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Oui, il est possible de légiférer sur la moralité


Saint Louis rendant la justice sous un chêne, par Yves Guillotin.

Par Andrew Isker (gab) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Inventaire général des Pays de la Loire

Chaque fois qu’un chrétien conservateur propose des lois pour traiter des questions de moralité publique, il se voit toujours répondre « on ne peut pas légiférer sur la moralité ». C’est un mantra qui est profondément ancré jusque dans les os de la société libérale et démocratique. On l’entend tout le temps.

Vous voulez faire passer des lois pour empêcher l’avortement ? « On ne peut pas légiférer sur la moralité ».

Vous voulez éliminer le mariage gay ? « On ne peut pas légiférer sur la moralité ».

Vous voulez empêcher la castration des enfants ? « On ne peut pas légiférer sur la moralité ».

Vous voulez arrêter la diffusion de la pornographie ? « On ne peut pas légiférer sur la moralité ».

Mais il ne suffit pas de répéter une chose ad nauseam pour qu’elle devienne vraie.

En réalité, les lois « légifèrent la moralité », vraiment.

L’idée même que la morale est séparable de la société extérieure — des normes et des standards de tous ceux qui vous entourent — traduit un individualisme libéral complètement déconnecté de la réalité. Les êtres humains ne développent pas leurs repères moraux de manière isolée. Seules les personnalités les plus antisociales ainsi que les malades mentaux sont capables de se forger une morale originale et idiosyncratique en dehors des croyances de leur entourage. Pour la plupart des gens, le sens moral s’acquiert par l’intermédiaire de leur entourage, en particulier de ceux qui exercent une autorité sur eux. Les parents, les enseignants, les pairs, les médias et, oui, même le gouvernement leur inculquent des principes moraux. La Bible ordonne aux parents chrétiens d’agir de la sorte (Pr. 22:6, Eph. 6:4). Naturellement, il ne suffit pas de donner à un enfant un ensemble de règles et de les télécharger dans son cerveau. Le cœur humain ne fonctionne pas de cette manière. Cependant, la formation morale que les parents donnent à leurs enfants s’intériorise avec le temps. Les enfants croient vraiment que ce que leurs parents leur disent est bien ou mal, et bien que certains puissent se rebeller, la majorité d’entre eux suivra plus ou moins ce qui leur a été enseigné. La conformité extérieure à des règles externes est généralement intériorisée avec le temps.

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Les règles ne changent pas le cœur d’une personne directement et par elles-mêmes, mais elles vous forment absolument avant que vous ne soyez même capable de comprendre pourquoi ces règles sont données. Lorsque je dis à mon jeune enfant de ne pas toucher à la cuisinière chaude, il ne comprend pas la raison pour laquelle cet ordre lui a été donné. Tout ce qu’il sait, c’est que son père lui a dit quelque chose et qu’il doit obéir. Ce n’est que lorsqu’il aura mûri qu’il comprendra que la raison pour laquelle il a reçu cet ordre est que je l’aime et que je ne veux pas qu’il se fasse du mal. C’est ainsi que l’exercice de l’autorité entraîne une formation morale Que cette autorité soit celle d’un père sur son fils ou d’un roi sur son sujet n’a aucune importance.

Les développements politiques et culturels du siècle dernier en témoignent. Les attitudes à l’égard des relations raciales ont radicalement changé depuis la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre, l’écrasante majorité des soldats était favorable au maintien de la politique militaire de ségrégation des unités en fonction de la race. Lorsque la Cour suprême des États-Unis a déclaré la ségrégation scolaire inconstitutionnelle en 1954, plus de 40 % des Américains n’étaient pas d’accord avec cette décision. Quarante ans plus tard, en 1994, le même sondage a été réalisé et seuls 11 % des Américains ont désapprouvé la décision, tandis que 87 % l’ont approuvée. Il n’existe pas de sondage récent sur la décision, mais on peut estimer que l’opposition à Brown est très faible — un pourcentage à un seul chiffre. Comment les Américains sont-ils passés, en l’espace d’un demi-siècle, de l’idée que la ségrégation était une bonne chose à celle, presque universelle, qu’elle était une mauvaise chose ? Si la loi n’a évidemment pas été le seul facteur de changement culturel, elle a de toute évidence joué un rôle majeur. Le droit modifie les principes moraux d’un peuple. La loi a une fonction pédagogique. La Bible parle même de la loi de l’Ancienne Alliance de cette manière (Gal. 3:24-27). De plus, les gens voient une cascade de préférences et veulent être dans la majorité. Cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas sincères. Il s’agit simplement de psychologie humaine. Les êtres humains s’adaptent à leur environnement, y compris leur environnement moral.

Le même processus s’est déroulé avec l’acceptation de l’homosexualité et du « mariage » gay. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, les lois de défense du mariage et les interdictions du « mariage » gay ont été extrêmement populaires et ont même obtenu des majorités dans des endroits comme la Californie en 2008. Cette même année, le sénateur Obama a fait campagne pour la présidence en s’opposant publiquement au « mariage » homosexuel. Puis, tout d’un coup, la Cour suprême des États-Unis a statué dans l’affaire Obergefell v. Hodges que la Constitution des États-Unis garantissait aux homosexuels le droit de jouer le rôle d’un homme et d’une femme mariés. Immédiatement, toutes les dispositions de la loi sur les droits civils ont été appliquées aux homosexuels et, par la suite, à pratiquement toutes les autres perversions sexuelles imaginables. Parallèlement, l’opinion publique sur l’homosexualité a rapidement changé. La majorité qui, quelques années auparavant, s’opposait à l’homosexualité, l’approuvait désormais. Leurs opinions morales leur ont été imposées par la loi. Ce n’est pas comme si chaque Américain s’était assis pour méditer profondément sur ses propres principes moraux, en passant au crible des énigmes philosophiques et éthiques complexes. Ils ont vu de quel côté soufflait le vent et s’y sont conformés. Encore une fois, même si certains ne sont pas sincères, les êtres humains sont des bêtes de meute. Nous faisons ce que tout le monde fait. Quiconque s’est déjà trouvé dans un embouteillage sait que c’est vrai.

Ainsi, lorsqu’un chrétien propose des lois à des fins de moralité publique, ceux qui prétendent que vous-ne-pouvez-pas-légiférer-la-moralité, ne croient pas vraiment à ce qu’ils disent. Il y aura toujours une morale publique appliquée par la loi. La question n’est pas de savoir « si », mais « laquelle ». Notre moralité publique actuelle, appliquée par la loi, fait du « racisme » et de la « discrimination » les délits les plus condamnables. La moralité publique officielle fait de toutes les pratiques sexuelles, à l’exception de la pédérastie — pour l’instant — des actes qu’il est illégal de critiquer. Il existe une morale publique et les lois que nous avons adoptées l’ont consacrée. Si des lois chrétiennes étaient adoptées pour faire de nouveau de l’adultère un crime, interdire la production et la distribution de pornographie, interdire les manifestations publiques d’homosexualité, criminaliser tout avortement et éliminer le divorce sans faute, la culture changerait nécessairement. Et ce changement serait rapide. Et comme tous les autres changements culturels, il ne serait pas insincère. Les gens se conformeraient aux influences qui les entourent, comme ils l’ont fait pour d’autres changements culturels.

Les lois ne rendraient pas les hommes chrétiens. L’influence chrétienne d’une culture chrétienne omniprésente autour d’eux rendrait cependant la prédication de l’Évangile beaucoup plus facile. Prenons l’exemple de la malheureuse députée Nancy Mace. La semaine dernière, elle a pris la parole lors du petit-déjeuner de prière des pasteurs, organisé par le sénateur Tim Scott, au cours duquel elle s’est ouvertement vantée de cohabiter avec un homme qui n’était pas son mari et d’avoir refusé d’avoir des relations sexuelles avec lui afin d’arriver à l’heure. Dans une société régie par des lois influencées par le christianisme, un peu comme l’Amérique d’il y a un siècle, on n’aurait jamais entendu une telle chose, encore moins d’une personne ayant une grande influence politique et se targuant de fréquenter l’église régulièrement. Personne n’aurait eu à faire soi-même l’exégèse de la Bible pour parvenir à une morale sexuelle chrétienne. Celle-ci aurait été dans l’air autour de vous et implicitement comprise par tous. Vous n’auriez tout simplement pas parlé ainsi, tout comme chacun sait aujourd’hui qu’il y a certains mots qu’il est interdit de prononcer.

Dans un tel monde, où la compréhension chrétienne du bien et du mal est fondamentale pour l’ensemble de la société, il existe un chemin où l’évangile peut être compris et appliqué. Dans notre monde actuel, presque tout ce que la Bible appelle « péché » est célébré comme une vertu. Réussir à ce que les gens admettent qu’une chose qu’ils font est un péché est une montagne abrupte à gravir. La loi enseigne. Les ordres du roi enseignent à son peuple ce qui est moral et immoral. Lorsque la Bible décrit les mauvais rois d’Israël, elle les désigne souvent comme des rois « qui ont fait pécher Israël ». Cela ne signifie pas que la personne moyenne en Israël n’avait pas d’action morale ou n’était pas responsable de ce qu’elle faisait. Ce que cela signifie, c’est que les ordres du chef politique ont un effet très réel sur la façon dont son peuple comprend le bien et le mal. Un peuple suivra son chef pour le bien ou pour le mal. C’est ainsi que Dieu a créé les êtres humains.

C’est pourquoi les chrétiens devraient absolument s’intéresser au droit pour le bien de la moralité publique. Le « christianisme culturel » est une bonne chose. Toute législation consiste à légiférer en fonction d’une morale ou une autre. Dieu change le cœur des hommes. Et l’un des instruments qu’il utilise est le commandement de ceux qu’il place en position d’autorité. À cette fin, nous devons prier pour des dirigeants pieux qui exerceront l’autorité que Dieu leur donne pour réformer une société impie et très corrompue. Les rois ont mené de grandes réformes morales dans le passé. Et ils le feront à nouveau.



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