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Témoignage sur un deuil périnatal

Sur le site du journal Le Nouvelliste du 18 octobre 2013 :

(Dès la 21e semaine, des enfants prématurés peuvent survivre en incubateur)

 

 

(Trois-Rivières) Zack-Éli avait 36 semaines quand il est né. On l'a fait sortir d'urgence du ventre de sa maman, Kim Paquin-Lemay. Il ne donnait plus de coups de pied depuis deux ou trois jours et les médecins, d'un hochement de tête, ont signifié que son coeur ne battait plus et qu'il ne battrait plus jamais.

Un beau petit garçon de plus de six livres avec tous ses morceaux. Un enfant désiré. Un bébé que toute la famille attendait avec impatience, incluant sa grande soeur, Maélyia, qui rêvait d'un petit frère avec qui jouer.

«Après, ça a déboulé vite», raconte Kim Paquin-Lemay. «Il y a des tests. On t'explique qu'ils vont devoir provoquer l'accouchement. Tout se passe dans la même journée», dit-elle. «J'ai été 15 heures en travail. Le corps combattait. Je voulais le garder en sécurité en dedans de moi», se souvient-elle.

Certains parents, en pareil drame, préfèrent ne pas voir le corps et espèrent tourner une page qui ne se tournera de toute évidence jamais. Pour Kim Paquin-Lemay, la réaction fut plutôt celle d'une très forte protection maternelle.

On a posé Zack-Éli sur elle. Elle a traité son fils comme s'il était vivant, même si elle savait qu'elle n'avait dans les bras que son corps inanimé. Elle lui a mis ses minuscules chaussettes, son bonnet et son tout petit costume. Effondrée, elle l'a serré contre elle. Elle l'a bercé, lui a chanté de douces mélodies. Parents et amis ont été invités à le rencontrer.

Maélya, trois ans, voulait aussi prendre son petit frère. Elle était fière de le faire. Sur une photo où elle le berce comme une grande fille, on la voit toute souriante. Dans sa candeur d'enfant, elle croit que Zack-Éli fait dodo. Il a fallu lui faire comprendre tout doucement qu'il ne se réveillera jamais.

Cette intense communion familiale avec ce petit ange durera 15 heures de temps à l'hôpital.

La jeune maman est consciente que les heures sont comptées et que le corps de son petit ange n'échappe pas aux lois implacables de la nature. Le personnel doit refroidir le bébé à plusieurs reprises pour donner plus de temps à cette mère qui anticipe avec angoisse l'instant où son fils, qu'elle vient tout juste de rencontrer, lui sera arraché définitivement.

(...)

Difficile, après 36 longues semaines de grossesse, de se retrouver subitement à l'hôpital, d'y perdre son bébé et de retourner à la maison, dans la chambre décorée et préparée pour l'arrivée de Zack-Éli, les mains vides et le coeur en bouillie.

C'est surtout le soir, quand elle se couche, que les événements reviennent la hanter encore et encore. La rage, la colère et la peine sont incommensurables.

(...)

«J'aimerais avoir d'autres enfants un jour», arrive-t-elle a dire aujourd'hui. «Je n'aurais pas dit ça il y huit mois», précise-t-elle.

Mais surtout, elle comprend que sa pénible épreuve lui permettra éventuellement de devenir une aide précieuse pour d'autres parents qui seront confrontés au deuil périnatal.

Parmi ses projets, Kim Paquin-Lemay entend éventuellement offrir des services de photographie à l'hôpital pour les parents qui veulent garder des images de leur fils ou de leur fille qu'ils n'auront jamais le bonheur de voir grandir. Elle se félicite d'avoir immortalisé Zack-Éli en images. "Ça se fait en France», dit-elle. «Je veux démarrer ça ici.»

Fête des anges samedi

La jeune femme participera, samedi, à la Fête des anges, un rassemblement de compassion et de fraternité pour les familles vivant un deuil périnatal. «Je vais y trouver du support», prévoit-elle.

Elle espère que beaucoup de familles éprouvées de la sorte prendront part à cette activité de partage qui se tiendra au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, de 13 h 30 à 16 h. Les personnes désireuses de participer doivent de préférence donner leur nom à l'avance, pour faciliter la préparation de la rencontre, en communiquant avec Monique Ricard au 819 379-1432, poste 2368 ou au [email protected].

«On ne fait jamais le deuil de notre enfant parce que la dernière étape du deuil, c'est l'acceptation. Or, aucun parent, je crois, n'arrive à accepter la mort de son enfant», fait-elle valoir. C'est important d'en parler, plaide-t-elle.

« On ne fait jamais le deuil de notre enfant » pas plus qu'on n'oublie son avortement...

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