Nosseigneurs évêques du Canada et du Québec, depuis le 15 mars plusieurs d’entre nous avons été privés de la Sainte Messe et des sacrements. Vous devez sans doute comprendre qu’ils nous manquent grandement et que ces canaux de la grâce ne sauraient être remplacés par la prière privée, Dieu les ayant institués pour notre Salut et pour nous fortifier en vue de faire le bien et d’éviter le mal.
Or, voilà qu’au moment même où nous aurions encore plus besoin de secours divin, on nous prive des sacrements. On permet l’accès aux supermarchés, aux magasins de vins et spiritueux et même aux magasins de marijuana pour subvenir aux besoins du corps, mais l’on nous interdit ces moyens de sauver notre âme et de faire le bien que sont les sacrements.
Nous comprenons que le gouvernement impose des mesures restrictives qui pourraient empêcher la tenue légale de la messe ou l’administration des sacrements. Il est pourtant de votre devoir de vous assurer de remplir les besoins spirituels de ceux qui vous sont confiés : « personne ne peut empêcher un prêtre de confesser et de donner la communion », déclara récemment le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Robert Sarah, une haute autorité ecclésiastique en la matière.
C’est pourquoi nous vous adressons cette pétition, différente d’une autre que nous avions rédigée compte tenu des changements survenus depuis :
― Considérant que ce qui est à craindre du coronavirus est surtout l’hystérie et la dictature sanitaire qui l’entourent, hystérie largement entretenue par les médias et les mesures gouvernementales, et qui fait oublier le culte public dû à Dieu ;
― Considérant que le gouvernement n’a pas le droit aux yeux de l’Église d’interdire l’accès aux sacrements ou à la messe ;
― Considérant que plusieurs laïcs, prêtres et évêques dans le monde réclament aux autorités la liberté de tenir un culte public ;
― Considérant que l’homme ne se nourrit pas uniquement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Matthieu 4 : 4) et que les précautions établies (s’il faut vraiment les mettre en place) dans les supermarchés peuvent très bien s’appliquer dans les églises et même mieux ;
― Considérant que les centres d’avortement — ces centres de mort — restent ouverts pour n’importe quel avortement, tandis que les centres de vie éternelle — nos églises — doivent être fermés et ses ministres confinés ;
― Considérant que des commerces évidemment non « essentiels » comme la Société des alcools ou ceux qui vendent du cannabis, ou encore du matériel de piscine sont ouverts, et que plusieurs écoles ouvriront bientôt ;
― Considérant qu’il existe sûrement déjà une possibilité de se faire reconnaître comme « service essentiel » pour certains sacrements et que beaucoup de fidèles seraient prêts à mettre en place des mesures de sécurité afin de pouvoir assister à la messe ;
― Considérant que le taux de mortalité, de dangerosité et de contagion attribuées au Covid-19 seraient comparables à ceux d’une grippe saisonnière sévère.
Nous demandons à chaque évêque en particulier ainsi qu’à la Conférence des évêques du Canada et l’Assemblée des évêques du Québec de nous donner accès à la messe et aux sacrements. Nous comprenons que l’approbation des gouvernements est préférable pour le bon déroulement des choses, aussi nous vous prions de demander aux gouvernements de classer la messe et les sacrements en tant qu’« essentiels », ou de laisser à l’Église la liberté de rendre un culte public à Dieu.