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L'interdiction de l'avortement au Chili m'a sauvé la vie

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Par Karina Silva pour LifeSiteNews - traduction de Campagne Québec-Vie

24 Mars 2016 – Ma mère a été sexuellement abusée à l'âge de 15 ans. A cause de ce viol, elle devint enceinte. A cette époque, parler de sexualité ou de ce genre de chose était tabou aux yeux de la société, en partie à cause de la honte et du déshonneur pour les familles. Ma mère a dû faire face à la situation pendant six mois, tout en vivant à quelques mètres de son agresseur. Peu après, la grossesse de ma mère devint évidente et je ne pus rester un secret.

Ce fut une époque terrible pour ma famille, une honte, une humiliation. Cependant la foi de ma grand-mère changea mon destin. Elle prit la décision, comme gardienne de ma vie, et responsable de ma mère, de me donner une chance de vivre selon le plan divin. Elle avait confiance dans les desseins de Dieu qui fait toute chose parfaite pour les êtres humains, même si les apparences sont contraires. Ma mère me donna le jour le 27 janvier 1989. Je naquis dans des conditions difficiles économiquement, en pleine crise familiale, et à un moment très triste de notre histoire.

Ma mère ne pouvait supporter une si grande détresse. Aussi me confia-t-elle aux soins de ma grand-mère pendant 16 ans à peu près. Au tout début de mon enfance, ma mère essaya d'être présente le plus possible malgré la distance. Mais le temps et l'éloignement nous séparait tous les jours.

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karina1_602_602_55.jpgJe grandis dans une famille chrétienne évangélique. Mon enfance et mon éducation furent marquées par la communauté pentecotiste, qui changea ma façon de penser et de vivre, et qui me donna aussi le sentiment de ma valeur – cette valeur que la société m'a refusée, parce que notre situation nous privait de tout soutien et entraide.

A 16 ans, je dus affronter une crise existentielle forte. Dans la tourmente de l'adolescence, je cherchais des réponses, et des raisons à toutes choses. Je perdis l'envie de vivre, au point qu'on me traîna de psychologues en psychiatres. On me donna plusieurs traitements, mais rien ne fit. Un jour, je décidai de disparaître pour tenter de répondre à ce besoin que j'avais de savoir pourquoi je n'étais pas née dans une famille normale, avec des parents, des frères, etc.  Tous les jours qui passaient ravivaient ma souffrance. Je choisis la voie de la facilité en tentant de me suicider. Je touchai le fond. Mais Dieu dans sa bonté infinie me sauva et me donna une raison de vivre, une espérance, le salut.

Il chassa loin de moi le désespoir et m'apporta la paix. Je réalisai qu'avec Dieu, rien n'est vain, tout a un sens. Ainsi, tous nous sommes précieux, quelle que soit la manière dont nous sommes venus au monde. Aujourd'hui je peux dire qu'il y a des tas de raisons pour lesquelles je me lève chaque matin et remercie Dieu pour le jour nouveau qui commence.

karina2_508_960_55.jpgLe chemin n'a pas été facile pour  moi, comme pour beaucoup d'autres. Pourtant Dieu m'a mis entre les mains tout ce dont j'ai besoin pour assumer ma vie, pour dépasser mes peurs. Et plus important encore, il me rappelle qu'il m'aime et qu'il a pris soin de moi quand j'étais dans le sein de ma mère, s'occupant de tous les détails de ma vie. Il m'a rappelé que je n'étais pas seule, que je n'avais jamais été seule. Le psaume 27, verset 10 le dit : « Même si mon père et ma mère m'abandonnent, le Seigneur, lui, me recevra ». Cette promesse s'est totalement réalisée dans ma vie !

J'ai maintenant 27 ans. A mes côtés, j'ai un homme merveilleux qui m'aime avec mes qualités et mes défauts. Je suis la mère de deux beaux enfants : un de 3 ans, et l'autre pas encore né. Le combat continue car tous les jours nous avons à relever de grands défis. Il y a un an, j'ai été diagnostiquée diabétique de niveau 2, au moment où je tombais enceinte. C'était une grossesse à haut risque, impliquant beaucoup de complications pour moi comme pour mon bébé. Mais, je me bats encore avec le secours de Dieu.

J'adore la vie ! Et je la savoure à chaque seconde. Je ne m'inquiète pas de ce qui va arriver, ou de ce qui se passera demain. Je vis au jour le jour, remerciant Dieu pour le bon comme pour le moins bon. Car après tout, nous sommes un miracle de Dieu.

Pour  ma relation avec ma mère, un événement qui remonte 3 ans a marqué nos vies : je veux dire l'arrivée de mon premier enfant. J'ai pu partager avec elle l'accouchement. Ce fut un moment merveilleux et un renouvellement de notre relation. Nous sommes plus unies que jamais. Nous rattrapons peu à peu tout le temps perdu.

Jusqu'en 1989, l'avortement au Chili était légal. Mais l'année même où je naquis, cette loi fut abrogée. Pour moi, ce n'est pas une coïncidence. C'était la main de Dieu. Et non seulement pour moi, mais pour beaucoup d'autres qui méritèrent alors de vivre.

Est-ce que je suis heureuse ? Bien sûr ! Immensément. Pas seulement parce que ma vie est facile. Mais simplement parce que je m'accroche à la foi, cette foi qui croit que tout est possible.  Sans doute pour la société ma vie était vouée à l'échec. Mais non ! Ma mère me dit que nous avons tourné le destin en ma faveur.

Je veux dire à tous ceux qui prendront connaissance de ce témoignage : à ces mères perdues, ou ces jeunes adolescentes comme était ma mère, que la vie est un miracle de Dieu. Et que aussi dure que soit la situation, l'avortement n'est pas une solution. Chacun mérite de vivre.  La vraie solution est de favoriser des réseaux d'entraide. Peut-être que si ma mère avait bénéficié de plus de soutien, mon histoire aurait été différente.

La solution n'est pas la légalisation de l'avortement au Chili, mais plutôt le développement de réseaux et de soutien dans notre pays pour ces situations dramatiques. Aucune voie n'est facile. Les deux solutions, soit l'avortement, soit l'accouchement ; soit la vie, soit la mort, engendrent une souffrance, parfois plus importante pour certains. Toutefois, il y a une grande différence entre les deux : la vie est espérance, la vie est miracle ; l'avortement est mort, l'avortement est souffrance.

La volonté de Dieu est parfaite et je tiens à ça. Sans doute suis-je une fanatique pour beaucoup, mais ce fanatisme m'a sauvé la vie. Et je remercie Dieu parce que j'ai un vie magnifique. « La foi est l'assurance de ce qu'on espère et l'évidence de ce que l'on ne voit pas ».



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