Parlement du Canada, 29 octobre 2024.
Par Arpad Nagy (Campagne Québec-Vie) — Photo : Arpad Nagy
Hier, pour la première fois, j’ai assisté à la période de questions de la Chambre des communes à Ottawa.
Et quelle journée !
La ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, l’honorable Marci Ien, a déposé une motion à la Chambre qui contient le « plan visant à exiger plus de transparence de la part des organismes de bienfaisance qui utilisent des tactiques trompeuses pour inciter les femmes à ne pas prendre leurs propres décisions en matière de reproduction ». En bref, les libéraux, avec l’aide du NPD et du BLOC, commencent leur attaque en règle contre les centres de grossesse pro-vie.
De nombreux députés de ces partis se sont exprimés aujourd’hui contre les centres de grossesse. Tant de centres de grossesse fournissent des services cruciaux aux femmes enceintes et aux mères ! Les femmes reçoivent des conseils, une aide financière, des articles pour bébés tels que des couches, des vêtements, de la nourriture, des jouets, etc., et tout cela gratuitement ! Les pressions exercées pour fermer ces centres extraordinaires qui aident les femmes qui veulent avoir des enfants sont incompréhensibles !
Jeff Gunnerson, président de la Coalition nationale pour la vie, a réagi rapidement et a écrit une lettre à Pierre Poilievre, l’exhortant, ainsi que le caucus conservateur, à s’opposer à cette motion. Il écrit : « Cette législation n’est rien d’autre que la preuve d’une vendetta libérale contre les organisations pro-vie qui offrent aux femmes d’autres choix que l’avortement, tels que l’adoption et la parentalité ... Avec cette proposition de loi, le Parti libéral réaffirme une fois de plus qu’il n’est pas le parti du “choix”, mais le parti de l’avortement comme seul choix ».
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Voici quelques-unes des déclarations qui ont été faites hier à la Chambre des Communes (toutes les citations sont tirées du Hansard, la transcription officielle de la Chambre des Communes, que l’on peut consulter ici) :
L’hon. Marci Ien (ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Lib.):
Monsieur le Président, notre message est clair: le droit à l’avortement et l’accès à l’avortement vont de pair. Cependant, il existe de plus en plus de centres d’aide à la grossesse anti-choix qui utilisent des tactiques trompeuses pour dissuader les femmes de prendre des décisions éclairées et de faire leurs propres choix en matière de santé reproductive.
C’est pourquoi j’ai déposé aujourd’hui une motion visant à exiger davantage de transparence de la part de ces centres d’aide à la grossesse. Les organismes qui ne mettent pas ces renseignements à la disposition de leur clientèle de façon claire et nette risquent de perdre leur statut d’organisme de bienfaisance. Il faut les obliger à rendre des comptes. Il faut des services de soutien sur lesquels les femmes peuvent compter.
M. Kody Blois (Kings—Hants, Lib.):
Je ne peux m’empêcher de commenter le rappel au Règlement que vient de faire la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse au sujet de l’importance d’assurer l’accès voulu aux services d’avortement et de permettre aux femmes de faire elles-mêmes ce choix. Je remercie la ministre de son travail et d’avoir veillé à ce que des organismes de bienfaisance n’essaient pas d’annuler ou de limiter la capacité des femmes de faire ce choix.
M. Jagmeet Singh (Burnaby-Sud, NPD):
Dans son documentaire La peur au ventre, Léa Clermont Dion démontre que le mouvement anti-choix gagne du terrain. Elle démontre comment les anti-choix tirent les ficelles chez les conservateurs. De leur côté, les libéraux n’ont pas amélioré l’accès à l’avortement.
Mme Laurel Collins (Victoria, NPD):
Monsieur le Président, c’est notre corps, notre vie, notre choix. Les soins liés à l’avortement sont des soins de santé. Or, les libéraux continuent de laisser les premiers ministres conservateurs éroder l’accès à ces soins, ces derniers tentant sournoisement d’introduire des lois anti-choix au Canada.
M. Charles Sousa (Parliamentary Secretary to the Minister of Public Services and Procurement, Lib.):
Le gouvernement est déterminé à prendre des mesures contre les acteurs malveillants, qu’il s’agisse d’entrepreneurs fédéraux, de militants opposés à l’avortement ou des chahuteurs homophobes.
Le très hon. Justin Trudeau (premier ministre, Lib.):
Monsieur le Président, en tant que parti, en tant que gouvernement, nous avons toujours été là pour défendre les droits des femmes. Nous allons continuer de le faire et d’augmenter l’accès aux services et aux soins de santé reproductive partout au pays.
Mme Leah Taylor Roy (Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill, Lib.):
Monsieur le Président, la semaine dernière, nous avons appris qu’un ancien député conservateur avait quitté son parti après avoir constaté l’augmentation du nombre de députés anti-choix au sein du caucus. Les organismes anti-choix qui soutiennent ces députés utilisent des tactiques trompeuses pour empêcher les femmes de prendre des décisions en toute connaissance de cause et d’accéder à une gamme complète de soins génésiques par l’entremise de prétendus centres d’aide à la grossesse.
Mme Joanne Thompson (St. John’s-Est, Lib.):
Monsieur le Président, la protection du droit des femmes à contrôler leur propre corps comprend la possibilité de faire des choix clairs et transparents en matière de santé. Beaucoup trop souvent, de mauvais acteurs qui œuvrent dans le secteur des soins de santé caritatifs s’en prennent à des femmes vulnérables à la recherche de services de santé sexuelle et reproductive.
Wow ! Tant de références au droit à l’avortement ! Honnêtement, je suis très perplexe de voir jusqu’où certaines personnes sont prêtes à aller pour punir des personnes bien intentionnées qui veulent simplement aider celles qui sont dans le besoin (dans ce cas, aider les femmes enceintes et les mères avec de jeunes enfants) et pour s’assurer que l’avortement est le seul choix proposé dans notre société. Ces personnes glorifient l’avortement ! Ils glorifient le sacrifice des enfants ! Au nom du (seul et unique) choix, ils sont prêts à intensifier la coercition des femmes pour qu’elles tuent leurs propres enfants. Alors que notre société est en plein effondrement démographique, tout est fait pour dissuader les femmes de fonder une famille. Dans une société qui se considère si civilisée, nous retirons l’aide à ceux qui en ont le plus besoin.
Une bonne nouvelle est tombée hier : le député pro-vie Garnett Genuis a déposé une pétition dont il a recueilli les signatures sur la politisation des critères d’attribution du statut d’organisme de bienfaisance, faisant référence en particulier à la suppression du financement des organismes de bienfaisance qui ne sont pas d’accord avec l’idéologie des libéraux en matière d’avortement. Signer des pétitions parlementaires est utile, car cela permet à chaque opinion de s’exprimer.
Je sais que les personnes et les groupes pro-vie, ainsi que les personnes bien intentionnées, s’élèveront contre cette persécution. Nous reviendrons sur cette affaire et vous tiendrons informés des actions que nous pouvons entreprendre.
Je suis également à Ottawa aujourd’hui (mercredi) et j’ai l’intention de suivre le vote en direct depuis la tribune de la Chambre. Vous pouvez également suivre le vote sur le site internet de parlvu.
Les travaux parlementaires, y compris la période de questions, sont accessibles au public, donc si vous êtes à Ottawa, vous pouvez aussi vous y rendre. Il en va de même lorsque le Sénat est en session.