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Les Gilets jaunes : espoir ou illusion ?

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D. — Photo : KRIS AUS67/Flickr

Le mouvement des Gilets jaunes ne peut que soulever la sympathie. Nous en avons tous ras-le-bol du « système », et l’on souhaiterait que le couvercle saute en quelque part. Les Français démontrent une vitalité étonnante. Qu’un peuple soit encore capable de sortir dans la rue, de se parler et de réfléchir au bien commun à l’époque de l’isolement internautique, c’est rassurant.

Mais une protestation populaire ne peut déboucher sur rien sans chef ni doctrine. Charles Maurras disait qu’il ne fallait jamais compter sur un « réveil du peuple ». Joseph de Maistre avait une belle formule : « La Contre-Révolution ne sera pas une révolution contraire, mais le contraire de la révolution. »

Les Gilets jaunes restent imprégnés des mythes de 1789, comme le prouve leur « Serment du Jeu de Paume » du 13 décembre 2018. Baisser les impôts ? D’accord, mais au détriment de quels services publics ? Réduire les salaires des députés ? Peut-être, mais pourquoi pas les salaires des joueurs de foot ? Dans un cas comme dans l’autre, ce ne serait qu’un geste symbolique sans effet réel sur la société. Instaurer des référendums d’initiative citoyenne ? Ce serait plus démocratique, mais c’est justement la démocratie qui a permis à l’oligarchie financière de prendre le contrôle du monde.

L’idéologue des Gilets jaunes, Étienne Chouard, s’inspire de l’antique démocratie athénienne. Or Platon et Aristote ont expliqué comment le règne de l’assemblée du peuple finit toujours par favoriser la classe marchande. La démocratie conduit inévitablement à la ploutocratie. Pour gagner une élection, il faut de l’argent. La démocratie, ce n’est pas le pouvoir du peuple, c’est le pouvoir de ceux qui ont les moyens de manipuler l’opinion publique.

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Les révolutions libérales d’Angleterre (1689), d’Amérique (1776) et de France (1789) ont permis à la bourgeoisie d’imposer la démocratie à l’État pour affaiblir l’État. Mais la haute finance a gardé la monarchie pour elle-même : c’est un Rothschild qui succède à un Rothschild, un Rockefeller qui succède à un Rockefeller, un Ford qui succède à un Ford. L’éternel rapport de forces entre le pouvoir politique et le pouvoir économique est maintenant à l’avantage de ce dernier. Quant au pouvoir spirituel, il est passé de la première à la troisième place.

L’erreur fondamentale de 1789, c’est le principe de la « souveraineté populaire ». La démocratie est en soi une pyramide inversée. Le peuple ne doit pas diriger : il doit être dirigé, mais par une élite adéquatement choisie. Or nous savons tous que le système actuel ne met en place que des politiciens-marionnettes au service de la haute finance. On peut concevoir d’autres manières d’élire les gouvernants. Mais il faut d’abord se débarrasser de la fausse idée que l’autorité vient du peuple. L’autorité ne peut venir que de Dieu. Lorsqu’une société se soumet à la Loi de Dieu, l’État peut avoir une forme monarchique, aristocratique ou démocratique, peu importe, car les grandes orientations sont prédéterminées par l’Ordre naturel et surnaturel.

Le référendum d’initiative citoyenne n’est pas la panacée. Le vote référendaire peut indiquer une intention générale, mais il faudra toujours un gouvernement pour la mettre en œuvre. L’affaire du Brexit montre qu’un gouvernement peu détourner le résultat d’un référendum, lorsqu’il le veut. Et le peuple est-il apte à prendre des décisions majeures ? J’en doute. Je me rappelle la bêtise des arguments invoqués par les deux camps lors des référendums québécois sur la souveraineté. Et que dire des Irlandais qui ont voté récemment en faveur de l'avortement et du mariage des personnes de même sexe ?



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