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Transsexualisme : les interventions médicales pour « rectifier » le sexe sont-elles justifiables?

(Photo : Austin Samaritans sur wikipédia.org, licence creative commons)

La nouvelle mode que l’on tente d’imposer au Québec est celle du transsexualisme. Il faut maintenant inculquer aux enfants qu’ils peuvent se construire une sexualité sur mesure et que la gent thérapeutique doit répondre à leurs attentes en leur donnant le sexe qu’ils croient avoir, si ce dernier ne correspondait pas aux indications biologiques et génétiques de leur corps.

Des hommes veulent être des femmes et vice-versa.

Et il serait bénéfique de répondre à cette demande.

Dans les pays libres, beaucoup de scientifiques ne partagent pas cet avis. Le professeur de bioéthique Elio Sgreccia explique leur position dans son Manuel de Bioéthique, aspects médico-sociaux, paru il y a un peu plus d’une année (ces extraits parlent ici de transsexualisme et non d’intersexualité que l’auteur traite à part). Voici quelques brefs extraits de ces explications en réponse aux arguments en faveur de l’opération chirurgicale :

1-Le caractère légitime de la thérapie chirurgicale n’est pas soutenable en raison simplement de l’irréversibilité du malaise psychique. (…)

Prenons comme hypothèse qu’il s’agit d’irréversibilité prouvée. Le principe moral de la « thérapeucité » exige des conditions précises pour pouvoir être légitimement appliqué. Ces conditions sont : que l’intervention ait un pourcentage de succès conséquent, que l’intervention soit vraiment thérapeutique dans le sens qu’elle soit dirigée vers le bien physique en éliminant une partie malade, que l’intervention remédie à une situation actuelle non curable autrement. Or ces conditions dans notre cas ne se vérifient ni simultanément – comme il serait moralement requis – ni singulièrement.

Il faut rappeler que du point de vue technique, destructif-reconstructif, ce traitement de « rectification du sexe » chez le transsexuel est pratiqué selon différentes phases successives; avant tout, on procède à une thérapie hormonale qui influence certains caractères externes de la sexualité (configuration externe des mamelles);  ensuite, on pratique une psychothérapie prédisposant à la féminisation – cas le plus fréquent – en l’accompagnant par le travestissement des habits du nouveau sexe, enfin, on pratique l’intervention de destruction-reconstruction des organes génitaux externes. L’intervention réussit apparemment dans le cas plus fréquent de la féminisation du transsexuel homme. Cette dernière phase comporte la mutilation des organes génitaux masculins, la castration, la stérilisation et la privation d’une véritable fonction d’accouplement et de procréation.

Or on comprend que, comme il a déjà été dit précédemment, pour la finalité du « changement », l’intervention sur le physique n’adapte pas le sexe à celui que l’on veut, au contraire, elle introduit une nouvelle dystonie dans le physique entre les éléments chromosomiques gonadiques et les organes extérieurs; ceux-ci ne manquent pas d’une totale innervation « proprioceptive » et restent des prothèses artificielles et non pas des organes de sens et d’expression émotionnelle et fonctionnelle.

L’aspect psychologique non plus n’est pas satisfait car les troubles augmentent et les sujets, qui précédemment étaient proches d’une solution au conflit, quand celui-ci ne se réalise pas, soit parce que l’adaptation physique n’est pas « ressentie » comme satisfaisante, soit à cause de la répulsion de l’éventuel partenaire, en arrivent souvent au suicide.

(…)

On peut affirmer que, dans ce cas, on intervient sur la partie physiquement non malade, mais saine, car l’organisme sexuel du transsexuel est physiquement intègre, pour rechercher un résultat sur le plan psychologique personnel, que, du reste, on n’obtient pas; manque donc la possibilité d'appliquer au cas le principe de « l’intervention thérapeutique » ayant pour but l’obtention d’un bien supérieur, qui devrait en outre, se noter aussi sur le plan physique. L’irréversibilité du mal et le fait de « ne pas être autrement remédiable » ne peuvent être invoqués, parce que, en plus de la persistance du trouble malgré le traitement psychothérapeutique – qui, selon la plupart des recherches, n’obtiendrait aucun résultat —, le trouble n’est pas éliminé, mais aggravé. (p. 174-176)

(…)

Il apparaît scientifiquement prouvé que l’exécution de l’opération chirurgicale ne permet pas de dépasser la conflictualité précédente et de créer une harmonie avec le nouveau sexe, elle semble même aggraver le sentiment de frustration. « En passant à l’évaluation des conséquences des interventions, il faut considérer avant tout de manière réaliste que même l’opération la plus parfaite ne réalise jamais une véritable mutation du sexe. La persistance de la prostate et des vésicules séminales chez le transsexuel homme et l’impossibilité d’un accouplement physiologique avec un pénis postiche chez la transsexuelle femme ne peuvent remplacer les organes génitaux féminins et masculins.

Le pseudo-vagin est seulement un simulacre d’organe féminin, même s’il est adapté à l’accouplement, tout comme l’est encore plus le pénis postiche : si bien que, malgré toutes les argumentations que l’on peut ajouter, on ne peut soutenir que, du point de vue anatomique, le sexe soit changé.

Au contraire, comme on l’a souligné, on obtiendra des sujets plus anormaux qu’avant. En effet, tandis qu’antérieurement à l’opération, le contraste se limitait à la dissociation entre soma et psyché, après l’opération, il se complique car on a dans le même soma un contraste entre éléments d’un sexe (organes génitaux externes adaptés) et éléments de l’autre sexe (chromosomique et même hormonal). (p. 173)

 Nous ne traiterons pas dans cet article de la théorie du genre selon laquelle « la base de la sexualité, sa composante prioritaire et sa détermination spécifique, sont à trouver dans la psyché; (…) », argument pouvant être utilisé pour défendre l’intervention chirurgicale.

Screggia traite de cette question (p. 177 à 180), nous nous contenterons de rappeler que :

 « le corps humain dans son objective conformation et signification de masculinité et féminité exprime « objectivement » l’attitude de toute la personne et pas seulement son aspect physique extérieur ou provisoire. (…) Le corps révèle l’homme, exprime la personne. » (p.178)

On ne peut donc réduire à de simples dynamismes psychiques ni à des « stéréotypes » de type culturel, les concepts de féminité et masculinité : ces dimensions sont objectives et corporellement significatives.

Il est vrai que la sexualité, masculine et féminine, est sujette à une dynamique de croissance et de développement, qui est fruit de maturation organique et psychologique et est aussi accompagnée d’influx culturels; on a aussi constaté que, durant ce développement, peuvent se vérifier des difficultés et, parfois, comme dans notre cas, des anomalies. La sexualité reste donc une tâche et une vocation, et la croissance peut révéler des cas de pathologie, comme pour tous les autres aspects de l’organisme humain. Dans ces cas, le remède se trouve dans la correction – quand c’est possible – de ce qui est déviant et non pas dans la suppression de ce qui est de difficile harmonisation, mais représente la constitution indicative de l’être personnel. (p. 179)

(SGRECCIA, Elio. Manuel de Bioéthique T.2 Aspects médico-sociaux, éd. Mame/Desclée, Paris, 2012, 832 p.) 

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