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La parité homme-femme

Un article de Catherine Deslisle, paru dans le journal Le Quotidien du 17 juin 2012:

(Catherine Deslisle)

 

Même si les femmes représentent la moitié de la population québécoise, leur importance ne se reflète pas dans les milieux de pouvoir. Dans les instances politiques, elles sont sous-représentées. Elles constituent moins du tiers de la députation à l'Assemblée nationale. Au municipal, elles siègent plus souvent comme conseillère qu'à titre de mairesse ou de préfète. Encore maintenant, elles semblent confinées dans les secteurs traditionnels de la santé, de l'éducation et de la culture. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la représentation des femmes est même inférieure à la moyenne québécoise, sauf en éducation où elles font bonne figure. En gros, voilà le tableau.

Certes, il y a les chiffres dont il faut tenir compte, mais ils ne disent pas tout. Au-delà de la représentation numérique des femmes dans les sphères de décision, il faut prendre conscience aussi des progrès qu'elles ont réalisés. Leur présence n'est pas une illusion. C'est une réalité. Et les leaders qui sont au front, par les temps qui courent, sont des femmes, justement. Comme quoi il y en a qui foncent, certaines sont même particulièrement culottées.

Des femmes de pouvoir

Prenons la ministre du Travail, Lise Thériault. Qui aurait dit qu'une femme ébranlerait les colonnes du temple... de la FTQ avec son projet de loi qui vise à expulser la FTQ-construction du placement syndical? Pas un homme ne l'a fait. Ça prend du nerf pour s'opposer à Michel Arseneault, un syndicaliste qui ne fait pas précisément dans la dentelle. On a qu'à penser aux fermetures de chantiers par des fiers-à-bras pour se convaincre que le dossier qu'elle défend est pour le moins corsé.

Et Diane Lemieux. Une autre femme dans un monde d'hommes. Un milieu particulièrement costaud puisqu'elle se retrouve à la tête de la Commission de la construction du Québec (CCQ). Son objectif: faire le grand ménage dans le fonctionnement de cette organisation. Reconnaissons qu'il faut du cran, et beaucoup, pour occuper le boulot.

Pensons aussi à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui hérite ou plutôt qui écope du dossier «chaud» des étudiants. Un rôle qui s'ajoute à toutes ses autres fonctions, dont celle de vice-première ministre. Mettons que ce n'est pas un job pour les mollassons!

C'est aussi une femme, la juge France Charbonneau, qui préside la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction. Mettre en lumière l'infiltration du crime organisé dans cette industrie, c'est considérable comme défi, admettons-le.

De son côté, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, fait le pari qu'elle deviendra la première femme première ministre au Québec. Après avoir traversé une crise existentielle des membres de son parti, elle se dit bien en selle pour relever la mise. Un gros contrat!

Et je passe sous silence le nom de bien d'autres femmes de tête comme Jacinthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, Monique Leroux, présidente du conseil et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins, Julie Payette, astronaute canadienne...

Devant de tels résultats, je n'arrive pas à comprendre pourquoi la ministre Christine St-Pierre propose d'examiner, par l'intermédiaire d'un regroupement, les meilleurs moyens de promouvoir la présence des femmes dans les CA et dans la haute direction des grandes entreprises privées québécoises cotées en Bourse?

J'arrive encore moins à m'expliquer pourquoi des femmes journalistes souhaitent parler métier au féminin au sein d'une association. Surtout, en 2012, alors que nos deux chefs d'antenne sont justement des femmes: Céline Galipeau, au Téléjournal de 22 heures, et Sophie Thibeault, à TVA.

La famille ou la carrière

Nous sommes au 21e siècle, les femmes sont majoritaires à l'université et tous les champs d'activités leur sont accessibles. Être une femme n'est plus un obstacle depuis longtemps, si ce n'est qu'elles doivent subir encore toutes sortes de préjugés liés à leur apparence: la blonde sotte, la matante vieux jeu, la madame trop maigre, trop grosse, trop jeune, trop vieille, trop ridée, mal fagotée qu'on accusera rapidement d'être hystérique dès qu'elle se choque ou pose des questions robustes. Les hommes semblent épargnés de ce genre de commentaire. Mais, bon! Ça s'endure. Consolons-nous, l'arme des faibles étant de tirer sur le messager plutôt que sur le message.

Quand on grimpe dans la hiérarchie, c'est vrai que les femmes sont moins présentes. Se pourrait-il qu'elles veuillent tout simplement faire passer la famille avant la carrière et qu'au lieu de réseauter au golf et au hockey elles préfèrent retrouver leurs enfants après le travail. Et puis, les femmes ne sont pas obligées d'avoir les mêmes centres d'intérêt que les hommes.

Est-ce une faute si grave de ne pas être une carriériste à tout crin?

L'actrice Madeleine Renaud avait une autre façon de dire les choses...:

Libérer la femme. Mais de quoi? Le féminisme me fait sourire. Il y a des revendications de militantes que je trouve ridicules. Quand un couple est uni, amalgamé, j'aime ce mot, comme je le suis avec Jean-Louis, ça ne veut plus rien dire. J'ai ma totale liberté, même en vivant étroitement avec lui. Il n'y a pas de besogne que je vais lui laisser. Si, le soir, au cours de notre petite collation d'après minuit, c'est lui qui se lève pour aller chercher le dessert dans le réfrigérateur, je ne songe pas à analyser si mon attitude, ou la sienne, est féministe ou pas. Actuellement, les beaux esprits ne s'occupent pas assez de ce qui est normal. Ils veulent créer de faux problèmes avec des choses qui coulent de source.

Je suis normale, je vis avec un homme normal et nous vivons normalement. Alors, je ne connais pas le cas des autres "couples en question". Dans notre Compagnie, cherchez une trace de ségrégation, vous n'en trouverez pas. Notre administration, je le répète, est entièremetn tenue par des femmes. Ce n'est pas un choix militant, nous ne voulons rien prouver par là. Cela marche bien, c'est tout. (p.115-116)

-RENAUD, Madeleine. La déclaration d'amour, Éditions du Rocher, Paris, 2000, 132 pages.

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