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Après Chen Guangcheng, le silence...

Mission accomplie pour les États-Unis? Chen Guangcheng et sa familles sont en sécurité en Amérique, question réglée? Et les raisons pour lesquelles il s'est battu et enfui au risque de sa vie? Parle-t-on encore d'avortements et de stérilisations forcées, de politique d'enfant unique? Voici un article paru sur le site de Radio-Canada du 31 mai 2012, sans aucune mention des raisons politiques de l'enfermement de Chen Guangcheng:

« Il paraît que CGC part aujourd’hui aux US. » Le message, envoyé par une amie, est atterri dans ma boîte de textos le samedi 19 mai à 14 h pile. Chen Guangcheng – CGC pour les intimes – allait s’envoler quelques heures plus tard à bord d’un avion de la United Airlines vers les États-Unis. C’était le dénouement d’une partie de bras de fer diplomatique entre les deux plus grandes puissances mondiales : la Chine de plus en plus sûre d’elle-même, qui ne s’en laisse pas imposer, et les États-Unis, champions fatigués à l’étoile pâlissante.
 
Aujourd’hui, Chen est étudiant en droit à NYU, l’Université de New York. Sa femme et lui chercheraient une école pour leurs deux enfants. La famille a été aperçue dans un parc le lendemain de son arrivée. Après sept ans de résidence surveillée et de détention arbitraire, Chen peut enfin souffler un peu.
 
On pourrait croire que tout est bien qui finit bien.
 
Mais en Chine, à des milliers de kilomètres de New York, rien n’a changé.
 
Le petit village de Dongshigu, au Shandong, est toujours sous haute surveillance, même si son habitant le plus célèbre a réussi à échapper au formidable appareil de sécurité mis en place pour le surveiller. Depuis que Chen Guangcheng brille par son absence dans cette campagne perdue, tous les collègues journalistes qui ont tenté de s’y rendre se sont heurtés au même mur de paranoïa. Impossible de s’approcher du village.
 
Pourquoi fermer la porte de la cage à double tour, maintenant que l’oiseau s’est envolé? C’est en partie une question d’argent. L’assignation à résidence de Chen Guangcheng était une véritable industrie locale. Depuis 2005 cette détention extrajudiciaire aurait coûté plus de 11 millions de dollars. La maison de Chen Guangcheng était entourée d’une clôture électrique et équipée de matériel sophistiqué pour brouiller les signaux de téléphones cellulaires. La cour était éclairée 24 heures sur 24 par de puissantes lumières. Et des dizaines de gardes étaient payés 100 yuans (un peu plus de 16 $) par jour, repas compris – le gros lot quand on pense que de s’éreinter à travailler aux champs ne rapporte que la moitié de cette somme.
 
Imaginez le choc si du jour au lendemain tout ce beau monde avait perdu un boulot aussi lucratif! Alors, on continue de bloquer l’accès à ce village perdu du Shandong. Et pour échapper à l’absurdité d’une prison sans prisonnier, la cible est désormais le frère de Chen Guangcheng, Chen Guangfu. Celui-ci aurait aidé l’avocat autodidacte à s’enfuir à Pékin, alertant un ami dans la capitale.
 
Quand la nouvelle de la disparition du dissident a atteint le village, des voyous à la solde des policiers auraient fait irruption en pleine nuit chez lui. Dans une lettre ouverte publiée cette semaine dans le New York Times, Chen raconte comment aucun de ces hommes n’était en uniforme, ni même muni de mandat d’arrestation. Dans l’altercation qui a suivi, le neveu de Chen Guangcheng a saisi un couteau et aurait blessé des assaillants. Il est aujourd’hui accusé de meurtre, même s’il n’y a pas eu mort d’homme. Chen Guangfu a réussi la semaine dernière à échapper aux gardiens qui le maintenaient en résidence surveillée, mais il serait de retour à Dongshigu.
 
Dans cette lettre ouverte, Chen Guangcheng dépasse le cadre de son histoire familiale et s’adresse aux futurs dirigeants de la Chine qui seront installés à la tête du pays l’automne prochain :
 
« La question fondamentale à laquelle le gouvernement chinois doit faire face, c’est le non-respect de la loi », écrit-il. Ce ne sont pas les lois qui font défaut à la Chine, mais l’état de droit. »
Bref, les lois sont là, mais les représentants du Parti communiste, qui n’ont jamais à craindre de perdre une élection ou d’être dénoncés à la une du journal local, s’en moquent. En fait, le politique et le judiciaire ne forment qu’un seul et même pouvoir. Comme le raconte Chen, tous les procès sont contrôlés par un comité politicolégal du Parti communiste. Celui-ci « dirige les actions de la police, des procureurs et des juges, transformant ces acteurs soi-disant indépendants en une arme unique, dont le pouvoir ne peut être remis en question ». En d’autres termes, si vous êtes victime d’une injustice, bonne chance.
 
Les dirigeants chinois agissent ainsi pour assurer la stabilité du pays. On sacrifie quelques fauteurs de trouble pour maintenir la paix générale. On force l’individu à s’effacer devant le groupe. Et on s’assure, évidemment, de ne pas raconter au groupe le traitement réservé à cet individu, de peur que la paix générale ne s’effrite. Son histoire a peut-être fait le tour du monde, mais en Chine, pratiquement personne ne sait qui est Chen Guangcheng. À ce jour, toutes les recherches sur le dissident de l’heure sont bloquées sur les sites de microblogues chinois. Les mots « aveugle », « ambassade américaine », « Chen Guangcheng » (en chinois et en anglais) et l’abréviation CGC ne produisent, étrangement, aucun résultat.
 
Cette logique tiendra-t-elle encore longtemps? Un groupe fort de millions de paysans avait jadis porté Mao au pouvoir. Un autre groupe se réveillera-t-il un jour? Je vous le demande.

"Mais en Chine, à des milliers de kilomètres de New York, rien n’a changé." Mais la journaliste ne vous dira pas que ce qui n'a pas changé, ce pour quoi Chen Guangcheng a donné sa vie, c'est que les avortements forcés et les stérilisations viennent tuer le coeur de milliers de maman en Chine et de tant de parents qui pleurent leurs enfants tués, sous le silence de la communauté internationale. Cela n'a pas changé, mais cela n'a pas d'importance pour nos journalistes...

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