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CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

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Présentation de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec à la dernière consultation particulière sur le projet de loi 52

Voici un extrait de cette excellente analyse :

PRÉSENTATION DE L’ASSEMBLÉE DES ÉVÊQUES CATHOLIQUES DU QUÉBEC
Commission de la santé et des services sociaux
Consultations particulières et auditions publiques
sur le projet de loi no. 52 « LOI CONCERNANT LES SOINS EN FIN DE VIE »
Jeudi le 19 septembre 2013
 
I(...)
Nous comprenons que notre société veuille chercher des réponses aux questions cruciales de la souffrance et de la mort et leur apporter des remèdes ou des solutions qui cherchent à la fois le bien de la personne mourante et celui de la collectivité (familles, institutions hospitalières, professionnels de la santé, aidants naturels, etc.).
 
L’Église ne considère pas la souffrance comme un bien en soi. Elle nous rappelle constamment que nous avons tous le devoir de faire tout en notre pouvoir pour l’éradiquer ou, à défaut, pour l’atténuer. Dans la ligne de l’Évangile du Christ compatissant, les chrétiens et chrétiennes ont toujours cherché à soulager la souffrance et à soutenir les personnes qui souffrent, qui se sentent 
seules, démunies, diminuées, accablées, angoissées, abandonnées. La parabole du Bon Samaritain met en scène un homme volé et blessé par des brigands, gisant sur la route; c’est un étranger qui se laisse toucher par le sort de cet homme et qui vient à son aide. Les disciples de Jésus ont toujours accueilli cette parabole comme une invitation pressante à se faire proche des malades, spécialement quand ils sont en fin de vie.
 
Au Québec, au plan des services de santé, nous avons une longue tradition hospitalière. Dès les débuts de la Nouvelle-France (avec les exemples des Augustines hospitalières à Québec et de Jeanne Mance à Montréal) jusqu’à tout récemment, une véritable cohorte de communautés religieuses ont procuré des soins aux malades avec compétence et générosité. 
 
2 L’Église reconnaît aussi que la souffrance peut être porteuse de sens et d’un pouvoir de transformation, aussi bien pour la personne qui souffre que pour celles qui l’entourent. Qui n’a pas entendu parler de ces réconciliations et de ces messages laissés en toute fin de vie et qui ont marqué ceux et celles qui en ont été l’objet. Pour leur part les croyants et croyantes trouvent dans leur foi au Christ ressuscité le courage et la force de vivre leur vie jusqu’au bout. Pour eux et pour elles, la lumière du Christ éclaire l’énigme de la douleur et de la mort.
 
II- DIGNITÉ, SOLLICITUDE, INTERDÉPENDANCE ET SOLIDARITÉ
 
Pour nous, le souci pour les personnes souffrantes et mourantes vient d’abord de la reconnaissance de la dignité inhérente de tout être humain, dignité qui n’est pas altérée ou diminuée par la perte de la conscience ou d’autres capacités physiques ou intellectuelles. En effet, cette dignité ne dépend pas de la santé physique ou mentale, de l’autonomie ou de l’utilité pour la 
société. Elle se fonde sur la valeur intrinsèque de chaque personne humaine.
La sollicitude pour autrui vient aussi du fait que nous sommes des êtres de relation, capables d’aimer et de prendre soin des autres. Nous sommes interdépendants; nous avons besoin les uns des autres pour traverser les moments difficiles et trouver le soutien nécessaire pour affronter la douleur et la mort. En outre, nous avons une responsabilité particulière pour les gens faibles et démunis qui espèrent trouver dans la société cette solidarité essentielle non seulement à leur survie mais à une vie digne. « Le fait de prendre soin…demande bonté, demande d’être vécu dans la tendresse. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse » (Pape François, 19 mars 2013).
 
Jusqu’où doit-on aller dans les soins à offrir? Certaines personnes pensent à l’euthanasie parce qu’elles ne veulent pas d’acharnement thérapeutique. L’Église refuse l’acharnement thérapeutique, que ce soit à la demande du patient ou de ses proches, ou à l’initiative du médecin. 
 
« Faire vivre à tout prix peut également s’avérer contraire à la dignité humaine et une façon inappropriée de prendre soin. Quand la mort s’annonce inévitable et imminente, il devient déraisonnable de s’obstiner à la retarder par tous les moyens » (AECQ, En fin de vie…Prendre soin, dans le respect de la dignité humane, p.11). Vient un temps où il faut céder les armes et laisser le processus de mort suivre son cours pour qu’advienne la mort naturelle. Il ne s’agit pas 
de donner la mort, mais d’accepter de ne pouvoir l’empêcher. Il existe dans notre société une grande confusion entre l’euthanasie et le retrait des soins qui n’ont plus d’effet bénéfique; mais ce sont deux réalités totalement différentes, tant du point de vue médical qu’éthique.
 
3III- OUI AUX SOINS PALLIATIFS, NON À L’AIDE MÉDICALE À MOURIR QUI 
N’EST PAS UN SOIN ET QUI EST DE L’EUTHANASIE
 
Dans la recherche de moyens pour soulager la souffrance, nous voulons insister sur l’importance et la nécessité des soins palliatifs. À l’article 5, le projet de loi affirme que « toute personne, dont l’état le requiert, a le droit de recevoir des soins en fin de vie, sous réserve des exigences particulières prévues par la présente loi ». Et à l’article 3, on décrit les soins de fin de vie comme « les soins palliatifs offerts aux personnes en fin de vie, y compris la sédation palliative 
terminale, de même que l’aide médicale à mourir ».
 
Ni la sédation palliative terminale ni l’aide médicale à mourir ne sont clairement définis dans le projet de loi. Ceci nous oblige à deviner le contenu de ces « soins compris dans les soins palliatifs ». Les médecins consultés nous expliquent qu’il s’agit en fait d’euthanasie, l’une pauvrement balisée (‘l’aide médicale à mourir’) et l’autre balisée (‘la sédation palliative terminale’).
 
Nous aussi, nous souhaitons ardemment que toute personne ait accès à des soins de vie de qualité mais en autant que ces soins EXCLUENT clairement l’aide médicale à mourir qui n’est pas un soin, et la sédation palliative terminale. Les soins palliatifs, qui ne sont pas définis dans le projet de loi, assurent aux patients le soulagement de la douleur et le soutien social, affectif et spirituel 
dont ils ont besoin pour vivre leur mort avec courage et sérénité. Il ne s’agit pas alors d’abréger la vie ni de la prolonger avec acharnement. Les interventions thérapeutiques curatives sont ici remplacées par des soins de confort dans un environnement humain et physique respectant au mieux la dignité de la personne humaine. « Misant sur un accompagnement personnel de qualité 
dans le respect de la condition et des croyances de chacun, ils constituent une excellente façon de prendre soin et de permettre une mort dans la dignité » (AECQ, « En fin de vie… prendre soin, dans le respect de la dignité humaine », p.11).
 
Nous savons qu’au Québec un grand nombre de malades en phase terminale ou mourants n’ont pas accès aux soins palliatifs. Nous sommes bien conscients que la mise en place de tels soins et la création de maisons pour les offrir requièrent des sommes énormes. La société y contribue déjà de façon importante par les taxes et avec des ressources privées. Nous sommes obligés de constater que dans les conditions actuelles des services de santé, l’accès à l’aide médicale à mourir et à la sédation palliative terminale – ce à quoi nous nous opposons – sera plus facile que l’accès aux soins palliatifs. Nous souhaitons que le gouvernement actuel – fidèle à ses promesses - opte résolument d’investir les sommes nécessaires pour rendre les soins palliatifs accessibles à toute la population et pour assurer une formation adéquate aux médecins et au personnel soignant chargés de ces soins. 
 
Nous saluons le travail des soignants et des bénévoles qui soutiennent l’activité de soin dans les maisons et les services de soins palliatifs : ils donnent des mains à notre communauté pour nous occuper des plus souffrants et ils méritent toute notre reconnaissance. Leur présence est un ferment qui maintient les vraies priorités humaines vivantes au cœur de notre société.
 
4IV- UNE REDÉFINITION DE LA MÉDECINE
 
Nous voulons souligner que ce projet de loi amène une nouvelle définition de la médecine dans notre société. Pour nous, il est impensable de considérer l’aide médicale à mourir et la sédation palliative terminale comme des soins de fin de vie. Ce sont purement et simplement des actes d’euthanasie qui détruisent les fondements du « vivre ensemble » qui repose entre autres sur l’interdit universel de tuer que nos gouvernements ont inséré dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et dans la Charte canadienne des droits et libertés. Ils vont aussi à l’encontre des buts et de la mission de la profession médicale qui a pour but de soulager la douleur et de soigner les malades et non de mettre fin à leur vie. Ces pratiques mortifères vont miner la relation professionnel de la santé et patient, qui doit en être une de confiance et 
d’alliance, et non de crainte et de méfiance. C’est l’un des devoirs et engagements fondamentaux du médecin de chercher le meilleur intérêt et le plus grand bien de son patient dans une attitude de respect et de sollicitude. L’ « aide médicale à mourir », telle que présentée dans le projet de loi, ne fera qu’accentuer une vision techno-centrique des soins qui oublie les facettes 
relationnelles et spirituelles des soins. Comme l’écrit si bien un spécialiste des soins palliatifs, « La fin de vie est un temps précieux dans la vie des humains, mais ce temps n’a de valeur que si des soins attentifs et un entourage délicat sont disponibles ».
 
V- OBJECTION DE CONSCIENCE
 
Le projet de loi stipule à l’article 44 que la présente loi n’a pas pour effet de limiter le droit pour un professionnel de la santé de refuser, conformément à son code de déontologie, de fournir des soins de fin de vie ou de collaborer à leur fourniture en raison de ses convictions personnelles » 
 
Dans l’éventualité que la loi soit votée – ce qui, bien sûr, ne rejoint pas nos désirs -, il faudrait que cette possibilité d’objection soit étendue clairement à tout le personnel soignant et administratif des établissements de soins de santé. Il nous apparaît primordial que ces personnes ne soient l’objet d’aucune pression et ne subissent aucune discrimination en raison de leur refus de collaborer à l’aide médicale à mourir. Nous souhaitons aussi que les membres de l’Assemblée nationale soient dégagés de la ligne de pensée du parti et soient libres de voter selon leur conscience. 
 
CONCLUSION
 
En réponse aux souffrances physiques, affectives et morales des personnes souffrant de maladies débilitantes graves , des personnes sérieusement handicapées et des grands malades, dont ceux en phase terminale, nous appelons tous les Québécois et Québécoises, spécialement nos députés, à 
promouvoir les soins palliatifs et à refuser l’aide médicale à mourir qui n’est pas un soin et qui n’est rien d’autre que l’euthanasie. Une culture de la vie, dans laquelle chaque personne se sent responsable du bien-être des autres jusqu’à leur mort naturelle, doit inspirer davantage notre système juridique et nos services sociaux et de santé. Le Québec a davantage besoin d’une aide au mourant que d’une aide à mourir.
 
Comme l’écrit si bien le bienheureux Jean Paul II dans son encyclique « L’Évangile de la vie » : 
 
« La demande qui monte au cœur de l’être humain dans sa suprême confrontation avec la souffrance et la mort, spécialement quand il est tenté de se refermer dans le désespoir et presque de s’y anéantir, est surtout une demande d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve. C’est un appel à l’aide pour continuer d’espérer, lorsque tous les espoirs humains 
disparaissent « ( n. 67). Le Bon Samaritain, en prenant véritablement soin de son frère blessé et à moitié mort sur la route, a fait preuve de solidarité, d’amour et de vraie compassion. Plus une société manifeste sa sollicitude pour ses membres les plus faibles et plus vulnérables, plus elle montre sa grandeur.
Nous sommes conscients que la voie des soins palliatifs accessibles à tous et toutes n’est pas une solution facile. Mais c’est le chemin qui protège et promeut le mieux la dignité de la personne humaine exposée à ces situations limites de l’existence que sont la maladie, la souffrance et la mort. Et c’est au cœur de ces drames existentiels que la personne attend d’être visitée. « J’étais malade et vous m’avez visité » (Mt 25) 
 
En terminant, nous faisons nôtres les interrogations et les doutes exprimés par David Roy, professeur d’éthique à Montréal, expert en soins palliatifs et fondateur du premier centre de bioéthique au Canada : « Ceux qui militent en faveur d’une loi sur l’euthanasie rêvent désespérément d’un monde d’hôpitaux parfaits, d’infirmières et de médecins parfaits, de familles idéales. Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal de soignants compétents et dévoués, 
d’institutions au service de personnes et familles aimantes. Nous vivons dans un monde où l’argent, la rentabilité, le pouvoir dominent. Comment croire qu’une autorisation, même assortie de garanties, ne sera pas vouée à des détournements? Parce que nous ne vivons pas dans un monde idéal, penser que l’euthanasie pourrait se limiter à l’euthanasie volontaire relève de l’illusion…Si l’euthanasie devient un jour légalement, socialement, moralement acceptable, les pressions que l’on mettra sur les personnes qui représentent un poids important pour notre société pourraient bien augmenter. Les demandes d’euthanasie pourraient bien ne plus être du tout volontaires, mais être le résultat de pressions de la part d’enfants ou de petits-enfants qui ne voudraient plus avoir leurs parents ou leurs grands-parents à charge. Je ne suis pas sûr non plus que nous serons capables de résister à toutes les raisons fortes pour lesquelles on estimera devoir euthanasier ceux qui ne peuvent plus demander la mort eux-mêmes mais dont on estimera, de notre point de vue extérieur, que la vie n’a plus de sens. « Ce sera vraiment très difficile alors de résister à cette tentation. Je ne dis pas que cela arrivera forcément – je n’en sais rien! - mais je suis profondément inquiet quand je vois tous ces signes d’insouciance, de manque d’humanité, partout dans le monde, à l’égard des gens vulnérables, brisés, marginalisés » (Cité dans Marie de Hennezel, Nous voulons tous mourir dans la eudignité, Robert Laffont / Versilio, Paris, 2013, p. 125-126).
 
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40 jours pour la vie: lancement demain

Demain soir, Campagne Québec-Vie vous invite à la soirée d'envoi des 40 Jours pour la vie.

Historique

Les 40 Jours pour la vie est un mouvement international qui a pour but de voir la fin de l'avortment par la prière et le jeûne.

Commencé au Texas en 2004, l'idée a suscité beaucoup d'intérêt autant aux États-Unis qu'à travers le monde. En 2007, elle a assumé sa version courante de deux vigiles par année et en 2009 la vigile a commencé ici, à Montréal, organisée par le président de Campagne Québec-Vie, M. Georges Buscemi.

Cet automne, Montréal est l'une des 305 villes dans le monde entier ayant une vigile. Il y en aura 15 en ​​sol canadien et nous retrouverons des vigiles dans dix pays différents.

Ici, à Montréal , c'est notre dixième, toutes ayant eu lieu devant l'avortoir Morgentaler, boul. Saint-Joseph Est, Montréal.

Soirée d'envoi

La soirée commence à 19 h dans l'Église Saint-Enfant-Jésus  (5037, rue Saint- Dominique) où des prières seront récitées -  un chapelet suivi d'une célébration eucharistique.

 

L'église est située en bordure orientale du parc Lahaie, où pendant les quarante prochains jours, débutant le 25 septembre, nous irons nous rencontrer afin d'offrir des prières de réparation pour notre culture qui permet l'abandon de ses membres les plus faibles et innocents - l'enfant à naître, par la plus cruelle façon - l'avortement.

Nos prières seront également offertes pour les jeunes couples qui sont aux prises avec la décision de garder ou d'abandonner leur enfant, ainsi que pour les couples qui ont déjà pris la décision tragique et irréversible.

Enfin, nous ne négligerons pas de prier pour la conversion des avorteurs et les autres travailleurs des établissements qui exercent à tort cette procédure.


Afin de maintenir une présence priante, nous demandons que tous les participants se comportent selon le code de conduite énoncé ci-dessous.

Code de conduite

  •  Je démontrerai de la compassion et reflèterai l’amour du Christ à tous.
  • Je comprends qu’en agissant d’une manière violente et abusive je me dissocie immédiatement et complètement de cette vigile.

  • Je n’obstruerai pas le trottoir ni la rue pendant que je me trouve sur le chemin public.

  • Je ne bloquerai pas l’entrée à la clinique d’avortement ni le passage à d’autres piétons sur le trottoir.

  • Je ne jetterai pas d’ordures sur le terrain public.

  • Je surveillerai attentivement tous les enfants que j’amènerai à la vigile de prière.

  • Je ne menacerai pas, n’agresserai physiquement ni verbalement personne.

  • Je ne vandaliserai aucune propriété privée.

  • Je coopérerai avec les autorités locales municipales.

  • Je ne montrerai aucune pancarte, image, photo, ni ne porterai des vêtements portant des mots ou images sans l’autorisation du personnel organisateur.

  • Je maintiendrai un esprit de prière et m’abstiendrai de juger, débattre et me quereller.

  • Je m’abstiendrai de toute discussion superflue avec le public et avec les autres membres de la vigile qui prient.

  • Je garderai une distance adéquate avec tous ceux dont le comportement est considéré contraire à ces règles. 

CONSIGNES SUPPLÉMENTAIRES - Comment partager le message Pro-vie

Fondamentalement, le message pro-vie consiste en ceci:

Un enfant à naître est un être humain dont la vie est précieuse et donc FR-CA">

mérite d'être protégée par notre société. FR-CA">

 Mais nous avons aussi un message important sur la façon dont l'avortement blesse les femmes - et les hommes - et comment le mouvement pro-vie s’engage à aider les femmes à faire face à des grossesses inattendues et à choisir la vie pour leur bébé.

Bien que notre but soit de prier, nous ne sommes pas contre le fait de parler avec des personnes non associées à la vigile qui s'approchent afin de nous poser des questions ou faire des commentaires. Ce qui suit peut aider dans ces échanges :

Quel est le message pro-vie ?

Lignes directrices pour partager le message pro-vie

      1. Écoutez - et faites attention.

2. Prenez le temps de penser - et priez

3. Soyez toujours respectueux.

4. Recherchez un terrain d'entente.

5. Personnalisez vos interventions.

6. Accordez le bénéfice du doute  et ne prenez jamais l’offense personnellement.

7. N’interrompez pas les conversations des autres.

8. Choisissez vos batailles et gardez les choses simples.

9. Avouez quand vous manquez d'informations.

     10. Gardez toujours la porte ouverte.

 

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Nouvel appel à intervenir contre le projet de loi 52 voulant légaliser l'euthanasie

Chers amis signataires du Manifeste du Collectif de médecins du refus médical de l’euthanasie,
 
Comme vous le savez peut-être, la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale du Québec a entrepris cette semaine des auditions publiques sur le projet de loi 52, Loi concernant les soins de fin de vie. Les débats de la commission dureront jusqu’au 10 octobre, au cours desquels des experts et  des représentants de plusieurs organismes viendront exprimer leur point de vue sur une éventuelle légalisation de l’euthanasie (« aide médicale à mourir ») au Québec.  Déjà, le Collège des médecins du Québec, les Fédérations de médecins omnipraticiens et spécialistes (FMOQ et FMSQ) et le Barreau du Québec ont présenté leur vision des choses.
 
En ce moment si crucial, le Collectif de médecins du refus médical de l’euthanasie vous encourage fortement à exprimer votre opinion auprès du député de votre comté et  dans les médias.
 
Nos élus auront à voter sur ce projet de loi dans quelques semaines. Il est essentiel qu’ils comprennent tous que nous ne voulons pas de la mort sur demande dans nos hôpitaux et que nous tenons à ce que nos institutions de santé demeurent des lieux sécuritaires pour les personnes âgées et malades.
Si les médias reçoivent aussi ce message, ils en feront écho pour faire comprendre à tous les  Québécois que le projet de loi 52 n’est pas une source de liberté pour les malades, mais plutôt une ouverture à la culture de la mort dans notre système de santé.
 
Pour plus d’information sur les débats et les arguments présentés par  chaque organisme jusqu’à ce jour, nous vous invitons à lire les pièces ci-jointes et à visiter les sites dont les liens apparaissent ci-dessous. Vous y trouverez aussi une liste d’arguments utiles en vue de vos rencontres avec des députés ou de la rédaction de lettres aux médias; l’idéal est que vous en choisissiez un ou deux et que vous les reformuliez en vos propres mots, en incluant également des exemples tirés de votre expérience personnelle. 
 
Merci de prendre le temps d’agir. Ensemble, faisons entendre nos voix!
 
Catherine Ferrier, MD
Collectif de médecins du refus médical de l’euthanasie
 
1. Pour connaître le nom et l’adresse électronique du/de la député(e) de votre circonscription, visitez la liste de députés de l’Assemblée nationale : http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/index.html#listeDeputes 
 
2. Pour suivre l’évolution de la commission et avoir accès à la transcription des consultations publiques avec plusieurs organismes, visitez la section « Consultations particulières » sur la page de l’Assemblée : http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-52-40-1.html
 
 

 

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Nous tenons le fort pour vous : Campagne de financement de Campagne Québec-Vie!

(Dans un monde aux « valeurs » dévoyées, Campagne Québec-Vie veut instaurer une forteresse devenant infranchissable, protégeant les enfants à naître et les personnes vulnérables des personnes voulant les éliminer pour leur « bien »...)

 

Chers lecteurs de Campagne Québec-Vie,

La Campagne de financement pour l’automne 2013 de Campagne Québec-Vie en est à ses débuts. Comme vous le savez déjà, l’organisation des 40 jours pour la Vie, la publicité pour la Marche pour la Vie, l’information quotidienne que nous vous prodiguons sur le site de Campagne Québec-Vie demande beaucoup de temps à organiser. Nous comptons sur de nombreux et généreux bénévoles, mais nous avons aussi un minimum d’employés pour tenir le fort, pour être de veille en permanence.

« Tenir le fort » n’est pas qu’une simple illustration. Campagne Québec-Vie est une présence, un rappel incessant aux médias et aux politiciens qu’ils ne peuvent se laver les mains impunément, qu’ils n’ont pas le droit d’oublier le sort de centaines de milliers d’enfants à naître que leur complicité et leur silence permet de torturer et éliminer.

Donnez dès aujourd'hui à Campagne Québec-Vie

Nous voulons être une voix pour continuellement crier ce que personne ne veut entendre : il y a génocide au Québec et les instances publiques voudraient qu’il soit silencieux…

Pour continuer à grandir, à rassembler les voix qui veulent témoigner pour ces enfants à naître, aussi pour combattre la tentative présente d’ajouter de nouvelles victimes par l’euthanasie compatissante envers les finances publiques de la province, nous comptons sur votre aide.

Des enfants sont sauvés aux 40 jours pour la vie, le discours public doit tenir compte des pro-vie, de vous, par l’entremise de Campagne Québec-Vie.

Aidez-nous à être votre voix et la voix des enfants à naître.

Nous avons besoin de vos prières, de votre bénévolat, de votre aide financière, de toute aide que vous pourriez nous faire parvenir pour permettre à plus d’enfants d’être sauvés, et pour que leur présence dans notre société devienne un incontournable, qu’elle devienne « visible » pour tous.

Merci de tout ce que vous pourrez faire pour la Vie! Donnez aujourd'hui.


Georges Buscemi, président

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Pour combattre le suicide et le chantage

(Doit-on permettre l'euthanasie par crainte de ne pouvoir soulager?)

Une lettre parue dans la Presse du 20 septembre 2013 et dans le Devoir du 23 septembre 2013, d’une famille dont l’un des membres s'est suicidé au mois de juin 2010 est censée appelée à la compassion.

Si nous éprouvons de la douleur pour ce qui est arrivé à cette famille, nous ne pouvons considérer les comportements évoqués comme acceptables. La famille affirme que si l’euthanasie au Québec était légale, ce membre de la famille ne se serait pas suicidé…

Selon le raisonnement de sa famille, il ne désirait pas mourir à ce moment-là, mais plus tard… La famille parle de sa souffrance comme étant des tourments, de la solitude, de la peur… des problèmes qui attaquent toutes les personnes suicidaires et que des organismes comme Suicide Action Montréal ont appris à combattre.

Pour sa douleur physique, la famille Rouleau affirme qu’il pouvait utiliser des médicaments quand celle-ci devenait insupportable, mais qu’il n’aimait pas les utiliser : « Quand les spasmes étaient trop douloureux, oui, il prenait des médicaments, mais il détestait ça parce que ces médicaments le privaient de la pleine possession de ses moyens, de sa “présence” au monde. »

Et il y a cette dernière remarque dans cette lettre : « Laurent n’est pas mort sur le coup. Il a été transporté à l’urgence où l’équipe médicale a voulu le “sauver”. Il a réaffirmé sa volonté de mourir. Son médecin de famille, qui le suivait depuis des années et connaissait son désir de mourir à SON heure, est intervenu. Puis, une évaluation psychiatrique. Puis une consultation juridique. Et quand on lui a annoncé qu’on respecterait son choix, tous ceux d’entre nous qui l’entouraient ont vu qu’à ce moment-là, il a été délivré, vraiment délivré du mal. »

Si vraiment, « à ce moment-là, il a été délivré, vraiment délivré du mal » parce qu’il apprend que l’on respectera sa décision, c’est que son mal était, comme l’affirme sa famille : des tourments, la solitude, la peur. »

Des maux que l’on peut combattre autrement que par des médicaments ou de la morphine pour soulager la sclérose en plaques. Ce sont ces maux qui incitent la majorité de la population à réclamer l’euthanasie. Ce sont ces mêmes angoisses qui ont permis à deux jumeaux en Belgique d’être euthanasiés parce qu’ils craignaient la souffrance de devenir aveugle.

La peur de la solitude est l’une des causes des demandes d’euthanasie. Nous ne voulons pas mourir seuls, dans une indifférence qui ne procure que les soins minimum, et encore… Nous craignons d’être abandonnés à nos souffrances. M. Rouleau aurait voulu vivre plus longtemps, selon sa famille.

M. Rouleau « avait parlé très souvent de mettre fin à ses jours quand il ne pourrait plus supporter de vivre. » (…) M. Rouleau s’est tiré deux balles dans le ventre : « Il l’a fait tout seul, alors qu’il le pouvait encore, avant d’être totalement prisonnier de son corps malade. »

Et la famille de commenter : « (…) nous sommes persuadés qu’avec une telle loi (loi 52), Laurent aurait pu prolonger sa vie. Il aurait eu la certitude qu’on l’aiderait, le moment venu, que sa volonté aurait été respectée, même s’il ne pouvait plus bouger. »

M. Rouleau s’est suicidé parce qu’il avait peur, peur qu’un jour il ne pourrait être soulagé d’une douleur qu’il aurait supportée, s’il n’avait eu la peur de ne pas pouvoir être exécuté le jour où il aurait décidé en avoir assez.

Sur le site de la Fondation pour l’Aide à la Recherche sur la Sclérose en Plaques, on peut lire :

Quel que soit le type de douleur, celle-ci ne doit pas être vécue comme une fatalité ni comme un événement inéluctable. La prise en charge multidisciplinaire de la douleur est essentielle. C'est cette prise en charge individualisée du patient qui doit être mise en avant dans le traitement de la douleur. Le neurologue fera appel à tous les spécialistes impliqués (médecine physique, kinésithérapie, ergothérapie, consultations anti-douleurs, ...). Ensuite, une surveillance régulière permettra d'évaluer le bénéfice de cette prise en charge. Le médecin traitant a également un rôle important à jouer. Il aidera à dépister, différencier tous les types de douleur, adapter les doses de médicaments, évaluer le handicap des patients ainsi que leur détresse psychologique. En effet, la prise en charge psychologique des patients est très importante : la crainte et le vécu de la douleur sont souvent plus importants que l'intensité de la douleur.

En conclusion, la douleur dans la sclérose en plaques doit être prise en compte. Aujourd'hui, l'éventail des traitements est large et doit permettre de soulager tous les types de souffrance. Cette prise en charge se fait au mieux dans le cadre des réseaux de santé. »

A-t-on bien pris en charge la crainte de M. Rouleau quant à une douleur qu’il aurait pu supporter, selon sa famille, si ce n’était de cette crainte de ne pouvoir appuyer sur le bouton exit s’il le désirait?

Sur la douleur de la Sclérose en Plaques, on retrouve ces informations sur le site de Canoe.santé :

Chacun a droit de contrôler efficacement sa douleur. Bien des gens atteints de SP souffrent alors qu'ils pourraient en fait en être soulagés. Il arrive que ce soit parce que leur traitement est inefficace, qu'eux-mêmes ou les professionnels qui les soignent ne connaissent pas toutes les méthodes de traitement disponibles ou encore parce qu'ils ne savent pas comment aborder le sujet avec leur médecin. Comment vous assurer que vous obtenez un soulagement efficace de votre douleur? (…)

Il est parfois impossible d'éliminer complètement la douleur et il peut s'avérer nécessaire d'accepter un antidouleur qui la rendra supportable.

Selon la cause de votre douleur, un soulagement efficace nécessitera probablement une combinaison de traitement, médical et non médical. (...)

La douleur possède aussi un aspect psychologique et émotif. Bien des gens considèrent que les activités auxquelles ils prennent plaisir les distraient de leur mal. La méditation, l'humour et les techniques de relaxation aident parfois à soulager la douleur. Il est important d'avoir des amis, une famille, d'autres personnes atteintes de SP qui forment un réseau de soutien émotif.

Si vous n'êtes pas satisfait du degré de soulagement de votre douleur, ou si vous souhaitez essayer un autre moyen de la contrôler, parlez-en à votre médecin, à votre pharmacien ou au  personnel infirmier. Vous seul ressentez votre douleur, de sorte que personne d'autre que vous peut déterminer l'efficacité de votre traitement.

(…)

Si l'intensité de la douleur nécessite des analgésiques aussi puissants que les opioïdes, il vaut mieux les prendre que de souffrir. La douleur non traitée risque de s'exacerber, entraînant la peur, un accroissement d'intensité et une limitation des activités.

A-t-on bien soigné la douleur et la peur de M. Rouleau? Soigne-t-on bien les peurs des Québécois?  Connaissent-ils des témoignages de familles heureuses que la mort d’un proche se soit bien déroulée dans une unité de soins palliatifs? Savent-ils que ces soins, si le gouvernement ne choisissait pas l’euthanasie, pourraient être assurés pour tous?

La cause première de la volonté de légaliser l'euthanasie, c'est la peur et non pas la douleur qui, elle, est contrôlée selon la quasi totalité des médecins en soins palliatifs...

 


La campagne de financement de Campagne Québec-Vie est en cours. Merci de nous aider à être une voix discordante, le grain de sable dans l'engrenage médiatique visant à éliminer les plus vulnérables de nos sociétés, pour des raisons économiques...

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Les dérapages religieux de Richard Martineau et Sophie Durocher

Un petit commentaire sur les nombreux textes de Richard Martineau dans le Journal de Montréal. Il est un flagrant exemple d’une personnalité médiatique se servant de l’épouvantail islamique pour demander l’abrogation de droits religieux pour tous, sauf les siens, bien entendu. Encore une fois, obliger les personnes théistes à ne pas porter un signe religieux est l’équivalent d’obliger les personnes athées à porter un signe religieux les identifiant comme athée, agnostique, laïciste ou franc-maçon. Martineau devrait ainsi reconnaître que l’un des premiers reportages qu’il a faits semblait justement montrer patte blanche devant le lobby franc-maçon.

Sophie Durocher, dans le Journal de Montréal du 23 septembre 2013, suit l’exemple de son conjoint. Utilisant l’exemple d’une secte québécoise, et plutôt que de s’attaquer directement aux témoins de Jéhovah  elle pose quelques questions manifestant une intolérance d’autant plus grande qu’elle s’ignore et s’exclut d’avoir à répondre à ses propres questions :

« (…) les parents ont-ils le droit d’imposer à leurs enfants leur propre religion?

Les parents ont-ils le droit d’isoler complètement leurs enfants du reste de la vie en société parce qu’ils croient que le Mal règne dans les rues? Trouve-t-on mora­lement acceptable que l’enseignement scolaire des petits soit biaisé par les préceptes religieux de leurs parents? Est-ce acceptable que l’on inculque aux enfants une seule ligne de pensée au lieu de leur apprendre à réflé­chir par eux-mêmes?

(…)Mais nous, allons-nous nous réveiller face à ces cas de bourrage de crâne?

(…) combien d’enfants chez nous, en ce moment, sont en train de se faire voler leur enfance?

Mme Durocher pose tout de même des questions intéressantes. Les Martineau-Durocher ont-ils le droit d’inculquer leur ignorance et préjugés de toute autre religion à leurs enfants? Ont-ils le droit de transmettre leur peur digne d’un homme des cavernes ne voulant sortir à la lumière? Trouvera-t-on moralement acceptable que cette ignorance et cette incompréhension soient la seule ligne de pensée de leur enfant et que cette ignorance soit institutionnalisée à l’école pour faire de ces enfants des perroquets sans esprit critique?

Si nous avions un esprit borné, sans ouverture et compréhension des différentes façons de penser sur cette planète, oui, nous pourrions nous poser ces questions…

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Entretien controversé : Le pape François fait bouger les choses

par Steve Jalsevac

• Jeudi 19 septembre 2013, LifeSiteNews (traduit par Campagne Québec-Vie)

Le pape François a certainement provoqué une controverse, comme nous pouvons le voir à nouveau dans le rapport sur sa longue interview avec le magazine jésuite America. Ce magazine, d’ailleurs (dont je ne cherche pas à insinuer qu’il trahit le Pape), a été pendant plus de 30 ans le porte-étendard intellectuel du mouvement dissident de gauche au sein de l’Église catholique, en particulier sur les questions liées aux enseignements de l'Église sur la morale sexuelle. J'apprécie que François encourage fortement le clergé et les autres dirigeants de l'Église à sortir de leurs paroisses, des sièges sociaux et de l'action sociale des ONG et autres mentalités institutionnelles. Il insiste pour que la grande priorité soit donnée à l'évangélisation personnelle d’un monde qui a un très grand besoin de rencontrer l'amour de Jésus-Christ.

Toutefois, je suis intrigué par ce commentaire qu’il a exprimé : « Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation des méthodes contraceptives. » Mais qui, exactement, dans les institutions de l'Église, est en train de faire cela? Au Brésil, il n'a jamais mentionné ces questions pendant toute la durée des Journées mondiales de la jeunesse (j'étais ouvert à ce que ce soit éventuellement une bonne stratégie à ce moment-là). Mais même dans son homélie au cours de la messe célébrant l'Évangile de la Vie à Rome, à laquelle j'étais présent, il n'a mentionné ni l'avortement ni aucun des problèmes touchant la vie; il n’a rien cité non plus de la puissante encyclique de Jean-Paul II, ce qui en a surpris beaucoup, d'autant plus que le pape François a fait des déclarations très fortes sur l'avortement dans le passé.

La réalité, c’est qu'il y a eu depuis plusieurs décennies, dans une grande partie de l'Église, au moins dans l'Occident développé, une négligence massive, généralisée, à enseigner sur les questions morales et à veiller à ce que les enseignements moraux de l'Église soient suivis. Ceux-ci ont été évités dans la plupart des paroisses comme étant trop controversés; et de nombreuses écoles, collèges et universités catholiques ont soit totalement ignoré, soit contré les enseignements authentiques de l'Église catholique sur les questions morales.

Les mouvements pro-vie et pro-famille se sont constitués principalement en réponse à l’énorme absence de leadership des chefs religieux et autres. C’est un travail presque impossible pour le relativement très petit nombre de gens dévoués à cette tâche.

Pensez aux nombres : des centaines de millions d'enfants à naître assassinés dans le monde entier depuis les années 1960. 300 millions pour la seule Chine. Et des millions d'autres à venir. Un grand pourcentage de ces avortements a laissé des millions de femmes blessées émotionnellement, physiquement et spirituellement. La destruction délibérée de la famille naturelle est maintenant tentée à l'échelle mondiale et intensifiée par les « dé-populationnistes » et les extrémistes laïques.

Les enfants sont maltraités par millions par des programmes d'éducation sexuelle vils et explicites, commençant maintenant même à la maternelle. Un raz-de-marée géant d'euthanasie semble imminent en raison du déséquilibre démographique causé par l'avortement et des décennies d'utilisation de la contraception. La liste s'allonge et devient un grand cauchemar dans le monde entier.

François dit que le monde sait ce que l'Église croit sur ces questions et qu’il n'y a donc pas besoin de traiter de ce sujet. Mais mon expérience et celle de probablement la plupart des leaders pro-vie et pro-famille que je connais, est exactement le contraire.

Oui, la plupart des gens savent que l'Église s'oppose à la contraception, l'avortement et l’homosexualité, ainsi que la pornographie, la prostitution et bien plus encore. MAIS, très, très peu de gens, y compris parmi les catholiques, comprennent POURQUOI le christianisme s'oppose à ces choses. La majorité d’entre eux n'ont pas appris cela. Habituellement, très peu ou rien n'est dit sur ces sujets dans les institutions catholiques.

Ils ne savent pas que ce sont les enseignements d'un Père aimant pour nous protéger tous, plutôt que des restrictions pour empêcher le plaisir et la liberté. Ils ne savent pas que les enseignements moraux catholiques relèvent de la charité et d’une profonde préoccupation pour le bien de chaque personne; ils sont basés sur des millénaires d’expérience humaine et d’exercice de la raison, ainsi que sur les enseignements du Christ.

La plupart des gens croient beaucoup les mensonges dont on les a nourris : qu’il est inoffensif et merveilleux de se livrer à des actions immorales. Personne ne les informe des nombreux et très réels dangers et conséquences, ni des alternatives qui s'offrent à eux.

Donc, pour moi et d'autres qui ont donné leur vie à ces questions, ce travail est compris comme étant extrêmement nécessaire, bien que nous le fassions en souffrant de difficultés considérables et même la persécution. Nous voyons venir un cataclysme si les tendances actuelles ne sont pas arrêtées.

Pourtant, je suis d'accord avec le pape François que la conversion, la prédication, l'évangélisation sont grandement nécessaires. Celles-ci ouvrent le cœur et l'esprit à accepter ce qui pourrait avoir été considéré comme des vérités dures, alors qu'en fait ce sont des principes de l'amour. Autrefois, j'ai moi-même été pro-avortement, j’ai fortement appuyé le contrôle de la population et je me suis opposé à une grande partie de la morale chrétienne. Ensuite, j'ai eu une conversion spectaculaire, je suis revenu à ma foi et peu après je me suis impliqué dans le mouvement pro-vie.

Pour moi, François a raison à propos du clergé qui a besoin de sortir des chancelleries, des paroisses et des institutions, de sortir pour ramener les gens à Dieu. Cependant, en même temps, je pense qu'il sous-estime grandement le besoin urgent et encore nécessaire, de beaucoup prêcher, enseigner et surtout encourager à propos de la vie et des questions familiales… (sans oublier le besoin d'appuyer les mouvements qui luttent pour ces causes)

La culture de mort progresse à un rythme alarmant à ce moment de l'histoire. Nous devons y répondre sur tous les fronts, avec l'évangélisation ET en mettant l’accent plus que jamais sur l'enseignement de la vérité à propos de la contraception, l'avortement et l'homosexualité qui ont effectivement été des sujets préoccupants pour le monde, plutôt que pour les chrétiens. Notre obligation est de répondre à la pagaille que cette préoccupation et cette dépendance autodestructrice ont créée.

Lorsque nous faisons cela, nous aimons notre prochain d’une manière très réelle. Si nous ne le faisons pas, à la fin de nos jours nous devrons rendre compte de ne pas l’avoir fait.

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Lettre dans le journal La Presse sur l'euthanasie

Sur le site du journal La Presse du 20 septembre 2013 , cette lettre de Mme Jeannelle Cantin, mère de famille, bénévole et présidente de la marche chrétienne qui a eu lieu en 2011 et 2012 à Québec :

(Le gouvernement québécois envisage l'euthanasie des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer)

 

 

Pendant que la population se divise à cause du projet de charte des valeurs québécoises, les partis politiques discutent de l'euthanasie sans faire grand bruit. Cette charte est une bonne manière de détourner l'attention de la population sur les vraies affaires.
 
Mardi, en commission parlementaire sur le projet de loi 52 concernant les soins de fin de vie, le Collège des médecins a proposé d'offrir l'aide médicale à mourir aux personnes affligées de démence afin qu'elles puissent également y avoir accès. Le PQ et la CAQ se disent ouverts à ce que l'aide médicale à mourir (l'euthanasie) soit éventuellement offerte aux personnes souffrant de démence, dont la maladie d'Alzheimer. Le Parti libéral semble vouloir limiter cette forme d'euthanasie aux seules personnes aptes à prendre la décision.
 
Pour l'heure, le projet de loi ne prévoit pas cette possibilité, mais je vous assure que ça ne devrait pas tarder. Vous n'avez qu'à regarder ce qui est arrivé pour l'avortement. On disait que c'était seulement pour les cas d'exception. On a ouvert une petite porte et maintenant, on voit le dérapage. Près de 30 000 avortements par année, au Québec seulement.
 
(...) 
 
Sommes-nous descendus si bas qu'il nous faille euthanasier nos malades comme nos animaux dont on ne veut plus? Ou sommes-nous réduits à l'esclavage parce qu'on n'a pas le courage de se lever et parler? On a mis le bon Dieu dehors de nos écoles, de nos maisons et on veut le mettre dehors de notre province à travers cette charte des valeurs québécoises. Alors, si vous trouvez que ça va de mal en pis, ne vous demandez pas pourquoi.
 
Nous devons faire l'effort de nous lever et de parler avant qu'il ne soit trop tard. Nous sommes faits à l'image de l'amour de Dieu, pas à l'image de la bête! Allons, sortons de nos ténèbres et de notre aveuglement.
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« Science et foi au service de la vie », le colloque annuel de la Fondation Médicale Agapè

COLLOQUE ANNUEL

Fondation Médicale Agapè
 
Le dimanche 10 novembre 2013
 
Au Centre Jean-Paul-Régimbal, salle Régimbal,
200 boul. Robert, Granby, J2H 0R2
 
« Science et Foi au service de la Vie »
 
Inscription dès 7 h 45
 
8 h 30 Messe présidée par Mgr Christian Lépine, Archevêque de Montréal.
 
9 h 25 Dr Antonio Tongue, radiologiste, vice-président FMA. Mot de bienvenue.
 
9 h 30 Mgr Christian Lépine « Le combat spirituel dans nos vies et au coeur de notre société ».
 
10 h 15 Pause
 
10 h 30 Dr Paul Saba, médecin de famille, co-président de la coalition des médecins pour la justice sociale. « Hymne à la Vie et combat contre l’euthanasie ».
 
11 h 15 Dr Claude Morin, urgentologue, président du rassemblement québécois contre l’euthanasie. « Marcher pour ses convictions ».
 
11 h 45 Dîner
 
13 h 15 Mgr Christian Lépine. « Théologie du corps et de la famille ». 14 h 45 Pause
 
15 h 00 Dr Michel Brisson, médecin de famille. « Témoignage d’ouverture à la Vie ».
 
16 h 00 Fin
 
Billets sur place : Contribution volontaire de 20 $. Gratuit pour les 21 ans et moins. Reçus d’impôt disponibles.
 
Réservation repas : Au (450) 372-5125 ou [email protected] le plus tôt possible, maximum 3 jours à l’avance (11 $ repas). Vous pouvez apporter votre lunch.
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Controverse autour de propos du pape François sur l'avortement...

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S'il ne dit rien de nouveau, la spontanéité généreuse du pape François apporte une aura imprévue à ses propos, qui font croire à la gent médiatique qu'une révolution se fait dans l'Église. Voici l'extrait que les médias interprètent comme une révolution. Je vous invite à lire ensuite l'extrait suivant qui est un discours prononcé... aujourd'hui et qui viendrait contredire, en apparence, le discours du pape:

Voici cet extrait de cette entrevue controversée avec le jésuite Antonio Sparado (sur la photo) qui vient de paraître dans la revue Études :

 

La revue mensuelle des jésuites français Études publie aujourd’hui 19 septembre 2013 la traduction française d’une interview exclusive du pape François. Cette interview est publiée simultanément dans les revues culturelles jésuites de 16 pays d’Europe et d’Amérique.

 

Il a été conduit par le P. Antonio Spadaro, sj, directeur de la revue jésuite italienne La Civiltà Cattolica, en trois rencontres échelonnées du 19 au 29 août derniers. Les questions avaient été préparées par les responsables de ces revues.

 

(…)

 

L’Église ? Un hôpital de campagne

 

Le pape Benoît XVI, annonçant son renoncement au pontificat, a décrit le monde d’aujourd’hui comme étant sujet à des mutations rapides et agité de questions de grande importance pour la vie de foi qui requièrent la vigueur tant du corps que de l’âme. Je demande au pape, à la lumière de ce qu’il vient de dire, de quoi l’Église a le plus besoin en ce moment historique et si des réformes sont nécessaires. Quels sont ses désirs pour l’Église des prochaines années et à quelle Église rêve-t-il ? Le pape François, comprenant le début de ma question, commence par dire que le pape Benoît a fait acte de sainteté, de grandeur, d’humilité, que c’est un homme de Dieu, montrant une grande affection et une énorme estime pour son prédécesseur.

 

 

« Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité.

 

Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. Soigner les blessures, soigner les blessures… Il faut commencer par le bas.

 

 

L’Église s’est parfois laissé enfermer dans des petites choses, de petits préceptes. Le plus important est la première annonce : “Jésus Christ t’a sauvé !” Les ministres de l’Église doivent être avant tout des ministres de miséricorde. Le confesseur, par exemple, court toujours le risque d’être soit trop rigide, soit trop laxiste. Aucune des deux attitudes n’est miséricordieuse parce qu’aucune ne fait vraiment cas de la personne. Le rigoureux s’en lave les mains parce qu’il s’en remet aux commandements. Le laxiste s’en lave les mains en disant simplement “cela n’est pas un péché” ou d’autres choses du même genre. Les personnes doivent être accompagnées et les blessures soignées.

 

Comment traitons-nous le peuple de Dieu ? Je rêve d’une Église mère et pasteur. Les ministres de l’Église doivent être miséricordieux, prendre soin des personnes, les accompagner comme le bon Samaritain qui lave et relève son prochain. Cet évangile est pur. Dieu est plus grand que le péché.

 

Les réformes structurelles ou organisationnelles sont secondaires, c’est-à-dire qu’elles viennent dans un deuxième  temps. La première réforme doit être celle de la manière d’être. Les ministres de l’Évangile doivent être des personnes  capables de réchauffer le cœur des personnes, de dialoguer et cheminer avec elles, de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre. Le peuple de Dieu veut des pasteurs  et pas des fonctionnaires ou des clercs d’État. Les évêques,  particulièrement, doivent être des hommes capables de soutenir avec patience les pas de Dieu parmi son peuple, de  manière à ce que personne ne reste en arrière, mais aussi d’accompagner le troupeau qui a le flair pour trouver de nouvelles voies.

 

Au lieu d’être seulement une Église qui accueille et qui reçoit en tenant les portes ouvertes, efforçons-nous d’être une Église qui trouve de nouvelles routes, qui est capable de sortir d’elle-même et d’aller vers celui qui ne la fréquente pas, qui s’en est allé ou qui est indifférent. Parfois celui qui s’en est allé l’a fait pour des raisons qui, bien comprises et évaluées, peuvent le conduire à revenir. Mais il y  faut de l’audace, du courage. »

 

Je prends note de ce que le Saint Père est en train de dire et évoque le fait qu’il y a des chrétiens qui vivent dans des situations irrégulières pour l’Église ou tout au moins des situations complexes, des chrétiens qui d’une manière ou d’une autre, vivent des blessures ouvertes. Je pense aux divorcés remariés, aux couples homosexuels, aux autres situations diffciles. Comment faire alors une pastorale missionnaire ? Le pape me fait signe qu’il a compris ce que j’essaye de dire et répond :

« Nous devons annoncer l’Évangile sur chaque route, prêchant la bonne nouvelle du Règne et soignant, aussi par notre prédication, tous types de maladies et de blessures. À Buenos Aires j’ai reçu des lettres de personnes homosexuelles, qui sont des “blessés sociaux” parce qu’elles se ressentent depuis toujours condamnées par l’Église. Mais ce n’est pas ce que veut l’Église. Lors de mon vol de retour de Rio de Janeiro, j’ai dit que, si une personne homosexuelle est de bonne volonté et qu’elle est en recherche de Dieu, je ne suis personne  pour la juger. Disant cela, j’ai dit ce que dit le Catéchisme [de l’Église catholique]. La religion a le droit d’exprimer son opinion au service des personnes mais Dieu dans la création nous a rendu libres : l’ingérence spirituelle dans la vie des personnes n’est pas possible. Un jour quelqu’un m’a demandé d’une manière provocatrice si j’approuvais l’homosexualité.  

 

Je lui ai alors répondu avec une autre question : “Dis-moi : Dieu, quand il regarde une personne homosexuelle, en approuve-t-il l’existence avec affection ou la repousse-t-il en la condamnant ?” Il faut toujours considérer la personne.  Nous entrons ici dans le mystère de l’homme. Dans la vie de tous les jours, Dieu accompagne les personnes et nous devons les accompagner à partir de leur condition. Il faut accompagner avec miséricorde. Quand cela arrive, l’Esprit  Saint inspire le prêtre afin qu’il dise la chose la plus juste.

 

C’est aussi la grandeur de la confession : le fait de juger  au cas par cas et de pouvoir discerner ce qu’il y a de mieux à faire pour une personne qui cherche Dieu et sa grâce. Le confessionnal n’est pas une salle de torture, mais le lieu de la miséricorde dans lequel le Seigneur nous stimule à faire du mieux que nous pouvons. Je pense à cette femme qui avait subi l’échec de son mariage durant lequel elle avait avorté ; elle s’est ensuite remariée et elle vit à présent sereine avec  cinq enfants. L’avortement lui pèse énormément et elle est sincèrement repentie. Elle aimerait aller plus loin dans la vie chrétienne : que fait le confesseur ?

 

Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’utilisation de méthodes contraceptives. Ce n’est pas possible. Je n’ai pas beaucoup parlé de ces choses, et on me l’a reproché. Mais lorsqu’on en parle, il faut le faire dans un contexte précis. La pensée de l’Église, nous la connaissons, et je suis  fils de l’Église, mais il n’est pas nécessaire d’en parler en permanence.

 

Les enseignements, tant dogmatiques que moraux, ne sont pas tous équivalents. Une pastorale missionnaire n’est  pas obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance. L’annonce de type missionnaire se concentre sur l’essentiel, sur le nécessaire, qui est aussi ce qui passionne et attire le plus, ce qui rend le cœur tout brûlant, comme l’eurent les disciples d’Emmaüs.

 

Nous devons donc trouver un nouvel équilibre, autrement l’édifice moral de l’Église risque lui aussi de s’écrouler comme un château de cartes, de perdre la fraîcheur et le parfum de l’Évangile. L’annonce évangélique doit être plus simple, profonde, irradiante. C’est à partir de cette annonce  que viennent ensuite les conséquences morales.

 

Je dis cela en pensant aussi à notre prédication et à son contenu. Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, avec l’annonce du salut. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond et sûr que cette annonce.

 

Ensuite il faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence morale. Mais l’annonce de l’amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l’obligation morale et religieuse.

Aujourd’hui, il semble parfois que prévaut l’ordre inverse.

L’homélie est la pierre de touche pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d’un pasteur avec son peuple, parce que celui qui prêche doit connaître le cœur de sa communauté pour chercher où le désir de Dieu est vivant et ardent. Le message évangélique ne peut être réduit à quelques-uns de ses aspects qui, bien qu’importants, ne manifestent pas à eux seuls le cœur de l’enseignement de Jésus. »

 

 

Le pape parle de guérison des blessures, de confession, de la primauté de la rencontre d'amour avec le Seigneur pour qu'ensuite celui-ci puisse soigner et guérir les malades et les pécheurs, par l'entremise de la confession entre autres...

Rien de nouveau... Pas plus que le fait de parler tel un moraliste rigide serait contre-productif et destructeur de la personne. Il ne faut pas insister SEULEMENT sur la doctrine, mais la faire, au préalable, vivre dans cet amour qui lui donne son véritable visage de bonté et de correction fraternelle, de soins de l'âme et du corps. L'Église comme hôpital de campagne.. 

Certains, après avoir lu ce texte, se sont empressés d'affirmer qu'il fallait cesser de parler d'avortement ou de sujet controversés. Vraiment?

Quelques jours après la parution de cette entrevue, aujourd'hui même (sur le site zenit.org du 20 septembre 2013) le pape François disait  :

1. La première réflexion que je voudrais partager avec vous est celle-ci : aujourd’hui, nous assistons à une situation paradoxale, qui concerne la profession médicale. D’un côté, nous constatons – et nous en remercions Dieu – les progrès de la médecine, grâce au travail des savants qui, avec patience et sans s’épargner, se consacrent à la recherche de nouveaux traitements. Mais de l’autre, nous constatons aussi le danger pour le médecin de perdre son identité de serviteur de la vie.

L’égarement culturel a porté atteinte même à ce qui semblait un domaine inattaquable : le vôtre, la médecine ! Bien qu’étant par nature au service de la vie, les professions de la santé sont parfois induites à ne pas respecter la vie. Au contraire, comme nous le rappelle l’encyclique Caritas in veritate, « L’ouverture à la vie est au centre du vrai développement ». Il n’y a pas de véritable développement sans cette ouverture à la vie. « Si la sensibilité personnelle et sociale à l’accueil d’une nouvelle vie se perd, alors d’autres formes d’accueil utiles à la vie sociale se dessèchent. L’accueil de la vie trempe les énergies morales et nous rend capables de nous aider mutuellement » (n. 28).

La situation paradoxale se voit dans le fait que, alors qu’on attribue à la personne de nouveaux droits, parfois aussi de prétendus droits, on ne protège pas toujours la vie comme une valeur première et comme un droit primordial de tout homme. La fin ultime de l’agir médical reste toujours la défense et la promotion de la vie.

2. Le second point : dans ce contexte contradictoire, l’Église fait appel aux consciences, à la conscience de tous les professionnels et volontaires de la santé, et d’une manière particulière à vous, gynécologues, appelés à collaborer à la naissance de nouvelles vies humaines. Vous avez une vocation et une mission singulières, qui requièrent étude, conscience et humanité. Autrefois, les femmes qui aidaient à l’accouchement s’appelaient des « commères » : c’est comme une mère avec l’autre, avec la vraie mère. Vous aussi, vous êtes des « commères », et vous aussi des « compères ».

La mentalité diffuse de l’utile, la « culture du rebut », qui aujourd’hui rend esclaves les cœurs et les intelligences de beaucoup, a un coût très élevé : elle demande d’éliminer des êtres humains, surtout s’ils sont physiquement et socialement plus faibles. Notre réponse à cette mentalité est un « oui » à la vie décidé et sans hésitations. « Le premier droit d’une personne humaine est sa vie. Elle a d’autres biens et certains d’entre eux sont plus précieux ; mais c’est celui-là le bien fondamental, la condition pour tous les autres » (Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration sur l’avortement provoqué, 18 novembre 1974, 11).

Les choses ont un prix et elles sont vendables, mais les personnes ont une dignité, elles valent plus que les choses et n’ont pas de prix. Si souvent, nous nous trouvons dans des situations où nous voyons que ce qui coûte le moins, c’est la vie. C’est pourquoi l’attention à la vie humaine dans sa totalité est devenue ces derniers temps une véritable priorité du Magistère de l’Église, en particulier l’attention à la vie qui est le plus sans défense, c’est-à-dire à la personne handicapée ou malade, à l’enfant à naître, au petit enfant, à la personne âgée, dont la vie est le plus vulnérable.

Dans l’être humain fragile, chacun de nous est invité à reconnaître le visage du Seigneur qui, dans sa chair humaine, a expérimenté l’indifférence et la solitude auxquelles nous condamnons souvent les plus pauvres, que ce soit dans les pays en voie de développement ou dans les sociétés riches. Tout enfant non né, mais condamné injustement à être avorté, a le visage de Jésus-Christ qui, avant même de naître, et ensuite à peine né, a expérimenté le refus du monde. Et toute personne âgée – j’ai parlé du petit enfant, parlons maintenant des personnes âgées, un autre point – et chaque personne âgée, même si elle est infirme ou à la fin de ses jours, porte en elle le visage du Christ. On ne peut pas les rejeter, comme nous le propose la « culture du déchet » ! On ne peut pas les rejeter !

3. Le troisième aspect est un mandat : soyez des témoins et des diffuseurs de cette « culture de la vie ». Le fait d’être catholiques vous confère une plus grande responsabilité : avant tout envers vous-mêmes, par votre engagement de cohérence avec votre vocation chrétienne ; et puis envers la culture contemporaine, pour contribuer à reconnaître dans la vie humaine la dimension transcendante, l’empreinte de l’œuvre créatrice de Dieu, dès le premier moment de la conception. C’est un engagement de nouvelle évangélisation qui exige souvent d’aller à contre-courant, en payant de sa personne. Le Seigneur compte aussi sur vous pour diffuser l’ « Évangile de la vie ».

Dans cette perspective, les départements de gynécologie des hôpitaux sont des lieux privilégiés de témoignage et d’évangélisation, parce que là où l’Église se fait « véhicule de la présence du Dieu » vivant, elle devient en même temps « instrument d’une véritable humanisation de l’homme et du monde » (Congrégation pour la doctrine de la foi. Note doctrinale sur quelques aspects de l’évangélisation, 9).

Avec une conscience mûre du fait qu’au centre de l’activité médicale et d’assistance médicale, il y a la personne humaine dans sa condition de fragilité, la structure sanitaire devient le « lieu où la relation de soin n’est pas un métier – votre relation de soin n’est pas un métier – mais une mission, le lieu où la charité du Bon Samaritain est la première chaire et le visage de l’homme souffrant le visage même du Christ » (Benoît XVI, Discours à l’Université catholique du Sacré-Cœur à Rome, 3 mai 2012).

Chers amis médecins, vous qui êtes appelés à vous occuper de la vie humaine dans sa phase initiale, rappelez à tous, par vos actes et par vos paroles, que celle-ci est toujours sacrée, dans toutes ses phases et à tout âge, et qu’elle est toujours de qualité. Et pas par un discours de foi, non, non, mais de raison, avec un discours de science ! Il n’existe pas de vie humaine plus sacrée qu’une autre, de même qu’il n’existe pas de vie humaine qualitativement plus importante qu’une autre. La crédibilité d’un système sanitaire ne se mesure pas uniquement à son efficacité, mais surtout à l’attention et l’amour envers les personnes, dont la vie est sacrée et inviolable.

Ne cessez jamais de prier le Seigneur et la Vierge Marie pour avoir la force de bien accomplir votre travail et de témoigner avec courage - avec courage ! Aujourd’hui, il faut du courage – de témoigner avec courage de l’ « Évangile de la vie » ! Merci beaucoup.


Beaucoup aimeraient trouver une contradiction dans ses propos, les médias ne donneront pas la même couverture aux dernières paroles du pape prononcées aujourd'hui, mais il n'y a pas de contradictions. Le pape s'est insurgé contre une attitude moralisatrice et rigoriste, celle bien connue des jeunes d'un schtroumpf à lunettes... Il propose plutôt le modèle du bon samaritain. Un amour qui vient soigner toutes blessures, celle de l'avortement, de l'homosexualité, sans oublier les autres. Mais il rappelle également de témoigner avec courage.

Le courage et l'attitude du Bon Samaritain, la figure qui réunit ensemble les paroles du pape.

Enfin, nous ne pouvons que souscrire à l'analyse que fait  Isabelle de Gaulmin de l'attitude du Pape François, sur le site du journal La Croix du 20 septembre 2013:

Qu’est-ce qui a changé à Rome ? Le pape est-il de gauche ? progressiste? Va-t-il transformer l’Eglise, la doctrine, changer cette institution vieille de 2000 ans? Non. Ceux qui rêvent d’un pape révolutionnaire font fausse route. Le cardinal Bergoglio n’a d’ailleurs jamais été classé comme tel. Et le pape François ne dit rien d’autre que la doctrine catholique la plus classique lorsqu’il s’exprime.

Il connaît ses sources : lorsqu’il se prononce pour une Eglise miséricordieuse et ouverte à tous, il prend soin de rappeler l’attitude de Jésus avec la Samaritaine. Le pape François ne bouleversera ni les dogmes, ni la théologie du catholicisme.

Une manière d’être chrétien

Alors, pourquoi cette impression, cet intérêt inhabituel, aussi, pour son discours? Qu’est-ce qui est nouveau avec le pape François ? Rien sur le fond. Mais tout sur la manière. Et c’est beaucoup. Son prédécesseur Benoît XVI était à juste titre profondément conscient que le problème du catholicisme, en ce début de XXIe siècle, était de ne plus être considéré comme une « Bonne Nouvelle ». En ce sens, il avait convoqué un synode sur la nouvelle évangélisation.

Aujourd’hui, avait-il constaté, les catholiques ne savent plus dire leur foi de manière audible. Pour le pape François, c’est parce que nous oublions l’essentiel. Ce qu’il résume parfaitement dans cet entretien accordé aux revues jésuites: L’Eglise ne doit pas « être obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance », dit-il, « nous devons donc trouver un nouvel équilibre, prévient-il, autrement l’édifice moral de l’Église risque lui aussi de s’écrouler comme un château de cartes ».

Cet équilibre, c’est de mettre l’Evangile en premier. Benoît XVI l’avait écrit dès sa première encyclique, rappelant que la rencontre avec Jésus est d’abord une histoire d’amour, et non de morale (encyclique « Deus caritas Est »).

François le met en lumière par son style, son expression, sa « manière », car, comme il le dit lui même dans cet interview, « être chrétien, c’est d’abord une manière d’être » : « la première réforme doit être celle de la manière d’être. 

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Isabelle de Gaulmyn

Enfin, il serait faux de dire que les propos du pape François ne nous apportent aucune inquiétude. Dans maintes contrées, l'Église n'apporte aucun enseignement aux fidèles sur ces questions controversées. Les pasteurs ouvriront-ils seulement la bouche pour tenter de justifier leur silence complet sur l'avortement par ces paroles du pape mal comprises?

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