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Un étudiant du Cégep du Vieux Montréal fonde un groupe pro-vie


Philippe, le jeune fondateur d’Action Vitale, une organisation étudiante pro-vie de Montréal. 

Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Joanne D’Arc

Philippe, un étudiant du Cégep du Vieux Montréal en sciences humaines âgé de 18 ans, fonde un groupe pro-vie intitulé « Action Vitale ». Philippe et son groupe se retrouvent à chaque semaine proche d’une station de métro populaire pour converser avec les jeunes des cégeps et des universités au sujet de l’avortement. Ils distribuent des dépliants conçus par eux-mêmes et amorcent la conversation avec les passants qui sont ouverts à le faire.

J’ai eu le plaisir d’assister à une de leurs séances et d’observer ces jeunes hommes courageux témoigner de leur position pro-vie. À ma surprise, plusieurs conversations ont eu lieu et les gens ont démontré un intérêt clair pour le dialogue. Parmi les interactions que j’ai observées, un homme les félicitait pour leur politesse. Il ne s’agit pas d’activistes agressifs, mais de jeunes hommes québécois et éduqués qui veulent faire une différence au Québec pour la cause pro-vie.

Philippe a également accepté de parler avec Campagne Québec Vie à propos de son groupe lors d’un entretien. Voilà ce qu’il nous partage.

Joanne pour CQV : Qu’est-ce qui vous a inspiré pour fonder Action Vitale?

Philippe : Cela fait un peu plus de deux ans que je me suis converti dans ma position pro-vie. J’ai toujours eu cette envie de partager soit d’en parler aux gens. J’aime proposer des activités aux autres. J’ai remarqué que cette activité a porté beaucoup de fruits. S’il y a un moment spécifique qui m’a inspiré pour fonder Action Vitale, c’est le moment où j’ai vu des gens dans le métro qui étaient socialistes et distribuaient des dépliants pour promouvoir leur position. À ce moment, je me suis posé la question : « Pourquoi eux le font et moi non? J’ai autant de conviction qu’eux ». Alors c’est de cette manière qu’Action Vitale est née.

Joanne pour CQV : J’aime beaucoup le nom Action Vitale, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de comment vous êtes parvenu à choisir ce nom pour représenter votre organisation?

Philippe : On cherchait un nom pendant un temps et ça traînait de la patte, finalement, j’ai proposé ce nom aux autres membres de l’équipe et il a été accepté. Je voulais que le nom commence par le mot « Action », comme beaucoup d’organismes politiques commençant par le même mot. Puis, je cherchais un prédicat pour le nom qui aurait un lien avec la vie.

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Joanne pour CQV : Quand vous dites « on », c’est qui et c’est combien de personnes?

Philippe : À la base, c’était juste moi, un dimanche après-midi après la messe qui avait invité plusieurs personnes de mon église pour aller dans le métro. J’avais déjà imprimé des dépliants pro-vie. Par contre, presque tout le monde a refusé et trouvait cette idée non sécuritaire, à l’exception d’une personne, Charlie. Donc, ce premier dimanche, nous étions juste deux. Éventuellement, un autre membre s’est ajouté, Riccardo. Depuis, nous sommes entre 8-10 personnes qui participent, par contre le cœur de notre organisation, c’est sans doute moi-même, Charlie et Riccardo. Pour ma part, je prends la plupart des décisions, mais nous prenons aussi beaucoup de décisions ensemble et je ne pourrais pas fonctionner aussi bien sans leur aide.Joanne pour CQV : Est-ce que votre organisation est classifiée comme un organisme politique, religieux ou humanitaire? Comment classifiez-vous AV?

Philippe : Premièrement, ce que nous voulons faire, c’est sensibiliser les gens au sujet de l’avortement et que ces gens arrivent à accepter la notion selon laquelle l’avortement, c’est un meurtre. Ça serait superbe si on pouvait influencer des changements de loi ou de la politique à l’avenir, mais nous ne sommes pas rendus là. Notre but principal serait d’apporter une culture de vie au Québec. Il ne s’agit pas juste d’interdire l’avortement, mais de changer la vision des gens au Québec de façon générale. Pour classifier notre organisme, c’est encore un peu trop tôt, ce sera déterminé au fur et à mesure de notre cheminement.

Joanne pour CQV : Parfait. Parlez-nous en quoi consiste le travail de votre organisation à présent?

Philippe : Notre activité principale, c’est la distribution de dépliants près d’une station de métro populaire pendant des séances d’environ deux heures. Par contre, le but de notre travail, ce n’est pas seulement la distribution de dépliants, mais aussi déclencher des débats. Le but, c’est d’avoir des discussions avec les gens qui prennent la peine de s’arrêter et de nous écouter. On leur pose des questions et on essaye de les faire réfléchir. À l’avenir, nous aimerions élargir nos activités, par exemple sur les réseaux sociaux comme Facebook.

Joanne pour CQV : Comment ça ce passe jusqu’à présent sur les lieux? Est-ce qu’il y a beaucoup de résistance de la part des gens?

Philippe : Ceux qui prennent la peine de s’arrêter sont beaucoup plus ouverts à la discussion que l’on peut s’attendre. On remarque que si on est souriants, sympathiques et on pose des questions au lieu de juste affirmer notre position, puis si on utilise la méthode socratique, les gens veulent parler davantage. Personnellement, à presque chaque distribution, j’ai au moins une ou deux interactions où je vois que les gens ont évolué. Ils ont pu se rapprocher de la position pro-vie. On a quelques histoires de gens qui ont reconnu qu’il n’y avait pas vraiment d’arguments pour l’avortement au Québec et nous avons vu une évolution dans leur façon de penser. C’est vraiment encourageant et on voit l’importance des questions qui mènent naturellement vers la vérité.

Joanne pour CQV : Avez-vous rencontré des problèmes jusqu’à présent? Des exemples d’actions haineuses envers vous ou les membres de votre équipe?

Philippe : Jusqu’à présent, il y a eu un moment où quelqu’un était sous influence. Souvent, il y a des gens qui sont fâchés après nous, ils disent des gros mots et s’en vont. La plupart du monde, ce sont des gens passants.

Joanne pour CQV : Selon vous le mouvement pro-vie au Québec, de quoi a-t-il besoin?

Philippe : Je pense que le mouvement pro-vie a besoin de mener le plus férocement sa bataille auprès de la jeunesse, car c’est elle qui est le plus à même de remettre en cause l’ordre établi, et il s’avère que l’ordre établi soit présentement la culture de mort, celle qui par individualisme permet le meurtre des plus vulnérables. Le mouvement pro-vie doit être une alternative lumineuse au prêt-à-penser actuel. Le mouvement pro-vie doit aussi, je pense, ne pas se laisser assimiler à la caricature que l’on fait de lui : mentionner constamment la religion chrétienne dans notre argumentaire ne nous rend pas toujours service. Enfin, le mouvement pro-vie doit déclencher le plus souvent le débat et les discussions rationnelles, afin que la vérité brille d’elle-même dans sa confrontation avec l’erreur.

Joanne pour CQV : Pensez-vous que le Québec se défend bien pour la cause pro-vie jusqu’à présent?

Philippe : Non et c’est vraiment malheureux. L’avortement est intrinsèquement lié à plusieurs choses dans l’esprit des Québécois. Premièrement, ils sont vraiment anticléricaux et c’est un obstacle. Deuxièmement, ils voient ça comme quelque chose d’étranger et ils ont l’image des conservateurs américains ou canadiens-anglais en tête, ils voient ça comme des débats étrangers qui essayent de s’imposer chez eux. Pendant les séances d’activisme dans la rue, nous avons souvent été associés aux activistes américains. Troisièmement, nous avons récemment visité le CCBR (Centre canadien pour la réforme bioéthique) à Toronto. Nous avons vu l’infrastructure qu’il y avait là et le nombre de jeunes impliqués. Nous avons vraiment été impressionnés et cela nous motive de faire la même chose au Québec. Mais objectivement, cela permet de constater qu’il y a un écart entre la façon dont on se défend au Québec pour la cause pro-vie.

Joanne pour CQV : Êtes-vous prêt à devenir une personne publique pour cette cause?

Philippe : Oui, c’est quelque chose que j’aime faire et qui naturellement a porté des bons fruits jusqu’à maintenant. Et au niveau du sacrifice, je ne pense pas que c’est quelque chose que je vais regretter, d’avoir trop donné pour défendre des enfants à naître. Je suis en paix avec la notion du sacrifice pour cette cause.

Joanne pour CQV : Pour conclure, de quelle manière pensez-vous avancer ou faire grandir votre mouvement? Avez-vous des plans concrets pour l’avenir?

Philippe : Grandir, ça peut vouloir dire plusieurs choses. D’abord, faire de la promotion pour notre mouvement comme on le fait présentement, c’est une priorité. Nous voulons viser surtout la population étudiante, donc nous devons trouver des manières de les rejoindre. Nous allons sans doute faire des visites dans des milieux étudiants catholiques où nous pouvons motiver les autres à nous joindre. Sinon, éventuellement, nous voulons bâtir une présence sur les réseaux sociaux comme Facebook. D’ailleurs, c’est sûrement le bon moment pour vous inviter à nous suivre sur notre nouvelle page Facebook Action Vitale! Sinon, vous pouvez aussi nous rejoindre à [email protected].

Philippe et Charlie d’Action Vitale, avant l’une de leurs séances de distribution de dépliants pro-vie. 



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