M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Le cardinal Müller et le problème des abus homosexuels dans l’Église


Cardinal Müller.

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo :

Voici une entrevue entre Riccardo Cascioli et le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Le cardinal Müller explique posément le problème des abus sexuels dans l’Église (phénomène qui a connu son sommet dans les années 70 et 80), faisant remarquer que « Parler d’abus de mineurs par des prêtres en ignorant que plus de 80 % sont des actes homosexuels signifie ne pas vouloir résoudre le problème », « le problème le plus grave de l’Eglise aujourd’hui est la tendance au compromis avec le monde, le renoncement à proclamer la vérité tout entière », d’après Benoît-et-moi. Extrait de Benoît-et-moi :

Cardinal Müller, dans vingt jours, il y aura le sommet au Vatican sur les abus sexuels, un scandale qui brouille l’image de l’Eglise, mais qui provoque aussi de nombreuses tensions...

Je crois qu’avant tout, cette question doit être comprise dans sa dimension réelle. Aussi grave que cela puisse être, il est injuste de généraliser, car les abus concernent un nombre très limité de prêtres. Et je voudrais remercier tous les évêques, prêtres, diacres et autres collaborateurs de l’Église catholique pour la manière dont ils se consacrent à la mission confiée par Jésus et dont ils vivent selon les critères de notre spiritualité chrétienne. Il est juste que l’opinion publique se rende compte de ce bon travail et des sacrifices que nos bons pasteurs font pour de nombreux hommes qui cherchent la vérité de leur vie, qui cherchent la vérité de Dieu en Jésus Christ. En second lieu, nous devons reconnaître qu’il s’agit d’un phénomène qui a atteint son pic dans les années 70 et 80 du siècle dernier, notamment comme effet de la révolution sexuelle. En outre, on peut se demander pourquoi l’opinion publique est incitée à ne parler que de cela et non de tous les abus et crimes contre les enfants et les adolescents qui existent dans le monde : non seulement les abus sexuels, qui dans la plupart des cas sont hors de l’Église, mais aussi d’autres crimes comme l’avortement, ou la possibilité que beaucoup se voient refuser de vivre avec leur propre père, mère, frère et sœur. Et ainsi de suite.

C’est vrai. Mais l’Église s’est trouvée confrontée à un phénomène inquiétant et, comme le montre le cas de l’ex-cardinal McCarrick, il est encore difficile de juger le passé.

Clairement, pour l’Église, il est terrible que des prêtres soient impliqués, des hommes qui, au lieu d’avoir une vie exemplaire, abusent de leur mission. Représentants de Jésus-Christ le bon pasteur, agissant comme des loups : c’est une perversion de leur mission.

L'article continue ci-dessous...
Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !

Mais quelles sont les causes des abus sur mineurs ?

Bien sûr, celui qui abuse ne reconnaît pas la dignité d’un mineur, qui est un homme et, comme tous les hommes, est égal en dignité. Mais il y a aussi une sexualité non dominée. L’homme est appelé à utiliser sa sexualité dans le sens voulu par le Créateur, tel qu’il est décrit au début de la Genèse.

La grande majorité des abus sexuels commis par des clercs sont en fait des actes homosexuels.

C’est un fait que plus de 80 % des enfants victimes d’abus sont des hommes et des adolescents. Nous devons prendre note de cette réalité, ce sont des chiffres statistiques que nous ne pouvons nier. Ceux qui ne veulent pas voir cette réalité accusent ceux qui disent la vérité de s’en prendre aux homosexuels en général. Mais les homosexuels en général n’existent pas, c’est une invention, à l’évidence ils parlent pour couvrir leurs propres intérêts. Revenons à la Genèse : il y a une sexualité féminine et une masculine, rien d’autre. L’homme est créé pour la femme et la femme est créée pour l’homme, comme le dit saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens (chapitre 11). Dans la Création, il n’y a pas de concept d’homosexualité, c’est une invention qui n’a aucun fondement dans la nature humaine. Les tendances homosexuelles ne sont pas un fait ontologique, mais psychologique. Certaines personnes, par contre, veulent faire de l’homosexualité un fait ontologique.

Dans le Code de droit canonique de 1983, le canon qui auparavant établissait pour les clercs responsables d’actes sodomites la destitution, la privation de tout privilège et, dans les cas les plus graves, la réduction à l’état laïque a disparu. Ce qui rend aussi plus difficile aujourd’hui d’intervenir dans des cas comme celui de l’ex-cardinal McCarrick. Qui a voulu annuler ce canon et pourquoi ?

Je ne sais pas qui, mais je pense que c’est le résultat de l’atmosphère générale de l’époque : on ne veut pas punir les personnes, mais se concentrer sur le positif. Certes, l’intention est bonne, mais on ne peut nier la réalité de la faiblesse humaine. On admoneste les personnes pour les aider à faire le bien. Et surtout, l’Église ne peut accepter parmi les prêtres un mauvais comportement contraire à la volonté de Dieu, détruisant ainsi sa propre crédibilité. Malheureusement, il y en a qui ont adopté l’idéologie homosexualiste, mais peut-on accepter la fausseté du monde et l’introduire dans l’Église ? Nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu, de l’Écriture, de la Tradition, du Magistère. Ce sont les points [fermes] de la pensée d’un catholique. Nous devons donner, à l’ère moderne, la bonne réponse qui vient de Dieu. C’est le monde qui a besoin du salut, et pas Dieu qui a besoin du salut du monde.

Ces derniers jours, une pétition a été lancée pour demander aux pères qui participeront au sommet au Vatican de mettre fin au réseau homosexuel, et l’un des points concerne précisément la réintroduction du canon qui punit les actes sodomites.

Je crois que la pétition est légitime […]

En vue du sommet de fin février, il y en a déjà qui tentent d’en profiter pour soutenir que l’homosexualité devrait être acceptée : peu importe qu’un prêtre ait des tendances homosexuelles, l’important est qu’il vive chastement. En Allemagne, il y a des évêques qui se sont déjà déclarés en ce sens.

Ce serait un crime contre l’Église : instrumentaliser le péché pour instituer ou normaliser un péché contre le sixième commandement est un crime. Il n’y a aucun chemin qui puisse porter à la légitimation d’actes sexuels homosexuels ou même d’actes sexuels désordonnés. Si nous croyons en Dieu, nous croyons que les Dix Commandements sont l’expression directe de la volonté salvifique de Dieu envers nous. Ce ne sont pas des commandements extérieurs comme les lois positives que l’État fait ; ils sont la substance de la moralité de l’homme et de sa félicité, ils sont l’expression de la vie, de la vérité de Dieu.

En somme, il y a un risque de renverser l’anthropologie chrétienne...

C’est ce que certains veulent, ils veulent l’homme qui se définisse lui-même. Pour eux, Dieu n’est que le point de référence pour leur propre autojustification. Certaines personnes m’ont écrit que, dans leur jeunesse, elles ont eu quelques expériences homosexuelles, mais qu’elles ont tout surmonté et vivent maintenant heureuses dans un mariage. Ce ne sont pas des idées, ce sont de vraies expériences de personnes, que nous devons écouter. Quand la sexualité s’éveille, il peut y avoir des moments de confusion, mais cela ne veut pas dire qu’il y a des tendances bien ancrées. Il y en a au contraire qui veulent faire de l’homosexualité un fait ontologique.



Laissez un commentaire