilations chirurgicales de certaines parties du corps, les comportements efféminés, ou les apparences féminines artificielles ne peuvent aucunement faire d’un homme une femme.

Les militants LGBT vont réagir de différentes façons à ce sujet. Ils pourraient d'abord répondre en disant : « Bon, c’est vrai : Joshua était biologiquement un garçon. Mais vous avez mal compris nos revendications : nous affirmons qu’il était du sexe masculin, oui, mais du genre féminin parce qu'il s’était « identifié [lui-même] comme femme ». L'idée défendue ici est que les gens appartiennent à un sexe, qui est soit masculin soit féminin et qui ne peut pas être choisi. En plus de cela, cependant, il y a le « genre », c’est-à-dire le sexe dans lequel on se sent le plus à l’aise [et que l’on choisit] pour « s’identifier ».

La réponse à cette question est simple : pourquoi penser que ce à quoi l'on « s’identifie » a la moindre importance et que les autres devraient activement reconnaître ou répondre à une telle identité, surtout quand l'identité que l’on adopte est contraire à la réalité?

Considérez les analogies suivantes. Supposons qu'un homme de race blanche originaire de Finlande – appelons-le Gunther – a soudainement décidé qu'il s’identifie comme étant d'origine africaine subsaharienne. Supposons en outre que, dans ce contexte, Gunther subisse des procédures inhabituelles pour assombrir sa peau et que la structure osseuse de son crâne soit remodelée de manière à ressembler à celle des personnes d'origine subsaharienne. Nous mettrions-nous à penser qu'une telle personne est soudainement devenue d'origine subsaharienne grâce à ces procédures? Bien sûr que non, et son identification en tant que telle ne changerait pas cette situation. Son apparition sous la forme d'une personne d'origine subsaharienne pourrait être très convaincante. Mais, encore une fois, cela ne changerait pas le fait qu'elle n’est pas d'origine subsaharienne.

De même, supposons qu’un homme de soixante-dix ans – appelez-le Bob – en vienne à s’identifier à un adolescent de seize ans. Ne trouverions-nous pas cela absurde si les gens considéraient qu’il est « déplacé » ou « intolérant » de dire à cet homme : « Vous n'avez pas seize ans. Le fait de vous identifier comme tel n’y change rien, et nous ne vous abandonnerons pas à vos délires étranges en ne prêtant pas attention à votre grand âge et en prétendant que vous avez vraiment seize ans »?

Les cas de Gunther, de Bob et la situation des personnes qui se croient transgenres sont parfaitement analogues. Dans le cas de la personne transgenre, elle s’identifie à ce qu'elle n’est pas – une personne du sexe opposé – et cherche à subir des interventions chirurgicales et des traitements hormonaux nocifs pour que son apparence physique corresponde à l’identité [qu’elle s’est donnée] elle-même comme quelqu'un du sexe opposé.

Nos facultés mentales, tout comme nos facultés physiques, sont ordonnées à diverses fins, dont la découverte de la vérité. À cet égard, le perfectif pour nos facultés mentales est de reconnaître ce que nous sommes vraiment (et donc d'appréhender une vérité). C’est pour cette raison que nous pouvons comprendre que des troubles mentaux tels que l'anorexia nervosa sont des maladies : les personnes qui en sont atteintes entretiennent de façon persistante de fausses croyances à propos de leur identité ou de leur apparence réelle. Dans le cas de la personne anorexique, dont le poids corporel est si bas qu’il met sa vie en danger, celle-ci croit à tort, mais obstinément qu'elle est vraiment en surpoids. Ce serait une procédure adéquate de la médecine, alors, pour un thérapeute, d’aider une personne anorexique à en finir avec son anorexie, restaurant les facultés mentales de l'individu à leur état de fonctionnement correct.

La chirurgie de réassignation du genre n’est pas de la médecine

Ceux qui sont en faveur de la transsexualité soutiennent également (naturellement) que la chirurgie de changement de sexe est une procédure médicale parfaitement légitime pour les personnes (y compris les enfants) souffrant de dysphorie du genre. Maintenant, mettez de côté le fait que 70-80 pour cent des enfants qui déclarent avoir des sentiments transgenres finissent par perdre de tels sentiments. Ignorez, pour le moment, le fait que les personnes qui subissent une chirurgie de changement de sexe sont 20 fois plus susceptibles de se suicider que la population générale. Examinez plutôt la question suivante : en premier lieu, peut-on raisonnablement qualifier la chirurgie de réassignation du genre de procédure médicale?

Avant de répondre à cette question, nous pourrions [nous] risquer à demander : qu’est-ce que la médecine? Voici une réponse plausible : la médecine est l'entreprise de restauration des facultés corporelles à leur bon fonctionnement. Nos facultés corporelles sont ordonnées en vue d’une certaine fin. Cela semble impossible à nier. Les yeux, par exemple, sont ordonnés à voir (c’est-à-dire : leur fonction est de voir), l'estomac est ordonné à digérer la nourriture, le cœur est ordonné à pomper le sang, etc. Donc, si, par exemple, les yeux de quelqu'un ne sont pas en mesure d'atteindre correctement leur fin qui est de voir, serait considérée à juste titre comme médicale une procédure qui chercherait à rétablir les yeux de cette personne dans leur bon fonctionnement. De même, cela serait une entreprise médicale de chercher à restaurer la fonction cardiaque défectueuse d'un individu (de celui qui a de l’arythmie, par exemple) à son bon fonctionnement. Tout va bien.

Mais que devons-nous faire de cette chirurgie de « changement de sexe »? Dans la mesure où cette procédure chirurgicale implique l'endommagement intentionnel et mutilant de facultés corporelles par ailleurs en parfait état de fonctionnement en les tordant vers un but auquel elles ne sont pas ordonnées, une telle chose ne peut pas, en principe, être considérée comme un acte médical. Et parce que l'amour nous pousse à rechercher le bien d’autrui, cautionner de telles procédures chirurgicales constitue donc un mal grave.

Sur la thérapie des troubles de l'identité sexuelle

Un argument similaire peut être avancé à propos de la thérapie des troubles de l'identité sexuelle. Les militants de la transsexualité saisissent la mort tragique de Joshua pour soutenir que cette thérapie devrait être criminalisée. Une pétition circule sur Internet pour demander l’interdiction de ce que l'on appelle la « thérapie de conversion » pour les personnes transgenres, une procédure qui implique, sans doute, une tentative par un professionnel d’aider une personne qui éprouve un trouble de l'identité de genre (aussi connu comme dysphorie du genre). Si les progrès du mouvement homosexuel fournissent des indications sur ce qui viendra ensuite, nous pouvons nous attendre à ce que des lois soient bientôt passées pour criminaliser les thérapies dont bénéficient certaines personnes pour les aider à se débarrasser d’une identité ou de désirs transgenres – [ces thérapies pourraient être interdites] même pour ceux qui veulent se libérer de ces identités et de ces désirs.

Rappelons notre discussion antérieure au sujet de l'anorexie. Comme l'anorexique, l'individu transgenre affirme avec ténacité de fausses croyances au sujet de son identité, de son apparence ou de ce qu'il est vraiment : il croit qu'il appartient à un sexe qui n’est pas le sien. Les mots du Dr Paul McHugh sont particulièrement incisifs :

Les transgenres souffrent d'un trouble de l’« assomption » semblable à ceux des autres désordres familiers aux psychiatres. [« Assomption » dans le sens d’« acceptation lucide de ce que l’on est ». Dérivé du verbe assumer. (Dictionnaire Trésor de la langue française)] Chez la personne transgenre, l’assomption désordonnée consiste en ce que l'individu diffère de ce qui semble donné par la nature, à savoir sa propre masculinité ou féminité. D'autres types d’assomptions déséquilibrées se retrouvent chez ceux qui souffrent d'anorexie et de boulimie : dans ces cas, l'assomption qui s’écarte de la réalité physique est la croyance par la personne dangereusement maigre qu'elle est en surpoids.

Ce serait donc une démarche médicale parfaitement adéquate que l'individu transgenre visite un thérapeute pour lui demander son aide professionnelle en vue de le soulager de son identité transgenre désordonnée, dans la mesure où cela équivaudrait à une restauration des facultés mentales de l'individu transgenre à leur état de fonctionnement correct. La suggestion, alors, que la thérapie pour soigner les troubles d'identité de genre devrait être criminalisée est aussi absurde que de suggérer de criminaliser la thérapie pour éliminer l'anorexie.

Quelques objections courantes

À ce stade, un apologiste de la transsexualité pourrait rétorquer de la façon suivante : « Il vous manque un point essentiel : il a été démontré que le cerveau, par exemple, des hommes qui s’“identifient” à des femmes ressemble à celui des femmes. Cela montre qu'il y a un fondement biologique à leur identification en tant que telle. » Pour répondre à ceci, nous pourrions commencer par demander des preuves empiriques de la véracité de cette allégation plutôt douteuse. Mais même si c’était le cas, cela ne démontrerait pas que les hommes dont le cerveau « ressemble à celui d'une femme » (quoi que cela signifie) sont vraiment des femmes. Si nous voulons dire que la personne est tout simplement un cerveau, comme semble le suggérer celui qui épouse cette objection, alors, comme sans doute même les hommes qui s’identifient comme femmes ont des cerveaux avec un ADN masculin, il s’ensuit que ce sont finalement des hommes.

Mais on n'a même pas besoin de concéder la pertinence de tel ou tel état du cerveau. Car, par exemple, on peut supposer qu’à cause de l’habitude de se comporter comme un adolescent de seize ans, l'activité cérébrale de l’homme de soixante-dix ans mentionné ci-dessus « ressemble à » celle d'un garçon de seize ans. S’ensuit-il, alors, que l’homme de soixante-dix ans vraiment seize ans? Ou bien est-il vraiment un adolescent de seize ans emprisonné à l'intérieur d'un corps de soixante-dix ans? Bien sûr que non. La conclusion la plus rationnelle est que cette personne a une sorte de déficit cognitif ou psychologique associé à l'identité et à la perception de soi. La même chose peut être dite pour la personne transgenre.

En effet, cela ne devrait pas être une surprise de découvrir que nos activités quotidiennes façonnent l’état de notre cerveau ou modifient la façon dont notre cerveau se comporte. Après tout, il est plus ou moins connu que, disons, le processus d'apprentissage d'un instrument de musique a pour effet de créer de nouvelles voies neuronales, provoquant ainsi un changement d’état du cerveau. C’est ainsi que le Dr Norman Doidge, commente: « Maintenant, nous savons que le cerveau est "neuroplastique", et que non seulement il peut changer, mais qu'il fonctionne en changeant sa structure en réponse à une expérience mentale répétée. »

Sur le thème de la sexualité, plus spécifiquement, [il faut] tenir compte du fait que l'utilisation habituelle de la pornographie semble entraîner (ou être en corrélation avec) une diminution de matière grise dans le cerveau, et que son utilisation habituelle change les goûts sexuels des hommes. Si regarder de façon habituelle de la pornographie peut changer le cerveau d'un homme aussi nettement, alors il ne serait guère surprenant qu’en se comportant intentionnellement et habituellement comme une femme, le cerveau d'un homme puisse changer dans une certaine mesure. Mais encore une fois, cela ne montre pas qu'un tel homme est une femme; tout ce que cela montre, c’est qu’à cause d’une action habituelle de quelque sorte, le comportement du cerveau de l'homme a changé.

Une autre réponse pourrait être de demander rhétoriquement : « Eh bien, qu'en est-il des personnes hermaphrodites (intersexuées)? » Il semble que l'existence d'individus intersexués montre en quelque sorte que la nature du sexe reste à saisir pour tout le monde, intersexué ou non. Mais cela ne s’applique pas du tout. Dans le cas réel de personnes hermaphrodites, il peut très bien être approprié d'exprimer de la perplexité ou de l'ignorance de ce qu'il faut faire d'un tel attribut, métaphysiquement parlant, et peut-être laisser ouverte la question de savoir si ces personnes sont de sexe masculin ou féminin, ou si elles devraient être encouragées à subir des interventions chirurgicales dans l'intérêt de leur santé. Les cas d’individus intersexués, cependant, sont extrêmement rares. En effet, même en admettant ce point, il ne serait pas injuste de dire que dans 99,99 pour cent des cas (et même cela pourrait être un pourcentage trop faible), une personne est de sexe masculin ou féminin. Et sans surprise, la plupart des personnes qui se croient transgenres ont un système reproducteur masculin ou féminin parfaitement fonctionnel. Cette question est à la fois pertinente et stérile.

Enfin, l'activiste LGBT pourrait rétorquer en demandant : « Mais en quoi cela vous affecte-t-il qu’un homme s’identifie en tant que femme? » S’il s’agissait seulement de questions privées, cela pourrait être un argument valable (même si le souci du bien-être physique et mental des personnes aux prises avec un problème de genre pourrait nous obliger à aller à leur rencontre dans un tel cas). Mais, hélas, les militants LGBT travaillent activement à faire en sorte que l'État et les entreprises privées couvrent les chirurgies de « changement de sexe », que les hommes qui se définissent comme femmes puissent utiliser les toilettes des femmes, que les filles qui s’identifient comme garçons puissent  jouer dans les équipes masculines de sport, que nous considérions qu'il est immoral de se référer aux nourrissons en tant que garçons ou filles de peur de leur imposer insidieusement un « genre » auquel ils ne pourraient pas s’identifier, que nous interdisions la thérapie pour traiter la dysphorie de genre, et que nous acceptions généralement un langage et des normes sociales qui reflètent de pernicieux mensonges sur le corps humain.

La façon dont cela vous affecte personnellement qu’un homme s’identifie en femme, n’est pas pertinente. Ce qui est pertinent, c’est de savoir si nous allons élaborer une politique publique et encourager des normes sociales qui reflètent la vérité sur la personne humaine et la sexualité, ou si nous allons masquer la vérité sur ces questions et semer les graines de la confusion sexuelle dans les générations futures pour les années à venir.

Carlos D. Flores étudie la philosophie à l'UC Santa Barbara. Il est le président de l'UC Santa Barbara Anscombe Society et il écrit pour Ethika Politika. 

Campagne Québec-Vie s'intéresse aux questions reliées à la sexualité humaine car nous croyons que sans la restauration d'une sexualité responsable et de la famille traditionnelle, l'avortement ne sera jamais enrayé.



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