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Le"bazar moral" de la prostitution

Dans le journal La Presse du 28 mars 2012, la journaliste Michèle Ouimet revient sur la question des maisons closes:

 

 

Le problème de la prostitution est complexe et divise profondément les féministes. Certaines croient que les prostitués font un métier honorable choisi en toute liberté. D'autres pensent que la prostitution est dégradante et la légalisation, scandaleuse. Comme si le gouvernement devenait complice et se transformait en proxénète. C'est l'avis du Conseil du statut de la femme.

«La rue est très dangereuse pour les prostitués, les bordels aussi, affirme la présidente du Conseil, Julie Miville-Dechêne. Il ne faut que quelques secondes pour attaquer une femme.»

C'est vrai. Mais dans un univers où les bordels seraient légalisés, cette violence disparaîtrait en grande partie. La meilleure façon de protéger les prostitués, c'est de sortir leur métier de l'ombre.

Julie Miville-Dechêne croit au modèle suédois, qualifié de néo-abolitionniste. «En Suède, explique-t-elle, les clients et les proxénètes sont criminalisés, mais pas les prostitués. Au contraire, il existe des programmes pour aider les femmes à sortir de la prostitution.»

Fort bien, sauf que cette approche repose sur une utopie: la disparition éventuelle des prostitués. Sauf que la prostitution est le plus vieux métier du monde et aucun programme, aussi sophistiqué soit-il, n'y mettra fin.

L'autre problème, c'est l'aspect moral, qui brouille les cartes. La prostitution, c'est mal. Les clients? Tous des pervers.

Difficile de se débarrasser de ce bazar moral. Pourquoi viser les clients, pourquoi les punir comme s'ils étaient des monstres? Pourquoi ne pas accepter la prostitution et la légaliser? Au grand complet, sans chipoter sur un aspect ou un autre. Et sans cracher sur les clients.

Pourquoi ne pas accepter la prostitution ou la légaliser Mme Ouimet? Voici quelques raisons qui pourront vous faire réfléchir (extraits d'un article paru dans le journal Le Devoir du 28 mars 2012):

Ces personnes ne sont pas des travailleuses au même titre que les travailleuses de la restauration ou que les travailleurs de la construction. Elles sont en grande majorité battues, violées et maintenues dans cet état par la menace et la domination économique, physique ou affective.

Ce que signifie être prostituée

Selon différentes études canadiennes et québécoises, de 33 à 80 % des femmes dans la prostitution ont été victimes de sévices ou de violence sexuelle avant leur entrée dans le système prostitutionnel, et l'âge moyen auquel elles y sont entrées est de 14 ans. Cela signifie qu'une très grande part des personnes prostituées ne seront pas touchées — ni protégées — par une loi qui décriminaliserait la prostitution. C'est aussi la preuve que plusieurs d'entre elles n'ont pas eu l'occasion de faire un «choix éclairé».

Quatre-vingt-douze pour cent des personnes prostituées au Canada affirment qu'elles sortiraient du système prostitutionnel si elles en avaient la possibilité.

(...)

On entend parfois que la prostitution existera «toujours» et que considérant cela, il serait plus réaliste et efficace de la légaliser afin d'améliorer les conditions d'exploitation des femmes... Devrions-nous appliquer la même logique au viol, à l'inceste et à la violence conjugale qui, malgré les lois les interdisant, continuent d'exister?

(...)

La réalité de la prostitution, c'est le racisme, la pauvreté, la violence, le meurtre. Le taux de mortalité des femmes prostituées au Canada est 40 fois supérieur à celui du reste de la population. Les femmes qui en sortent décrivent leur expérience comme de la torture. Elles y ont contracté des ITS, en gardent des séquelles physiques et psychologiques. Une étude internationale a démontré que 67 % des personnes prostituées souffraient du syndrome du stress post-traumatique, une maladie qui affecte les vétérans de guerre et les victimes de torture.

En tant que femme, en tant qu'être humain, je tiens à affirmer haut et fort qu'aucune loi permettant cette violence n'a sa place au Canada ni nulle part ailleurs.

Éliane Legault-Roy - Étudiante en maîtrise en sciences politiques à l'UQAM et membre de la Coalition des luttes contre l'exploitation sexuelle

 

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