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Quelles sont les mauvaises manières lors d’un massacre ?

Par Josie Luetke (The Interim) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : SciePro/Adobe Stock

10 novembre 2022 — Imaginez que quelqu’un qui a l’intention d’escalader le mont Everest demande à un sherpa de lui donner des informations. Le sherpa ne rendrait service à personne s’il omettait les dangers de cette ascension, ou s’il se concentrait uniquement sur les joies du sommet parce qu’il veut ménager les sentiments du grimpeur plutôt que d’exprimer ses doutes sur ses capacités. Il a la responsabilité de transmettre la réalité de l’Everest avec précision. Agir autrement pourrait être mortel.

De la même manière, nous n’aidons personne en évitant la brutalité de l’avortement.

C’est une tendance qui semble toucher les centres de crise pour les femmes enceintes, qui veulent paraître apolitiques mais qui sont perçus comme amoraux. Certains groupes de défense du droit à la vie évitent même de s’afficher comme « pro-vie », en raison des connotations négatives que notre culture associe à ce terme.

Un pasteur m’a dit qu’il ne voulait tenir aucun des panneaux « controversés » de la Chaîne pour la Vie. Un autre chef pro-vie a exprimé sa sympathie à l’égard d’un autre pasteur et d’une religieuse qui ne veulent pas de Chaînes du Choix (ou d’autres manifestations pro-vie) sur le domaine public devant leur église, parce que la photographie de victimes d’avortement est « agressive ».

Comme d’habitude, je suis déçu par la faiblesse du clergé. Est-ce trop demander un prêtre qui soit prêt à être controversé ? Jésus était controversé.

Tenir une pancarte qui dit « L’avortement tue des enfants » peut être controversé, mais ce qui est controversé, c’est précisément le fait que l’avortement tue des enfants.

L’avortement détruit violemment le corps de petits êtres humains ou les prive d’oxygène et de nourriture. La photographie des victimes d’avortement est « agressive », car l’avortement est agressif.

Je suis irritée par les pro-vie « mous » qui veulent protéger le public de la vérité.

Je suis sûre qu’ils se considèrent comme étant simplement gentils et attentionnés. Mais ce n’est pas le cas.

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C’est faire preuve de non-compassion que de ne pas présenter le tableau le plus complet possible de l’injustice d’un droit de l’homme. « Compassion » signifie « souffrir avec », car il y a effectivement de la souffrance.

Il n’y a pas de charité sans vérité.

Préférer promouvoir l’adoption plutôt que dénigrer l’avortement, par exemple, peut sembler plus sûr -- pour vous, pas pour l’enfant à naître.

Les hommes et les femmes qui ont subi un avortement souffrent pendant des décennies, parce qu’ils ne peuvent pas concilier leur chagrin avec le refrain selon lequel l’avortement n’est que l’ablation insignifiante d’un amas de cellules. On ne peut pas guérir une blessure tant qu’on n’a pas réalisé qu’il y a une blessure, et toute l’étendue de celle-ci.

L’exposition n’est pas la cause de la blessure — et oui, bien que la manière et la raison pour laquelle nous l’exposons soient importantes, elle doit être exposée.

Dans une parabole (Matthieu 25,14-30), un homme distribue des talents à ses serviteurs. À son retour, il récompense ceux qui les ont échangés pour en gagner davantage, mais réprimande celui qui a enterré son talent par peur, et il jette cet homme dans les ténèbres, « où il y aura des pleurs et des grincements de dents ».

Ce n’est pas une comparaison parfaite, car les pro-vie « doux » font encore quelque chose avec leurs talents et font connaître une partie de la vérité. Mais ils n’en font pas assez.

Dieu ne nous récompense pas pour avoir joué la carte de la sécurité ; nous nous punissons nous-mêmes. Alors, allez-y à fond.

Nous pouvons nous tordre les mains tant que nous voudrons, et nous inquiéter d’être trop durs, ou d’offenser quelqu’un, mais je préfère de loin me tenir devant Dieu en ayant commis des erreurs -- en ayant été trop hardie, trop impétueuse, trop peu professionnelle -- dans ma tentative sincère de dénoncer le mal à voix haute, plutôt que de me contenter de murmurer mon désaccord.

Cela tient en partie à ce que la gauche appelle la politique de la respectabilité ; je la reformulerai en disant qu’il s’agit de la tentative d’obtenir un changement tout en adhérant aux mœurs sociales qui protègent le statu quo.

Il est impoli d’accuser les autres de tuer des êtres humains innocents ou d’être complices de ce massacre par action ou inaction, et c’est pourquoi certains pro-vie ne le font pas. Ils pensent que tant qu’ils évitent d’accuser directement leurs pairs ou de les blâmer, ils peuvent encore être estimés et gagner l’approbation du monde.

Les militants endurcis et éprouvés ne seront pas respectés aux yeux de la plupart des gens. Tandis que les avorteurs arrachent des membres, nous allons marcher sur les pieds.

Regardez autour de vous. Non seulement le Canada tue chaque année 100 000 enfants à naître par l’avortement et 10 000 adultes par l’euthanasie, mais notre gouvernement contrecarre activement ceux d’entre nous qui s’opposent à ces maux. Des zones bulles ont été érigées dans une grande partie du pays, les organisations pro-vie sont injustement exclues du programme d’Emplois d’été Canada et les centres pour femmes enceintes en difficulté sont sur le point de perdre leur statut d’organisme de bienfaisance.

Vous ne devriez pas vouloir être aimé par ce monde ; c’est un signe certain que vous faites quelque chose de mal. Jésus nous a dit et répété que nous serons haïs. L’êtes-vous ?

Cela ne nous donne pas d’excuse pour être impudents, etc., mais dire la vérité telle qu’elle est, calmement et franchement, n’est pas impudent. C’est la chose la plus aimante que nous puissions faire.



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